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J’accuse monte au front

Le bal des casse-pieds

L’épouvantail nazi pour éloigner les critiques
par Lirresponsable

Couvrez ce sein que je ne saurais voir.
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées
.

Tartuffe, Acte III, scène II

Fantasmes & politique

Qu’est-ce que Front14 ?

Un hébergeur gratuit pour sites de haine. Rappelons que le centre Simon Wisenthal recence 3000 sites de haine sur Internet. En grande majorité des sites racistes et suprémacistes américains ou plus généralement anglophones (KKK, skinheads, « Patriots »). L’ordonnance tronquée sur le site de J’accuse le rappelle : « Le site portail www.front14.org créé et hébergé (au moins jusqu’à l’assignation) dans l’État de l’Alaska (USA) fédère et/ou anime un nombre important de sites racistes, antisémites, xénophobes, nationalistes et suprémacistes "dédiés" au combat contre les "sous-races, la juiverie, la dictature juive et l’envahissement islamique" et à l’affirmation de "la supériorité de la race aryenne", et leur offre un large éventail de services en ligne allant du courrier électronique à la publicité et à l’animation des sites, outre leur hébergement et leur référencement. »

Plus factuellement, le site Front14 est un site de communauté raciste. Il offre à ses membres un hébergement gratuit pour leurs pages, et donc une adresse email, ce qui n’a rien de mirobolant ou de stupéfiant (tous les hébergeurs gratuits ou payants, permettent d’avoir une adresse email). Le référencement consiste à afficher la liste des sites hébergés sur la page des membres. De là à parler de « large éventail de services »...

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De même en multipliant les adjectifs (« racistes, antisémites, xénophobes, nationalistes et suprémacistes »), on donne l’impression d’une multitude innombrable de sites. En général, les militants d’extrême droite sont à la fois racistes, xenophobes, antisémites et nationalistes. L’appellation est plus concise sans passer par l’énumération des propriétés. Mais elle est aussi moins spectaculaire. Notons également que l’antisémitisme ne se limite pas à l’extrême droite.

« Un nombre important » c’est combien ? Un très grand nombre, d’accord. Par exemple, le nombre de sites personnels, hébergés par les FAI français membres de l’Afa est, en mars 2001, de 2 139 000.

La condition, stipulée sur la page d’accueil, pour bénéfier de l’hébergement gratuit est de réaliser un site raciste. Non pas qu’une telle chose soit admirable bien sûr, mais cet article n’a pas pour vocation de dire le Bien et le Beau. Simplement, présenter ce site sans mentionner la condition accentue l’effet sans en donner d’explication.

Que trouve-t-on sur Front14 ?

Là, silence ! Vous n’avez pas le droit d’aller voir et il vous faut croire sur parole ceux qui pensent pour vous et vous prescrivent ce que vous avez le droit de lire. Car voyez vous, il y a de la propagande pour les enfants et les femmes, et stupides comme vous êtes, il faut vous protéger (mes enfants). Du moins c’est l’unique argument théorique des censeurs. Et c’est bien connu, les enfants et les femmes ne sont pas des êtres rationnels (comme l’explique un récent chef-d’oeuvre de Libération : « Ce document souligne par ailleurs que les femmes sont également visées par la propagande et le recrutement néonazi, des pages spéciales leur étant consacrées. En toute logique, puisque, quand elles quittent leur cuisine, elles sont chargées de l’éducation des enfants. »).

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Le problème classique, avec l’interdiction, est que l’on a envie d’aller y voir de plus près par curiosité (passion humaine), par attrait du fruit défendu, alors même qu’on peut tout ignorer de l’existence d’une telle propagande. Heureusement J’accuse est là, avec Libération, pour médiatiser ce portail. Si vraiment la propagande produit des effets néfastes, pourquoi la médiatiser ?

D’autre part on peut aussi, mais là c’est presque intolérable, vouloir vérifier les allégations des censeurs, non pas qu’on les suspecte de mentir, mais un être rationnel aime constater par lui-même un objet avant de porter un jugement. Surtout quand on le fait, prétendument en son nom et pour son bien. De plus le démontage du faux suppose l’examen et la connaissance, et non la censure. C’est pourquoi, on fait une différence entre la diffusion de propagande et la consultation de documents en vue de recherche.

Pourtant l’ordonnance tronquée nous met en garde : « seuls les fournisseurs d’accès nationaux pouvaient, à l’instar de leurs homologues suisses, mettre un terme au trouble résultant de la possibilité d’accéder à ce site, d’en visualiser le contenu et de pratiquer des échanges à connotations essentiellement racistes (...) »

Là c’est très fort : « mettre un terme au trouble résultant de la possibilité »... C’est-à-dire qu’il se pourrait, c’est une possibilité, que certains visualisent les contenus, et donc que soit causé un trouble, donc il en résulterait nécessairement un trouble possible qui n’existe pas encore, mais auquel il faut mettre un terme réel et immédiat par une censure des prestataires techniques !

