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Val tragique à Charlie : un mort

par Marc Laimé, Pascale Louédec, Philippe Moreau et ARNO*

Philippe Val vient de faire une découverte : sur cet internet qu’il croit entièrement livré aux mains des Viventruc et autres Lagarmachin, il y a des lecteurs de Charlie Hebdo ! Il a fait cette autre découverte épatante : quand on donne son adresse email, les lecteurs vous écrivent et ne se contentent pas de dire « Val, t’es génial, continue », mais n’hésitent pas à témoigner de leur désapprobation. Il y a même des sources d’information uniquement présentes sur le réseau, et elles sont lues ; pas seulement par des pédo-nazis ultra-libéraux, mais aussi par des lecteurs de Charlie, attentifs aux évolutions de leur canard.

Bref, Val a fait cette découverte terrifiante : les lecteurs sont des êtres doués d’intelligence qui, lorsqu’ils ont un accès au réseau, peuvent le faire savoir aux journalistes qui viennent de les prendre pour des imbéciles. Marc Laimé avait recensé dans « Écrire sous contrôle » les raisons pour lesquelles le journaliste doit comprendre qu’il n’écrit plus depuis une tour d’ivoire. Pour certains, ce contact direct avec les lecteurs est vivifiant ; pour d’autres, c’est une calamité. Philippe Val, lui, l’a très très mal pris.

La semaine dernière, Val a fait une connerie : il a imposé dans Charlie Hebdo un échange de publicité avec Libération. Le genre de décision qui, généralement, fait plus plaisir aux actionnaires d’une entreprise de presse qu’à une rédaction de journalistes et aux lecteurs attachés à l’indépendance de leur hebdomadaire. Et, plutôt que d’expliquer à ses lecteurs adultes et intelligents que c’est de la pub, qu’il l’assume, mais que c’est un mal nécessaire (ce qui, après tout, aurait été beaucoup mieux accepté), il nous a repeint cette innovation aux couleurs de l’humanisme des Lumières en rebaptisant une bête publicité du beau nom d’« accord de solidarité ». La connerie, ça n’est pas l’introduction de la pub, c’est d’avoir pris les lecteurs pour des andouilles en essayant de leur faire passer des vessies publicitaires pour des lanternes humanistes.

Comme uZine a publié un article à ce sujet (« Charlie se fait cobrander ») beaucoup de lecteurs écrivant à Val pour protester nous ont mis en co-destinataires de leurs mails ; c’est ainsi que nous avons reçu nombre des courriers destinés à l’éditorialiste de Charlie. Plusieurs de ces courriers reproduisaient d’ailleurs notre texte dans son intégralité. Beaucoup de plaintes, donc, mais seulement un petit échantillon de ce qu’il a dû recevoir.

Bref, on a vu passer beaucoup de courriers adressés à Val, et on a pu constater que, cette semaine, il n’a pas reçu que des encouragements du genre « Bravo Val pour ton courageux combat contre les pro-palestiniens antisémites tournés vers la Mecque », ni « Bravo Val pour ton courageux soutien aux forces de l’OTAN » (« Val t’en guerre, de la Vache folle)... En revanche, des « Charlie avec de la pub, c’est plus Charlie » et des « Val, tu nous prends pour des cons, la publicité c’est pas un "accord de solidarité", ça reste de la pub », il en a reçu beaucoup.

Alors on guettait le Charlie de cette semaine (17 janvier) pour voir sa réaction. On espérait surtout une réaction de la rédaction. Pourquoi pas un sondage au sein de la rédaction sur le thème « Pour ou contre la publicité dans Charlie ? » (un peu comme ce sondage où l’on découvrait que, ben non, Charlie n’allait pas voter Verts aux Européennes comme un seul homme - « Philippe et Dominique », dans Zoo.) Heureusement, depuis le Kosovo et les Européennes, de tels errements démocratiques au sein de la rédaction n’ont plus lieu ; on n’assistera plus au spectacle d’un Cavanna bouleversifié par la contestation (« J’ai été bouleversé de voir l’esprit de clan s’insinuer à Charlie... »). S’il y a eu des divergences d’opinion face à la pub dans Charlie, rien ne transpirera plus à l’extérieur, et tout ce qu’on en lira, c’est une phrase sibylline de Siné dans sa colonne : « J’ai profité de mon coup de fil à Charb pour lui demander, perfidement, s’il allait illustrer, comme d’habitude, l’article que Gérard Biard allait immanquablement consacrer, dans sa rubrique "À bas la pub", à celle pour Libération parue dans Charlie la semaine dernière. Mais ce nigaud, n’ayant pas l’air de goûter ma plaisanterie, m’a brutalement raccroché au nez." On n’en saura pas plus...

Cette semaine, donc, on retrouve la publicité pour Libération et, côté réactions internes, c’est Le Silence de la mer...

Reste le problème de ces lecteurs de Charlie et utilisateurs du réseau qui lui ont écrit massivement. Ceux-là, pour les faire taire (« je ne veux voir qu’une seule tête ! », gueulait mon sergent), Val a intérêt à se lever tôt le matin. Alors il sort la grosse Bertha. Plutôt que de leur répondre, d’expliquer, de prendre en compte leur opinion, il flingue. Et il dépasse en violence, en approximations et en amalgames tout ce qu’on avait lu jusque là. Plutôt que de discuter les critiques, il tente de discréditer le réseau dans son ensemble. Le message envoyé à ceux qui avaient cru que la publication dans Charlie de l’adresse de Val devait servir à lui écrire est clair : si vous utilisez l’internet, c’est que vous n’êtes qu’une bande de tarés concupiscents et ultra-libéraux, donc votre opinion ne m’intéresse pas !

Bidet Casserole a déjà réagi dans uZine (« Adieu Philippe, on t’aimait bien ! »), mais enfonçons le clou en décortiquant l’édito de Val de cette semaine, intitulé (sobrement) « Internet, la kommandantur libérale ».

On y retrouve, en pire, les thèmes chéris de tous ceux qui veulent discréditer le réseau en manipulant des a priori idiots : délation anonyme, pédonazis, info non vérifiée, ultra-libéralisme omniprésent. Et, bien entendu, la dénonciation extrême de l’accès des citoyens à l’expression publique.

Pourquoi Charlie n’a-t-il pas de site Internet ? Hein ?

Drôle de début... vu les courriers qu’il a reçus cette semaine, ça n’est pas la question que les lecteurs de Charlie qui l’ont interpellé lui ont posé. En fait, presque tout le monde s’en fout... Certes, tout un chacun « aimerait bien » que Charlie ouvre son propre site, mais ça n’est ni vital, ni urgent.

Mais c’est une manière d’introduire son sujet par la bande, sans commencer directement par « Réponse collective aux lecteurs qui m’ont écrit et que je vais de ce pas envoyer chier ».

Vous vous déplacez encore en diligence ? Et pourquoi ne diffusez-vous pas vos idées comme les Indiens d’Amérique avec des signaux de fumée ? Ton vélo, il a des pneus pleins et un pignon fixe ? Non, alors pourquoi t’as pas un site Internet ? Même mon plombier, il a un site Internet interactif. Tu cliques sur « plombier », puis sur « lavabo », puis sur « siphon », puis sur « pelote de poils qui bouche », tu donnes ton numéro de carte de crédit, hop ! six mois plus tard, tu reçois dans ta boîte aux lettres une pub pour Destop, et le tour est joué. C’est ça, l’avenir.

Voilà, la critique du réseau (dans son ensemble) commence à prendre forme : le refus de s’aligner sur les bêlements publicitaires d’un internet « épatant, parce que c’est une nouveauté nouvelle ». Noble attitude, mais le rejet en bloc de la mode n’est pas forcément la plus productive. Après tout, Val s’est mis à rouler dans Paris (de Charlie à Radio France et de Radio France à Charlie) sur un scooter lorsque le scooter était le truc à la mode et ringardisait le vélomoteur ; et malgré son rejet en bloc du progrès, son téléphone portable lui est indispensable. Comme quoi on peut tirer de son environnement ce qu’on souhaite sans pour autant « céder » à la mode.

Autre truc désormais bien connu : la réponse à un interlocuteur fantasmagorique. « Quelqu’un » n’aurait trouvé d’autre raison de monter un site Web que des références aux diligences, aux signaux de fumée, et au vélocipède. Comme Hervé Bourges invente « une sorte d’utopie ultra-libertaire » des « pères d’internet » (« Petite leçon de procédés rhétoriques malsains »), comme Marc Knobel se défend d’une hypothétique « petite clique d’internautes » (« Non à la haine de l’internet »), Philippe Val s’invente des interlocuteurs imaginaires à l’argumentation au ras des pâquerettes. Merci à ceux qui lui ont écrit : Val n’avait pas besoin de vos courriers, il s’invente ses propres correspondants.

Un site Charlie, ce serait génial. Pourquoi ? Ben, j’sais pas, moi, on verrait le sommaire, les principaux articles, les archives, l’âge du capitaine, une visite guidée des locaux, la marque de croquettes des chiens de Luce Lapin, s’il reste des cacahuètes dans le frigo de la rédaction, et puis il y aurait un forum de discussion et puis des entrées interactives, et puis des conseils pratiques : comment faire la révolution avec un couteau suisse, un poste à galène et une boîte de trombones.

Même si le besoin ou non d’un site Charlie n’est pas la question - tout le monde s’en fout -, Val se fend tout de même d’une description. Remarquez, à la question « pourquoi ? », il répond « j’sais pas ». La description du site prouve qu’il aurait mieux fait de se contenter de reconnaître son ignorance, parce que ça vaut son pesant de cacahouètes (et de trombones). (Et encore l’interlocuteur débile, qui décrit avec la tournure naïve « ce serait génial » un site minable.)

L’idée qu’on puisse souhaiter un site Charlie pour :
- le lire depuis l’étranger ;
- consulter des archives (à mon goût la vertu première des sites de presse) ;
- pouvoir contacter ces journalistes dont, dans l’ensemble, on apprécie le travail...

Bref, toutes choses qui rendent un site comme celui du Monde diplomatique un outil incontournable pour une recherche d’information, il n’imagine pas que cela puisse intéresser quiconque. Non : le lecteur de Charlie en ligne, ce qu’il veut, c’est une webcam façon Canal Plus, des détails débiles sur la rédaction (les croquettes), un chat façon Multimania. Que le site de Charlie puisse avoir le moindre intérêt éditorial ou documentaire, c’est inconcevable. C’est clair, le lecteur de Charlie qui utilise l’internet, c’est pas un « bon » lecteur, c’est une sous-catégorie écervelée.

Ben non. On n’a pas de site Internet. Oh, on y a pensé. On a vu défiler dans nos bureaux des experts, des militants du Web, des ingénieurs en informatique qui nous ont proposé des projets, tous plus beaux et originaux les uns que les autres. Mais, au bout du compte, on a dit non. Ami lecteur, tu vas comprendre pourquoi. Il y a deux raisons principales.

« Oh, on y a pensé », c’est bien en-dessous de la vérité. Val y a beaucoup pensé, depuis des années. Des années que Val cherche à droite à gauche des conseils, des contacts, des informations. D’ailleurs, ne croyez pas que n’importe quel représentant de commerce peut débarquer à Charlie et tenir la jambe au rédac-chef : si « des experts, des militants du Web, des ingénieurs en informatique » ont « défilé » à Charlie, ça n’est pas parce qu’ils ont fait le forcing et bloqué la porte avec le pied... Le terme adéquat serait plutôt : ils ont été convoqués, invités, réclamés...

M’enfin, la réponse à la question « pourquoi pas de site Charlie » est contenue dans le paragraphe précédent ; parce que Val n’a aucune idée de ce à quoi ça pourrait bien servir. Il vaut mieux en effet que Charlie n’ait pas de site, plutôt qu’un site avec la photo des chats de Luce Lapin et une webcam sur le frigo...

Mettons de côté l’utilité reconnue du courrier électronique. Plus rapide que le courrier normal et moins volatil que le téléphone, l’e-mail prend une place, dans nos modes de communication, qui n’est pas illégitime. A ceci près que sa confidentialité n’est pas garantie, ce qui suppose qu’on en ait conscience lorsqu’on l’utilise. Pour le reporter qui doit envoyer instantanément à sa rédaction des gros dossiers déjà mis en forme, pour les scientifiques qui peuvent communiquer entre eux très vite et à moindres frais, pour les amoureux que séparent des océans, pour les parents ou les amis lointains, vive l’e-mail !

Paragraphe totalement superflu, sauf à éviter à Val de présenter une contradiction trop voyante : il va flinguer l’internet dans son ensemble, mais puisqu’il affiche en bas de son édito son adresse email, il faut bien qu’il y trouve une utilité. Le Vésuve de la Pensée de Charlie voit l’utilité du mail parce qu’il l’utilise ; il n’utilise ni ne pige rien au Web, donc y’a pas d’utilité (au moins, c’est une façon de réfléchir qui fait gagner du temps).

Le blah-blah sur la confidentialité : idiot. S’il a des infos ultra-confidentielles à échanger, qu’il utilise PGP et n’en parlons plus. Plus révélateur, le conseil « à supposer qu’on en ait conscience lorsqu’on l’utilise » ; genre conseil de tonton Val aux crétins qui utilisent le mail depuis des années sans savoir que c’est pas confidentiel. Merci, Philippe : les utilisateurs ne croient pas tout ce que la publicité leur raconte, et ils savent, en premier lieu, que la confidentialité est plus que relative sur le réseau, mais t’as raison, faut tout leur expliquer, à ces cons (pardon, « tarés, paranoïaques », etc.).

Détail marrant : « écrire à Philippe Val » ne fait pas partie de la liste des utilisations justifiant l’existence du mail. M’enfin on avait compris.

Un site, c’est une autre histoire. D’abord, une histoire d’argent, et c’est la première raison. Pour créer un petit site Charlie Hebdo modeste mais vivant, avec archives, forum, services actualisés, choix d’articles et de planches de dessins dont la présentation et le contenu apporteraient un supplément d’intérêt à ce que l’on trouve dans l’hebdomadaire, il faut compter, au minimum, 600 000 francs par an. Dans cette somme, il y a le prix de l’hébergement et le salaire de la personne qui entretient le site à l’année.

Voir les paragraphes précédents : un site Charlie, Val ne sait pas à quoi ça peut servir, il montre même un site ultra-navrant avec détails nuls et webcams sur le frigo, le voilà maintenant qu’il nous décrit, justement, un site « modeste mais vivant, avec archives, forum, services actualisés, choix d’articles et planches de dessins... », bref, un très bon site Charlie (cela dit, « services actualisés », je vois pas trop). Faudrait savoir... on peut donc trouver une utilité à un site Web ?

Mais surtout, tout le monde aura tiqué sur le prix de la prestation : 600 000 francs par an. C’est soit pas assez, soit trop. Pas assez si Val veut monter un site façon Le Monde ou Libé et se payer un système de publication du type Vignette (comptez en millions). Mais beaucoup trop pour un site « modeste et vivant ».

Il suffit d’un système de publication gratuit et facile d’utilisation (il en existe plusieurs, excellents, dans le monde du libre), un type qui l’installe, et ensuite Charlie pourra gérer les mises à jour tout seul. Le journal étant déjà entièrement réalisé sur ordinateur (Charlie c’est de la PAO, oui, pas de l’impression au plomb), quelques copier-coller et c’est torché. À vue de nez, comptez deux heures chaque semaine pour transférer Charlie depuis XPress vers le site Web. Avec un peu plus de développement (rien de sorcier), on peut même imaginer exporter d’un coup le fichier XPress vers du XML, le passer par une moulinette automatique, et créer ainsi directement les pages Web.

Comment rentabiliser ? En faisant payer la connexion ? C’est là que commencent les problèmes. Les seuls sites payants rentables sont ceux qui proposent des placements financiers ou du sexe - c’est-à-dire la psychologie rudimentaire de l’internaute de base, agité par les deux instincts les plus primitifs : le rut et la domination.

Question intéressante, réponse débile. « Ami lecteur », toi en particulier qui a écrit par mail à Philippe Val cette semaine pour lui faire part de ton attachement à l’indépendance de Charlie, tu as « la psychologie rudimentaire de l’internaute de base ». On retrouve là le thème de l’interlocuteur tout aussi abruti qu’imaginaire ; l’amalgame entre les comportements réels des individus qui utilisent le réseau et le message publicitaire qu’en font les marchands. Parce que Vivendi a dit « Internet c’est bien », tout le monde s’alignerait sur cette idée et ne chercherait pas d’autres voies que le réseau façon Vivendi ; citons Vittorio Alfieri (en italien s’il te plaît) : « Nella tirannide, ancorchè avviliti sian tutti, non perciò tutti son vili » (De la tyrannie - « Encore que, sous la tyrannie, tous soient avilis, tous pour autant ne sont pas vils »). Tel Wolton, Val est le seul à croire les messages publicitaires qu’il dénonce.

Et pour le coup, entendre dénoncer le « sexe », le « rut », « agité par les deux instincts les plus primitifs », il vaut mieux lire ça dans Charlie Hebdo que d’être aveugle. Continue sur ce chemin de la dénonciation de la fornication, et prochainement c’est avec Télérama que tu pourras passer des « accords de solidarité ». Je suppose que le Professeur Choron n’a pas prévu de réintégrer l’équipe ?

Certains journaux ont investi des sommes énormes pour bâtir des sites dont le succès n’a eu qu’une conséquence : une chute de la vente au numéro. Mais les directeurs des journaux se sont entêtés, terrorisés de ne pas être à la pointe de la modernité. Comme les sites d’information sont condamnés à la gratuité s’ils veulent avoir des connexions, on touche directement le cœur du premier problème. Hubert Beuve-Méry, le fondateur du Monde, disait que, lorsque les recettes publicitaires d’un journal dépassent 30% des recettes globales, le journal est mort. Sur Internet, le journal est forcément gratuit, et financé à 100% par la publicité, unique moyen de rentabiliser l’investissement, si l’on excepte les « services » cul et fric proposés par le journal, certes, mais qui n’ont pas grand chose à voir avec le journalisme.

On ne dira pas le contraire, on peut aussi te conseiller les articles « Les nouveaux barbares » et « Les médias dans l’œil du cyclone » de Marc Laimé, et « Le journalisme en ligne au risque de l’argent de Pascal Fortin.

Cependant, ces articles traitent des investissements pharaoniques des grands journaux (Le Monde, Libération...) en pleine période d’euphorie de la Nouvelle économie ou des quelques start-up qui prétendaient créer de l’information. Ca n’est pas le cas de Charlie, qui peut monter un site pour pas cher, apprendre des erreurs des autres (par exemple : ne pas chercher un financement de 50 millions de francs pour démarrer un site), et trouver d’autres idées de financement.

Le coût d’un site Charlie n’est pas élevé. Tellement peu élevé qu’on peut imaginer qu’il ne coûterait pas plus cher que les publicités achetées régulièrement dans d’autres journaux (comme Le Monde diplomatique) ; quel gain de notoriété (capital de sympathie, pouvoir symbolique, et tout le tralala) par rapport à cet investissement ? Au pire, donc, considérer le site Charlie comme une autre forme de publicité justifie déjà l’investissement. Au mieux, on pourrait évoquer la diffusion du savoir, d’une information alternative, donc le service rendu à la société, mais bon, puisqu’on cause porte-monnaie, je suppose que c’est pas le moment. Et rien ne prouve que la présence des articles en ligne nuirait à la vente au numéro ; au contraire ; parce que, là encore, Charlie n’est ni Le Monde ou Libé, ni TF1.

