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dimanche 21 octobre 2001

L’éditorial, geôlier de la parole de presse

par Hamoud El Zeloukh
 

L’éditorial est l’article de presse auquel il est communément conféré le rôle
d’exprimer l’orientation générale du journal dans lequel il apparait. La
première fonction qui lui serait reconnue et au premier chef par son
instance énonciatrice déclarée (le journal en tant qu’institution) est donc
de manifester les principes qui fondent l’activité déployée par la publication.

L’ensemble de ces principes constituent la « ligne éditoriale », cadre général
censé determiner le rapport du journal au monde, à la réalité dont celui-ci
s’estime le rapporteur. La ligne éditoriale fonde et est fondée sur un ensemble de prises de position vis-à-vis des repères socio-culturels, idéologiques et politiques du contexte socio-historique. Contexte où s’inscrivent les différentes instances d’élaboration de l’éditorial, en tant que production soumise à une idéologie détérminée. L’éditorial, lieu d’explicitation, en fait voulu comme tel, des options du titre, à travers leur actualisation, sous forme de jugements portés sur l’actualité,
se présente comme le discours revendiqué par l’instance « journal » sur
l’« évenement objet ».
L’événement isolé du récit de son procès, celui-ci pris en charge par les
articles « informationnels », est prétexte à la production d’un discours qui
l’insère dans une grille d’interprétation donnée.

En celà, l’éditorial va assumer deux fonctions, en l’occurrence une fonction
d’information et une fonction de cohésion.
Au plan de la fonction d’information, l’éditorial apporte des informations en
rendant les lecteurs destinataires d’une somme d’éléments relatifs à
l’événement, au journal en tant qu’instance énonciative et au contexte
dans lequel ils s’inscrivent.

En ce qui concerne l’événement, l’éditorial l’isole de son contexte textuel
premier, en l’article informationnel, qui dresse le procès de l’événement
dans sa singularité temporelle, spatiale, actionnelle, etc.
L’éditorial ne rapporte qu’une contraction de l’événement réduit à un
« faire » ou à un « dire ».
L’événement n’est plus une suite complète et autonome, mais simple
séquence située sur l’axe de l’événementiel.
Séquence mise désormais en relation avec une vision du monde, avec
un discours idéologique, par les incidences qu’on lui prête sur la réalité
conjoncturelle.
L’événement est à ce titre réduit, modélisé, standardisé, bref
« incarcéré avec tenue rayée et numéro pénitentiaires ». Ainsi nous
autres lecteurs aurons à fréquenter les parloirs éditoriaux, pour rendre
visite à l’événement dans ses tenants et aboutissants,
voilà un moyen bien coercitif d’avoir des explications sur « ce qui arrive ».
L’éditorial, c’est même la raison déclarée de son existence, apporte certes des
informations sur les motivations qui animent le journal et qui déterminent
son rapport à l’information censée être le présent du monde ;
mais ces motivations qui se donnent à lire indirectement et de manière
implicite, à travers l’approche qu’il fait de la réalité dans la conjoncture
de l’événement, n’affirment pas clairement les déterminations premières
qui, elles, sont d’ordre idéologique, politique et mercantile...
et c’est bien le comble pour un lieu d’explicitation, qui n’est en fait qu’un
trompe-l’oeil.

Quant à la fonction de cohésion, elle s’articule autour de trois axes,
participant tous du travestissement totalitariste :
- Le journal lui-même, en assujettissant tous les discours proposés
à une perspective centrale unique : la bien nommée ligne éditoriale.
- La réalité, à travers l’événement, en insérant celui-ci dans un discours
« sur » la réalité, en proposant une lecture homogène conforme aux
critères socio-culturels,
idéologiques et économiques préétablis.
- L’idéologie dominante que l’éditorial contribue à renforcer, en l’actualisant
dans un discours d’auto-justification pseudo-argumentatif.

Et c’est ainsi que notre Cicerone journalistique s’avère n’être que le geôlier
de la parole de presse et partant de notre esprit. Gare donc à l’éditorial
et à son trousseau de « clefs ».

 
 
Hamoud El Zeloukh
 

Pour plus de développement de la problématique, consultez Approche de discours journalistiques, par Ahmed Benzelikha, Université de Montpellier 3 Paul Valéry, 1993.