Un contenu stocké sur un disque aux Etats Unis est consultable en France, via Internet. On peut alors parler de « trouble » puisqu’il y a un contenu accessible et pourtant interdit par la loi. Cependant il n’est pas diffusé (émis, produit) en France, (hors cas d’un proxy). De plus, même consulté par un particulier, il n’est là encore pas à proprement parler diffusé par ce particulier, il est receptionné. Consulter quelque chose ce n’est pas le diffuser, en faire la propagande, et cela demande sur Internet une démarche active. De plus la consultation n’a rien d’illégale. Si des FAI français faisaient de front14 leur page d’accueil, on pourrait là parler de propagande de leur part.

Sans plus de précision sur la nature du « trouble », on a une confusion entretenue entre l’accessibilité d’un contenu prohibé en tant que produit, et le « trouble » au sens des conséquences d’une telle consultation, qui n’est ici que possible.

L’accumulation présente comme une transition logique le passage entre la consultation (« d’en visualiser le contenu ») et l’échange de propos racistes, comme si ce rapport allait de soi, ce qui n’est pas le cas. De plus il faut distinguer entre des propos privés (comme un courrier électronique) et des propos publics, où se situe le délit.

« (...) l’association J’Accuse... !, qui s’est donné pour objectif statutaire de combattre le racisme et l’antisémitisme sous toutes ses formes et sur toute forme de support, et dont la qualité pour agir n’est pas contestée, a assigné les défenderesses auxquelles elle fait grief de ne pas vouloir mettre en oeuvre les moyens dont elles disposent pour mettre un terme au trouble illicite (...) »

Encore une fois, la même rengaine : « le trouble illicite ». Mais cette fois le trouble se voit qualifié légalement. Le problème comme pour Yahoo ! est que le site est hébergé aux USA et donc soumis au droit américain, selon lequel il n’y pas de trouble au sens légal.

À moins de vouloir que le droit français s’applique à un hébergeur américain, ne reste plus en effet qu’à assigner de manière absurde les FAI soumis au droit français. Pourquoi pas EDF aussi, puisque le juge Gomez a des métaphores nucléaires ?

Front14 liste sur sa page de membres 352 à 360 sites de haine (racistes, xénophobes, antisémites, nationalistes), à une écrasante majorité en anglais (ce qui, comparé aux 2 millions de sites hébergés par les seuls membres de l’AFA, relativise l’expression « un nombre important »). En français : environ une dizaine de sites (en comptant les HTTP404) et du peri-raciste comme le site Lefiergaulois88, qui clame « black metal only for white people ». Il s’agit d’une estimation large à partir des titres des sites, nous n’avons pas cliqué sur tous les sites listés pour voir s’il y avait des pages en français.

Marc Knobel une fois que le tribunal le lui aura demandé et pas avant, donnera un compte : 326 sites dont 160 à caractère raciste, négationniste ou antisémite, et 9 sites français (AFP/Yahoo actualités). « 9 » est en effet un nombre important, tout comme « 160 », qui justifie une telle médiatisation, l’assignation des FAI sans avoir cherché à poursuivre les véritables auteurs des délits, ni d’ailleurs à lister véritablement les sites (cf. l’ordonnance plus bas). Et il est bien évident que le référé s’imposait pour stopper tous les internautes français anglophones qui se précipitaient sur front14.

Si l’on voulait faire dans la généralisation abusive et confondre l’exemple particulier avec le tout, on pourrait faire un montage grossier en ne citant par exemple que l’entrevue accordée au fiergaulois par le groupe Cantus Bestiae, comme si elle résumait la teneur des propos : « Malgré tout, certains groupes, je dois l’avouer, ont su utiliser cette instrument à des fins très malsaines, c’est pourquoi je ne peux pas être l’anti-synthé à 100% même si je le considère plus comme une aide "facile". Oui c’est ça, utiliser du synthé c’est choisir la facilité pour créer une ambiance. En ce qui concerne les voix féminines dans le Black Metal, je suis absolument contre. C’est du n’importe quoi et cela ne peu que sonner mélodique, c’est pour les gosses ou les minets et c’est tout. »

Mais non, nous laissons cette pitoyable rhétorique aux censeurs. Front14 regroupe effectivement des sites racistes, c’est une évidence. C’est-à-dire de la propagande raciste, néo-nazie. La signalétique est d’ailleurs très claire. Propagande qui constitue un délit en droit français, c’est également indéniable (Loi pleven 1972, Gayssot 1990). Là n’est pas le débat dans lequel les censeurs veulent nous enfermer, en jouant sur une figure du Mal comme repoussoir afin d’éliminer toute critique à leurs actions.

Refusons très clairement les termes du débat imposé, puisqu’il s’agit du fameux point Godwin a priori : interdire le débat en criminalisant les éventuels critiques.

On relèvera donc :

- l’inconséquence de la démarche : attaquer les FAI qui ne sont pas les auteurs du délit, puisqu’ils n’éditent, ne publient, ne diffusent aucune propagande.

Là encore citons, l’ordonnance tronquée : « les fournisseurs d’accès, en leur qualité d’opérateur de services de télécommunication et dont à ce titre l’activité est régie par le Code des Postes et Télécommunications, sont tenus à une obligation de neutralité du transport de l’information et à une obligation de respect du secret des communications que le juge des référés ne peut modifier en y ajoutant d’autres obligations, sauf à violer le principe de séparation des pouvoirs et l’article 5 du code civil. » ;

- la rhétorique pénible, déjà analysée ici, en gros la prosopopée comme seule argumentation ;

- une absence d’arguments et d’études sérieuses.

