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Internet & Journalisme
 
mardi 3 octobre 2000

Internet et infos invérifiables

A qui la faute ?
par Greg.fr
 

Que je vous raconte une petite anecdote, qui m’est arrivée pas plus tard qu’aujourd’hui.

Appelons-la mademoiselle X. Mademoiselle X est responsable de la communication dans une société française (Y) qui vient de se faire croquer par plus gros qu’elle (la société Z). Manque de bol pour Z, une entreprise de mesure de la fréquentation des sites Internet a publié fin septembre des données chiffrées en la matière (c’est son métier). D’après cette dernière, on constate entre autres que l’audience de Z a reculé de quelques points au mois d’août. Une bien mauvaise nouvelle, qui vient s’ajouter à une longue liste de mésaventures pas toujours glorieuses pour Z. Passons. Un respecté confrère britannique s’en émeut, et signale le fait, non sans avoir laissé à Z l’occasion de s’exprimer à ce sujet. On s’en doute, Z qualifie ces données de « propagande pas vraie avec des mensonges dedans », puisque la méthode de comptabilisation est fausse. Passons, le minirezo a déjà parlé des chiffres de fréquentation truquées. Un des journaux en ligne pour lequel je travaille rapporte cette baisse de fréquentation dans l’une de ses revues de presse, en citant le respecté confrère britannique.

Mademoiselle X m’appelle donc, en exigeant un rectificatif. Hein ? Quoi ? Un rectificatif ? Allons bon ! Tout le monde peut se tromper, mais là, ça sent le capellitractage à plein nez. Pas trop chaud à cette idée, je lui propose, presque sérieusement, de me laisser avoir accès à leur fichiers de statistiques pour les mois de juillet et d’août, afin de rétablir la vérité. Bizarrement, mademoiselle X paraît peu enthousiaste. Mademoiselle X est opiniâtre, elle revient à la charge, en en appellant à ma responsabilité de journaliste. J’ai beau lui expliquer que je ne suis pas responsable de ce que le respecté confrère écrit, rien n’y fait. En désespoir de cause, je lui demande qui elle appellerait si (exemple) l’AFP postait sur Yahoo (autre exemble) une information erronnée. Sans se démonter, elle répond : les deux. Et me fait remarquer au passage que je ferais mieux de vérifier mes informations avant de publier quoi que ce soit. Ah oui ? Et si une société de mesure d’audience publie des chiffres (invérifiables), qu’ils sont commentés par un confrère que je cite dans une revue de presse, il faudrait que moi, je publie un « rectificatif », toujours sur la base d’éléments invérifiables ? Wow ! on va un peu loin, là, dans le rétablissement de la « vérité ». Enfin, si elle revient de nouveau au front, je pourrais peut-être finir par obtenir le fameux accès à leurs bases de fréquentation. Ca risquerait d’être marrant. Si c’est le cas, je ne manquerai pas de vous tenir au courant.

 
 
Greg.fr
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