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L’éditorial, geôlier facultatif.
22 février 2002, message de Candide
 

C’est bien beau toute cette théorie sur l’éditorial, mais il ne mérite ni cet excès d’honneur ni cette indignité : d’abord on ne le lit pas forcément, ensuite on ne le lit pas forcément en premier (et donc c’est lui qu’on voit à la lumière des autres articles et non l’inverse), et enfin, on peut être lecteur d’un journal et disposer de suffisamment d’esprit critique pour ne pas être forcément d’accord avec l’édito.

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> L’éditorial, geôlier facu, Pascale, 22 février 2002

Bien heureusement, chacun conserve son esprit critique face à toute lecture. L’éditorial a la particularité de se désigner avec une ostention particulière comme un article subjectif, plus ou moins isolé, afin d’être mis en avant dans une publication papier. L’auteur de l’article ci-dessus paraît surtout analyser sa fonction interne pour la cohésion du journal, ainsi que la visibilité renouvelée (face au public autant qu’ aux collaborateurs) d’une certaine idée que le journal (représenté par son rédac’chef charismatique ou la nébuleuse plus obscure ;) de sa rédaction :)) veut réaffirmer de la ligne éditoriale générale de la publication.
Au fond, ce qui pourrait être retenu de l’éditorial, c’est ça, sa fonction d’étendard subjectif qui peut avoir deux incidences contradictoires selon la réception qu’en fera le lecteur :
- entretenir l’illusion que le reste des articles échappe à la subjectivité( par contraste)...
- rappeler que le filtre d’une position générale existe de façon plus ou moins unifiée, cohérente pour l’ensemble de la publication.

L’éditorial est aussi dans certains une façon de marquer un ordre hiérarchique, une position d’autorité de l’éditorialiste face à la masse des intervenants de la publication. C’est la parole qui veut se distinguer au-dessus du lot. D’ailleurs, il est souvent personnalisé au point d’être accompagné de la trombinette de l’éditorialiste, censé s’exprimer à la fois au nom de la rédaction et en son terme propre.

C’est un drôle de truc que l’éditorial, en somme : un papier se revendiquant subjectif et tendant vers l’individualisation de la parole proclamée, et se voulant aussi la profession de foi d’une ligne "éditoriale" donc, censée représenter l’esprit général, le positionnement d’un groupe, d’une rédaction.

M’enfin, on parle là de "l’éditorial" version Nouvel Obs and co. Sur le web, d’autres formes d’éditoriaux sont apparus, notammemnt à travers des webzines persos, gérés par une ou deux personnes dans certains cas, et entièrement constitués de textes baptisés également "éditorial". Il semble que l’on ne parle plus alors de la même chose.

Le mot, finalement, marque essentiellementcette notion de point de vue assumé,d’individualisation et de subjectivité. Il a le mérite de nous rappeler que chaque fois que l’on s’exprime, on le fait depuis une certaine position qu’on ignore ou dont on a conscience, par delà le mythe de la neutralité.

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> L’éditorial, geôlier de la parole de presse
29 octobre 2001, message de Lescroc
 

Dictionnaire des synonymes de Lescroc.

Ligne éditoriale : Confiscation de la parole, dissimulation, escamotage, tour de passe-passe.

Lescroc

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> > Lescroc n’est pas celui qu’on croit, HAMOUD EL ZELOUKH, 29 octobre 2001

Grand merci à l’escroc pour la définition à travers synonymie de
la ligne éditoriale.
Je souhaiterais disposer de l’édition complète revue et corrigée du désormais incontournable DICTIONNAIRE DES SYNONYMES DE LESCROC.
Par ailleurs, je recommande à notre distinguée lexicologue les travaux de Praxématique, en particulier les concepts développés autour du réglage du sens.
Confraternellement à vous et en toute sympathie.

Ahmed BENZELIKHA.

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> > > Lescroc n’est pas celui qu’on croit, 29 octobre 2001

Faut dire qu’à propos des diseurs de vérité Lescroc a un très beau dictionnaire. Quelques définition :
Pepeole : Art de présenter les faits en escamotant l’analyse et la réflexion.
Méthodologie : braquer le projo à fond là où ça fait dégouline et jouer sur l’émotionnel.
Objectif recherché : la séduction morbide.
Une introduction offerte par Lescroc : Devant l’ampleur de la catastrophe, les mots restent impuissants pour décrire ou commenter les faits. Aussi, la rédaction dans un souci d’objectivité se borne t’elle à vous exposer les faits, les images. Si certains de ces faits ou de ces images frôlent parfois l’insupportable, il nous apparaît indispensable de vous les communiquer afin que vous puissiez vous faire votre propre opinion.