Vu le faible coût, on peut encore chercher des financements originaux (et pas simplement la publicité). Rejetons la syndication de contenus (c’est pas très Charlie, d’accord). Mais la vente de produits dérivés (ben si, comme dans le journal : la serviette de plage Charlie, l’agenda Charlie...) et la vente des hors-série, c’est déjà plus simple. L’impression à la demande de compilations et de sélections d’articles (genre j’aimerais bien avoir, bien reliée, l’intégralité de tes délires sur le Kosovo), c’est pas mal non plus. À moins que, pour le coup, ça ne soit pas la vente au numéro qui risque d’être concurrencée, mais les compilations de tes chroniques co-éditées par France Inter ? Tu pourrais aussi imaginer qu’une communauté de passionnés de Charlie aide à faire vivre le site, qui deviendrait, plus qu’un moyen de diffusion des articles des journalistes, le porte-voix d’une communauté d’idées ; auquel cas le service rendu à la communauté justifierait largement le faible investissement de départ.

Sans compter, mais peut-être que ce genre de détail fait « sale » sous la plume de Val, les aides accordées aux journaux pour l’ouverture d’un site Web. Le Fonds de modernisation de la presse quotidienne politique et
assimilée
, créé par l’État, et adopté dans la Loi de Finances 1998, est
doté de 347 millions de francs pour aider les éditeurs « classiques » à se
moderniser. Et permet, notamment, d’obtenir des subventions pour la
diversification sur Internet. Le Monde diplomatique a par exemple reçu, sous forme de prêt et d’une subvention, un total de 1,5 million de francs sur trois ans (dont 30% de subvention finale) pour le développement de son site. Bref Val essaye de nous faire pleurer sur le coût exhorbitant d’un site de presse alors qu’il n’est pas foutu de toucher quelques centimes d’un fonds de 350 millions créé exprès pour lui...

C’est donc une presse trois fois morte qui est en train de naître sur Internet, tout en faisant concurrence à la presse d’information et d’opinion, laquelle, généralement, vit déjà à plus de 50% de la publicité.

La presse d’information et d’opinion dépasse donc déjà largement le seuil de 30% fixé par Beuve-Méry. Mais la semaine dernière, Val nous apprenait que « la presse papier [...] est le dernier lieu où s’exerce la liberté d’information et d’analyse ». Alors quoi, la presse, elle est libre ou elle est pas libre ? Les « journaux cousins », ils sont vivants ou ils sont déjà morts ?

Bien sûr, il est possible d’échanger de l’information financée à 0% par la publicité sur le Web, mais nous verrons par la suite que tu lui préfères largement un monde où les médias papier sont tous morts.

Pour un journal comme Charlie Hebdo, qui n’a aucune rentrée publicitaire, créer un site Internet reviendrait à publier une version électronique financée à 100% par la publicité. Qui pourrait le souhaiter, lorsqu’il ne reste plus en France que deux hebdomadaires d’information et d’opinion qui ne vivent que de leurs ventes ?

Ah oui mais non... De deux choses l’une (« Charlie se fait cobrander ») : soit l’échange de pub avec Libé s’est fait sans contrat et alors c’est illégal, soit il y a échange contractuel, la pub est insérée dans la comptabilité de Charlie Hebdo et alors il est illusoire de prétendre que Charlie ne vit que de ses ventes.

Des « deux hebdomadaires d’information » qui ne font pas de publicité, il y en a un qui ne fait pas de publicité pour Libération...

La presse doit pouvoir exister d’abord par son contenu éditorial, ses enquêtes et ses analyses. Que pourrait-on penser de la valeur du travail d’un journaliste s’il n’est plus que l’employé des annonceurs qui lui permettent de caser quelques articles dans leur support promotionnel diffusé gratuitement ?

Sortez les mouchoirs, après Beuve-Méry, les grandes phrases pleines de sens.

Allez, tout de même, une dernière citation sur la pub pour la route : « La publicité oblige les rédactions à être prudentes avec ceux qui payent la publicité. C’est déjà un ennui, un empêchement d’informer. Je ne dis pas que c’est une censure perpétuelle. Je dis que c’est un empêchement. » C’est de qui ? C’est de qui ? Philippe Val, RTBF, le 13 novembre 2000.

Comme Internet s’est constitué aujourd’hui, la généralisation de la presse électronique, c’est à la fois la mort de l’information démocratique et pluraliste et le triomphe d’un ultralibéralisme qui possède et contrôle tout, y compris la totalité des moyens d’information.

« Comme internet s’est constitué aujourd’hui », voilà exactement le fond du problème : qu’est-ce que Charlie a fait pour que l’internet soit autre chose qu’un cheval de Troie libéral ? On cherche encore. Le refus du réseau dans Charlie a été (comme aujourd’hui) massif, épidermique, l’ensemble complexe et les relations humaines du réseau rejetés en bloc. Si l’internet est dans l’état décrit par Val (ce qui, par ailleurs, n’est pas du tout le cas), ça n’est pas grâce au soutien qu’il aurait apporté aux nombreux particuliers, associations, qui se battent depuis le début pour que le réseau ne soit pas qu’un grand supermarché.

Charlie Hebdo a, par exemple, été remarquablement absent des débats autour de la prescription des écrits publiés sur Internet. Alors qu’un des droits les plus basiques du droit de la presse est balayé par la jurisprudence, ouvrant la voie à un harcèlement judiciaire de tous les auteurs d’écrits polémiques sur le Net ( voir « Diffamer sur le Net, un délit ordinaire »),
Charlie Hebdo ne dit rien, Charlie Hebdo laisse faire. À partir de quand
l’incompétence doit-elle être interprétée comme une démission ? Comment doit-on demander à Charlie Hebdo de s’impliquer ? Doit-on se mettre
à genoux pour qu’un hebdomadaire satirique de gauche daigne se battre pour
les libertés publiques ?

Il n’y pas si longtemps pourtant, en avril 1998, Charlie Hebdo n’avait pas
hésité à saisir la garde des sceaux, Elisabeth Guigou, pour protester
contre le harcèlement judiciaire que lui faisait subir un satellite du Front
National, l’Agrif (Alliance générale contre le racisme et pour le respect de
l’identité française). Le ton était grave, la plume de circonstance :
« C’est la première fois que nous nous adressons ainsi à un ministre en
exercice. Et si nous le faisons, c’est que nous avons une question grave à
vous poser », écrivait Philippe Val. « Et si, demain, notre pays était privé
de ses deux hebdomadaires satiriques et politiques, Le Canard enchaîné et
Charlie Hebdo, ne penseriez-vous pas, madame la Ministre, que la démocratie
française aurait perdu un peu de son sens ? ». « La justice, en matière de presse, est un produit de luxe, poursuivait Val. (...) Si, pour Voici, 500 000 F d’amende ou de dommages et intérêts, c’est un éclat de rire, pour un journal politique comme Charlie Hebdo, c’est un éclat de rire amer (...) Jeudi dernier, nous avons reçu la signification d’un sixième procès contre Charlie Hebdo. Voudriez-vous que l’on continue poliment à accepter l’inacceptable ? »

Pour contrer « l’inacceptable », Charlie Hebdo ne manquait pas de propositions : « N’est-il pas possible de faire figurer dans les directives du garde des
Sceaux l’irrecevabilité de toutes les plaintes émanant d’une association
prétendument contre le racisme, mais dont tous les responsables sont membres
d’un parti officiellement raciste et xénophobe ? » Pour six plaintes déposées contre son journal, Philippe Val proposait un changement législatif.

Aujourd’hui, face aux dizaines de plaintes déposées contre des sites Web
indépendants, contre Valentin Lacambre, contre le site satirique de la RATP,
Calimero, Leonardo, contre des particuliers, avec des dommages et intérêts
pouvant atteindre plusieurs centaines de milliers de francs, pas un mot. Pas
un article. Pas un édito indigné. Rien. Face à l’édito de Val, on est bien
forcé d’en convenir : la liberté d’expression, la rédaction de Charlie-Hebdo
s’en fout, sauf lorsqu’elle concerne... Charlie Hebdo.

La part des recettes de la vente au numéro est indirectement proportionnelle à la liberté des journalistes de traiter les sujets en fonction de l’intérêt du lecteur, à l’exclusion de tout autre intérêt politique ou financier.

Donc (rebelote) la présence de pub pour Libération dans Charlie (qui vient, par sa nature j’espère contractuelle et intégrée à la compatibilité, faire baisser la part des recettes de la vente) fait baisser la « proportion » d’indépendance du journal.

La publicité dans Charlie, c’est réellement décidé en fonction de l’intérêt du lecteur ? Vraiment, les lecteurs écrivaient à Charlie pour dire : « ça m’intéresse que Charlie fasse la pub des cahiers spéciaux de Libération, parce que le Charlie il est installé de l’autre côté du tourniquet que le Libé, alors si je pouvais éviter l’effort de faire tourner le tourniquet, je gagnerais du temps, c’est ça mon intérêt de lecteur... » ?

Ajoutez à cela que, d’ores et déjà, la majorité des hébergements ont été rachetés soit par Lagardère, soit par Vivendi, soit par la Lyonnaise des eaux-Dumez, et vous comprendrez vite qu’Internet, loin d’impliquer un développement de la presse, est au contraire un piège séduisant par sa facilité de diffusion, mais mortel pour ce qui est diffusé.

Vachement au courant, le gars Val. Après les 60 patates pour monter un petit site, voilà qu’il confond hébergement et accès. S’il est relativement difficile d’accéder au réseau hors des grandes entreprises (au fait, c’est pas Lagardère, le second larron, c’est France Télécom - mais peut-être Val croit-il que c’est encore un service public) - les fournisseurs d’accès indépendants ou associatifs se font rares, même s’ils existent -, faire héberger son site est encore très largement ouvert à la concurrence, hors des mastodontes des télécoms. Cela va des hébergeurs associatifs à une multitude de petites boîtes (certaines avec une structure de coopérative), jusqu’à des entreprises traditionnelles qui travaillent proprement (non, Philippe, il n’y a pas que Free dans la vie). On peut donc se faire héberger hors de tout contrôle de Vivendi, France Télécom ou Lagardère, et cela pour un coût très faible.

En réalité, cette explication est plus intéressante qu’il n’y paraît, parce qu’elle nous éclaire sur une raison plausible du rapprochement publicitaire entre Charlie et Libération. Dénoncer le problème de la « diffusion » sur le réseau, c’est une manière d’occulter le véritable enjeu et, à la manière d’un Wolton, faire croire qu’hors du réseau tout va bien. Hélas, en fait c’est la panique, à Charlie, à Libé, au Monde, dans toute la presse. Pourquoi ? Depuis 1947 la presse est distribuée, jusqu’à votre kiosque, par un réseau très complexe dominé par les NMPP (les Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne, formellement une coopérative d’éditeurs). Un réseau dont « l’opérateur » est, à 49%, le groupe Hachette. Lesdites NMPP ont longtemps été un bastion du Syndicat du Livre : avantages sociaux y afférents, dérives corporatistes, tout cela coûte très cher.

Or, depuis quelques années, les NMPP sont concurrencées, notamment, par une autre messagerie, les MLP, basées à Lyon. N’étant pas « inféodées » au Syndicat du Livre, elles offrent les mêmes prestations à moindre coût... Mais ce n’est pas tout ! Depuis 1947 c’est le secteur de la presse magazine qui supporte le surcoût financier de la diffusion des grands quotidiens nationaux d’information (Le Monde, Libé, Le Figaro...). Comme ces grands quotidiens se vendent de moins en moins (va-t’en savoir pourquoi ? On a notre petite idée, mais bon vous savez bien qu’on a mauvais esprit, nouzautres...), la facture de la « péréquation » grossit... L’an dernier le secteur de la presse magazine a ainsi « subventionné » à hauteur de 400 millions de francs (vous avez bien lu) le coût de la diffusion jusqu’à votre kiosque de nos fameux « grands quotidiens »... Or nos amis des magazines (grassouillets pièges à pub qui, eux se vendent fort bien) en ont ras le bol : basta ! Plus question de raquer ! Résultat, un bordel sans nom, des appels du pied au gouvernement pour qu’il intervienne afin, notamment, de régler la facture d’un énième plan social aux NMPP, évalué à un milliard de francs...

Comme Hachette a menacé à plusieurs reprises de claquer la porte et de ne plus faire « l’opérateur » pour les petits copains, on imagine l’ambiance ! Et chaque mois ou presque l’annonce que des grands titres abandonnent le radeau qui coule et partent se faire diffuser aux MLP... Bref, si l’on y ajoute une augmentation du coût du papier journal évaluée cette année à +20%, c’est peu dire que c’est la panique chez tous les gestionnaires de la presse ! Jean-Marie Colombani, directeur du Monde, a passé des mois à essayer de peser pour l’adoption d’une solution... qui préserve ses intérêts. C’est le PDG du Figaro, M. Chaisemartin, qui a pris la semaine dernière la présidence du Conseil supérieur des messageries de presse. Sûr que ça va s’arranger ! Et le Parisien vient, lui, d’annoncer qu’il se distribuerait tout seul à partir de juin prochain...

Bref, on comprend que Val, à l’image de tous les gestionnaires des journaux, puisse se demander dans quelles conditions son canard sera distribué dans quelques mois... D’ailleurs Charlie aurait pu se distinguer en publiant une « vraie » enquête sur la distribution de la presse. C’est pas les scoops qui manquent ! Tiens, je vous en file un ou deux : près de 20% des exemplaires du Monde et des Echos, prétendument « vendus », sont en fait distribués gratuitement dans les avions. Tout le monde le sait, personne ne moufte, et l’organisation chargée de valider les chiffres de « diffusion » des journaux, « Diffusion Contrôle », avalise la combine... Ça serait tout aussi rigolo de voir comment Hachette, l’opérateur actuel des NMPP, se fait de la trésorerie sur le dos des kiosquiers (qui doivent payer d’avance tout ce que les messageries leur envoient), en les forçant à stocker des montagnes de videos de merde sous « blister » plastique, dont ils retournent ensuite des quantités phénoménales à l’envoyeur. Résultat pour eux : l’asphyxie financière... Bref, bref, on comprend bien que Val panique, comme July, comme Colombani... Tous paniquent et se démènent comme des malades. Surtout pour tenter de racketter l’État. Qui leur a dit niet jusqu’ici...

Alors c’est plus fastoche de casser du sucre sur le dos d’Internet et de sa « Kommandantur », Val. Plus facile de cracher sur sa « facilité de diffusion » alors que la diffusion traditionnelle tourne à la foire d’empoigne. Plus facile d’oublier que, justement, ce sont les magazines (pour le coup, tes « ennemis » Lagardère, Videndi...) qui subventionnaient la diffusion des journaux. Mais si tu nous expliquais « vraiment » pourquoi la presse « libre et indépendante » est en train de crever, pourquoi elle se rapproche de grands journaux, voilà qui serait intéressant !

Séduisant, parce qu’une fois de plus on confond - et toute la publicité pour Internet encourage cette confusion - le sens du mot « liberté » avec le sens politique qu’a pris le mot « libéral ». Internet, c’est sauvagement libéral.

Rien de nouveau sous le soleil, on dirait du Wolton, du Knobel, du Bourges... Croire que les internautes sont dupes de ce discours. Croire que c’est en luttant contre la liberté d’expression qu’on luttera contre l’ultra-libéralisme. Croire, enfin, que les lecteurs de Charlie qui espèrent un site Web de leur hebdomadaire sont en réalité des électeurs de Madelin.

Et ignorer sciemment que le réseau est d’abord le seul moyen d’accès à l’expression publique de plusieurs millions de Français. Des gens pour qui cette liberté est une réalité quotidienne et très éloignée des messages publicitaires.

Enfin, « ignorer », c’est vite dit, puisqu’il aborde le sujet dans le paragraphe suivant. Et là, c’est un festival.

Enfin, la seconde raison, et qui n’est pas la moindre : Internet nous est vendu comme un réseau prétendument d’information. Mais, à part ceux qui ne l’utilisent que pour bander, gagner en bourse et échanger du courrier électronique, qui est prêt à dépenser de l’argent à fonds perdus pour avoir son petit site personnel ? Des tarés, des maniaques, des fanatiques, des mégalomanes, des paranoïaques, des nazis, des délateurs, qui trouvent là un moyen de diffuser mondialement leurs délires, leurs haines, ou leurs obsessions.

Alors là, jamais vu ça ! Des conneries pareilles, c’est pas croyable ! Bidet Casserole s’épanche douloureusement à ce sujet dans son « Adieu Philippe, on t’aimait bien ! et, à lire les premières réactions du forum, Val vient de faire perdre plus de lecteurs à Charlie que l’introduction de la publicité dans l’hebdo.

Car les « tarés », les « maniaques », les « fanatiques », les « mégalomanes », les
« paranoïaques », les « nazis », les « délateurs » qui s’expriment « à fonds
perdus » sur le web, ce sont pour beaucoup des lecteurs de Charlie. Des
militants de la liberté d’expression, du logiciel
libre
, contre la peine mort, pour les sans-papiers, féministes,
contre la mondialisation, pour un mouvement social
européen
, pour un web non-marchand, ils sont nombreux... Des rebelles, des dissidents, comme Val autrefois, comme Taoufik Ben Brick aujourd’hui, comme les rédacteurs du site
Maghreb des Droits de l’Homme, qui
risquent leur peau tous les jours pour passer des infos sur le seul espace
de liberté qui leur reste : le réseau... De vrais éditorialistes, comme Charb encore un peu, comme Lazuly et son Portail des copains,
comme l’Ornitho, des rêveurs, des artistes, des saltimbanques...

Tous ces « tarés » investissent à « fonds perdus » dans leur « petit site web » pour une raison : même s’il n’existe qu’un petit espoir de changer la réalité, cet espoir, il faut se battre pour lui.

« Le don, c’est l’ennemi de la mondialisation », disait Philippe Val, le 30 juin 2000. C’était à Millau, lors du rassemblement anti-mondialisation,
« On peut tout rationaliser, poursuivait le rédacteur en chef de Charlie, on
peut tout rentabiliser, mais nous vivrons alors dans monde économiquement
totalitaire (...) L’idée française de la République génère du collectif,
elle crée du collectif, en s’appuyant sur la loi et le parlement, et ce
pouvoir du collectif, de la volonté collective, ils [le MEDEF] ne veulent
pas en entendre parler, parce que ça ne s’inscrit pas dans l’échange
marchand et que ça doit être éliminé. »

De belles paroles en l’air. Le non-marchand ? Le Medef n’en veut pas. Philippe Val non plus.

Comme le fait remarquer Darkshun dans le forum précité, « il y a fort à parier que cette citation sera rapidement la citation la plus citée du Web indépendant après celle de Françoise Giroud ("l’internet qui est un danger public puisque ouvert à n’importe qui pour dire n’importe quoi") ».