On pourra relire à ce sujet l’article de Cracounette. Qui se connecte (chiffres des visites, quels pays ?) ? Quelles études d’impact ? Influence de la propagande ? Autant de réponses manquantes à des questions pourtant ici primordiales. Le plus souvent, le seul argument des censeurs est une réécriture de l’histoire a posteriori.

De même, et c’est un comble quand on accuse, citons encore l’ordonnance tronquée : « Attendu, en effet, et comme le soulignent à juste titre les défendresses, il importe que pour une parfaite connaissance de la situation de fait les demanderesses et intervenantes volontaires à titre principal dressent la liste des sites hébergés et/ou présentés sur le portail Front 14 véhiculant un message manifestement illicite (...) » ;

- la dérive sécuritaire : faire de manière paradoxale des prestataires techniques (FAI, hébergeurs, portails) des instances juridiques autonomes, qui décideront a priori de ce qui est publiable ou accessible (en plus de la menace éventuelle de procès).

On crie au « non-droit » alors même que des prestataires techniques n’ont pas à répondre du contenu éditorial de ce à quoi ils fournissent l’accès, et on saisie la Justice pour le leur reprocher et les mettre en cause ! Au lieu logiquement, de poursuivre les auteurs des délits. Ecoutons là encore l’ordonnance tronquée : « (...) et que, par ailleurs, elles mettent en cause les auteurs des sites raisonnablement identifiables, spécialement les sites français hébergés par le portail Front 14, qui véhiculent des messages racistes et antisémites. » Oui, les FAI ne sont pas les auteurs des sites...

Mais où veut-on en venir avec une telle procédure qui va chercher une infraction à la loi française commise aux Etats-Unis, qui ne cherche pas à identifier les éventuels auteurs français et à les poursuivre mais qui assigne en justice des prestataires en choisissant le référé et la médiatisation ?

Voilà un retour possible du biais « régulateur » : se servir du droit positif et de l’institution judiciaire pour accréditer l’idée d’une responsabilité éditoriale du prestataire technique, qui se voit ainsi pourvu effectivement d’un nouveau « devoir », non pas d’obéir à la Justice, ça c’est le droit effectif et réel : les FAI vont d’ailleurs au tribunal une fois assignés, contrairement aux délires sur le « non-droit ». Non, quelque chose de pas vraiment nouveau : un devoir de regard sur les contenus, c’est-à-dire anticiper en quelque sorte une décision de Justice, qui est pourtant la seule habilitée à dire le droit en cas de litige, quand quelqu’un accuse.

D’ailleurs des entreprises soumises à la Justice du peuple en ces temps de globalisation, c’est un peu archaïque, n’est-il pas ? Ne faudrait-il mieux pas que ce soit les entreprises qui fassent la police, et qui rédigent de bonnes chartes, et qui nous régulent tout ça, hein, tout ce « non droit » de l’Internet « nucléaire » grouillant de cliques libertaires ?

En criant au « non-droit », on peut le réaliser dialectiquement : ce n’est plus l’institution judiciaire qui décidera en cas de litige, mais le prestataire technique, qui « régulera », c’est-à-dire coupera l’accès de son propre chef. Au nom de qui, au nom de quoi, dans quelles conditions ? Quel recours aura un particulier dont les pages seront censurées et son accès au web limité par un prestataire ? Quelle liberté d’expression ? Assez de questions voyons ! Vite l’épouvantail nazi !

Libération : organe de propagande

Le mot « propagande » pourra paraître excessif à première vue, mais comment qualifier autrement une répétition monothématique partiale, qui a des enjeux politiques ?

On peut le vérifier en tapant « nazi » dans le moteur de recherches de Libération. 26 documents trouvés, rubrique... Multimédia. De manière significative, on pourra consulter pour la prétendue poussée du néo-nazisme sur le Web, qui offre le battage préparatoire à la LSI [1] avec l’impératif régulatoire (c’est l’enjeu politique) :

- 20/11/1998 Filtrer la haine
- 27/02/1999 Poussée de néo-nazisme sur le Web
- 20/4/2000 L’hébergeur d’un site néonazi devant la justice
- 16/05/2000 Nazisme : Yahoo ! aux frontières du laxisme
- 5/06/2000 Mauvaise pente aux enchères
- 21/07/2000 Non à la haine de l’Internet
- 25/07/2000 Yahoo ! ne veut pas couper le cordon
- 18/08/2000 L’Allemagne traque les nazis en ligne
- 18/08/2000 La France timide et divisée
- 28/08/2000 « Où cesse la complaisance, où débute la complicité ? »
- 21/11/2000 La justice française filtre yahoo. com
- 28/11/2000 Interdire le web aux racistes
- 14/06/2001 Quels verrous contre le « portail de la haine » ?
- 03/08/2001 Internet, une zone de non droit
- 01/09/2001 Pièges à enfants sur la Toile néonazie
- 05/09/2001 Filtrage de la Toile : la justice convoque les « grands témoins »

Une autre vision datée du 12/13/08/2000 Un procès qui secoue la Toile française et minorée : La justice pédale dans le Yahoo !.