Journaliste tendance j’cause de la misère : Art de présenter des analyses en escamotant les faits. Narcissisme.
Méthodologie : Amalgamer des points de vue les plus contradictoires possible et les lier avec les termes appropriés.
Parmi ceux-ci, utilser chaque fois que l’occasion se présente le terme de transversalité. Efficace pour créer un sentiment de cohésion, de cohérence.
Objectif recherché : Séduire en faisant croire que l’on a recours à l’intelligence.
Une introduction offerte par Lescroc : Devant le drame de la situation, il convient de prendre le recul nécessaire afin d’articuler la réflexion selon des axes susceptibles de mettre en perspective les différents niveau d’approche. Il serait vain de prétendre en approcher la complexité en faisant abstraction des déterminants culturels, sociaux, politiques et religieux.

Message commun des deux : je te prends pour un con, c’est vilain, mais ça me paye mes vacances à Val D’Isère.

Exemple de très mauvais journaliste : Un très mauvais journaliste serait celui qui pourrait tenir à son lecteur, auditeur, etc., les propos qui pourraient être les suivants : Ben mon salaud, tu sais que chaque fois que tu vas à la pompe à essence tu files du blé à une entreprise qui finance des criminels. Que même Mme Aung San Suu KyiLes, qu’est une femme drôlement courageuse elle a dit comme ça : les investisseurs ne devraient pas s’implanter car tout l’argent va à une élite. Je tiens à mentionner la firme française TOTAL qui est devenue le plus fort soutien du système militaire birman.
Et pis nous, lâches comme on est, on la laisse tomber en continuant à aller à la pompe, que même quelques fois le moteur il a des ratées à cause des bouts de birmans qui bouchent le carburateur. On est vraiment des salauds.

Alors là, le journaliste qui tient des propos pareils, toute suite il est arrêté.
Hé la coco ça va pas ton truc, on n’agresse pas le lecteur-auditeur-client comme ça. On va dans le mur là coco. Non seulement le client s’il lit ça, il va au refile et gerbe sur la page, que même il peut pas lire le reste de l’article, mais en plus de ça le jour, la semaine, le mois d’après, il a pas le bon réflexe d’achat. Au lieu de nous acheter, il passe à la concurrence. Veut bien qu’on lui parle de la misère le client, mais faut y mettre les formes, surtout pas lui dire qu’il a peut être une part de responsabilité. Y’a tout un catalogue de responsables patentés, alors sers t’en.
Dis, mord un peu le topo si les ventes se mettent à désescalader. Fini les vacances à Val d’Isères, Envolés le milliard de messages quotidiens sur ton répondeur téléphonique. De centre du monde tu passes à anonyme. Un coup à faire une dépression ça. Et ton harem qui te quitte, tes potes qui se mettent à te faire la gueule. Et tout au bout la déchéance des restos du coeur.
Dis donc, regarde-moi, je trouve que t’as le teint bien pâle. T’aurais pas besoin de vacances ? Tu serais pas en train de virer délinquant par hasard ?

Lescroc

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Le débat dans le débat :
23 octobre 2001, message de Zakouski
 

Voici, sous le couvert de l’anonymat des courriers, un petit échange entre journalistes qu’à inspiré cet article.

Je trouvais symptomatique que le débat porte tout de suite sur la forme de la contribution de El Zeloukh, et pas sur le fond de sa pensée. A vous de juger.

Journaliste 1 :
Mais je revendique la "légèreté" ! J’ai pas envie (ni le temps d’ailleurs) de passer cinq heures à lire un journal. Quand j’ai envie, j’achète le Monde qui fait des titres interminables sur huit colonnes. Il est évident que le Monde est plus "réflechi".
Mais simple et agréable à lire ne veut pas dire vide de sens. Toi, qui est journaliste, sais bien cela.
Je suis en train de lire l’article sur uzine, je suis arrivé difficilement au deuxième paraggraphe. Le Monsieur écrit comme s’il s’agissait d’une thèse de sociologie politique. J’écrivais comme ça moi aussi, mais quand j’étais étudiant en sciences politique. Pas après avoir fait [mon école de journalisme].