Allez, une citation d’Alain : « L’erreur propre aux artistes est de croire qu’ils trouveront mieux en méditant qu’en essayant... Ce qu’on voulait faire, c’est en le faisant qu’on le découvre. » Et c’est en le faisant que le Web citoyen a découvert qu’un autre modèle que celui du néolibéralisme sauvage et du profit immédiat était possible.

Internet, c’est la Kommandantur du monde ultralibéral. C’est là où, sans preuve, anonymement, sous pseudonyme, on diffame, on fait naître des rumeurs, on dénonce sans aucun contrôle et en toute impunité. Vivre sous l’Occupation devait être un cauchemar. On pouvait se faire arrêter à tout moment sur dénonciation d’un voisin qui avait envoyé une lettre anonyme à la Gestapo.

De la part de Charlie, on attendait mieux que la réaction de vierge outragée à la façon de l’« abracabrandesque » de Chirac et de tous ces hommes politiques qui, pris le doigt dans le pot de confiture, hurlent à l’inquisition espagnole, à la tyrannie des juges, à la presse d’investigation qui leur en veut. On avait déjà vu ce comportement lorsque plusieurs sites avaient raconté les « indélicatesses » de Daniel Schneidermann, les mêmes invocations à la collaboration et à la dénonciation calomnieuse.

On renverra à l’article de Marc Laimé, « Liberté d’expression : la grande peur des bien-pensants » : « C’est ainsi qu’au détour de récentes prises de position, d’éditoriaux, d’articles, on voit poindre un "nouveau marqueur sémantique". Le débat n’est plus circonscrit comme il y a quelques mois à la problématique de la définition des responsabilités afférentes à l’hébergement de contenus - possiblement illicites -, sur Internet. C’est tout autant, et bien davantage, la capacité désormais offerte à tout citoyen de propager ses opinions dans un espace public de délibération - à l’échelle du monde -, une capacité sur laquelle n’ont aucune prise les médias dominants, acteurs majeurs de la "démocratie d’opinion" contemporaine, qui semble pouvoir être mise en cause. »

Au rayon de ces « nouveaux marqueurs sémantiques », tout y est : « sans preuve » (la question ici est la présence de publicité dans Charlie, la preuve est en page 15 chaque semaine), « anonymement, sous pseudonyme » (ah ! ah ! et Charb, Luce Lapin, Luz, Oncle Bernard, Gébé... c’est pas des pseudos ?), « on diffame, on fait naître des rumeurs » (oui, on sait, « sans preuve », d’ailleurs il n’y a pas de pub pour Libé dans Charlie), « on dénonce sans aucun contrôle » (encore heureux, est-ce que Charlie serait fier d’écrire "sous contrôle" ?), « et en toute impunité » (prière d’envoyer à Philippe Val la liste des condamnations prononcées contre des particuliers qui se sont exprimés sur le Web depuis 1995, ça lui évitera d’écrire des conneries « sans aucun contrôle »).

Nous y voilà, au fond, au ramassis de la pensée Valienne : s’il est fier que la presse (même avec 50% de pub) soit le lieu de la « liberté » d’expression et d’opinion, cette même liberté laissée aux simples citoyens ne peut être qu’une resucée de l’Occupation, les millions de Français qui tentent de faire vivre un Web citoyen basé sur le don, l’échange, le partage du savoir, ça ne peut être que des « tarés, des maniaques, des fanatiques, des mégalomanes, des paranoïaques, des nazis, des délateurs ». Gageons que les mêmes, s’ils faisaient des fanzines papier, seraient d’excellents journalistes encartés et tout plein remplis de bonne déontologie.

D’ailleurs, comme tout le monde le sait, sous l’Occupation, on souffrait d’une trop grande liberté d’expression et d’opinion.

Internet offre à tous les collabos de la planète la jouissance impunie de faire payer aux autres leur impuissance et leur médiocrité.

Hum, et « Charlie Hebdo offre à Philippe Val la jouissance impunie de... », ça sonne comment ?

Le problème de Philipe Val, c’est qu’habitué qu’il est à faire des one
man shows
, seul en scène et brillant dans la lumière, fier, dominant,
glorieux, jouissant de son prestige et du pouvoir des mots devant la fosse
obscure... il ne supporte plus qu’un autre que lui-même puisse prétendre
aussi à ouvrir grand la gueule.

Et Val ne s’adresse plus vraiment à un lecteur : c’est définitivement à
son public chéri, acquis et préféré qu’il vient délivrer l’Évangile de sa
Val-heureuse pensée.... Il porte haut la voix depuis ses mégaphones de
papier ou de bois : sur les planches des théâtres, à la radio, ou dans
Charlie. Il gueule, couvre la voix des autres, de tous les autres, mais
c’est pour sa bonne cause.

Pauvre Val... tout habitué qu’il est, dans ses nombreux galas, à ne
finalement recevoir de ses ouailles plongées dans la fosse que les seules
manifestations gestuelles ou paralinguistiques de leur approbation admirative
(rire, toussotements, applaudissements...) il ne peut plus entendre,
ailleurs, la parole d’autrui...

Il a fini par croire qu’une info « validée », qu’une hypothèse « avalisée »,
bref, qu’une parole « valable », n’avaient pas de salut en dehors de ses vues.
Il a donc confondu valeur et « valistique »...
Mais en aval, du coup, pauvre Philippe, c’est finalement le lecteur qui
détale...

C’est la réalité inespérée d’un rêve pour toutes les dictatures de l’avenir.

Sans une régulation démocratique mondiale d’Internet, débattue par les représentants des peuples de tous les pays ayant pour mission de garantir les droits des individus, dans un avenir proche, nous deviendrons les victimes aliénées d’une révolution technologique dont la propagande nous martèle qu’elle est la clef de la liberté.

Et voilà, le Val qui tire directement contre son camp et nous joue son Wolton. Ignorant que toutes les régulations qu’on a voulu imposer à l’internet n’étaient en rien dues à des « représentants des peuples de tous les pays », mais seulement une manière élégante de céder cet espace public aux lobbies industriels et répressifs : s’il manque de temps, il peut lire le condensé des événements relatés par Jean-Marc Manach dans « Regulation.net, chronique de fin de millénaire »

Il faudra, en effet, qu’il nous cite ces « représentants démocratiques des peuples » qui auraient œuvré pour une « régulation démocratique » : qui sont-ils, quand se sont-ils réunis, quels pouvoirs ont-ils, c’est quoi le nom de leur colloque, au sein de quelle organisation se sont-ils rencontrés ?

Au final, l’impression est détestable. Val, non content de confondre la réalité du réseau avec les messages publicitaires des marchands (qu’il est donc bien le seul à croire), dénonce uniformément l’usage de la liberté d’expression des citoyens sur le réseau comme personne n’avait encore osé le faire. À ce jour, cela fait 1,5 million de sites Web français tenus par des tarés et des nazis (certains étant même des lecteurs passionnés de Charlie). Il dénonce l’idée même d’un système basé sur le partage et l’échange (n’est-ce pas, faut être taré ou nazi ou paranoïaque pour faire un truc gratuit). Enfin, il fournit les arguments pour un contrôle qui, justement, ne servira qu’au contrôle ultime de la société par les multinationales des télécoms.

Au fait, au rayon « représentants des peuples de tous les pays », pour la régulation du réseau, j’espère que tu ne suggères pas l’OTAN ?

 
 
Marc Laimé, Pascale Louédec, Philippe Moreau et ARNO*
 

UN MESSAGE D’OLIVIER CYRAN (20/01/01)

« PETITE PRECISION

La responsabilité de la pub Libé incombe à la direction de Charlie, et non à ses salariés. Cette précision n’aurait pas lieu d’être si les
désaccords qui se sont manifestés à ce sujet au sein de la rédaction avaient pu être portés à la connaissance des lecteurs. Comme tel n’a pas été le cas, je me sens autorisé - et même en devoir - de dissiper un malentendu que j’estime moralement préjudiciable au salarié que je suis.

Amicalement,

Olivier Cyran (journaliste à Charlie Hebdo) »

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Vainqueur 1982 du concours « Chateau de sable » du Club Mickey des Pingouins à Sainte-Cécile.

28 septembre 2003
6 octobre 2003

Journaliste, coordinateur du dossier « La Folie de l’Internet » du Canard Enchaîné

15 septembre 2000
20 janvier 2001
18 décembre 2001
1er novembre 2000
 
SPIP
Web indépendant


> Val tragique à Charlie : un mort
27 septembre 2001, message de Myk
 

Ben moi je bosse dans le web depuis 2 ans et demi ;
Peut-être que j’ai pas assez bien lu son édito au val ;
J’ai pas encore lu vos nombreux messages et les reproches faits, il y en a trop.

Bref en tant que professionnel du net pour une petite boite, avec les moyens du bord, en totale indépendance financière et en bossant 12 heures par jour quand c’est requis, les raisons de Val pour ne pas mettre Charlie Hebdo en ligne, je les comprend complètement.

Charlie Hebdo c’est pas Robin des Bois, et ils n’ont absolument aucune raison de se lancer dans le net si cela devait remettre en cause leur intégrité économique, leur équilibre financier.

Les médias qu’ont le veuille ou non restent des entreprises avec des objectifs de profits.

Créer et entretenir un site web coûte cher et surtout ça ne rapporte rien. Pourquoi ? A cause des mégalos à la Arnaud qui ont cru qu’avec leurs milliards ils allaient s’accaparer le web, un nouveau moyen de com, un nouveau moyen de contrôle des masses.

S’il y en a qui n’y connaissait rien c’était bien ces ânes batés à l’égo sans fin.

Ce qu’ils ont réussi : ils ont professionalisés des services gratuit. Résultat, plus personne ne veut payer quoi que soit sur le net et plus personne ne veut y bosser bénévolement car au-delà de la passion, c’est énormément de boulot.

Donc je suis d’accord avec Val.

Si on veut pas s’abandonner au marketing direct, on l’a dans l’os. Et même si on opte pour la pub à gogo, les emails de promo, les spams etc... Ca suffit pas de toutes façons.

Evidemment quand le web est un passe-temps (en tant que producteur ou utilisateur), on ne peut pas s’identifier à ses propos.

Quand c’est le gagne-pain et qu’on regarde la situation de plus en plus désespérée de la Net Economie depuis le crash de boo.com, et ben là, en tout cas moi, je le comprend Val et je lui suis même reconnaissant d’être transparent sur l’entreprise Charlie Hebdo.

A propos de Boo, tiens, j’en faisais partie, ils ont fait très très fort eux : 600 Millions par les fenetres en 1 an, y avait meme pas un site en ligne et 300 personnes qui glandaient dans des bureaux luxueux sur Carnaby Street ... terrifiant, l’extrême de la net éco, merci Arnaud - l’autre extrême c’est où je bosse en ce moment : 10 ans de vécu, pas d’argent extérieur, bcp d’huile de coude et des services payants pour nos internautes (Ca marche très fort aux UK, pas en France -nous faisons des jeux et à cause du monopole de la Françaises des jeux, en gros on l’a dans l’os, du coup on arrête la France, dommage).

Conclusion : la première raison de val elle est bonne !

La deuxième, ben il pas tort à 100%, là où il a tort pour moi c’est de dire que c’est une raison pour pas venir alors que ça devrait justement être une raison pour y venir !
Pour la régulation démocratique mondiale, là il va loin dans la connerie, il rêve grave, il bat tous les records de démagogie, très fort.

Un démago comme moi ne peut être qu’impressionné. Ca pourrait être un dialogue de marionette des guignols sa dernière phrase.

Ok je comprends pourquoi vous vous payez tous sa face !

J’ai bien de fait de relire, je crois que je m’étais arrêté à l’explication financière et médiatique !

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> N’en jetez plus !
5 février 2001, message de Pierre Pezziardi
 

Bon, je crois que Val a eu sa dose, l’erreur est humaine, un gars qui publie une chronique polémique hebdomadaire a à mon sens le droit de se planter.

Pour essayer de tirer quelque chose de constructif de cette affaire, zoomons sur le problème intéressant que soulève (mal) Val : Internet ne crée finalement que peu d’échanges constructifs.

Car c’est là où il y a confusion, entre l’Internet grand public (le surf de base dans l’espace AOL, sur les forums AOL et les boutiques AOL) qui représente 99% des gens, et l’Internet des pages persos, de la réflexion posée, respectueuse, empathique, rationnelle.

C’est toute la différence entre ce forum sympa et le forum de Boursorama, entre mon salon et les chiottes du PMU d’en face ! Il n’y a pas de graffiti "PSG enculé" ou "aux chiottes les XXX" chez moi. C’est normal, on est pas dans un espace anonyme, et les gens qui y viennent ont une certaine déontologie de l’échange.

Et aujourd’hui, c’est VRAI, une large majorité du contenu vu est soit marchand, soit de piètre qualité. Ce n’est pas une raison pour nier qu’il existe du contenu d’excellente qualité, le problème c’est qu’il ne représente qu’une infime part des pages lues. Dès lors qu’on accède à la masse, l’esprit se pert. La foule n’a pas d’âme. Ou si, elle adhère aux principes des gros acteurs du Net, ceux dénoncés par Val : absence de réflexion, mercantilisme, voyeurisme, etc.

Et c’est ici qu’il faut lancer le débat pour susciter l’action : comment par exemple faire que ce forum soit visible dans des portails à haut trafic ? Comment susciter des débats politiques intelligents et en valoriser les conclusions (par exemple j’ai cru un moment à l’initiative respublica.fr ... mais c’est malheureusement pitoyable de bassesse et de finalité ultra-mercantile) ?

Car (et je m’arrête !), c’est un enjeu réel face aux multinationnales qui feront 98% du réseau (visible) de demain : un espace immersif où tout contenu est destiné à susciter une transaction. Oui, ce sont aujourd’hui les stratégies des grands groupes industriels et médias.... que fait Charlie Hebdo !!? ;-)

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> et 99% de la télévision et de la presse, c’est de la merde, severino, 19 février 2001

Ce que tu dis du net, à savoir qu’il y a 99% de merde -c’est largement exagéré-, est vrai en ce qui concerne la presse, la télévision, la radio... Pourquoi alors s’attaquer spécifiquement au net.

Et puis, il y a un malentendu que j’aimerai dissiper : ce n’est pas parcequ’un site n’est pas militant, qu’il concerne les jeux vidéos, le jardinage, les produits de beauté, l’informatique, l’électronique, la bande-dessinée, la couture... qu’il est une merde finie.

Il se crée sur le net des communauté de passionnés par un thème commun... et c’est même la majorité des sites. Ces réseaux humains permettent sur un sujet précis beaucoup plus de compétence, d’esprit critique, de participation que les autres médias.

Le discours médiatique et la publicité startupienne crée une distorsion de la réalité en ce qui concerne Internet. Oui bonnes gens, on vous ment. L’alternative est bien vivante, elle est même majoritaire... on en est déjà à un stade que jamais les fanzines et les radios-libres n’ont atteint.

On peut en bon militant triste regretter que les mamies américaines préfèrent s’échanger illégalement des patrons (modèles) de brodage plutôt que des manifestes révolutionnaires, mais les nouvelles pratiques de communication de la cyberculture constituent déjà une utopie : celle dont parlait esthétiquement les cybernéticiens, les libertaires, et les situationistes. Mais on n’est plus désormais dans le discours idéaliste, esthétisant et partisan : il s’agit de pratiques non conscientisée et non encore perçues par les militants traditionnelles... et c’est tant mieux.

Le prosélytisme militant, comme la publicité, réduisent le vécu à des images figées et tristes, qui sont finalement contre-productive en détruisant le désir avant qu’il émerge. C’est un peu exagéré, mais il fallait bien que je me venge de ce discours répété comme un leitmotiv, "Ce que fait le mini-rezo, c’est bien, mais avouez que tout le reste c’est de la merde". He ben, non, bande d’élitiste, le reste ce n’est pas que de la merde, loin de là.

Ahhhh. Comme direz Val, ça soulage. Allez hop, je tire la chasse d’eau :-)

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> et 99% de la télévision et de la presse, c’est de la merde, 19 février 2001

Et voilà, je m’énerve, je m’énerve, et du coup je laisse plein de fautes d’orthographe. Il faut intégrer un logiciel correcteur à ce site, sinon on va avoir droit à un article dans la presse "Le net c’est la décadence de la langue française :-)

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> et 99% de la télévision et de la presse, c’est de la merde, Pierre Pezziardi, 20 février 2001

Je suis bien évidemment d’accord avec toi, le Net est une chance par rapport à la TV ou aux radios, puisqu’à leur différence, il autorise un canal retour ... donc la création de communautés. Maintenant tu n’as pas répondu à ma question : comment faire en sorte que ce forum soit visible dans des portails à haut trafic ? Comment susciter des débats politiques intelligents et en valoriser les conclusions ? Plus généralement, comment faire en sorte qu’une communauté donnée, qui comme tu le soulignes "..Ces réseaux humains permettent sur un sujet précis beaucoup plus de compétence, d’esprit critique, de participation que les autres médias...", arrivent à constituer des pôles d’expertise forts, soie reconnue et écoutée, par le politique et le secteur privé, qui du reste en feraient partie....?

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> et 99% de la télévision et de la presse, c’est de la merde, Trivier Brenand-Henry, 28 mars 2001

Le mieux, camarade, c’est sans aucun doute de se mettre à l’orthographe. Oh ! je me demande brusquement si je ne suis pas passé à côté d’une note d’humour !!!
Les Jeux vidéo ne sont pas de la merde ; c’est un fait. Merdeux, cependant, sont ces jeux vidéo qui exercent à la violence décérébrée, à l’holocauste virtuel à longue distance et autres courses folles au coeur de la ville affolée. je ne connais pas beaucoup de jeux vidéo qui invitent à la critique et exercent l’habileté manuelle au delà de la centaine de geste normés et finalement normatifs.
Hé oui, je crois que beaucoup de ces jeux préfigurent le vocabulaire gestuel de notre très proche avenir. Pauvre et limité à satisfaire des fonctions immédiates et rationalisées, ce vocabulaire sera accompagné d’un correcteur de maladresse destiné à donner le sentiment à l’usager de maîtriser l’art après avoir surmonté sans effort les difficultés de la lettre.

Quant à juger du contenu du web ... Il y a un mot qui me vient à l’esprit : "pléthore".
La diversité n’est plus. Il me semble que le voyageur du web a quelques solides liens de parenté avec l’usager des voyages exotiques à peu de frais.
A trente cinq ans il a "fait" tous les pays et confond la cochonerie ramenée d’Uruguay avec celle marchandée sur la plage de Popenguine. Ca n’a dailleurs rien d’étonnant, ces menus objets du patrimoine artisanal indigène sont induits par les intrusions exogènes ; entends : les voyageurs à moindre frais eux même.
Hé bien, le Oueb c’est pareil, la page porno australienne et la page porno péruvienne sont semblables et resemblent très fort à la page culinaire espagnole qui tient pour moitié de la page "le lièvre, protection, destruction" disponible en France.
Allez, je ne suis pas rat, après quelques années de surf j’affirme que 99.5% du Web visible et immédiatement abordable c’est de la merde. Mais on peut certainement changer ça !!