Un seul autre point de vue 7/04/2000 Les hébergeurs priés de sévir

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On remarquera donc que Libération offre des tribunes à répétition et reprend les messages de l’UEJF, la LICRA, et J’ACCUSE, avec l’inénarrable Marc Knobel au porte-voix dans la plupart des cas ; normal puisqu’il cumule certaines fonctions dans ces associations.

Voilà du bon journalisme objectif avec des sources différentes et de l’info recoupée, qui lance du débat citoyen.

Le problème du faux, le démontage des mensonges

Heureusement, la caricature de lutte contre le racisme, qu’incarne J’accuse, ne doit pas cacher la réalité : il existe de nombreux sites qui luttent contre les mensonges négationnistes et la propagande d’extrême droite. Simplement, leur méthode est l’analyse et l’argumentation, pas la propagande médiatique et le moralisme spectaculaire. Ainsi on pourra consulter par exemple :

- Anti-rev.org (où l’on trouvera, en plus d’un contenu impressionnant, plus d’une centaine de liens sur le sujet),
- PHDN (voir à titre méthodologique Le démontage du rapport Leuchter),
- The Nizkor Project,
- The Holocaust History,
- Sur le racisme « ordinaire », on pourra visiter (choix arbitraire de notre part, les sites consacrés au racisme du quotidien sont extrêmement nombreux, cf. l’annuaire de raslfront.org) le site du Collectif Les mots sont importants.

Il apparaît très clairement que la solution politique choisie par nos moralistes censeurs consiste dans la médiatisation de leur auto-justication. Il s’agit d’une association :
- non représentative, c’est-à-dire représentant uniquement son bureau. Président : Marc Knobel. Présidents d’honneur : Yves Ternon et Philippe Breton. Vice-président : Maître Stéphane Lilti. Secrétaire général : Antoine Peillon. Secrétaire général adjoint et trésorier : Maître Richard Sebban. Secrétaire générale adjointe : Barbara Buenos. (Extraits des statuts),
- qui monopolise un organe de presse, Libération.

Personne n’a donc de leçon de morale à recevoir de telles personnes. Ni rien à attendre d’eux pour un quelconque débat.

Il est un régime de Liberté où ce qui importe est la vérité, pas les effets de manche dans les tribunaux et les journaux. Mais c’est une très vieille chose. Platon distinguait le dialogue comme forme de recherche commune de la vérité, de la rhétorique comme instrument du sophiste, dans le Gorgias, :
« En fait, très cher ami, tu te mets à me refuter comme les rhéteurs au tribunal, quand ils veulent convaincre la partie adverse de fausseté. Au tribunal, en effet, on estime qu’on réfute l’adversaire si on présente, en faveur de la cause que l’on défend, un bon nombre de témoins, très bien vus de tout le monde, tandis que la cause adverse, elle, n’a qu’un seul témoin, sinon aucun. Mais ce genre de réfutation n’a aucune valeur pour la recherche de la vérité. » (471e)

Tiens, les témoins, mais est-ce la même chose s’il s’agit de Grands Témoins ?

 

[1« Art. 43-8-3. - Le président du tribunal de grande instance peut prescrire en référé, à tout prestataire technique mentionné aux articles 43-7 et 43-8, toutes mesures propres à faire cesser un dommage occasionné par le contenu d’un service de communication publique en ligne, telles que celles visant à cesser de stocker ce contenu ou, à défaut, à cesser d’en permettre l’accès. Il peut être saisi par le ministère public en cas d’atteinte à l’ordre public. » Voir le projet de loi

 
 
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6 octobre 2003
13 septembre 2001
 
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> Le bal des casse-pieds
30 septembre 2001, message de Jean-no
 

Si je peux me permettre de dire une bêtise (je ne suis en effet spécialiste de rien)...
Que la loi s’applique à certains sites comme à certaines publications papier, c’est normal, c’est son boulot à la loi : s’appliquer.
Dans le monde du papier, la loi ne demande cependant pas aux ouvriers des NMPP de lire les revues et d’en filtrer ce qui leur semble illégal, si ? Lui donner une telle responsabilité serait, pour le coup, terriblement préjudiciable à la simple notion de droit (une société privée ne peut être chargé d’appliquer la loi !).
Second point : l’apparent manque de conscience politique des internautes qui (et c’est vrai) sont nettement plus faciles à mobiliser au sujet de l’augmentation du prix des forfaits internet ou de la lutte contre le "spam" de leurs mail-box que contre le néo-nazisme en ligne.
Pour ce point, je n’ai pas de statistiques mais si je me réfère à ma personne, voici ce qui se passe : trentenaire, bien élevé, ex-adhérent (un peu naïf) à SOS-Racisme, si je croise des gens d’extrème droite, j’ai spontanément de l’antipathie et éventuellement des peurs à leur sujet.
Sans être millitant, donc, je ne confonds pas toutes les opinions dans un grand self-service de la pensée où les choix ne seraient que l’expression des goûts et des couleurs (ce dont m’a accusé sans preuves le gars de "j’accuse" à qui je faisais part de mes doutes sur ses moyens d’action - entre parenthèses, c’est vraiment pas une flèche ce mec).
Mais voilà : dans ma vie de tous les jours, mettre le nez dans leur caca à tous les mauvais qui passent ne m’intéresse pas du tout, ils ne m’intéressent pas, j’ai vaguement pitié, je ne prends pas de plaisir malsain à suivre leur cheminement. Bien que <> m’ait filé l’adresse, je n’ai jamais eu envie d’aller voir le site "front214".
Si j’y étais allé, je ne pense pas que je serais instantanément devenu nazi, parce que ce n’est pas une page "choc" qui connifie, au contraire, c’est plutôt un repoussoir : pour arriver à transformer un être normal en néo-nazi, il faut s’y prendre avec finesse, imposer certains mots ou concepts comme des évidences ou des terrains de débat incontournables, faire du "viral marketing". De ce point de vue, les idées les plus clairement exprimées sont inoffensives.
J’ai assez foi en l’humain pour ne pas croire qu’une personne à peu près normale réagisse autrement que moi (tant qu’elle est bien nourrie et ne souffre pas de trop de frustrations). Les autres, on ne peut rien faire pour eux, chaque acte de censure leur donnera un peu plus d’assurance et leur fera un peu plus de publicité : avec si peu de résultat prévisible, je suis un peu révolté de voir quelques associations de juristes en profiter pour créer une forme nouvelle d’impôt pour les vagues pseudo-responsables solvables qu’ils trouvent à presécuter.
Bon, enfin si ceux qui luttent activement contre l’extrème droite devraient réfléchir à des moyens d’action qui servent moins à se faire mousser et à gagner de l’argent qu’à atteindre leur but. Diaboliser Internet est facile, il y a un large public pour cette "opinion", mais ça ne sert strictement aucune cause.