Journaliste 2 :

Uzine n’est effectivement pas un site "journalistique". C’est à mon avis ce qui fait sa valeur. C’est un site de débat, de reflexion, d’échanges d’idées. Tout ceci n’est pas du journalisme. Si tu ne parviens pas au deuxième paragraphe d’un tel article, c’est peut-être que tu lis trop sur Internet.... (je caricature). Mais c’est la seule chose intelligente que j’ai lu depuis des années sur la notion de "ligne éditoriale", si commune à tous les journaux, et que personne n’est en mesure d’expliquer concrètement. Et cela, ni le Cuej ou l’ESJ ou autres ne l’apprend concrètement, alors que c’est la base du journalisme. Et pas seulement d’être léger et "lisible".

Journaliste 1 :

je suis désolée, mais si lis une phrase trois fois avant de le comprendre finalement, ça veut dire qu’il y a un problème. Qu’il s’agisse d’une thèse ou d’un article journalistique.
On peut dire des choses intelligentes et pleines de sens, sans pourtant les formuler avec les phrases incompréhensibles.
Monsieur El Zeloukh dit sûrement des choses intelligentes (je fais tjs confiance à ton appréciation) mais si je ne comprends rien à ce qu’il dit, ça n’a pas de valeur.
Et pourtant, je connais les structures de phrase et de terminologie "universitaire". Je ne suis pas toute à fait ignorante.

Journaliste 2 :

Je relis cet article. Même si je ne suis pas d’accord avec sa vision "pénitentiaire" de l’information éditorialisée, je trouve qu’il exprime précisemment des idées et des concepts, qui ne sont pas simples, mais qui constituent le quotidien de tout journaliste.

Si tu prends le temps de le lire, les idées sont riches, et El Zeloukh a visiblement longtemps travaillé le sujet. Si je dois relire 3 fois un paragraphe, mais que je finis par comprendre, je suis content d’avoir appris quelque chose, d’avoir progressé. Quand je lis de la philosophie ou de la politique, je n’attends pas de tout comprendre tout de suite. Ca, la TV le fait à sa façon. La complexité ne peut pas toujours être réduite.

Journaliste 1 :

Je sais que tu as raison en globalité. Mais en lisant ce papier, je me disais sans cesse "c’est dommage", on peut dire la même chose, sans perdre le sens, avec des mots plus simples. C’est tout.
C’est l’interminable débat entre le sytle français et le style anglosaxon. Je ne défends pas du tout le système éducatif anglosaxon. Mais au moins, ils ont le mérite de dire les choses simplement.

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> Le débat dans le débat :, Vallandra, 23 octobre 2001

Voici un petit débat sur le fond alors :

je trouve excessive l’idée "oui, l’évenement est un prétexte pour transmettre une idéologie via l’éditorial".

Quand l’auteur de l’article dit "L’événement isolé du récit de son procès, celui-ci pris en charge par les articles « informationnels », est prétexte à la production d’un discours qui l’insère dans une grille d’interprétation donnée", j’ai envie de répondre qu’il exagère un peu et que c’est toujours (enfin, dans 90% des cas) l’événement qui fait l’éditorial et pas l’inverse.

Répondre
> > Le débat dans le débat :, Zakouski, 23 octobre 2001

"L’événement fait l’éditorial et pas l’inverse" : je ne crois pas. L’événement est sélectionné en fonction de la grille de lecture du média. Son lectorat, ses actionnaires, son rédacteur en chef, son directeur de publication détermineront quelle "importance" à l’événement pour leur journal. C’est à dire, dans quelle proportion cet événement générera des revenus et/ou des lecteurs au support. L’événement n’e’st qu’une matière première, transformable à volonté. Il ne retranscris pas la réalité. Il en est la version formatée, emballée, découpée, interprétée selon les intérêts du média. L’événement devient alors le prisonnier du traitement qui lui est infligé.

Les publications des médias américains en ce moment en sont l’illustration.