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> > et 99% de la télévision, le déserteur, 4 février 2002

la difference majeure qui subsiste entre la télé, la radio et le web est que internet n’a pas encore parfaitement installé ses bases dans les moeurs des masses. Ainsi, il faut dévier le tir avant qu’il ne nous touche. les médias "classiques" comme la radio ou la télé sont gérés par quelques patrons de chaines, pourris certes, mais tenus de ne pas passer a l’antenne des feuilletons vantant le nazisme ou la pédophilie, la fabrication de bombe ou encore la pornographie a toute heure. Le web est laissé a une "autorégulation" à la con, issue des théories libérales, qui, on le voit à la moindre connection, ne peut pas marcher.
Mais alors, comment gérer cet outil qui pourrait etre formidable. Il nous faut tous réfléchir à cela et ne pas nous laissé aller à des reveries utopique concernant le web qui aujourd’hui est loin d’etre propre.

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> Val tragique à Charlie : un mort
5 février 2001, message de Fred
 

Ce qu’il ne faut nier en aucun cas, et ce qui ressort à juste titre de l’article "Val tragique à Charlie : un mort", c’est la capacité critique du lecteur et de l’internaute.

On apprend ça dans les cours de base de sociologie des médias et de la communication et c’est l’erreur principale de Val. Non, le lecteur de la presse ne prend pas tout ce qu’il lit pour argent comptant, il réagit, il interagit avec l’article qu’il lit. Non, l’internaute ne prend pas tout ce qu’il voit et lit pour argent comptant, il se fait sa propre expérience, finit par savoir déjouer les bidonnages et les arrières-pensées malsaines, vos messages à tous prouvent que vous n’êtes pas passifs, que vous êtes réactifs.

Val participe de ce fantasme de la propagande qui n’est pas nouveau. A l’époque de Gutenberg déjà, circulaient des pamphlets et des attaques contre le livre, contre les premières gazettes et écrits périodiques et contre les écrits anonymes qui allaient manipuler le lecteur sans que celui-ci puisse réagir à son auteur. Quand le cinéma, la radio et plus tard la télévision sont apparus, on a vu toute cette attaque rapparaître sous la plume d’éminents sociologues, qui utilisaient tout comme Val la référence aux régimes fascistes. C’est la peur de la propagande, de la manipulation. Oui, cela peut inquiéter mais il faut toujours garder à l’esprit que si une propagande fonctionne, c’est en partie parce que la société qui la reçoit est préparé à abonder dans son sens. Avant Goebbels, la société allemande était déjà parcourue de références racistes et antisémites, et les explications faciles de tous les maux de l’Allemagne qui circulaient dans la presse d’extrême-droite rejoignaient celles des ouvriers et des patrons attablés aux brasseries munichoises.

Personnellement, j’entends tous les jours les médias encenser le libéralisme et je ne me sens pourtant pas emporté par la propagande.

Internautes, lecteurs, téléspectateurs, nous ne sommes pas pour autant hors du monde social et des liens entre hommes qui nous permettent de dialoguer et d’élaborer nos propres critiques du système.

Arrêtons de prendre les êtres humains pour des cons et des victimes. Nous subissons certes des influences mais nous sommes aussi acteurs et maîtres de nos valeurs.

Fred

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Qui sont les internautes ?
2 février 2001, message de groue
 

Bonjour.

Je voudrais rappeler un chiffre que j’ai entendu hier à la radio : 40% des internautes (en France) ont un revenu mensuel supérieur à 20000FF.

C’est ce public, riche (a priori peu dégoûté par le commerce en ligne), qui est ciblé par les annonceurs du net.
En général, les annonceurs font d’une pierre deux coups : non seulement ils veulent fidéliser les internautes, mais aussi inciter les non-connectés à devenir modernes, et se brancher.
Vous aurez noté aussi que la netétiquette est très peu mise en avant par les fournisseurs d’accès. Je parle de la netétiquette parce qu’elle est un bon indicateur pour savoir si une personne s’intéresse aux ressources cachées du net, ou pas ; si elle est prête à faire quelques efforts de curiosité et de recherche devant le réseau qu’elle accepte comme potentiellement surprenant, voire contradictoire avec ses propres idées et habitudes.

Bref : je voulais dire que le net décrit par Val *est* le net *avant la découverte des sites alternatifs/intelligents/etc*. J’ai l’air de signifier qu’il y a un internet par internaute... Et bien oui, l’idée ne me paraît pas aberrante, de même qu’il y a une planète Terre par homme : personne ne connaît tous les Etats, tout le monde n’a pas vu tel endroit, etc.

Contrairement à ce que j’ai lu dans votre édito, il m’est paru à moi que pour une fois, Val ne parlait pas à *son* public, mais bien au contraire à tous les lecteurs de Charlie aussi nouveaux que lui sur le réseau des réseaux.

Excusez-moi pour la concision de ce message, qui laisse bien des raisonnements dans l’ombre...

Gw

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> Qui sont les internautes ?, 2 février 2001

Si on parle statistiques : Val revendique lui-même (nombreuses interviews, débat avec Messier) qu’il gagne 30000 francs par mois. Faut-il en conclure que tout ce qu’il reproche au réseau s’applique en pire à Charlie Hebdo ?

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> Qui sont les internautes ?, Kenjical, 7 février 2001

Excuse moi bonhomme, mais j’ai beau me situer dans la moyenne supérieure des CSP que tu décris je n’en suis pas pour autant un pachyderme consumériste dénué d’esprit critique à l’idéologie précocement préconstituée. je ne suis pas encore non plus qu’un jeune libéral précocement décati par le fric et devenu gâteux droitisant plus tôt que de raison, selon le principe ineluctable d’une courbe d’apprentissage m’y poussant fatalement. Je ne considère pas non plus être un archétype de l’internaute mais je pense qu’Internet est aussi un défi à l’intelligence, à la curiosité, à même de pouvoir pousser à chaque seconde qui passe ces 40% dont tu parles vers des lumières critiques, certes insoupconnées mais rémanentes : pour parler normalement, internet c’est aussi l’info qui demeure, internet c’est aussi les joies de la sérendipité, trouver ce que l’on ne cherchait pas... et ca c’est structurel.

Internet est une chance pour autant que contre le marketong. En bon libéral on pourrait même penser qu’Internet est une chance laissée non pas qu’au plus rapide à faire du fric, mais aux plus mobiles, aux plus fouineurs. Maintenant si des masses consuméristes avides se massent par troupeau vers les produits-mirages, c’est la société de lemmings et les principes de toute capacité critique en général qu’il faut interroger. Faut-il rappeler qu’Internet est un médium avant tout, certe pas comme les autres. mais un média qd même. Avnat de poser la question "qui sont les Internautes" on en revient au problème de la compréhension de fond objet de ce débat : qu’est ce qu Internet...

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> > Qui sont les internautes ?, 1er août 2001

6 MOIS PLUS TARD...Est ce que les plus rapides et les plus fouineurs ne sont pas aussi les plus rapides à faire du fric ?

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> Val tragique à Charlie : un mort
28 janvier 2001, message de jean-no
 

L’article d’Arno me semble à peu près tout dire, y compris, en filligrane, le fait que la presse traditionnelle se trouve confrontée, grace au net, à certaines de ses contradictions : la liberté de parole doit être garantie, mais quand même pas à n’importe qui...

Si je voulais aujourd’hui lancer un hebdomadaire satyrique et politique, il me faudrait de l’argent, beaucoup, il faudrait que je m’immerge dans des complications logistiques difficiles à improviser : financement, impression, diffusion, visibilité... Et tout ça, sur Internet, ça ne me coûte pas grand chose, ça ne m’est pas très difficile, et, j’en ai peur, ça remet en cause l’évolution du fonctionnement de la presse depuis deux cent ans tout en opérant, à l’avenir de nous le dire, un salutaire retour aux sources.

La charge arrière-gardiste du canard ou de Charlie contre le net, mal renseignée, partiale, n’a rien d’absolument surprenante, mais il est tout de même dommage qu’il ne sachent jamais ou à peu près jamais saluer ce qui va dans le sens de ce qu’ils dénoncent.

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> Val tragique à Charlie : un mort, le même, 28 janvier 2001

les phrases qui précèdent sont mal rédigées (il est tard, hein), et j’y ai glissé un contre-sens assez grave : je ne conseille pas aux tenants de la presse traditionelle d’aller dans le sens de ceux qu’ils dénoncent, mais de saluer ceux qui résistent aux dérives dénoncées.

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> Val tragique à Charlie : un mort
24 janvier 2001, message de Ouaives
 

Que de tapage pour un seul article

Fidèle lecteur de Charlie et internaute acharné, je trouve l’animosité envers Philippe Val totalement déplacée. Honnêtement, je partage son point de vue sur l’internet. On ne peut pas créer et faire vivre un site Internet uniquement grâce au bénévolat, ou alors pas longtemps. Et comme les internautes (moi en tout cas) ne sont pas prêts à mettre la main au portefeuille pour accéder à de l’information en ligne, il n’y a pas d’autre issue possible que la publicité ou l’appartenance à un grand groupe de presse ou autre. Dans ce cas, où est l’indépendance ?
Des sites comme UZine sont très bien mais, avant cette affaire, je ne le connaissais pas. Et Uzine, dont le travail est très intéréssant, pourrait-il réaliser des enquêtes comme le fait Charlie ? Je ne le pense pas. Le béénvolat et le militantisme ont leurs limites.
Alors plutôt que de tomber à bras raccourcis sur Philippe Val, il vaut mieux prendre son article comme base à un vrai débat sur l’indépendance et la liberté d’un site Internet.

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> Val tragique à Charlie : un mort
23 janvier 2001, message de Emmanuel
 

Désolé, mais Philippe Val a raison dans toute la première partie de son intervention : un site Web éditorial n’est pas rentable pour un groupe de presse.

Pour réfléchir sur la rentabilisation d’un site officiel Charlie Hebdo, regardez les stats de CHARLIE HEBDO online (le site non officiel : www.charliehebdo.net) sur son outil de stat gentiment ouvert pour nous montrer l’explosion de l’audience (http://usa1.viewstat.nedstatbasic.net/cgi-bin/viewstat?name=charlieonline). Avant le début de l’"affaire", il y a avait grosso modo 15 visites par jour, sachant qu’une visite rapporte par la pub environ 1 francs HT (bandeaux, bouons + sponsoring) sur un site bien rempli (ce qui nécessite régie pub, positionnement B2B, promotion auprès des centrales d’achat... tout ce que Charlie n’a pas), un site éditorial ne vit pas. A 1 FF HT la visite, on arrive à 15 FF HT par jour... pas mal. On va passer en annuel : grosso modo 10 KF avec 2 ou 3 sympthisants qui achètent un peu de pub au prix fort pour être sympa... Tout ça étant très hypothétique, car je me demande quel annonceur va acheter de l’espace online sur Charlie Hebdo...

Même si un site ne coûte pas 600 KF en version sympa et dynamique, il faut quand même payer la personne qui l’anime et l’hébergement... plus de 10 KF en tout cas, à moins de fonctionner avec des bénévoles et des magouilles, ce qui ne convient pas à Charlie Hebdo, éditeur de presse. Ce que fait un particulier avec des bouts de chandelle coûte vite très cher à une entreprise...

Pour la seconde partie de son édito, Val suscite des réactions outrées de tous les internautes "du milieu", pourtant son analyse, certes provocante, est loin d’être fausse. Demandez aux psychologues ce qu’ils pensent des sites persos et revenez me voir...

Il faut accepter la vérité en face : Internet n’a pas encore trouvé son modèle économique et sert d’exutoire à beaucoup de monde. Et si vous vous sentez visés, c’est que Val a vu juste...

Allez, à la prochaine...

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> Val tragique à Charlie : un mort, 23 janvier 2001

Désolé, mais Philippe Val a raison dans toute la première partie de son intervention : un site Web éditorial n’est pas rentable pour un groupe de presse.

Ben oui, bien sûr... Au Minirézo, on ne l’avait pas attendu pour dénoncer ce modèle - ça fait, en gros, depuis l’opération "Froid glacial sur la Cybérie", en 97, qu’on s’interroge sur un modèle économique valable... Personne ne conteste cette partie de son édito, c’est ensuite qu’il dérape. Charlie qui traite le secteur non marchand de ramassis de tarés, c’est ça qui fait un peu mal, quand même...

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Tes psys, on s’en fout, Grosse Fatigue, 23 janvier 2001

Assez d’accord avec de que tu dis, sauf que : en quoi ce que pensent les psys des sites persos peut être pris pour de l’argent comptant ?

Tu veux savoir ce que, en tant que site perso, je pense des psys ?

Les psys m’emmerdent. Sauf le second Freud de Malaise dans la civilisation et de Totem et tabou.

 
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> Val tragique à Charlie : un mort, Bidet Casserole, 23 janvier 2001

L’introduction de P.Val sur l’intérêt d’un site pour CH n’était qu’une lourde maneuvre pour ne pas donner l’impression qu’il attaquait droit devant le web indépendant. Val s’en fout d’avoir un site web et je suis encore plus d’accord que lui pour dire que ce sujet n’en est pas un.

Ayant évacué ce laborieux préalable, il arrive là où il voulait en venir : flinguer l’idée même que le web puisse servir à des entreprises humaines qui aient d’autres ambitions que la domination, le profit, le stupre, la perversion, le nazisme, la pédophilie…

Bon, je vous laisse, je dois aller voir mon psy, il s’inquiète beaucoup à l’idée que je puisse entrer dans un kiosque à journaux plein de femmes nues, de journaux consacrés à la chasse, aux mercenaires, à la vie des princesses, il paraît qu’il y a même des quotidiens consacrés à l’économie…

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> Val tragique à Charlie : un mort, jean françois, 25 janvier 2001

D’abord, les critiques faites à Val ne concernaient pas la question d’un site « charlie ».. Libre au journal de décider d’en faire un ou pas. Ce qui était quand même révélateur dans le propos de Val, c’était l’absence de réflexion sur les finalités possibles d’un site web pour le journal (ce qui me semble un préalable à toute mesure de « rentabilité ») . Bref, comme le souligne B.C, Val a pris ce thème comme un prétexte pour introduire son attaque contre Internet.

Mais ce qui est profondément choquant dans son propos, ainsi que dans le vôtre quand vous parlez « d’exutoire », c’est cette forme de mépris pour les créateurs de sites persos. Réduire les dizaines de milliers de productions personnelles à des oeuvres de défoulement de tarés, de maniaques, d’obsédés etc.. est une analyse tout simplement ridicule . Partager une passion, présenter une réalisation personnelle (artistique, technique ou autre), mettre de l’information à disposition d’autres gens, exprimer des idées, tout cela c’est de l’expression : le web donne pour la première fois à chacun la possibilité d’une expression, directe, sans filtre. C’est peut-être fait parfois de façon maladroite, mal écrite, mais c’est aussi un apprentissage de l’expression qui se fait, qui doit se faire, que ces créateurs font, de leur propre initiative. Leur cracher dessus comme le fait Val est détestable . Son propos est de plus parfaitement injustifié : un site web, ce n’est pas du broadcast : vous allez sur un site, il ne vient pas à vous. Si ça ne vous intéresse pas, vous n’y allez pas c’est tout !
Oui Internet permet de l’échange d’information : de l’information qui n’est pas, qui n’a pas sa place, ou qui n’est plus dans les « médias » conventionnels.

Vous dites « demandez aux psychologues ce qu’ils pensent des sites persos »... argumentaire de la même trempe que celui de Val ... globalisation simpliste et sans intérêt : LES psychologues, ILS pensent, LES sites persos... revenez donc, vous, me voir avec des arguments plus factuels..

Val a provoqué, pour se rendre visible... du coup, on parle de lui, dans Libé, sur France culture.. c’est ça qui est important, pour lui ! Plus important que de faire, par exemple, une réponse ici, ou dans charlie, aux critiques de ses lecteurs...

jean francois

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> stats de charliehebdo.net, Gilles Hurtebize, 26 janvier 2001

En attendant de trouver un modèle qui "marche" pour Internet, il faut bien que quelques uns se débrouillent avec ce qu’ils ont. Même sans beaucoup d’argent, on peut faire quelque chose ; pourquoi toujours réduire l’existence d’un site à la présence de bandeaux de pub ou non ? Il y en a qui dépensent leur temps libre affalé devant leur TV, d’autres au bistro, dans les embouteillages du week-end, au cinéma, à bricoler sa moto, etc... chacun sa passion : il y a ceux qui consacrent leur temps libre et leur argent de poche à créer ou mettre en place des sites Internet ; et à communiquer grâce à lui. Des tas de types ont essayés de fabriquer des engins qui volent, et qui se cassent la gueule, avant qu’on puisse voir le premier avion voler. Et ils n’étaient pas sponsorisés, j’imagine... Il faut aussi comprendre qu’avant d’avoir le feu vert de Charlie, je n’ai rien fait comme pub pour ce site, ni référencement, ni recherche de liens (ni mention aucune dans Charlie, ce qui aurait certes aidé) ; ça c’est fait tout seul : il suffit d’aller voir les moteurs de recherche pour se rendre compte de tous ceux qui, même avant moi, ont fait leur site pour célébrer Charb, Siné, Willem, etc... Ce besoin existe. Point. Inutile de le remettre en cause. Et un canard comme Charlie n’a pas besoin de grand chose pour être en ligne, j’en sais quelque chose ! Tout au plus, pour éviter la mésaventure arrivée à "La Crème de Canard" (site bénévole, comme le mien, pour le Canard Enchaîné), Charlie pouvait, s’il était "pour", "parrainer" ce site, en l’assurant de sa couverture juridique (par exemple) ; ça ne leur aurait pas coûté cher, et plein de gens seraient content ; et peut-être pleins de gens, ignorant Charlie, auraient pu le découvrir, et foncer l’acheter pour le plaisir de le lire sur papier... (ou parceque le temps d’une lecture avec leur modem 56k leur revient trop cher...). Méditons, ne rejetons pas en bloc. Merci de m’avoir lu.

 
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> Val tragique à Charlie : un mort, PHIL, 31 janvier 2001

Emmanuel ... Excuse-moi de te contredire mais pour les calculs, tu dis un peu n’importe quoi ... Les calculs se font de la manière suivante (exemple pour du B2B) :
Pour l’estimation du prix pour mille pages vues : on prend la qualité "spécifique" du contenu : pour un site de B2B par mois le prix au mille sera de 3OO F HT par exemple ( dans le cas d’un site très ciblé, ça oscille entre 300 et 450 F HT), à l’annonceur d’acheter le nombre de PAP qu’il désire. En aucun cas, on ne peut calculer par visiteur. Ex : Si l’annonceur prend 50 000 PAP, il va payer 50x 300 F HT= 15000 F HT en passant, devine combien prend la régie publicitaire qui a trouvé l’annonceur ? Entre 30 et 45 % ! Compte généralement 40 % et voilà 6000 Francs hors taxes pour le site. Soit pour un exemple d’une moyenne de 5 pages vues par visiteurs donc 1O OOO visiteurs divisés par 6000FHT=1,6O et des brouettes : la visite vaut 1,60 F HT mais si la moyenne de pages vues par visiteurs est de 2 (qui sait ?) donc 25000 divisé par 6000 FHT= 4,1O et des brouettes : la visite vaut 4,1O F HT. Ce n’est pas fini...Si les 10OOO visiteurs (moyenne de 5 pages vues par jour) arrivent en 10 jours, on a dit plus haut que la visite valait 1,60 F HT par visiteur, si je le rapporte au facteur temps (10 Jours) ça fait la visite à 16 centimes HT/jour... Par contre si tes 10OOO visiteurs viennent en une demi-journée, la visite vaut plus de 3,20 F par jour... Alors, 16 centimes par jour la visite ? 1,60 F ou 3,20 F ? On ne peut pas calculer en visiteurs ! Seulement en pages vues ! Et tout dépend du nombre de pages vues que l’annonceur veut s’offrir...
Ce que je veux dire en jouant les pinailleurs, c’est que tu confonds ’visite’ et ’clic sur le bandeau’ et vous allez rire 1,5 % des internautes cliquent sur les bandeaux ! Donc tes 15 visiteurs rapportent, même à 1F HT le clic, non pas 15 F HT par jour comme tu le dis mais bel et bien : PEAU DE ZOB.