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> "Incitation à la haine", début du totalitarisme ?
29 septembre 2001, message de Emmanuel
 

Bonjour.

Suite à votre article "Le bal des casse-pieds", et aux affaires récentes je crois qu’on assiste à l’émergence d’un nouveau totalitarisme, au nom de principes philosophiquement flous et susceptibles d’être de plus en plus étendus, tels que "l’incitation à la haine raciale, religieuse".
Car qu’est-ce que ce délit "d’incitation à la haine" ? S’agit-il d’un concept clair, et suffisamment restreint pour ne pas servir de prétexte à des censures de plus en plus nombreuses ?
Rien n’est moins sûr !

Prenons l’un des cas les plus récents : quand Houellebecq attaque avec grossiéreté l’islam ("l’islam est une religion con"), il formule une hostilité vis-à-vis de cette religion. Si un autre dit "dans l’islam, il y a tel ou tel éléments dangereux, sexistes, anti-démocratiques, il faut donc combattre l’islam", ses propos aussi constituent un aveu d’hostilité envers l’islam. Dans les deux cas, que l’hostilité soit plus ou moins bien argumentée ne change rien : ne s’agit-il pas d’ "incitation à la haine" ?
Toute critique vis-à-vis d’une religion n’est-elle pas, peu ou prou, une "incitation à la haine" contre cette religion ?
De même, quand les communistes dénoncent la bourgeoisie, n’est-ce pas une "incitation à la haine" de classe ? Et quand Voltaire attaquait l’Eglise, n’incitait-il pas aussi à la haine religieuse ?
Où se situe la frontière entre des critiques sans concessions ET l’incitation à la haine ?
Si cette frontière n’est pas claire, n’est-ce pas alors grave, car sous prétexte "d’incitation à la haine religieuse, politique, sociale, ethnique, internationale etc." on pourrait tenter de faire interdire tout propos critique sur une religion, une culture, un pays, un groupe, une secte etc. !

Il ne s’agit pas ici pour moi de dire que Houellebecq a raison d’attaquer l’islam ; je crois qu’il caricature cette religion et n’en comprend pas la richesse et surtout la diversité (un sage soufi n’est pas un intégriste etc.). Mais il s’agit ici de faire part de mes questions sur la dérive totalitaire qui commence à se mettre en place au nom des meilleurs principes. Toute censure réactionnaire existe pour protéger les citoyens de "mauvaises pensées" trop négatives, critiques, haineuses etc. J’ai peur que l’on s’achemine doucement mais surement vers un régime de censure de plus en plus appuyé, au nom du bien des citoyens et du respect des plus belles valeurs. L’Inquisition aussi supprimait des textes considérés comme susceptibles d’égarer les gens.
On en revient au même processus, que vous avez décrit dans votre article : ceux qui savent doivent protéger "le peuple", assimilé à un enfant, contre différentes pensées dangereuses.
Autant être franc, et affirmer alors que le principe de la liberté d’expression est erroné, et qu’il faut que le peuple soit "éclairé" par des Sages (juges, scientifiques, prêtres, au choix selon les époques). Ce qui est curieux, c’est de voir des personnes se réclamant de l’idéologie des droits de l’Homme qui considèrent que la censure peut être juste, alors qu’elle contredit les fondamentaux de toute liberté intellectuelle.

Répondre


> Le bal des casse-pieds
12 septembre 2001, message de Gilles Karmasyn
 

Je suis responsable du site PHDN, donné en exemple "de ce qu’il faut faire" par l’auteur de l’article. Je le remercie de son choix.

Je connais et étudie l’essor des propagandes de haine sur l’internet depuis une dizaine d’années (si si !). Suffisamment pour être pris au sérieux par les revues d’histoire et les organismes pédagogiques officiels.