Répondre
> Le débat dans le débat :, 23 octobre 2001

Pseudo journaliste 3 : Merci à J1 et J2,(coup d’oeil sur ma montre),l’édito est un moyen de pression (un petit demi ne serait pas de refus)sur le ... peuple (ce n’est pas politiquement correct ça, le peuple ! Et puis quoi encore ? ) d’un truc qui se nomme... (coup d’oeil sur mes petites notes)"idé...ologie".
Mon Dieu ! Moi qui était intimement convaincu, à la suite des Classiques, qu’on n’apprend pas à l’Ecole de journalisme,que ce qui se conçoit bien,s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément.
Merci, pour le "débat" bien tourné et
tout à fait pertinent (Voila que je me remet à parler comme... je parle !)
Très simplement amicale à vous.

Ahmed BENZELIKHA.

Répondre
> Le débat dans le débat :, 28 octobre 2001

Journaliste1, pourquoi ne le réécris-tu pas pour nous qui ne l’avons pas complètement compris ?
Je trouve que c’est une très bonne idée.

Répondre


> L’éditorial, geôlier de la parole de presse
23 octobre 2001, message de p.malpa
 

(texte non accentue)
Je ne suis pas du tout convaincu a la lecture de cet article.

Toute chose etant egale par ailleurs, je pense que M. Hamoud El Zeloukh fait le meme proces a l’editorial que d’autres font a la publicite : “geolier de la parole de presse” ici, “forme douce de lavage de cerveau inoculant chez le citoyen un reflexe pavlovien de consommation, pour le plus grand profit de qui vous savez” la-bas (ce n’est pas une vraie citation, mais vous reconnaitrez ce que je veux dire je pense).

Il a le droit sans doute de faire ce proces, et meme, je ne dis pas que sa reflexion ne peut pas avoir d’effet salutaire. Mais il reste que lire un discours, fut-il le plus marque ideologiquement, ne veut pas dire y adherer. Et puis si la parole du geolier en question m’irrite decidemment trop, je peux toujours refermer le journal. Elle est donc bien ouverte cette geole. C’est comme la pub : meme si effectivement il est objectivement impossible d’y echapper visuellement et auditivement, je reste libre de ne pas y repondre, ou d’y repondre en pleine connaissance de cause, “en conscience” comme on disait il y a longtemps.

Et puis, quelle tete elle aurait la “parole de presse” liberee de son editorial-geolier ? Sous couvert de l’information-objective-brute-telle-qu’en-elle-meme, sans organe d’explicitation de la ligne ideologique du journal, la dite ligne ideologique se retrouverait disseminee dans les “articles informationnels”, rendant le travail de dechiffrement par le lecteur encore plus difficile. C’est d’ailleurs bien le concept de CNN et consorts, n’est-ce pas ?

P. Malpa

Répondre
> > Pas du tout convaicu, 23 octobre 2001

Il est clair que ma position est idéologique, on ne peut pas y échapper, mais entre une prison et une "Citadelle" (au sens de St Ex.) mon choix est fait.
Toutefois je n’ai jamais défendu le
leurre de la pseudo-information factuelle, laquelle, j’en suis aussi convaicu que vous meme, contribue à brouiller toute apprhesion GLOBALE, en zoomant, en destructurant les événements, la réalité grossie dans un détail (dont la selection par les
media n’est pas,par ailleurs, innocente)perd sa cohérence et n’est plus qu’un "pixel" obsevable mais non interpretable.
Je suis pour l’analyse,pour la prise de position,pour le "procès", dans un cadre voulu manifeste et honnete.
Je crois que nous contribuons à la
promotion de cette approche en ce moment, grace à votre message dont je vous remercie.
Bien amicalement P.Malpa et à bientôt.
Ahmd BENZELIKHA.

Répondre


> > CLEF DE LECTURE
22 octobre 2001
 

Je vous sais gré de l’appréciation, mais aussi et surtout de la pertinence de votre observation, relative à
l’absence de formulation, laquelle s’inscrit bien dans la problématique générale d’une parole individuelle aliénée par
une société vouée au travestissement des choses les plus simples sinon les plus saines.
Amicalement à vous, RICHILDE ;

Ahmed BENZELIKHA.

Répondre


> L’éditorial, geôlier de la parole de presse
22 octobre 2001, message de Richilde
 

Très bonne clef de lecture cet article, ça permet de préciser des idées simples mais qu’on ne formule jamais finalement.

Richilde

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