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Quelques arguments contre la sur-taxe des galettes...

L’abondance culturelle réservée aux riches !

Ou punir les auteurs bénévoles et créer la pénurie.
par severino
 

Jusqu’à maintenant le discours le plus fréquemment opposé à la tascataxe est qu’elle est injuste, puisque plus de la moitié des CDs sont utilisés pour copier des données ne relevant pas de la SACEM. Il y a les sauvegardes de sécurité des entreprises qui sont nécessaires, et les copies de logiciels et de jeux, qui sont parfois illégales, mais aussi parfois parfaitement légales quand il s’agit de shareawares, freeware ou de logiciels libres.

Surtout de plus en plus de citoyens utilisent ces galettes pour leurs propres créations, ou pour des œuvres dont l’auteur a explicitement permis la copie. C’est bien sûr l’argument le plus facilement acceptable par l’opinion publique. Il est même imparable, et a l’immense mérite de révéler au passage que, de plus en plus, la création échappe concrètement à la sphère marchande, ce que les spécialistes du ministère de la culture se sont bien gardés, en toute connaissance de cause, de révéler au grand-public. Des citoyens qui se mettent à créer et à partager ça fait désordre...

Mais personne pour défendre les copieurs de CDs audios, les collectionneurs de CDs de MP3 et de Divx (Format de compression vidéo permettant de faire tenir un film sur un CD). Cela veut dire que parmis les dizaines de milliers de personnes qui ont signé les pétition anti-tascataxe, certains l’ont fait en se percevant comme des « méchants ». Certains messages signalaient qu’il y avait à l’origine de leur motivation « le côté clair et le côté obscur de la force »... en référence à Starwars. Et ce n’est pas étonnant puisqu’une propagande insistante, relayée par tous les bien-pensants de l’hexagone, consiste à leur attribuer la sympathique appellation de « pirates ». « Pirates ! criminels ! inconscients ! dégueulasses ! Vous tuez les artistes ». A la pointe du combat contre cette odieuse piraterie : ceux qui peuvent s’acheter autant de CDs audios et de DVDs vidéos qu’ils le désirent. Objectivement, les copieurs clandestins ne tuent personne, ne volent rien, ils s’échangent de la culture entre amis en la dupliquant,
c’est tout. Je ne vois là rien de choquant sur le plan de l’éthique.

Comprenez-moi bien, je ne suis pas pour qu’on laisse tomber le droit patrimonial d’auteur en ce qui concerne la vente de CDs. Et je déplore même que les copieurs préfèrent s’échanger clandestinement les titres d’Universal, plutôt que de donner leur chance aux artistes qui libèrent leur musique par le copyleft, comme Ram Samudrala. Mais criminaliser l’échange culturel par Monsieur tout le monde me révulse. Excusez la démesure de ma réaction, mais l’écœurement que je ressens face à cette attitude absurde, me fait penser aux écœurements que j’ai pu ressentir en lisant des livres d’histoire sur la répression de la culture par les vieilles dictatures : les autodafés nazis, et le contrôle des numéros de série des machines à écrire par les États staliniens, pour tenter d’empêcher les samizdats de circuler. En plus de cette absurdité, il y a l’attaque frontale contre la culture pour tous : l’attaque du porte monnaie, qui fait que le rêve de pouvoir disposer bientôt de l’intégrale des films de Charlie Chaplin en
Divx s’éloigne pour un temps indéfini. Comportement de consommateur ? Peut-être. Mais est-ce le rôle d’un ministère qui se dit de la « culture » d’empêcher à tout prix nos petites manies de collectionneurs ? Depuis que Dieu nous a chassé du jardin d’Eden, l’abondance fait peur. A moins que la peur vienne de la liberté. Ils perdent une (petite) part de contrôle sur l’organisation du grand spectacle médiatique, et ça leur fait peur. Moi, qui désespérais de voir changer ce monde de mon vivant, ça me fait bien plaisir. Même si l’inconnu dans lequel nous projette cette mutation inédite me donne un peu le vertige. Fin de l’intro. La suite, en vrac, et tout de suite...

Critique Multiforme

Pour tous les passionnés d’informatique et d’internet qui ont pris l’habitude de s’échanger de la musique, des logiciels, des films, des bandes-dessinées numérisées, des textes..., qui ont découvert émerveillés une abondance culturelle jusqu’à là réservée aux plus riches, vouloir sur-taxer les CDs vierges a décidément quelque chose d’indécent : un crime contre l’intelligence.