Vous verrez, pour voir le contenu des sites, il faudra payer l’accès et c’est tout...
J’invite Minirezo à ouvrir le bal, demain 20 F par mois par tête de pipe soit 2 fois moins cher que Charlie et vu que Minirezo ne fait pas de pub ils ne prennent aucun risque ! :-))
Oui, il va falloir y aller au culot pour avancer... sinon on va tous crever...

Manu ! Tu connais la différence entre Charlie Hebdo et des sites persos (dont tu sembles avoir si peur) ?
Aucune :
Personne n’est obligé d’aller voir les sites persos et personne n’est obligé d’acheter Charlie.
Vive la liberté.

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> Val tragique à Charlie : un mort, Nadege, 20 février 2001

Franchement, je ne comprends pas du tout vos histoires de sous.

La question est plus :
"Si je veux m’exprimer, est-ce que cela me coutera (recettes eventuelles - cout de l’investissement)plus cher de faire un site ou un journal papier ?"

Que :
"Combien coute un site et comment va-t-il etre rentable ?"

LE PAPIER EST INACCESSIBLE pour la tres tres grande majorite.

L’EXPRESSION SUR PAPIER et surtout la DIFFUSION A UN GRAND NOMBRE sont reservees a un TOUT PETIT GROUPE.

L’expression sur papier SANS PUB (donc avec une notoriete suffisante pour faire une vente d’exemplaires suffisante) et la difusion sont reserves (comme le notait Val) A UNE ULTRA MINORITE DE CE TOUT PETIT GROUPE.

Ce n’est pas parce que le modele economique "normal" du redactionnel sur le web est Gratuit et que le modele economique "normal" du redactionnel papier est payant, que vous aurez forcement des acheteurs si vous faites un journal papier et zero acheteurs si vous faites un site !

Si aujourd’hui, j’investissais dans un journal papier pour m’exprimer librement je pense que PERSONNE (a part mon frere et encore...) n’acheterais et ca me couterait BEAUCOUP PLUS CHER que de faire une page perso avec le meme contenu (toujours avec zero acheteurs).

Maintenant si je me demande comment mon contenu redactionnel va etre RENTABLE, franchement que ce soit du papier ou du Net, je n’ai pas la reponse (il est certain que je ne vendrais pas assez que ce soit aux internautes ou aux lecteurs faute d’avoir une marque, nom de domaine, titre connu. Meme la pub ne serait sans doute pas un recours compte tenu de la faiblesse des visiteurs/lecteurs... Dans tous les cas l’expression libre est un investissement personnel).

Si on defini que la question est de savoir comment le BESOIN d’EXPRESSION LIBRE peut etre satisfait AU MOINDRE COUT, je suis persuadee que c’est le web qui gagne.

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> Val tragique à Charlie : un mort
22 janvier 2001, message de ARNO*
 

Très marrant : Benoit Milgram se livre dans son site à l’exercice de style classique qui consiste à remplacer, dans le texte de Val, "internet" par "presse papier". C’est très efficace et ça vaut le détour...

Extrait : « Ajoutez à cela que, d’ores et déjà, la majorité des journaux ont été rachetés soit par Lagardère, soit par Vivendi, soit par la Lyonnaise des eaux-Dumez, et vous comprendrez vite que le papier, loin d’impliquer un développement de la presse, est au contraire un piège séduisant par son prestige et son aura, mais mortel pour ce qui est diffusé. Séduisant, parce qu’une fois de plus on confond - et tous les journaux papier encouragent cette confusion - le sens du mot "liberté " avec le sens politique qu’a pris le mot "libéral". Le papier, c’est sauvagement libéral. »

 
en ligne : Sans Façon
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Et si Val voulait vraiment un site web ?, Chotin Fabrice, 23 janvier 2001

Comment imaginer que Philippe Val ait pu pousser une charge d’une telle lourdeur contre tous les sites ou獣es ? Jaloux des dessinateurs de Charlie, a-t-il lui aussi voulu donner dans la caricature ? Exc仕·par un d伺il·de d士archeurs lui proposant un site clef en main pour le journal, a-t-il voulu leur signifier ainsi son refus ?
Il y a peut-腎re une explication.
Et si Val voulait r仔llement d’un site ou獣e ? R残emment, Oncle Bernard citait le fameux "Plus c’est gros, plus 溝 passe", et cela l’a peut-腎re inspir· Dans son article, il insiste bien sur le co柎 d’un site ou獣e, ce qui semble montrer qu’il s’est renseign·sur cette question pr残ise. Et il doit bien savoir qu’il y a quand m仁e sur le Ou獣e toutes sortes de gens qui arrivent ·faire vivre sans moyens excessifs leurs sites. Ne serait-ce pas l’id斬l si de telles personnes pouvaient se charger gratuitement du site de Charlie Hebdo ? Mais comment les convaincre ?
Premi俊e 師ape, en les insultants copieusement, et en attendant.
Pass·le moment d’士otion o·l’indignation va exploser (au passage, notons que 溝 fera parler de Charlie Hebdo, ce qui n’est d史·pas une mauvaise affaire), les esprits vont se calmer, et connaissant le bonhomme, beaucoup vont vouloir discuter avec lui et lui prouver que tout n’est pas si pourri sur le Ou獣e.
Deuxi塾e 師ape, Philippe Val va leur r姿ondre : "Certes, je veux bien vous croire, mais prouvez-le moi". Et l· en jouant suffisemment bien, il peut trouver des gens tout dispos市 ·lui faire tourner gratuitement ou ·peu de frais un site, au hasard, celui de Charlie Hebdo, pour lui prouver que c’est possible...
Et le tour est jou·
Oui, je d四ire ·jouer ainsi les avocats du Val... C’est un fait que lorsque l’on subit une d市illusion, on essaie de se voiler la face, quitte ·faire des hypoth峻es insens仔s. Et il est plus probable que Philippe Val ait tout b腎ement commis une monumentale bourde journalistique en se lancant dans l’analyse d’un sujet arm·de ses seuls clich市 et g始屍alisations abusives. Un comble pour quelqu’un qui dans le m仁e article pr師end que seul la presse papier est le seul salut de l’information.

CHOTIN Fabrice.

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Charlie Hebdo : suite et fin
22 janvier 2001, message de Grosse Fatigue
 

En écoutant Philippe Val, on a de plus en plus l’impression que l’élève moyen essaye de se surpasser, en pure perte.
Ses dissertations de terminale sur l’avenir du Kosovo ou la mondialisation sont, finalement, assez faibles, et l’on trouve ailleurs - sur le ouèbe, par exemple, mais aussi au Diplo - des analyses autrement plus convaincantes....
Ainsi donc, si les propos de Val sont séduisants parfois, c’est plus par leur moralité in finé que par l’analyse elle-même. Bien pensant et gentillet, Val devrait peut-être laisser sa place à un autre, un moins bien-pensant, un moins gentil....

Moi, par exemple !

 
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cessez le feu
22 janvier 2001, message de cousin françois
 

Vous suggerez que Val se rapproche de plus en plus du vieux con que nous devenons tous en n’hesitant pas à passer vous même pour un jeune de cette espece que nous avons tous peu ou prou été ou sommes encore.
Vous faites en preuve en effet d’immaturité et d’irrealisme en pensant que
1 Val visait les reactions de lecteurs et acteurs de webzines à sa pub pour Libe lorsqu’il justifiait l’absence de site de charlie sur la toile .C’est tout de même se prendre pour le nombril du web , pour le noeud de la toile , presque l’endroit où se trouve l’araignée que de croire que Val qui parlait de net en general , les moteurs de recherche en temoignent, et disait à juste titre qu’en majorité , ecrasante majorité d’ailleurs la toile etait frequentée et fournie par des vendeurs de sexe et de fric ou des anonymes denonciateurs ou malades exhibitionnistes d’idées qui n’interesse souvent qu’eux sur des sites si eparpillés qu’ils sont à la mesure de l’individualisme forcené au fond anticivilisateur chapoté malgré tout par les mêmes hebergeurs qui guettent en tout totalitarisme.
Et vous pensiez par ce constat être insultés parce que precisement vous n’êtes pas ce qu’il decrit du web en general et qui reste malheureusment pourtant vrai mais au demeurant ne vous concerne pas .

2 Val exprime dans cet edito que vous contestez si promptement une idée force que vous devez pourtant prendre en pleine poire sans pour autant reagir en vierge effarouchée à l’honneur baffoué. Cette idée est qu’un journal hebdomadaire independant a une superiorité intellectuelle sur le web c’est son relatif recul sur l’evenement et permet de penser avant d’ecrire, de reflechir de discuter avant de s’exposer , de s’exhiber , de se compromettre et cela permet en premier lieu d’eviter de tomber dans de vives reactions epidermiques qui contribuent à l’escalade de la confrontattion directe et de la reactivation des pires moteurs de notre action humaine : la defense de son territoire, la conquete du pouvoir fut il intellectuel.
Bon sang de bonsoir serez vous assez murs pour faire fi d’être par quelques cons de lecteurs qui auraient mal compris , assimilés aux malades detraqués du web et eviter de combattre un frêre de lutte contre notre ennemi commun .
Inciter à ne plus lire Charlie par pure paranoia alors qu’il reste avec Informations Ouvrieres et le canard enchainé le seul hebdomadaire jusque là sans pub et donc potentiellement independant du marché capitaliste montre que vous voulez garder la couverture à vous alors que vous êtes l’indispensable complementaire de ces journaux qui doievnt être lus par la communauté de ceux qui veulent un jour voir naitre un monde plus juste et solidaire .

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> cessez le feu, X-rated anonymous, 22 janvier 2001

"Val visait les
reactions de lecteurs et acteurs de webzines à sa pub pour Libe lorsqu’il
justifiait l’absence de site de charlie sur la toile .C’est tout de même se
prendre pour le nombril du web"

Des infos certes non reproduites ici permettent assurément de le penser.
Voir aussi le message, en post-scriptum de cet article, d’Olivier Cyran
qui tend à prouver que la décision de passer de la pub, ainsi que l’article écrit
par Arno à ce sujet, a provoqué des remous dans la rédaction de Charlie Hebdo.

"Cette idée est qu’un
journal hebdomadaire independant a une superiorité intellectuelle sur le
web c’est son relatif recul sur l’evenement"

Je trouve cet argument complètement idiot. Pour moi, au contraire, la périodicité
(très courte qui plus est) empêche la distance critique.
D’ailleurs je ne vois
pas comment on peut sérieusement prétendre, en lisant l’édito de Val, que celui-ci fait
preuve de recul et de réflexion. Val aligne les contre-vérités et les approximations
les plus grossières, avec tellement d’agressivité qu’on ne peut pas
interpréter ça comme une simple conséquence de son ignorance en
la matière.

Je suis aussi amusé de vous voir appeler à une hypothétique "fraternité" dans
la "lutte" avec Philippe Val, est-ce là une preuve de recul et de distance
critique ? N’est-ce pas plutôt une injonction doctrinaire qui se poursuit
dans votre bouche par un procès d’intention à ceux qui critiquent Val, celui
de "tirer la couverture à eux".... Partager un certain nombre d’idées avec
une personne (et dans le cas de Val, on peut se demander s’il a encore beaucoup
d’idées que l’on puisse partager avec lui) n’excuse rien, et surtout pas de
refuser l’exercice de la critique.

Répondre


> Val tragique à Charlie : un mort
21 janvier 2001, message de gabuzomeu
 

Val voudrait se persuader (et persuader ses lecteurs) qu’il a encore les crocs pointus, mais helas, il n’a plus de dents, et attrape miserablement ce qu’il peut. Val fait parler de lui (c’est ce qui l’interesse) en racontant des conneries (esperons qu’il en soit conscient). Au mieux, Val fait pitie. Avec la quasi-disparition du FN, Charlie (et Val) perd(ent) une belle cible sur laquelle on pouvait (a juste titre) tirer a boulets rouges. Plutot que de chercher des choses plus intelligentes a dire (les raisons de s’indigner ne manquent pas en ce bas monde), Val s’attaque au web le plus violemment et stupidement possible . Il faut reconnaitre que la proie est facile a attraper, et ne demande pas beaucoup d’efforts. Je ne lirai plus Charlie si ca continue. Charlie, c’etait mieux avant.

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> Val tragique à Charlie : un mort, Anacharsis Cloots, 24 janvier 2001

Il ne faut pas exagérer non plus !
Pour un édito de Val contre le web, considérer que Charlie n’a plus rien à dire et condamner, sur ce seul "égarement", toute la production à venir me semble un peu léger.

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> Val tragique à Charlie : un mort, bilhou, 7 janvier 2004

Aïe ! Quasi-disparition du FN ! Ce genre de connerie fout en l’air tout une démonstration 3 ans après.

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> Val tragique à Charlie : un mort
21 janvier 2001, message de Peyo
 

Val véhicule des idées fausses au sujet du net qu’ont encore un grand nombre de gens.
Une pensée simpliste basée sur les échos des grands médias.
Je pense qu’au lieu de jetter la pierre sur Val , il faudrait entreprendre
un véritable travail de pédagogie : expliquer qu’internet ce n’est pas que le sexe,
les nazis et les pédophiles ... ni même un grand marché ... ni même
une encyclopédie géante. Internet , ce n’est que l’écho des multiples
conversations entre gens. Pour la première fois dans l’humanité ,
on peut avoir accès et prendre part aux conversations des gens entre eux
sans être physiquement p résent à l’endroit où ils communiquent.
Finalement , Internet n’est rien de plus que le reflet des idées et des paroles
qui hantent les conversations dans le monde entier !
Internet = caisse de résonnance !!!
Je ne crois pas que le monde soit rempli de nazis ou de pédophiles ...
il en est de même pour le net ! C’est cela qu’il faut expliquer !!!!

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> Val tragique à Charlie : un mort
20 janvier 2001, message de C@roline Leboucq
 

La réaction de Val est symptomatique de toutes ces personnes qui n’ont jamais osé mettre un nez sur internet parce que leur paresse ou leur ignorance leur font haïr et qualifer des pires maux quelque chose qui est pour eux de l’ordre du phantasme. Jamais, ils n’ont rencontré sur le net les pétitions contre la peine de mort aux US, ni celles contre les talibans, ni combien d’autres. Bien sûr, Monsieur Val vit à Paris, de surcroit travaille dans une rédaction, fréquente France Inter, donc a la possibilité permanente de se révolter, peut-être d’agir (mais là j’en suis moins sure) pour défendre des causes qui lui semblent justes. Mais, s’est-il un jour demandé, si nous, provinciaux avions aussi le droit de nous battre pour les droits de l’Homme ou contre la mondialisation ? Les pétitions qui circulent sur mon marché dans ma ville de province sont plutôt pour le rallongement de la période de chasse que pour la supression de la chaise électrique aux US. Et bien que Monsieur Val sache que si on veut ouvrir sa gueule, internet est un formidable moyen pour se faire entendre. Qu’un jour, il s’amuse à naviguer, il verra qu’il n’y a pas que des sites Néo nazis. A moins qu’un énorme poil dans la main, l’empêche de manipuler la souris ! Qu’il arrête de balancer ses vérités en prédicateur de la pensée Charlisement correcte...

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> Val tragique à Charlie : un mort, 21 janvier 2001

ouvrir sa gueule sur internet est certainement moins risqué que de distribuer sur ton marché une pétition contre la peine de mort aux usa !! Allez,te fache pas,je suis aussi un provincial et je cherche comme toi des alternatives à la mondialisation ; je vois pas en quoi reprocher à Val son opinion ou le fait de vivre à Paris,ou encore de travailler à France-inter fait avancer la cause.

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> Val tragique à Charlie : un mort, 21 janvier 2001

Rien n’empêche de militer sur le Net et ailleurs, l’important est de récolter des signatures, non ?
enfin, je crois que ça sert à ça, une pétition...

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> Val tragique à Charlie : un mort, 21 janvier 2001

écoute,mon pote,je vais te raconter un truc.Je connais plein de gens qui surfent sur le net peinard au chaud à la maison et vas-y que je te signe des pétitions,et que je suis un rebelle moderne ! Les memes,quand je les ai appelé pour aller à Millau cet été avaient(pas tous mais un bon paquet...)perdu la fibre militante.Pas le temps,autre chose àfaire,ouais bof,tu crois ? Etc,etc... En tout cas,la-bas il y avait 100000 personnes en chair et en os et c’était autrement plus réconfortant que tous vos "forums de discution".Ca m’a pas empèché de prendre des infos sur internet et j’utiliserai le net chaque fois que j’en aurai envie.Mais je ne crois pas que ça peut remplacer l’action collective sur le terrain. Internet n’empeche pas la régression sociale !Il y a eu des périodes plus gaies,plus plaisantes à vivre pour les gens attachés à certaines valeurs et pourtant internet n’existait pas,bizarre,non.Tout ça pour dire qu’internet n’est qu’un outil qui est intérressant s’il s’ajoute à d’autres,n’en faisons pas pour autant une religion.Un bon démontage de mac-do avec de bons vieux outils bien rustiques sera toujours plus efficace !

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> Val tragique à Charlie : un mort, 21 janvier 2001

Je ne comprends pas. En quoi le militantisme sur Internet est-il un problème, si il permet d’amener à la politique, et au militantisme, des gens qui ne se reconnaissent pas dans les structures militantes classiques ? La plupart de ces structures sont dépassées dans leur conception : centralisation du pouvoir, opacité des prises de décision, discours stéréotypés, pouvoir monopolisé par les quinquas...
Pas étonnant que les jeunes militants ne s’y retrouvent pas. Et ce n’est pas l’attitude de Val qui les réconciliera avec l’"ancienne gauche"...

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> Val tragique à Charlie : un mort, 22 janvier 2001

On tourne en rond,je ne dit pas qu’il n’est pas possible de militer sur le net,je crois simplement que militent sur le net ceux qui de toutes façons militent ou militeraient ailleurs ;je ne suis pas sur qu’internet amène de " nouveaux" militants.Mais peut-etre ai-je tort,faut-il pour autant mobiliser toute cette énergie à dégommer ceux,comme Val ou d’autres qui pensent différement ?Il y a des cibles plus redoutables...Quand à la querelle de génération,c’est ridicule !Ceci dit,tout a fait d’accord en ce qui concerne les partis traditionnels.Vous pensez qu’internet est une alternative alors battez-vous pour prouver que vous avez raison mais je suis pas sur que le plus urgent soit de tirer sur charlie-hebdo qui fait quand meme du bon boulot.