Je tiens à dire deux choses : je suis, dans le principe convaincu que les fournisseurs doivent empêcher l’accès aux sites web de propagande de haine. Les modalités légales de ce "contrôle" doivent être fixées de façon à protéger les fournisseurs et à limiter des contrôles arbitraires. Que cette position de principe n’amène pas le lecteur à m’en prêter une sur la démarche de l’association J’accuse...

Par ailleurs, depuis qu’existent des polémiques sur les modalités de la lutte contre les propagandes de haine sur l’internet (en gros depuis l’"affaire" yahoo), si les thuriféraires de la "liberté absolue sur internet" (pour faire court) avaient mis 10% des efforts qu’ils ont mis à défendre le droit de la haine à être librement et entièrement répandue par l’internet, dans la lutte contre les propagande de haine, il n’y aurait plus de problème. Or je dois constater ceci : leur apport à la lutte contre la propagande de haine sur l’internet est décrite en un mot : néant.

Puisque mon action est citée en quasi contre-exemple, il était bon que j’apporte ces précisions. Depuis que PHDN existe, presque cinq ans, le nombre d’offresd’aide, de quelque forme que ce soit, de la part des activistes d’internet, ceux-là qui dans le même temps sont évidemment contre les propagandes de haine et contre toute limite de l’internet pour les contrôler, le nombre d’offres d’aide de la part de ces personnes (tellement énergiques...) est le suivant : zéro.

J’aimerai voir, enfin, un gugus qui brâme son indignation devant les limites qu’on risque d’apporter à l’internet, bosser aussi *vraiment* contre ces propagandes.

Je ne vois que l’herbe qui verdoie et le soleil qui poudroie.

Gilles Karmasyn
Responsable de PHDN : http://www.phdn.org/

 
en ligne : PHDN
Répondre
> > Le bal des casse-pieds, Antoine, 13 septembre 2001

Salut Gilles,

Je réponds en mon nom propre, et non pas au fond,
mais sur l’accusation que tu formules :

Depuis que PHDN existe, presque cinq ans, le
nombre d’offresd’aide, de quelque forme que ce soit, de la part des
activistes d’internet, ceux-là qui dans le même temps sont évidemment
contre les propagandes de haine et contre toute limite de l’internet pour
les contrôler, le nombre d’offres d’aide de la part de ces personnes
(tellement énergiques...) est le suivant : zéro.

Personnellement, je n’ai pas les compétences ni le corpus nécessaires pour
démonter un texte négationniste, décortiquer un réseau néo-nazi, etc...
Ce sont certainement des tâches trop délicates pour les laisser à
des semi-ignorants en la matière. D’autre part, il faut des "combattants" dans tous les domaines,
et celui de la liberté d’expression est d’une importance probablement
équivalente aux autres.

Il est possible que les "thuriféraires de la liberté absolue
sur internet" (à supposer qu’on puisse tous les mettre dans le même
sac) n’aient pas fait preuve d’une démarche active pour essayer d’aider
les sites et réseaux de lutte anti-haine.
Je pense cependant que si toi (ou un autre) as des besoins précis
(par exemple logistiques, etc.), et que appelles à l’aide, tu ne trouveras
pas porte close, que ce soit auprès du Minirézo, d’IRIS...

Mais encore faut-il
connaître les besoins, et leur degré d’urgence ; la culture de ceux que
tu critiques n’est, a priori, pas de proposer spontanément assistance et partenariats
à tort et à travers par simple bonne conscience, et en-dehors de toute
considération d’efficacité (i.e. adéquation des ressources - intellectuelles,
etc. - aux besoins exprimés ; il serait ridicule que le Minirézo
prétende enrichir la base de données de réfutations anti-négationnistes
d’anti-rev.org, par exemple).

Amicalement

Antoine.

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> > Le bal des casse-pieds, Emmanuel, 29 septembre 2001

Bonjour Gilles,

Je comprends qu’on veuille lutter contre le négationnisme, voire interdire sa diffusion, à cause de l’unicité de la Shoah. Evénement unique, il implique des mesures uniques. C’est une position philosophique et humaine qui se tient. Mais en dehors du négationnisme, pourquoi irait-on interdire d’autres "opinions", même dangereuses ? N’est-ce pas retirer à la Shoah son unicité, et dériver de plus en plus vers le totalitarisme ? J’ai cru comprendre que vous luttiez contre "la haine" et "le racisme".
Ces termes sont-ils clairement circonscrits ? N’y a-t-il pas risque, à partir de glissements successifs, d’interdire au nom de l’antiracisme de plus en plus d’opinions ?
Ainsi, on peut parler de racisme anti-musulmans, anti-catholiques, mais pourquoi pas de racisme anti-pitbulls (entendu à une émission de Field !), anti-jeunes, anti-vieux, anti-socialistes, anti-RPR, anti-président... Entre une critique et un appel à la haine, y a-t-il un critère de démarcation fiable ?
A la longue, les gens au pouvoir trouveront le moyen de rapporter dialectiquement à une forme de "racisme" toute opinion les dérangeant. Je crains que sans le savoir, vous ouvriez une sacrée boîte de Pandore !

Cordialement.

