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vendredi 12 janvier 2001

La Croix : grand cimetière sous la Une (1)

L’horreur journalistique, chapitre 9
par Pierre Madrid

J’ai rendez-vous avec La Croix. J’angoisse un peu à l’idée de l’accueil
que je vais recevoir. L’entrée est en simili marbre, l’accueil ennuyé.
Il y a au dessus de la tête de l’hotesse black à tresses décolorées un
panneau qui prévient que le batiment est sous surveillance vidéo, comme
dans les banques ou les supermarchés. Ca rend l’accueil moins sympa.
Déjà qu’elle a l’air d’enregistrer des poireaux après la pesée. Il faut
laisser ses papiers comme à la préfecture et prendre un badge, puis un
tourniquet.

C’est au premier, là encore il est tôt, 14h30, la rédaction est quasi
déserte. Peut être que c’est toujours comme ça. Avec les aides de l’Etat
que le journal reçoit on devrait se sentir un peu chez soi, puisque
c’est nos impôts et la TVA sur notre folie consommatoire ou notre survie
dérisoire. Et ben c’est pas du tout le cas. Rien n’est fait pour qu’on
se sente chez soi. Si vous y allez un jour, jetez un oeil après le
second virage à droite. Il y a un type avec un casque genre obligatoire
pour faire du marteau piqueur qui rame pour se concentrer et tenter
d’accoucher d’un papier. Il pourrait écrire chez lui, inverser le sens
de son bureau pour ne pas être dérangé. Et ben non, il doit préférer
jeter un regard noir au passant qui passe et le distrait.

Le service photo est au fond après la rédaction, face à un escalier qui
sert pour les sorties d’urgence. Le silence règne là aussi. On regarde
mes photos en silence, la cheftaine n’est pas là. Quand j’ai essayé de
la joindre par téléphone on m’a simplement dit qu’elle était très prise,
qu’elle allait partir déjeuner avec un photographe célèbre. La fois
d’avant on ne pouvait pas la déranger : elle était en réunion avec un
photographe. Et moi je suis quoi ? Patissier, vendeur d’aspirateur ?

La cheftaine de la photo vient de monter avec deux autres chefs de la
photo et... un journal de photo. Le énième, joli, bien fait, mais force
est de constater qu’avant de l’ouvrir on sait déjà ce qu’on va y trouver
à 75 %. Comme avec les autres journaux de photos, les photographes, trop
heureux de voir qu’on leur consacre plus d’une demi-page, acceptent de
« prêter » leurs photos. C’est à dire de ne pas être payés. Je ne suis pas
sûr pour celui là, mais je ne vois pas de raison pour que ce soit différent.

Voilà, on a regardé mes photos, sans commentaires. Interrompus deux fois
par un chef journaliste, qui ne dit pas bonjour en entrant, ne sourit
pas. On a la charité chrétienne pingre en sourires à La Croix. Même
quand on est payé sur le budget de l’Etat, c’est des choses qu’on doit
préférer oublier. A moins que ce soit le rythme du quotidien qui veuille
ça. En plus, à La Croix, comme ils sont toujours en retard de deux actus
et de deux-trois lecteurs, ils ont beaucoup à faire, et donc pas le
temps de dire bonjour. Comme le journal perd des lecteurs et de
l’argent, il survit pour les raisons que j’ai décrit plus haut, et par
ses abonnés de province, qui vieillissent et disparaissent un à un.

 
 
Pierre Madrid
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Photographe

18 décembre 2001
 
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Web indépendant


Mes photos puisqu’on voit pas les tiennes...
17 janvier 2001, message de Emane
 

Alors là, c’est un peu facile de critiquer, hein, vu que tes photos, on les a pas vues. Peut-être qu’elles sont prises en couleurs avec un zoom autofocus à grande amplitude, en mesure spot tout-automatique.

Faudrait donc pas te plaindre qu’on les prenne pas !

Mais pourquoi enterrer La Croix ? Il suffit de la laisser au cimetière. Depuis que ce journal est "de gauche modérée" - eh oui, c’était autrefois un journal d’extrême-droite - il coule.

Qui s’en plaindrait ?

 
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> Mes photos puisqu’on voit pas les tiennes..., 13 septembre 2001

Bah moi je m’en plains.
Je suppose que tes sources sont sans faille pour donner l’opinion d’un journal.
Le Monde, pour toi, c’est la pensée de l’Etat sur un papier ou un journal marxiste ?
A+

Répondre
> > Mes photos puisqu’on voit pas les tiennes..., 13 septembre 2001

Ce qui est formidable dans la presse c’est qu’il y a des journalistes de droite dans les journaux de gauche et des journalistes de gauche dans des journaux de droite.

Mais bon, quand on voit ce qui fait le programme de la gauche on s’étonne plus.

P.M

Répondre


> La Croix : grand cimetière sous la Une (1)
16 janvier 2001, message de Guillaume
 

Pierrot, tes photos, Pierrot, tes photos !
Pierrot, tes photos, Pierrot, tes photos !
Pierrot, tes photos, Pierrot, tes photos !
Pierrot, tes photos, Pierrot, tes photos !
Pierrot, tes photos, Pierrot, tes photos !
Pierrot, tes photos, Pierrot, tes photos !

C’est une cyber-manif...

 
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