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> Val tragique à Charlie : un mort
20 janvier 2001
 

Bonjour,
Lecteur de Charlie depuis toujours. Utilisateur d’internet. Un site perso.
Cette fois encore j’ai bien tout lu. L’édito de Val, l’article "Val tragique", et le courrier qui s’en suit.
Tout est à dégueuler.
La toile est incontournable. Val s’est planté, c’est sûr. Mais la meute bondit : c’est la curée. Sûr aussi.
Réactions sur ce forum ? Des "penseurs" ? Pas l’ombre. Du charabia individualiste. Du vent. Des enculages de mouches. Des radicalismes d’adolescents.
On cri "Val démission !" C’est n’importe quoi. C’est comme voter Le Pen à cause d’une mauvaise météo.
Charb dessine (dessinait ?) pour Messier. Bon. Il s’en est expliqué ?
Chacun se bat comme il peut. Avec les moyens qu’il peut, ou croit pouvoir.
La cause de Charlie est une bonne cause.
Démocratie. C’est ça le fond. Il faut convaincre le plus grand nombre. Tout le reste c’est pinaillages nombrilistes. C’est ce qu’il faudrait peut-être discuter avec Siné. Que j’aime pourtant beaucoup. Mais il faut se donner les moyens de vivre la démocratie. Se donner le pouvoir de l’imposer.
Echange de pub avec Libé ? et alors ? Ca vous offusque ? Vous en faites pipi de rage ? Allez coller des affiches pour Ras l’front à Vitrolles ou dans les quartiers nord de Marseille.
Le Monde diplo fait de la pub pour Charlie. J’ai pas vu vos protestations dans le courrier des lecteurs. Vous lisez pas le diplo ?
Tiens, allez voir le dernier film de Guédigian "La ville est tranquille", après revenez me parler de Nietzsche.
Abdil.

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> Val tragique à Charlie : un mort, 20 janvier 2001

Salut,

On cri "Val démission !" C’est n’importe quoi. C’est
comme voter Le Pen à cause d’une mauvaise météo.

Espérer la démission de Val, c’est comme voter Le Pen ? Heu....
Il y a un raccourci que je n’ai pas compris.

Charb dessine
(dessinait ?) pour Messier. Bon. Il s’en est expliqué ?

Toutefois Charb ne vitupère pas un discours nihiliste et haineux
sous couvert d’un soi-disant amour de la démocratie. D’autre part
Charb n’engage que lui-même en faisant cela, pas un journal
tout entier, encore moins un journal qui se veut un des derniers
journaux populaires de gauche.

Démocratie. C’est ça le fond. Il faut convaincre le plus
grand nombre. Tout le reste c’est pinaillages nombrilistes.

Se demander si Val a vraiment les idéaux (démocratiques) et les principes
(humanisme, raisonnements impartiaux) qu’il prétend avoir,
ce n’est pas du pinaillage (ou alors on accepte Jospin comme
digne représentant de la gauche). Or sa dernière oeuvre tend,
pour moi, à prouver le contraire.

Echange de pub avec Libé ? et alors ? Ca vous offusque ? Vous en
faites pipi de rage ?

Si ça n’allait pas totalement à l’encontre de tout le discours affiché
de Charlie sur la pub (il y a quand même un rédacteur employé
presque uniquement à démolir la pub !), la compromission qu’elle
engendre, sa bêtise
essentielle, ça ne serait en effet pas très choquant, en tout cas
pas plus que les pubs pour instituts de formation pour jeunes
bourgeois de gauche dans le Diplo.

Allez coller des affiches pour Ras l’front à Vitrolles ou
dans les quartiers nord de Marseille.

Ou demandons à Val d’aller en coller.... J’avoue que je ne suis pas
un "militant" ni quelqu’un qui "agit dans la rue", mais celui dont
on parle l’est encore moins, je crois. Je dis ça histoire de recadrer
le débat ;-)

Amicalement,

Antoine.

Répondre
> Val tragique à Charlie : un mort, Un pinailleur nombriliste, 21 janvier 2001

Mon cher Abdil,

A l’époque où il a publié son édito idiot (il y a 3jours), Val avait encore une audience très largement supérieure à celle de ce site. C’est pourquoi il n’avait pas le droit de dire n’importe quoi, surtout qu’il se construisait depuis des années une image de lettré humble et respectueux, cherchant à savoir avant d’affirmer. Ne le connaissant qu’à travers ses écrits et n’ayant aucun compte personnel à régler avec lui, j’ai l’impression qu’il a vraiment été comme ça avant d’en arriver au stade actuel où il se contente de jouer le rôle de l’homme de conviction qu’il était encore hier. Maintenant, l’homme de pouvoir a pris le dessus et il s’autorise des amalgames indignes quand sa légitimité de « grand penseur extrémiste modéré » est mise en cause.

Je n’ai pas lu ici (un site à censure zéro, avec les dérives que cela peut inciter ) de commentaires aussi violents que la charge obscurantiste qui tenait lieu d’édito au dernier numéro de Charlie. La pub pour Libé, ça ne me gêne pas, tu cites le Diplo, qui vend bien plus que quelques pages annuelles, c’est un bon exemple (et peut-être le seul) de canard qui prend l’argent de la pub sans rien céder sur sa ligne éditoriale.
Ceci dit, ce fameux mini encart de pub, mis en cause ici, a incité le Val a sortir du fourré, et, ne pouvant consacrer son édito à un sujet aussi mineur qu’une interpellation faite sur le site d’uZine à un journaliste et directeur de journal, il a sorti l’artillerie lourde et flingué tout internet.

Globalement, les réactions ici sont beaucoup plus des manifestations de déception que de règlement de compte. Je crois même que ce type de dialogue confirme l’intérêt du réseau pour un dialogue « démocratique ».

Y a t’il encore un pilote dans le Val ?

L’erreur commise par P. Val est grave au regard de ses propres critères humanistes, il a violé sa propre éthique professionnelle (chercher à savoir avant de parler, essayer d’être honnête, ne pas utiliser sa tribune pour un règlement de comptes perso). En ce qui me concerne, je ne vote pas pour le retrait immédiat de son permis d’éditorialiser, mais je lui enlève trop de points pour continuer à subventionner ses délires. Ils sont trop révélateurs d’un ego qui s’asphyxie d’avoir atteint les couches supérieures de l’atmosphère, là où le cerveau ne s’oxygène plus très bien.

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> Val tragique à Charlie : un mort, Stef, 30 janvier 2001

Salut,

Je colle des affiches dans les quartiers Nord contre le FN (manif de soutien aux FTP samedi 03 février 15h30 à marseille, porte d’aix), je fais des manifs à vitrolles avec Ras l’Front (samedi 3 février, 10h, Gare routière), j’prends des coups de matraque quand on investit le port pour protester contre les expulsions ( merci àCyran pour ses articles sur les expulsions à marseille et son soutien au feu Comité anti-expulsion), etc...

Ca m’empeche pas de ne pas apprécier (c’est un euphémisme) Val. Lire les articles de la Vache folle sur la reprise en main de Charlie par Val et Cabu, commment il a viré JKerloch pour installer l’insipide Royer. Demander aux camarades de Charlie comment c’est facile de monter un syndicat CNT à Charlie. Val c’est de la pensée unique, un laiquart qui lorgne vers les Verts. Un mec qui doit adorer s’écouter penser tout fort. Son site perso, il se le paye dans Charlie Hebdo toute les semaines (faudrait pas oublier que Val est un patron).

Alors, je trouve les articles de Cyran des plus interessants, l’édito de Charb fort pertinent, excelent les dessins de Luz, les analyse d’Oncle Charb très éclairantes. Mais là je crois que j’arrive à saturation. L’édito de Val, la page de Royer, les dessins de Cabu, merde !

Stef from Marseille

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> Val tragique à Charlie : un mort
20 janvier 2001
 

Réaction de Val dans Libé ce matin...
On peut toujours lui écrire pour lui expliquer les choses à philippe.val@free.fr ou charlie.hebdo@noos.fr

 
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Nitzsche contre Val
19 janvier 2001, message de François Cayre
 

Bien cher Philippe,

C’est avec un certain bonheur que j’ai lu tes chroniques sur France-Inter,
que tu as publiées récemment. Je ne te cache pas que je les préfère aux
éditos de Charlie, et je pense que tu te fous de savoir pourquoi, en quoi tu as
raison.
J’ai appris par hasard la polémique qui enfle au sujet de l’encart pour Libé
dans Charlie. C’est donc que je ne suis pas un lecteur assidu de ton canard,
et je t’en présente mes plus plates excuses. Je ne suis donc pas au fait du
changement de ligne éditoriale que certains ont cru déceler dans Charlie. La
première fois que j’ai vu ta tête, c’était sur Canal, dans ce fameux débat sur
les ambitions de Messier en matière totalitaire.
Il me semble avoir lu quelque part que tu cites Nietzsche. Sauf ton respect,
je ne pense pas que tu sois très "qualifié" pour en parler mais soit, j’ai une
idée de Friedrich autrement plus haute que celle de *tous* les penseurs
actuels. Il me semble aussi avoir lu dans le recueil de tes chroniques que tu
nourris un septicisme à l’égard de la pensée "académique", en quoi je te suis.

Maintenant j’en viens à ce que j’estime être le fond de ma réflexion. Il semblerait
que face à la doctrine actuelle du néolibéralisme, dont tout le monde connait les
propensions totalitaires au dernier degré (Nietzsche lui-même ne l’avait-il pas
vu venir ? et n’avait-il pas vu venir non plus l’avènement de ce qu’il appelle les
hommes modernes, dont tu fais manifestement partie ?), tu passes à l’offensive
idéologique, et en ce qu’elle contient de plus dangereux : l’"action". Car une
pensée sans action n’existe pas, alors que l’inverse est malheureusement possible,
comme nous le montre chaque jour ce monde magnifique dans lequel nous nous
complaisons. Mais le danger de l’action réside essentiellement dans la
compromission, et même si j’accorde un peu plus d’envergure à la pensée de Sartre
qu’à la tienne, force est de constater que lui aussi est tombé dans ces travers. Car
il s’agit bien de compromission. Même si, suivant le mot de Nietzsche, nous ne
pouvons pas te comprendre, j’essaie en tout cas de voir ce que cela implique. Tu
souhaiterais créer une confrérie de pensée à gauche ? Avec Libé dedans ? Mais
vois-tu, il ne s’agit même pas pour moi de souligner encore une fois que d’autres
choix moins débiles étaient possibles, là où tu te plantes - à mon sens, le seul qui
compte, comme dirait Desproges - c’est quand tu acceptes le débat. Justement,
c’est aussi ça que je ne peux arriver à comprendre dans ta démarche, je veux bien
qu’on me bassine sur les vertus plus ou moins avérées de la négociation et autres
balivernes humanistes, mais là, il me semble que tu sous-estimes la portée de
l’enjeu. Leur parler, c’est déjà les justifier. Les justifier, c’est leur accorder la victoire
par forfait. Mais cela n’avait apparemment pas échappé à ta sagacité (réelle d’ailleurs),
puisque je me souviens avoir souscrit à ta remarque sur Messier qui arrivait à digérer
sa propre contestation par les Guignols. Question : en quoi maintenant ta contestation
diffère-t-elle de celle des Guignols ? En quoi tes interventions dans cette émission
de Canal constituaient-elles autre chose qu’une justification, au sens précisément où
tu semblais l’entendre ? Quant à Charb qui dessine dans Canal, ça me rappelle ma
jeunesse de crétin où Cabu dessinait pour Dorothée. Passons, là n’est pas le problème.

On te prête donc des intentions de grand penseur à en croire ce qui se chuchote. Bien,
n’étant pas assez con pour attribuer une quelconque valeur à la rumeur, je l’avais foutue
de côté, en me disant qu’effectivement le côté excessif de tes textes pouvait prêter à
confusion. Maintenant, je m’interroge plus sérieusement. Mais attention : loin de moi
l’idée de te décrédibiliser uniquement parce-que tes cheveilles auraient enflé. Je sais
trop combien il est important de ne pas se prendre pour la merde pour laquelle les autres
voudraient nous faire passer. C’est donc avec circonspection que je considère les débats
actuels. Pour moi, ainsi que tu l’as lu plus haut, ce que je te reproche, c’est d’avoir
accepté le débat. N’avais-tu pas martelé il y a quelques temps que le débat est un concept
absent du cerveau de Messier ? Souhaîterais-tu montrer qu’il possible d’avoir une vue
généralisatrice autre que celle de Messier ? Mais comment peux-tu faire croire cela, toi
qui as accumulé les inepties les plus achevées sur le Net ? Oui décidement, si je t’autorise
à citer Pascal ou qui tu veux, j’ai du mal quand tu écris le nom de Nietzsche (ceci sans
rapport avec l’hommage bancal et foncièrement réducteur qu’a péniblement essayé de lui
rendre Cavanna lors de la fameuse commémoration qui aura montré que notre époque est
encore loin d’avoir digéré le quart de ses écrits).

Passons donc à ce je que je veux sous-entendre, toujours sous l’angle de vision de notre
cher Nietzsche... Dans sa théorie du nihilisme, il me semble que le capitalisme représente
un ennemi mortel (voir, entre autres, l’Antéchrist, Ecce Homo), une forme où la volonté de
néant atteint presque - mais pas encore - son acmé. L’étape d’après est illustrée par
l’homme qui veut périr (l’heure de minuit, après laquelle tout devient possible). Eh bien
vois-tu, ces différentes périodes de nihilisme - le seul ennemi réel, sous quelque masque
qu’il se travestisse - correspondent aussi, et c’est une des grandeurs de la pensée de
Nietzsche, à des caractères psychologiques, à des états d’esprit se livrant sans cesse un
combat dans notre petite tête. La tentation généralisatrice est une forme de ce nihilisme
pernicieux, d’ailleurs Fred a dit aussi : "Je ne suis pas assez fou pour me conformer à un
système, fût-il le mien." Je me demande donc dans quel état d’esprit tu te trouves en ce
moment ? Te métamorphoserais-tu en penseur multimédia, multicarte ? Mais c’est
précisément là qu’on s’arrête de penser, en voulant le faire croire. La mort, c’est quand un
seul état d’esprit prend le dessus. C’est la victoire du nihilisme. Je ne pense pas que en
sois là, mais tu sembles en prendre le chemin. Je me souviens avoir eu avec un pote qui ne
jurait que par Charlie un débat sur la Bête : peut-on combattre la Bête par la Bête ? Lui
me soutenait, avec force références à Charlie, que non seulement c’est impossible, mais
pervers. Prenant la liberté que je veux avec la perversion, il reste l’impossibilité. Et
apparemment, c’est ce que tu comptes faire, si tes intentions restent pures comme tu as l’air
de le prétendre. Je ne peux pas t’en vouloir, étant moi-même partisan au cas par cas de ce
genre d’attaques (défense du logiciel libre, etc... ). Mais là où tu montres combien mes
dernières réticences à te "saquer" sont infondées, c’est quand tu prends la peine d’expliquer
pourquoi la pub, en voulant la faire passer pour autre chose. Te voilà tombé dans les pièges
affreux de la dialectique la plus basse. Cela suffit pour moi à discréditer l’ensemble de ta
démarche, et cela me dispense d’aller plus loin dans mon argumentaire.

A présent, voyons ce que tu as cassé. Pour cela, voyons comment Charlie opérait. Ce journal
était autre, différent. Cette remarque n’est pas à prendre à la légère. Elle signifie qu’agir
différemment est la seule alternative crédible, ou du moins la seule alternative tout court, au
libéralisme. Et comme l’action en question suppose aussi et surtout une manière différente de
voir les choses, la boucle était bouclée, les attaques de Charlie n’usurpaient pas ce substantif.
Mais avec cette pub, c’est foutu. Il faut que tu saches que tu as détruit un rêve, et au final, c’est
cela qui est impardonnable, au-delà de toutes les calomnies que tu as dû te taper ces derniers
temps. C’est du gâchis ce que tu as fait. Une manière différente de voir les choses, d’autres
possibilités de vie, toutes expressions forcément nietzschéennes, mais qui dénotent clairement
la marche à suivre pour le combat. La lutte est une histoire de classe (pas au sens de Marx, au
sens de la noblesse d’esprit). Tant qu’on l’a ou qu’on court après, tout va bien, dès qu’on perd
la "foi", on manque de noblesse, on montre que le modèle de vie que l’on propose est caduc car
subordonné à ce contre quoi on avait envoyé ses plus vives philippiques ! Décidément, te voilà
devenu un dialecticien, et pas des plus fins on dirait.

J’arrête là la longue liste de mes déceptions mais de grâce, si tu veux poursuivre ton combat
de cette manière, fais-le ailleurs qu’à Charlie, tout le monde y gagnera. Tu sais mieux que
quiconque que le cercle médiatique actuel ne rechigne pas à donner sa place au bouffon de
service, rôle dans lequel tu t’es enfermé de ton plein gré. Ta sincérité n’est a priori pas en cause,
même si mes réserves vont grandissant à ce sujet, comme tu t’en doutes. Mais les choses vont
ainsi que l’ennemi que l’on croyait si fort puis que l’on sous-estime vous bouffe sans que l’on
s’en rende même compte. En clair, tu es grillé. C’est encore une fois le dégoût du gâchis qui
m’anime, et ton humble personne n’y entre pour rien en ligne de compte. C’est bien pire que ça :
c’est voir que celui que l’on aimait a cessé la lutte, et de la manière la plus basse.

Mais Nietzsche lui-même t’avait une fois de plus devancé... alors s’il te plaît, évite à l’avenir
de le citer, il s’était de son vivant assez défendu contre les interprêtations mesquines que son
oeuvre ne manquerait pas de susciter. Mais là, sublime horreur, il ne s’agit pas même pas
d’interprêtation, tout juste l’utilises-tu pour te faire mousser, et c’est précisément cette tendance
moderne qu’il entendait villipender, aussi.

Pourquoi ne postules-tu pas au remplacement de Philippe Bouvard ? Puisque la culture indéniable
que tu t’es forgée ne te sert plus qu’à briller, voilà qui promet un succès commercial étincelant à
cette nouvelle version des Grosses Têtes, certifiée subversive.

François Cayre.

Répondre
> Nitzsche contre Val, 27 janvier 2001

amusant ce que tu dis (enfin, la fin...) : je pensais il y a quelques jours que Val entrerait probablement à l’académie française avant 2020, pour succéder au siège de Jean-Pierre Gaillard. On parie ?

Répondre


> Val tragique à Charlie : un mort
19 janvier 2001, message de Kiceti
 

Je rejoins tout à fait les opinions exprimées dans l’article et dans les commentaires.

Je suis moi-même un ancien lecteur de Charlie, et la question que je me pose concerne l’ambiance au sein de la rédaction du journal.

Je me demande en effet comment des gens comme Siné ou notamment Charb peuvent réagir à une telle situation. N’y a-t-il pas là une goutte d’eau dans un vase déjà bien plein ?