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> Le bal des chausse-pieds
9 septembre 2001, message de Grosse Fatigue
 

Super, laisser dire, laisser faire, tout se vaut bien, les néo nazis, les néo-cons, laissons causer, comme s’il n’y avait aucun risque, comme si tout le monde savait faire la différence entre des vessies et des lanternes, comme si...
Non, rien, comme si on était dans les années 30.

 
en ligne : Mes années 30
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> Le bal des casse-pieds
9 septembre 2001
 

L’action en justice aura au moins le merite de creer une jurisprudence qui manque cruellement en France. Oh ne pensez pas que j’eprouve la moindre sympathie pour le type demarche pseudo-ethique mais surement promotionnel de l’UEJF ou de la Licra. Sur la forme ou sur le bien fonde des intentions des plaignants, tout est criticable, et je souscrit largement aux propose de l’article.

Neanmoins le probleme existe bel et bien. Pas seulement la loi Gayssot... Que se passe-t-il si demain on scanne le dernier Houellebecq pour le mettre en ligne sur un serveur des iles Tonga ? On peut imaginer que nombreux seront les lecteurs interesses par la lecture du texte mais rechignant a depenser 130FF pour acheter le livre. C’est alors la legislation sur les droits d’auteur qui tombe a l’eau, et dans le cas d’espece, on ne pourra nier le manque a gagner de l’editeur.

Donc, la question se pose de la pertinence de nos textes de lois. Une des theories juridiques de l’internet est d’ailleurs que l’abolissement des frontieres nationales entraine non pas l’alignement sur la legislation la plus permissive mais au contraire sur la plus restrictive.

Il faut que les juges aient le courage de rentrer dans ces nouveaux problemes, ce qu’ils ne feront pas sans qu’on leur pose la question.

R.

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> > Le bal des casse-pieds, ARNO*, 9 septembre 2001

Il faut que les juges aient le courage de rentrer dans ces nouveaux problemes, ce qu’ils ne feront pas sans qu’on leur pose la question.

Peut-on poser de « nouveaux problèmes » en se contentant, systématiquement, de recourir à des procédures de référé ?

Pour faire simple, voici la définition que le site du ministère de la Justice donne du référé : « Procédure d’urgence engagée devant le président d’une juridiction pour faire cesser une situation contraire à la loi. Elle permet d’obtenir, à titre provisoire : - toutes mesures qui ne se heurtent pas à une contestation sérieuse ; - ou toutes mesures de conservation ou de remise en état pour prévenir un dommage imminent ou faire cesser un trouble manifestement illicite. »

Donc, même en admettant que la présente procédure est destinée à poser des questions (il me semble pourtant que le texte de Lirresponsable démontre assez clairement le refus du débat de ces gens-là), il est très clair que le choix du référé est le pire choix possible pour lancer un débat de fond.

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> > > Le bal des casse-pieds, Louis, 9 septembre 2001

Mais pourquoi recourent-ils systématiquement à des procédures de référé ?

Quel(s) avantage(s) y trouvent-ils ? et quelle est l’alternative ?

Autre question. Vu le jugement rendu par Gomez ds l’affaire Yahoo, on connaît presque d’avance le résultat du procès Front 14. Comment ont-ils fait pour avoir Gomez à nouveau ?

Louis

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> > > > Le bal des casse-pieds, ARNO*, 9 septembre 2001

Alternative : procès pénal contre les sites négationnistes (et non les fournisseurs d’accès, évidemment). Ce qui par ailleurs faciliterait une collaboration avec les services américains et l’identification des auteurs français de tels sites.
Et si certains sites contreviennent même aux lois américaines (appels au lynchage, publication d’adresses privées de "personnalités à abattre"... puisque, dans certaines déclarations, on nous dit que cela va jusque là), poursuivre carrément aux Etats-Unis.

Pour le choix de Gomez, c’est lié au choix du référé à Paris : la procédure de référé (procédure d’urgence) est confiée au président du TGI ou, si ce dernier le désire, au vice-président. Donc, à Paris, c’est toujours Gomez, vice-président du TGI (et plus ou moins spécialiste des questions de presse). Je suppose que ça répond au passage à ta première question (quels avantages au référé ?).

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> > > > > Le bal des casse-pieds, 9 septembre 2001

Le gros avantage du référé, c’est qu’il est rapide et ne se prononce pas sur le fond. Si on entre dans le cadre de cette procédure (demande d’urgence pour mettre fin à un trouble ou un dommage imminent), on peut espérer, donc, avoir vite satisfaction (une injonction de faire quelque chose sous astreinte de x balles/jour), ce qui est médiatiquement intéressant. Un an de délais et de procédures n’intéresse pas, vu que pour les médias, seul le jugement fait spectacle. Il vaut mieux gagner un peu tout de suite que beaucoup à un moment où tout le monde s’en fout. Les grandes victoires du passé récent, à procédure longue,(leonardo, lofficial par ex) ne sont plus citées nulle part.

En outre effectivement, le cas des FAI n’est pas accessible pénalement (faute de...faute), et attaquer les sites là où ils sont est quasi impossible juridiquement, et très cher (sinon des organisations américaines, genre ACLU, le feraient.)

Gomez est spécialiste internet now.

