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mercredi 10 janvier 2001

Le Monde et les photos introuvables

L’horreur journalistique, chapitre 5
par Pierre Madrid

Quand je reconnais sa voix au téléphone, je me retiens pour ne pas
soupirer trop fort. Elle est bavarde, genre crécelle-crétine. A tous les
coups elle va me demander un truc que j’ai pas, la photo terrible et
très simple à la fois.

Ca ne loupe pas. Je n’ai jamais ce qu’elle me demande. Ce n’est pourtant
pas faute de venir montrer, de dire ce que je fais. Et ben non, elle me
demande toujours des photos que je n’ai pas. Et pour finir, deux jours
plus tard, je découvre dans le journal qu’elle a fini par passer une
commande à un photographe. Qui travaille avec qui ? Qui vient d’où ?
Evidemment de Libé. C’est qu’on a l’esprit de famille et de la suite
dans les idées au Monde.

Deux ou trois photographes, excellents par ailleurs, font tout ou
presque. Avec de temps en temps quelques autres signatures plus
étonnantes, et plus fugitives. Cette fois j’en suis sûr, comme elle aime
bien m’agacer, je fais partie de la dizaine de pauvres types qu’elle
appelle pour pouvoir dire qu’elle a cherché partout et pas trouvé. Ca va
de soi. Il faut donc passer commande à un photographe. Alors tant qu’à
faire, autant que ce soit un qu’on connait, un avec qui on a déjà
travaillé. Alors tant qu’à faire un qu’on connait bien. Alors tant qu’à
faire, c’est toujours les mêmes.

Au Monde ils sont 5 au service photo. Vous compterez le nombre de
photos, c’est un train de sénateurs, mais certains diront que leurs
photos sont particulièrement choisies. Ca se discute. Quand on sait qu’à
Libé, ils sont pas plus nombreux pour le journal que vous connaissez, y
a de quoi ne pas le croire, et pourtant c’est vrai. La vénérable
institution prend son temps pour ne pas faire finalement mieux que les
autres. Mais peut être que c’est ça le génie ou l’esprit maison, la
réflexion, qu’on sent permanente et dont on ne cesse de chercher la
manifestation, sans pour autant la trouver.

En plus ils n’arrêtent pas de déménager. J’ai croisé un jour Colombani,
il ne m’a pas paru particulièrement heureux. Peut-être que lui aussi ça
le gave, les photos qu’ils finissent par passer, après avoir passé des
jours à les chercher au péril de leur RTT. Je les aime beaucoup au
Monde, surtout le critique photo qui n’écrit pas un dizième de ce qu’il
sait, des infos qu’il reçoit. Sur le conflit entre les « free lance » et les
journaux : rétention d’information. Sur les conséquences des rachats des
agences photo par les groupes industriels : rétention d’information. A
croire qu’il écrit trop d’articles pour avoir le temps de parler du
social dans la profession. Ah, pardon j’ai du dire un gros mot. Les
« artistes photographes », ils ne rentrent dans aucune catégorie, ce sont
juste des artistes, très très libbbbres.

 
 
Pierre Madrid
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Photographe

18 décembre 2001
 
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> Le Monde et les photos introuvables
10 janvier 2001, message de Jean-Luc
 

Et les chroniques de P Madrid introuvables ?

On sait faire ça sur le Minirezo ?

Parce que je vois pas très bien ce que viens faire la bave de ce personnage sur un site qui a comme thème principal Internet (Internet en vacances, Internet au cirque, Internet fait du ski...)

Pour Michael Moore et ses chroniques de la macarade du mois de novembre 2000, au moins on a appris qqchose, là c’est le désert.

Qu’il crée son site perso et n’impose plus ses cancans dignes de VSD ou Voilà !

Un lecteur en colère.

Jean-Luc Prigent

Répondre
> Le Monde et les photos introuvables, patator, 10 janvier 2001

Houlala... respire ! Mange des fleurs !

Oui, le minirezo était au début 100% internet. Ensuite sont apparus des textes sur la marée noire, les élections américaines, le papa qui parlait de sa fille (il est passé où lui, j’aimais beaucoup ses textes). S’il est vrai que ça n’a plus grand rapport avec internet, c’est rafraîchissant. Et ça permet de ne pas rester centré uniquement sur un petit monde de connecté.

Les chroniques de Pierre Madrid dépeignent sa vision du monde de la presse écrite. Pourquoi pas ? Je suis heureux de pouvoir lire les impressions d’un inconnu à propos d’un métier qui avait l’air passionnant.

Et si tu n’aimes pas, tu ne lis pas. Eh oui ! combien de fois faudra-t-il le répéter... De plus, le Minirezo est gratuit. Totalement. Tu aurais le droit de te plaindre si tu payais pour le lire. Et encore, tu aurais surtout le droit d’arrêter de le lire.

Oui, (attention, banalités droit devant) tout le monde est différent, donc interessé par différentes choses. Ce qui t’intéresse n’intéressera pas ton voisin, et vice-versa (ohhh). Mais ça ne te donne pas le droit de lui gueuler dessus.

Un lecteur content.

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> Le Monde et les photos introuvables, optionnel, 11 janvier 2001

"De plus, le Minirezo est gratuit. Totalement. Tu aurais le droit de te plaindre si tu payais pour le lire..."

padak...l’enseignement est gratuit, la pub dans ta boîte aussi, la police, les "gratuits " de l’internet, jean paul 2, oui, oui et tu as le droit de te plaindre et de raler...

Sur la diversité pourquoi pas, s’il y avait 30 articles/jours, ça ne se verrait pas. Mais là...ça fait beaucoup proportionnellement.

Peut être après tout a-t-on épuisé une première vague d’articles "internet" et que personne n’a plus rien à en dire. Sauf répéter, bien sur :)

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> > Le Monde et les photos , Flupke , 26 février 2002

Si les chroniques ne vous plaisent pas ne les lisez pas /

Pour ma part elles sont savoureuses

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