Bientôt une scission ?

Répondre


> Val tragique à Charlie : un mort
19 janvier 2001, message de Guillaume
 

Afin de juger sur pièce, je me suis rendu, non à mon kiosque préféré (salut Virginie, désolé pour cette infidélité !), mais sur charliehebdo.net.

Pour faire court, j’en ressort cet extrait :

"C’est là où, sans preuve, anonymement, sous pseudonyme, on diffame, on fait naître des rumeurs, on dénonce sans aucun contrôle et en toute impunité."

Là, c’est Internet, que Val connait bien pour ne jamais y avoir foutu les pieds, car comme pour les bordels, ce sont toujours ceux qui y vont le moins qui en parlent le plus ! :-)

Pourquoi rebondir sur cet extrait seulement ?

1°) "...anonymement sous pseudonyme..." : CABU, c’est pas un pseudo ? ...

1-bis°) L’anonymat sur le web, la discrétion, c’est aussi - surtout ? - pour se protéger des marchands ultra-libéraux ! Ou alors il faut aussi lancer l’hallali sur les numéros de téléphone en liste rouge, qui permettent à certains abonnés de masquer leur identité... et, accessoirement, éviter d’être appelé à tout bout de champ par les cuisines Memballepas et consors, mais ça, forcément, faut vivire avec le petit peuple pour l’avoir vécu (enfin, je serai étonné que Val soit dans l’annuaire... l’anuuaire grand public, j’entends, par le Who’s Who dans lequel il doit rêver d’entrer).

1-ter°) Les lecteurs de Charlie Hebdo, il les connait tous par leur prénom le père Val ? Comme quoi, l’anonymat, ça ne vaut que pour les bons (du Trésor) et les cons !

2°) "...sans aucun contrôle..." : les journalistes encartés se contrôlent eux-mêmes, et bénéficient du secret professionnel et de la protection de leurs sources. En gros : je vous le dis croyez-moi. Buvez mes paroles et Evian...

3°) Pour le reste, d’autres lecteurs que moi ont régi et mieux que je ne l’aurai fait sans doute ! :-)

Répondre


> Val tragique à Charlie : un mort
19 janvier 2001, message de Hefpe
 

Moi, je publie des informations non vérifiées, parfois invérifiables, je suis pour les gentils, contre les méchants, ma prose est approximative, je suis la tendance du moment, la fréquence de publication dépend du sens du vent, il y a toujours eu de la pub sur mon webzine, parfois je dis du bien de certaines personnes ou sociétés commerciales... Bref, je suis détestable.

Mais je prends du plaisir dans ce que je fais, et je crois que j’en donne aussi à quelques lecteurs (même hors du cercle de mes relations !). Avant toute mission humaniste, ne serait-ce pas la nature première de tout webzine ? L’origine de uZine ?

J’aime mon webzine. Val, je vous méprise.

Répondre
> Val tragique à Charlie : un mort, clairemc, 27 janvier 2001

hep
Salut
C’est quoi l’adresse de ton site ?
Moi j’ai un site sur la plaine de la crau (écologie) et je suis tout le contraire de ce que dit ce mec (Val).
Bonne continuation
clairemc

Répondre


un petit souvenir de Ferre
19 janvier 2001, message de pablo
 

"Les journaux c’est comme les pansements
Faut en changer de temps en temps
Sinon ca vous froisse les idees"

Répondre
> un petit souvenir de Ferre, Débile Castor, 19 janvier 2001

Pendant qu’on y est :
« Il vaut mieux penser les changements que changer les pansements »
(Pierre Dac)

Répondre


> Val tragique à Charlie : un mort
19 janvier 2001, message de Emmanuel
 

Bon, c’est clair, il a pété un câble. Etant un fidèle lecteur de Charlie, je fais souvent l’impasse sur l’éditho de Val. Ce coup-ci, le titre m’a accroché. En le lisant dans le ver souterrain parisien, je ne pouvais m’empêcher de penser :"qu’est ce qu’il va prendre sur minirezo !!!" Ca a pas loupé. Je pense que Val n’est pas Charlie ; d’autres y bossent et sont bons par ailleurs.

Maintenant, il faut voir comment avancer. Ils ont beau être progressistes, satyriques, etc..., ils sont dépassés. Pourquoi ? Je pense que ce n’est pas leur combat. Laissons-leur leur support traditionnel et nous, occupons nous d’internet. Chacun son combat. C’est à minirezo de prendre la relève pour la lutte pour internet.

Val n’a pas les compétences pour parler du net. Je ne pense pas qu’il puisse "polluer" les autres lecteurs de Charlie, ceux-ci étant assez intelligents pour ne pas être endoctrinés (voir les réactions au foutage de gueule de Val sur la PUB dans Charlie)

Ce n’est qu’un début...

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bon ben maintenant
19 janvier 2001, message de Chienfou
 

Ya pu qu’à attendre le prochain Charlie... Ce serait tout de même inconfortable moralement de pas vérifier s’il y a une réponse... A moins que quelqu’un ici s’engage à lire les prochains Charlie pour voir la suite... Et pis zob, Charlie et Attac sont culs et chemise, ils vont avoir du mal à soutenir que le web est inutile à la contestation politique progressiste... Bref, ya un goût de "ce n’est qu’un début".

Parce que mine de rien, le débat dépasse Charlie : Val est pas le premier du camp gaucho à déconner sur internet, j’ai quand même entendu ce genre de crétineries obscurantistes dans pas mal de manifs... Il y a toute une génération de gauchos qui ne se fera jamais à la bonne utilisation des médias contemporains. Exactement comme l’ancien franc : leurs habitudes leurs sont plus pratiques que de nouvelles connaissances. Mais est-ce qu’on peut se permettre de classer les gauchistes sur ce critère ? Ca risqur t’y pas de casser inutilement des dynamiques d’opposition, de dire "celui-là est un crétin fini parce qu’il n’utulise pas les mêmes médiqs que moi" ? C’est pas un peu court ? Me cognez pas trop sur le coin du mail, je fais l’avocat du diable.

Je réfléchis à ce débat, l’article au dessus m’a pas mal chamboulé dans l’idée que j’avais "je vais continuer à acheter malgré ça"... Je sais pas ce que je ferai. Luz, Charb, les autres journalistes sont pas des nuls, et si ils sont bridés aujourd’hui, que pouvons nous faire pour retrouver leur vigueur : ailleurs, dans un Charlie repris en main ?

Quand à Val lui-même... Je lui dois pas mal de mon éducation politique, quelques rigolafdes, quelques paroles de chanson... Beaucoup trop de bonnes choses pour que je le gomme définitivement. Comme toutes les histoires sentimentales, celle ci laisse sa cicatrice... Et je suis de ceux qui s’éloignent pour saigner (il est tad et j’ai mes élans lyriques... M’embêtez pas, yade la tristtesse et de l’incompréhension)

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> bon ben maintenant, 20 janvier 2001

T’as sacrément bien tourné ta bafouille, garçon,
d’autant qu’à ATTAC l’E.mail ne s’est jamais limité à une transmission d’infos glaciales.

Val, que je dégueule de plus en plus, nous fait
cette fois ci un plan à la Ghandi :
il veut remplacer la filature par le rouet.

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> Val à Charlie : faites ce que je dis, pas ce que je fais
19 janvier 2001, message de brice
 

Le truc qui m’a coupé le souffle une première fois c’est quand j’ai entendu Val dans l’émission de Stéphane Bern sur france inter, passé par là pour vendre son bouquin (alors que la pub du livre tournait déjà en boucle entre chaque émissions...). L’émission de Bern a un gros problème : Bern, qui représente à mes yeux une catégorie dangereuse de faux niais diffusant une idéologie abrutissante bienveillante sous couvert de divertissement (syndrome TF1 ?). Donc Val a cautionné ce genre d’individu.

Sans compter que être "le fou du roi" implique de n’être qu’un "contrepoids amusant" aux yeux du roi, idée que J-M Messier approuve totalement (c’est même un de ses principes : laissons les amuseurs s’exprimer, pendant ce temps on peut travailler tranquillement...).
Val a lui-même dit qu’il refusait de n’être qu’un amuseur publique. (paradoxe 1)
Bref, Val a dès lors (le 2 ou 3 janvier 2001) perdu énormement de sa superbe à mes yeux, je ne parle même pas de ce qu’il y a dit, un amoncellement d’énervements convenus et forcément "politiquement incorrect" (dixit S. Bern).

Je me suis posé la question de savoir si jamais ce n’était pas l’amitié entre Val et Jean-Luc Hayes (directeur des programmes de france inter) qui l’avait décidé à y allé quand même, ou alors était-ce une demande de Val (je n’ose l’imaginer...).

Et puis récemment j’ai eu l’occasion de faire une interview d’un journaliste de charlie, Olivier Cyran, dans le cadre d’une petite radio locale (et par téléphone). Cyran nous a laissé comprendre que Val était son patron et que bon il pouvait pas toujours faire ce qu’il voulait au sein du journal, qu’il y avait de nombreuses concéssions à faire, que au sein de Charlie val était le patron et que donc il s’imposait. Et Cyran était audiblement amère à l’énonciation de ces paroles.

Et donc là le bouquet final (à moins que ce ne soit qu’un début) :
les gars qui ont la moindre envie de s’exprimer librement, les gens normaux qui estiment avoir des trucs à dire, à montrer, à diffuser, des gens revendiquant donc juste un peu de liberté, ces gens là sont des fous tarés nazis paranoïaques...(je suis peut-être un peu parano, mais je me soigne). A-t-il sérieusement mis les pieds sur des sites d’infos sur internet ?
Pour ma part il n’y a que là que je peux suivre l’évolution de certains mouvement, avoir des infos ou témoignages sur les manifs (Prague par exemple).

Un truc simple qui démontre simplement que Val se contredit :
Son adresse est hébergé par free, donc entièrement financée par la pub, hors il dit qu’il faut refusé la gratuité "offerte" par la pub.

Bon, pour conclure, Val, grâce à toi, Charlie a perdu un lecteur (très) fidèle, et je ne suis sûrement pas le seul.)

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> Val à Charlie : faites ce que je dis, pas ce que je fais, Nic, 21 janvier 2001

Free n’est pas financé par la pub. Ils récupèrent de la thune sur l’agent que tu files à France Telecom en te connectant chez eux.

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> Val à Charlie : faites ce que je dis, pas ce que je fais, 27 janvier 2001

C’est bien ce que tu dis, mais bordel, t’as pas un correcteur d’orthographe ?

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> Val tragique à Charlie : un mort
19 janvier 2001, message de CoAX
 

Je n’ai pas pu tout lire (un gros bout quand même), il faut que je me couche. Bravo pour l’article !
Je suis sidéré par les propos de Val. J’vais l’habitude aléatoire (assez difficile à réaliser, j’en conviens) d’acheter son hebdo. Il n’en sera plus le cas car il me méprise. Il me méprise comme si j’étais l’un de ses ennemis alors que je le soutenais dans son combat.
Un pote m’avait dit que Charlie avait perdu de son impartialité en perdant Cavanna comme rédacteur en chef... Je ne l’ai pas cru. Le fait est que Charlie ne me fera plus rire, car je n’ai plus envie de le lire.

dCX _ pEACE

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> Val tragique à Charlie : un mort
19 janvier 2001, message de Christian
 

Bon, autant le dire : j’ai apprécié dans son ensemble cette critique en flèche de l’éditorial de Philippe Val dont, jusqu’à ce soir, je n’avais lu en copie que l’extrait le plus saillant. Celui reproduit déjà dans les recoins les plus profonds du web.

Je vous avouerai pourtant que sa lecture m’a un premier temps fait rire aux éclats. Dans un second temps aussi. Il m’a fait d’autant plus rire que j’étais un peu hagard devant mon écran à déchiffrer quelques messages sibyllins et à peaufiner à « fonds perdus » des petits billets mis en ligne. Je l’ai vécu comme une critique, certes outrancière, de ce que je faisais à l’instant : humour décapant et vivifiant. Je ne côtoie pas suffisamment les éditoriaux de Val pour distinguer le sérieux qu’il met dans ces propos. Mais, je me souviens de chansons tonnées avec son compère Font qui descendaient tout aussi vertement des manières de vivre ou de s’exprimer (il se fait qu’elles m’étaient étrangères et me faisaient beaucoup moins rire - on a l’humour qu’on peut).

Mais, en relisant les qualités de Marc Laimé, je me suis souvenu d’un passage du dossier « La Folie de l’Internet » du Canard Enchaîné qui ne m’avait pas choqué outre mesure mais qui mérite d’être rappelé ici (d’autant plus, pour ajouter au cocasse, qu’Arno participa à ce dossier) :

« E-zine (ou webzine). Journal (ou magazine) n’existant que sur le Web. La plupart de ces organes sont des fanzines de propagande et/ou de désinformation, réalisés par des militants, des allumés ou des « fans »
(de tout et de n’importe quoi). Même aux Etats-Unis, il n’existe encore que très peu d’e-zines réalisés par des journalistes (www.salon.com et www.slate.com sont les deux seuls véritables quotidiens « en ligne »). En France, une petite douzaine seulement de journalistes professionnels (encartés) travaillent pour des webzines »

Moins outrancié, moins humoristique : bref plat.

Un rescapé du 5/7.

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> Val tragique à Charlie : un mort, Pierre, 20 janvier 2001

Le Prince est content....

Les nains se tapent dessus. Ceux qui voudraient leur Charlie en ligne. Ceux comme moi qui n’en n’ont cure. Il y a bien d’autres raisons de bouder Charlie :
La lettre ouverte humiliante de Val à Jospin et Hollande pour sauver le journal après la provo de Riss au sujet des ’malgré nous’, la brouille à deux balles avec Lefred au sujet de Font etc.
Que Val se foute du web, je n’y vois rien d’attentatoire à qui que ce soit et surtout pas à l’indie web qui pratique et cultive à gros trait son autocélébration... J’entends assez mal où ça mène.
La désinformation aussi occupe la place... et les chapelles, toujours les chapelles.

Christian a bien fait de souligner le fait.

On perd de vue l’essentiel dans ce genre de débats qui ne devrait sans doute pas quitter le lieu qu’ils méritent : le comptoir des bistrots.

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allez tout le monde, il doit rester un peu d’espoir.....
18 janvier 2001, message de Benoit
 

Voilà.
Comme beaucoup d’entre nous (je pense), je me suis rendu chez mon marchand de journaux ce mercredi avec (un peu) plus d’impatience que d’habitude..J’étais certain que la polémique à propos de la pub libé avait fait l’objet d’un grand nombre de lettres (postale ou mail..) et j’etais plus que curieux de voir la réaction de Val (et de Cavanna, et de bernard Maris qui est -quand meme- redac’ chef adjoint..)
Bon. J’ai meme pas eu droit à de la deception, mais à une baffe dans la gueule..C’est pas croyable Val veut faire fuir ses lecteurs, c’est quasiment du sado-masochisme. En moins de 2 numéro (bon, d’accord on peut remonter nettement plus loin...) Val introduit de la pub, insulte une partie de ses lecteurs, et montre comment, quand on ne connait pas un média et que l’on veut quand meme réfléchir sur ce média, on a l’air assez con..
J’ai lu dans une des réactions : " j’ai les boules. graves." Ca résume assez bien ma situation. Je n’ai jamais pris Val pour un maitre-à-penser loin de là..Pour autant c’etait un éditorialiste que je respectait (imparfait...) contrairement à d’autres..

Mais comme on aime tous beaucoup ce journal, on va se motiver pour faire bouger les choses..n’est ce pas ?? hein ?? c’est bonje suis rassuré..

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> Val tragique à Charlie : un mort
18 janvier 2001, message de Pseudo Nyme
 

Excellent article, mais :
1) Fallait-il vraiment qu’une pub pour Libé paraisse dans Charlie pour s’apercevoir que Val a des réflexes staliniens face à toute contradiction (on ne se refait pas), et se sert du formidable instrument de pouvoir qu’est cette tribune pour anéantir (symboliquement, heureusement, mais en d’autres temps ?) quiconque ne pense pas comme lui.
2) Je n’ai pas bien compris ce que faisait le syndicat du livre au milieu de la démonstration. Quant à la question de savoir pourquoi Charlie n’a jamais fait de "« vraie » enquête sur la distribution de la presse", il serait naïf de penser qu’une telle enquête arrive un jour dans les kiosques. C’est à peu près tout ce qui leur reste, mais le Syndicat du Livre conserve un sacré pouvoir de nuisance : quand une info ne leur plait pas, elle n’est tout simplement pas imprimée ou distribuée. Et ces premiers censeurs de France aiment autant la contradiction que Val...

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> Val tragique à Charlie : un mort
18 janvier 2001, message de Un pirate de MP3 taré paranoïaque et sans doute nazi et pédophile.
 

Une seule chose à dire : bravo pour cet article. Mais Val, au fond, après avoir déclenché en moi fureur et colère, ne m’inspire plus que cette réflexion bêtasse mais si simple : il fait partie désormais des vieux cons, avec une majuscule à Cons, tiens. On dirait un animal en train de crever et qui essaye de mordre désespérément alors que son agonie a déjà commencée. Il me fait pitié le pépé.

J’ai tous les jours le sentiment, en me connectant sur le web, de partager le sentiment de ces pionniers du XXème siècle qui découvraient la communication à grande échelle (voiture, avion, téléphone, radio) et accédaient par la même occasion à la culture, à l’éducation et l’air de rien à l’intelligence.

Mais bon je suis peut-être un dangereux activiste taré et paranoïaque car non content de lire les news sur le web, d’approfondir ma culture sur les sites persos faits par des passionnés (et on trouve souvent plus de trucs que sur les sites pros dits spécialisés), je suis un grand consommateur de MP3 (pas parce que c’est gratuit -enfin un peu quand même- mais surtout parce que ça me donne accès à des choses introuvables et que je peux, comme avec les radios libres (RIP) approfondir ma culture musicale.

Tiens allez pour finir en beauté, j’aurais tendance à dire : "Val, qu’il meure".

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> Val tragique à Charlie : un mort
18 janvier 2001, message de Thessalie
 

Désolé pour l’analogie un peu recherchée, mais les idioties de Val à propos d’Internet font penser à celles que l’extrême gauche professait sur Dreyfus : ce type qui était un bourgeois et qui servait comme officier dans l’armée française, pourquoi le défendre ?

Ca ne m’étonnerait pas qu’il finisse par arriver à Charlie Hebdo ce qui est arrivé à cette gauche là : le ridicule rétrospectif d’une petite communauté sectaire qui ne comprend rien à ce qui se passe autour d’elle et s’enfonce lentement dans ses préjugés.

Bien sûr que le Web est un des instruments d’échange, de partage et de combat militant les plus fabuleux qui ait jamais existé !

C’est même bien davantage ! Un espace d’information et d’expression ouvert, pour tous ceux qui ont quelque chose à dire, ou bien à exprimer, transmettre, faire connaître... un truc un peu comme de l’art, en fait. Sissi, il y a des artistes du Web. Val le comprendra peut être dans quelques décennies.