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> > > > > > Le bal des casse-pieds, 9 septembre 2001

L’ACLU soutient Yahoo ds l’affaire des enchères d’objets nazis.

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> > > > > > > Le bal des casse-pieds, Tiresias, 9 septembre 2001

C’aurait été mieux avec références... :) Mais c’est dur, sûr...Tel que , ça fait troll simple, dommage. L’ACLU soutient effectivement le premier amendement, pas curieux pour une organisation americaine, et, en passant, les minorités et la confidentialité on line. Soutient Yahoo, ça ne veut rien dire comme ça.

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cécuiquildikiyé, #, 9 septembre 2001

>C’aurait été mieux avec références... :)

T’en as un, toi, de lien avec ACLU (chépasskecé) qui marche ???

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> cécuiquildikiyé, Tiresias, 10 septembre 2001

Cher dièse,

Tu peux aller voir sur leur [site] ou pour d’autres organisations du même type, sur [GILC]. Le principal memebre français de GILC est IRIS, qui donne un point de vue demain chez JJG, comme amicus curiae, les americains disent friends of the court c’est moins chic. Il s’agit d’exposer un point de vue général sur le contexte ou les effets d’une décision, sans entrer dans le débat assigeur-assigné. Il ne s’agit pas plus aux Etats Unis de "défendre" Yahoo, qu’en France de défendre les FAI...Mais c’est dur à faire comprendre, car l’effet du témoignage va forcément dans un sens (en l’occurrence, contre le filtrage).

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> > cécuiquildikiyé, 10 septembre 2001

curieux ces liens...site et GILC

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> > > > > > > > Le bal des casse-pieds, 9 septembre 2001

Sur le site du Center for Democracy and Technology (CDT) :
"When countries attempt to control content on the Internet by applying their domestic laws to speech originating outside of their country, the threat to freedom of expression is real. Imagine if every Web site were subject to the laws of all 180 countries in the world. Ironically, it would be the voices from poorer countries that might be stifled the most, as small creators of content would find it impossible to comply with so many different laws.

Making these arguments, CDT filed a "friend of the court" brief in support of Yahoo !, joined by the American Association of Publishers, the Freedom to Read Foundation, the ACLU, Human Rights Watch, People for the American Way, the Society of Professional Journalists, and others. CDT is following the case closely."
http://www.cdt.org/publications/pp_7.06.shtml
(Désolé, je ne sais pas faire un lien direct

ACLU : American Civil Liberties Union
C’est un peu le pendant américain de la Ligue des droits de l’Homme en France.
Ils défendent systématiquement le Premier Amendement. Il y a un exemple très connu : ds les années 60 ils avaient manifesté pour autoriser des groupes nazis à défiler à Skokie ds l’Illinois.

 
en ligne : ACLU et Yahoo
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> > > > > > > > > Le bal des casse-pieds, JackAss, 4 décembre 2001

intéressant article, cela dit j’ai une question :
Si tu t’insurge contre le fait que l’on interdise l’acces à des sites pour leur contenu (ou du moins qu’on interdise un index comme yahoo de pointer sur un tel site) tu dois etre outré par le fait qu’il existe une censure en France. Mein Kampf n’est-il pas interdit à la vente en France depuis 45 ? Il n’est pas interdit de le lire, mais il est interdit de le vendre. Et ça n’est pas près de changer. C’est la même idée ici : on ne dégage pas les sites de front14.com, on empêche l’index grand public de referencer ces sites. Je trouve ça d’une logique implacable.
Voila pour le probleme de la censure, qui est rapide à expedier car il y a une censure de ce genre de textes dans la grande majorité du monde. Pour le reste, il n’est pas nécéssaire de faire appliquer l’union des codes de lois des 180 pays du monde, mais au moins leur intersection. Je ne fais ici appel à un raisonnement de théorie ensembliste (je suis mathematicien), mais je pense que le pendant morale est un bon consensus. Dans le cas contraire, les sites ou on voit un peu de fesse seraient censurés partout dans le monde parce que c’est la loi en Afghanistan (enfin ça l’était la semaine derniere).
C’est à peu près tout.

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> > > > > > > > > > Le bal des casse-pieds, 4 décembre 2001

Le problème posé (dans cet article) n’est pas tellement dans la légitimité de la censure (c’est un autre débat), mais plutôt dans le mouvement de "régulation" mis en place : certains prennent un site marginal, voire inconnu, hébergé à l’étranger, font une campagne de presse (au lieu de poursuivre les reponsables des délits), et demandent des solutions qui sont en fait les modalités prévues par la LSI...

a+

PS Mein Kampf n’est pas interdit à la vente en France.

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> Le bal des casse-pieds, Daniel Milan, 16 octobre 2005

Le site www.aredam.net développe sérieusement le sujet sous tous ses aspects au travers ses informations et ses dossiers mis en lignes.J’ai moi-même été torturé (Je pèse mes mots !)le 1er octobre 2001 à l’instigation d’une officine sioniste pour m’être élevé dans un texte diffusé le 20 septembre contre "les nettoyeurs de la pensée". J’ai failli "passer de vie à trépas". Lire tous les détails du dossier de cette affaire sur le site en question ! Ces officines bénéficient de nombreuses complicités, en particulier à Nice. Salutations antiracistes et antisionistes à toutes et à tous.

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