Bien sûr qu’un site ne coûte pas grand chose à produire, pourvu qu’on mette un peu de soi pour le faire et que les bonnes volontés existent (et autour de Charlie, c’est pas ça qui manque). Ensuite, c’est de l’éditorial, ni plus ni moins.

J’imagine la Web agency de base proposant ses services à Charlie - intro en flash (150 KF) et kit de e-biz (1,5 MF) en option. Et la tête de Val... Comment peut on tomber aussi bas ?

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Et si on organisait une "manif des tarés et des maniaques" devant Charlie ?, Thessalie, 18 janvier 2001

Peut être un bon moyen de lui montrer à quoi ils ressemblent, les tarés, à Val.

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> Val tragique à Charlie : un mort
18 janvier 2001
 

Je me demande s’il ne serait pas nécessaire, afin de faire comprendre à M. Val qu’il n’est pas possible de dire n’importe quoi sans contrôle dans la presse écrite, que tous ses lecteurs internautes ne lui intentent un procès en diffamation, vu qu’il y a peu de chances qu’ils soient tarés, nazis, ...

Ou serait ce lui faire trop d’honneur ?

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Ecrire a Charlie, 18 janvier 2001

On peut toujours faire part de notre sentiment à :
philippe.val@free.fr avec une copie à charlie.hebdo@noos.fr (adresse du courrier des lecteurs de Charlie. "ah bon, c’est la Lyonnaise,
Noos ? Ah, ben, ça alors, on aurait pas cru...")

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> Val tragique à Charlie : un mort
18 janvier 2001, message de sophie
 

Un mot, bien vu, bien écrit. Au delà du problème Pub dans Charlie, je pense que Val comme ses petits copains quinquas ne veulent pas céder le pouvoir, donc tout ce qui n’émane pas de leur « haute reflexion » est à dénigrer. Il n’est pas le seul, c’est une tendance lourde aujourd’hui.

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> Val tragique à Charlie : un mort, Denis C., 19 janvier 2001

Hé Sophie.
T’as compris, toi aussi, que depuis belle lurette Val vit le nez dans son cul. La belle découverte. Mais là où te planne c’est sur les quinquas. Tu as pas vu à 16:05:27 qu’ils étaient déja nombreux à avoir écrit ici même, et plus que quatre lignes. Si tu veux lancer TA guerre de générations t’es de la même espèce que lui et tu retardes de 30 ans ma grande. Mais t’inquiète pas ça se soigne !

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> Val tragique à Charlie : un mort, Anonyme (je ne peux pas signé ça quand même !), 19 janvier 2001

Il ne s’agit pas d’une guerre de génération. Mais l’essentiel de ceux qui sont confortablement installés et préfère ne jamais mettre dans leurs réflexions des équations qui pourraient les remettre en cause sont, en général, des plus de 40 ans.

Et puis un conseil, le ton condescendant avec les petits jeunes, ça ne le fait pas. Les yippies américains et les 68arts français avaient un slogan "Ne fais jamais confiance aux plus de 30 ans". Moi ça me plait comme slogan, même si je sais que le jeunisme est simplificateur, et que les jeunes d’aujourd’hui sont majoritairement conformistes. Mais les blocage viennent d’où, pas de notre génération en tout cas, on ne décide rien.

Bon allez : Solidarité entre tous les dissidents de la dictature mortifère mondiale des multi-nationales (Ca en jette, non ? tous à nos Samizdat !), même les vieux ;-\ Car comme dis la chanson, Quand on est con, on est con ! Peut-importe que l’on soit vieux con ou jeune con !

Va y’avoir du Fun !

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> Val tragique à Charlie : un mort, Jazy, 11 avril 2004

A partir de quel âge un jeune con devient-il un vieux con ?

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> Val tragique à Charlie : un mort, 27 janvier 2001

pas sympa pour les quinqua QUI N’ONT JAMAIS PRIS DE POUVOIR OU QUE CE SOIT et qui ont toujours eu plus de talent que Val et que l’espèce de vieillard qui essaie d’imiter Cavanna depuis 15 ans sous prétexte qu’il s’appelle Cavanna....

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> Val tragique à Charlie : un mort
18 janvier 2001, message de jh
 

Vive les tarés paranoïaques et libertaires. Lecteur de charlie -> un mort de plus.
Bravo pour la prose, elle soulage et permet de croire à l’intelligence face au déséspéré.
A+
JHP

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> Val tragique à Charlie : un mort, michel, 19 janvier 2001

C’est peut-être encore beaucoup de mots pour Val. Cela ne date pas d’hier sa transformation en troublion egomaniaque qui ne s’adresse qu’à un seul type de public. Peut-être qu’un sobre vieux con aurait suffit. Moi j’aimerai bien savoir quelles sont les cacahouetes dans le frigo, à mon avis c’est Bahlsen, peu de chance pour qu’elles viennent d’une coop, celles là ne se trouvent que sur internet pour l’instant.

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> Val tragique à Charlie : un mort, Anne-lise Martenot, 19 janvier 2001

petit texte envoyé à val ce jour, à mon toutou avant qu’il tombe dans la fosse.

Cher Phillipe val,
Arrête les valiums, t’es à côté du truc, on dirait un beauf qui s’inquiète que l’on puisse
avoir des idées à cause de ce Gutenberg qui à inventer un moyen de diffuser la pensée
avec des signes hypers étranges qui font même des mots qui entrent par les yeux et
qui peuvent ressortir par la bouche. beurk ça doit vraiment être dangereux ce truc.
T’as un prob d’argent en ce moment, ça se vend pas bien ta croûte réac limite minute ?
Je pense que t’as effectivement à t’inquiéter étant donné que je ne pense pas être
la seule à trouver mon compte d’intelligence et de réflexion (que je cherchais il y a
quelques années dans Charlie) avant que la bête immonde ne me permette d’accéder
à une info que je ne trouve pas ailleurs que sur des sites persos.T’es plus le seul à
penser Val, je te rassure. Si t’es fatigué tu peux aller te reposer un peu, tu prends
ton sac tu te mets au bord d’une route et tu tends le pouce. Allez, bon voyage.
Anne-lise Martenot
du collectif "souriez vous êtes filmés"

 
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> Val tragique à Charlie : un mort, 20 janvier 2001

Bonjour,
Lecteur régulier de Charlie, j’ai moi aussi trouvé l’article de P. Val approximatif, mal ficelé et parfois erroné. Mais partant du principe que tout le monde peut se tromper (moi-même peut-être en ce moment en adressant ce message) et croyant plus au tatonnement dans les réfexions qu’aux vérités toutes faites, j’attendais la suite et notamment des réactions, dont les vôtres, pour observer quelque ajustement. Mais maintenant, à la lecture de toutes vos réactions, j’avoue n’avoir soudain plus rien à faire de cette histoire : trop de haine, de rancoeur, de frustration, de règlement de comptes... En fait, ce qui m’étonne après tant de diarrhée verbale, c’est que vous ayez lu Charlie jusqu’à ce jour. Au nom de la légitime défense, vous vous autorisez à flinguer. Du calme les gars ! Contrairement à votre titre (drôle), il n’y a pas mort d’homme, mais débat dans lequel vos arguments auraient eu autrement plus de force si vous ne les aviez assénés avec autant de haine suspecte.
P. Val est devenu le type qu’on se paie à gauche pour montrer qu’on est un pur, un vrai, qui ne fait ni dans la compromission (pub), ni dans la collaboration (Bern). Décidémment, il faut toujours tuer le père ! Bien que trouvant beaucoup de légitimité à vos arguments concernant un site internet pour Charlie, je trouve vos certitudes et l’assurance de vos jugements inquiétantes. Attention les Desmoulins, on trouve toujours un Robespierre pire que soi ! Alors un peu de modération dans vos attaques, plus de constructivité dans les arguments et un gros zoom arrière pour imaginer la "microscopicité" de ces débats (je sais : "penser global, agir local" impose parfois la petitesse du point de lutte). En tout cas bon courage à tous pour arriver à faire de cette affaire autre chose qu’une cacophonie où la bassesse des attaques respectives va faire se dresser un mur de fierté interdisant toute possibilité d’entente.

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> Val tragique à Charlie : un mort, 21 janvier 2001

Le mur de fièreté est dressé depuis belle lurette, et c’est Val qui se l’ai maçonné. Le combat contre l’extrême droite fût sa façon (et probablement celle de toute sa génération) d’expier l’erreur mortelle (80 millions de morts) de son engagement (passé ?). Il s’y est jeté et perdu, comme on entre dans la légion.
Mais la guerre, ça tue ou ça blesse cruellement .
Je n’ai jamais lu Charlie assiduement, mais j’aimais souvent lire Val. Quant à la présence publicitaire dans son journal, si seulement cela pouvait être le signe d’une renaissance !
Mais les miracles, on y croit pas trop à Charlie.

Fab

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> Val tragique à Charlie : un mort, denis caussat, 21 janvier 2001

ouf ! enfin un message qui ne relève pas du "peloton d’exécution".Les adorateurs d’internet devraient se calmer ou alors penser qu’ils donnent une drole d’image ! Val a-t-il tort ? A t-il raison ? Je crois que le plus important est qu’il a le droit d’avoir un point de vue s’il est argumenté ! Je lis charlie et j’utilise le net,mais j’ai pas compris quel sacrilège a été commis...On vit une époque très conformiste semble-t-il pour qu’émettre des doutes sur "l’espace de liberté" qu’est le réseau vous fasse passer dans le camp de l’ennemi.Cela ne rajouterais-t-il pas de la pertinence à son propos ?Et puis merde !J’ai trop d’ennemis commun avec Val pour m’exiter pour des conneries...

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> Val tragique à Charlie : un mort, 21 janvier 2001

Les "adorateurs d’Internet" ?

"Emettre des doutes sur l’espace de liberté qu’est le Net", c’est aller contre le "conformisme" ?

Petite lecture conseillée...

 
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> Val tragique à Charlie : un mort, 23 janvier 2001

Tout à fait d’accord. Pourquoi Val se retrouve-t-il subitement l’unique cible de toutes les attaques ? Je trouve l’édito incriminé très douteux, moi aussi - mais que ceux qui n’ont jamais été irrités par les délires de Charb (bien plus agressifs à mon sens)lui lancent la première pierre. L’amalgame avec la pub pour Libé n’est pas très clair non plus, mais surtout : pourquoi ne pas proposer à Val de nous donner son avis sur le site de Libé ? En ce qui me concerne, c’est en passant par là que je suis arrivé ici...

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charb ?, chionfou, 24 janvier 2001

C’est pas le débat, l’agresivité de Charb, menfin, quand même, si tu n’arrives pas à capter la portée plus comique de celle-ci, et la portée dangereuse d’un discours autiste habillé d’un style raisonnable, explique moi quel intérêt a pu avoir pour toi la lecture de médias dont le sens critique est une des qualités majeure (Charlei -ben si, quand même...- ou le minirezo). Les incartades de Siné me foutent parfois en rogne.... (de moins en moins... Je sais pas lequel de nous deux vieillit mal !), mais je mesure la portée du texte selon le rapport fond-forme.. Du coup, ça passe plus comme une obligation de comprendre comment quelqu’un qui est plutôt du même côté que moi peutparfois être à ce point si loin de ma façon de réagir ?

Au fait... Val n’a pas répondu aujourd’hui. Je ne l’espérais pas vraiment, maisje suis tout de même décu... Charlie passe du journal que je ne manquait jamais à journal dont je regarde un peu le contenu pour voir si ça m’intéresse... Mais à quand un nouveau journal bien ancré à gauche ? Charlie vit partiellement sur une réputation qui date... L’air du temps n’est plus le même, pas plus pour les beaufs que pour ceux qui leur rentrent dedans à toute occasion. Les conditions sont donc idéale pour leur trouver un remplaçant...

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degré (ou deforce), R.B., 26 janvier 2001

Et si on se calmait juste le temps de faire le point ?
1)Val est un journaliste doté d’un joli brin de plume ; il publie des
éditoriaux brillants, souvent plein d’humour, souvent pleins de
pertinence, parfois même les deux à la fois ; de là à en faire un maître
à penser...
2)Val ne sait pas comment fonctionne le net, ne s’en sert qu’à
contre-coeur et manque de distance critique aussi bien vis-àvis de ce
qu’il y trouve que vis-à-vis de ce qu’il en entend dire... comme 80% des
journalistes (au moins en France) ; comme eux, non seulement il ne sait
pas, mais il croit savoir : comme dit la sagesse des nations, il y a
pire que de perdre sa route, c’est ne pas savoir qu’on l’a perdue.
Il n’est que de se reporter au billet de Pierre Marcelle dans Libé du 26
janvier,"Val vs Web". Quand Val laisse entendre (à demi-mot, tout de
même) que pour faire du Web "non-commercial" il n’y aurait que des
tarés, des maniaques, des mégalomanes, etc... l’énormité même de
l’affirmation laisse la porte ouverte à la supposition que c’est du
second degré, ou du 3°, ou du 5°, du 15°..... bref de l’humour
"hénaurme", justement une des spécialités de Charlie- Hebdo... Quand
Pierre Marcelle écrit : "L’expérience que nous (ah ! ce "nous"...) avons
de cet "outil de liberté", et la défiance naturelle à laquelle ses
dysfonctionnements nous contraignent, nous font hélas ! constater que les
tarés, etc, s’y découvrent majoritaires dans des proportions
vertigineuses", la formulation trompeusement modérée de cette
contre-vérité proprement vertigineuse fait, hélas, craindre que Pierre
Marcelle ne soit, lui, tout à fait sérieux... tant l’idée reçue qu’il
exprime semble répandue chez les journalistes, apparemment plus
réceptifs aux "dossiers" que des organes d’investigation aussi
incontestables que VSD, Entrevue, Newlook... consacrent régulièrement
aux "sites de cinglés", qu’à tout le reste du Web...
Tiens, il y a une piste qui n’a pas encore été explorée dans le débat,
bien que les démêlés de Charlie avec l’AGRIF aient été évoqués sur uZine
2 : "taré, maniaque, mégalomane, paranoïaque, nazi, fanatique,
délateur"... ce sont les termes mêmes qu’un membre de l’AGRIF ne
manquerait pas d’employer s’il voulait brosser le portrait de n’importe
quel collaborateur de Charlie...un indice sérieux en faveur de
l’interprétation du texte de Val comme une manifestation d’humour au 36°
degré, ou alors quoi ? ... impossible qu’il manque à ce point de recul
vis-a-vis de ce qu’il écrit, non ?

R.B.

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> degré (ou deforce), Fanta, 22 juin 2001

C’est bien gentil d’invoquer le 36ieme degre de l’humour Valiste pour faire de l’explication de texte.

C’est un peu facile d’envoyer des blagues kommendaturesques a la gueule des internautes et de pretexter qu’on a le monopole de l’humour.

Val, de l’humour au 36ieme degre ?

Le 37ieme, c’est quoi ? Le Revisionisme ?

(Je sais, c’est fin, c’est tres fin... Ca pourrait etre la chute d’une chronique ’finaude’ de Val. Je m’epate moi-meme. Je suis Dieu. Je suis ’V’ !)

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> charb ?, franz, 18 juillet 2002

une partie de ton message stigmatise les errements actuels de la pensée de gauche , trop renfermée : "a quand un journal bien ancré a gauche " , non merci si c ’est pour reprendre les vieux poncifs et recycler la merde . Moi j ’aime lire mon Charlie quand il chie sur chirac (bien sur !!!!) mais aussi sur Jospin ,laguiller , besancenot , attac . A propos d ’attac , j ’ai voulu essayer , trouver une alternative , quelle immense déception , et qu ’on se donne du camarade par ci , de la lutte finale par la , cette forme de révolution est obsolète , il serait grand temps de passer a autre chose !

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> charb ? réponse moins épidermique, rouge brique, 12 octobre 2002

Bon, je me suis laissé emporter. Mais bordel de dieu, si Attac, ce fruit pourri de la social-démocratie, colporte son idéologie réformiste merdique propre à lifter le capitalisme pour le rendre plus vivable et par conséquent plus résistant c’est bien parce qu’il y a des connards dans ton genre Frank.
Considérer comme archaïques les caractéristiques révolutionnaires et le folklore (parfois horripilant je le concède)qui les entourent tien son origine de l’aile droitière du PS des années 80 qui opposait un "modernisme" keynésien à tout cela.
C’est cette même tendance qui à conduit les mouvements de lutte sociales actuels vers des "alternatives" genre taxe Tobin ou autres saloperies néolibérales en tenues de post gauchiste.
La forme de révolution prônée par la première internationale n’a que peut de choses d’obsolète.
D’accord, chanter l’internationale peut être assimilé à l’attachement à de vieilles traditions débiles mais il existe un argument majeur pour la défense de cette pratique : ça fait toujours peur aux bourgeois.
C’est cette même dynamique qui croit pouvoir annuler plus d’un siècle et demi de réflexion révolutionnaire en stigmatisant le bilan désastreux des pays de l’ex bloc de l’Est.
Hé ben camarade Frank figure-toi que c’est pas parce que la donne sociologique à changé et que la classe ouvrière ne peut plus (pour cause de délocalisation) être le "fer de lance de la révolution" dans nos pays qu’il n’y à plus départ le vaste monde des gens qui sont obligés de bosser pour vivre et qui ne peuvent (pour cause de délégation représentative) exercer aucun pouvoir sur leur cadre de vie.
La valeur ajoutée existe toujours, il existe toujours des gens qui ont la main mise sur les moyens de production et sur les outils de "gouvernement" (ou asservissement appel ça comme tu voudras). Hé oui camarade il y a toujours ceux qui ordonnent et ceux qui obéissent. Et même si la société du spectacle t’a déjà complètement lobotomisé, tu peux te rendre compte de l’ampleur de l’écart entre un chef d’état ou de multinationale et un employé moyen (ou même un ouvrier si si ça existe j’en ai parmi mes gens). Cet écart peut toujours engendrer des tensions et on peut toujours appeler ça la lutte des classes...
La première AIT à permit la production de réflexions et de pratiques propres à ébranler le capitalisme, beaucoup d’entre elles sont encore cruellement d’actualité. Même Marx malgré sa personnalité pesante a produit certains outils théoriques dont l’utilité révolutionnaire et la pertinences perdurent.
Donc si tu as entendu des membres d’Attac chanter l’Internationale c’est que ce tas d’abrutis n’en reproduit, de façon grégaire, que les phonèmes, s’ils s’étaient attardés sur les paroles ils auraient compris qu’ils ne sont pas du "bon côté de la barricade".

Précisons que je ne suis pas un vieux con (mais un jeune... 21 ans) et que je ne suis dans aucune organisation syndicale ou politique. Je suis en revanche anticapitaliste et je ne le suis pas simplement par mode, je cherche donc les outils critiques là où ils sont avec un parti pris d’objectivité.

Pour recoller au sujet du forum : Val n’a peut être pas tout à fait tors de voire le spectre libéral derrière la grande toile mais comme bien des instruments de la domination spectaculaire et capitaliste, avec un minimum de recul et de sens critique, on peut en faire un espace d’expression, d’échange libre et autogéré.
S’il n’a pas vu cela c’est une vieille merde sèche.

NI DIEU NI MAITRE NI ORDRE ORTHOGRAPHIQUE.

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