Anticonstitutionnellement

D’autant plus que cette surtaxe est destinée à tomber principalement dans la poche d’éditeurs de plus en plus monopolistiques (même si, subtilement, ils aiment à cultiver une image d’ouverture. Exemple avec Vivendi : pub pour Georges Brassens, débat avec Charlie Hebdo, liberté de ton sur Canal +...), et ce de façon opaque jusqu’à maintenant (renseignez-vous sur l’argent de la sur-taxe sur les cassettes vierges depuis longtemps en vigueur. Savez-vous que la Cour des comptes ne peut fourrer son nez dans la Sacem qui n’a rien de public ?) voire anticonstitutionnelle puisqu’en principe c’est le trésor public qui est habilité à récolter les taxes, et que toute nouvelle taxe doit être validée par le législateur. Or la décision a été prise par une commission « représentative » des producteurs de matériel, des consommateurs, des auteurs et des éditeurs. Dans mon esprit, une commission avait l’intérêt d’approfondir un sujet à fond de façon à conseiller les élus et les ministres avec pertinence. Pas de prendre
des décisions toute seule et sans réfléchir. Ou alors il faut démocratiser la commission (et on l’appelle soviet, tant qu’à faire !) Bref, je ne comprends pas pourquoi cette taxe n’est pas anticonstitutionnelle aux yeux des juristes (à creuser...).

Pauvres débats...

Les pauvres débats qui y ont été tenus n’ont apparemment pas porté sur la possibilité pour une partie de la culture et du savoir d’échapper à la marchandisation. C’est pourtant bien ce qu’il se passe concrètement. Déjà les sites webs indépendants séduisent une part croissante des utilisateurs du net, qui participent à leur construction, et deviennent à leur tour auteurs. A moins que tous ces amateurs aient été considérés comme négligeables, voire nuisibles et à détruire, comme les radios libres dans les années 1980... La pauvreté des débats menés dans cette commission par des participants désinformés, braqués sur leurs intérêts à court terme, ou manipulateurs (au choix) quant à la richesse du phénomène des réseaux et de la numérisation des savoirs, ne fait aucun doute. J’en veux pour preuve que les industries du jeux vidéo, du logiciel propriétaire, et du cinéma n’ont pas été prises en considération. J’en veux pour preuve également qu’ils n’ont même pas prévu de rembourser cette sur-taxe aux entreprises
qui ne consomment des CDs vierges que pour les « backups » (sauvegardes des données bureautiques).

Où va l’argent ?

Le président de cette trop fameuse commission taxatrice a paraît-il oublié de rappeler aux autres membres qu’il était également président d’une autre structure : celle chargée de récolter les gains issus de taxe sur les cassettes vierges.
En voilà un qui préside donc en toute objectivité. En ce qui concerne la répartition des gains, on est dans le flou le plus total. Sans parler des risques de détournement invérifiables... on aimerait que la cour des comptes donne son avis sur ces organismes de répartition, comme elle le fait chaque année pour les organismes publics. En fait, le problème est de savoir quelle partie reviendra aux auteurs et quelle partie aux éditeurs. Quelle partie reviendra aux musiciens les plus vendus, et quelle partie reviendra aux musiciens confidentiels ? Y aura-t-il un plafond, des péréquations, un étalement sur la durée pour compenser les oscillations de la gloire ? Est-ce-que ce sera transparent ? Les auteurs uniquement diffusés sur le net, ou qui font de la musique libre, en bénéficieront-ils. « On nous cache tout, on nous dit rien ». Ceux qui ne rentrent pas dans les grilles, seront-ils punis ? Cette surtaxe est politique. Elle est destinée à étouffer l’émergence de nouvelles pratiques culturelles.

Comment ne pas réaliser que la gestion de la musique par deux ou trois grand groupes mondiaux est un moyen de contrôle et de pouvoir, dans un monde où le pouvoir est de plus en plus diffus ? Qu’Universal produise aussi des groupes comme Zebda ne change rien à mon point de vue. Non seulement, la sélection et la promotion des groupes telle qu’elle se fait actuellement tient peu compte du public, qui pourrait disposer d’une plus grande liberté de choix... Mais surtout, cet immense cheptel d’artistes et de droits sur des oeuvres leur assure une rente, et donc un pouvoir, monumental... et de type féodal. Madame Tasca répète à qui veut l’entendre que 25% des gains issues de ce nouveau prélèvement (qui n’est pas une taxe) seront utilisés pour aider les nouveau talents. Et moi j’entends : Il faut bien renouveler le cheptel... Et hors du troupeau, vous êtes tous des nuls, bande d’amateurs ! Vous faites de la musique avec un petit groupe d’amis, vous voulez la diffuser autour de vous sur support CD, et bien on
s’en fiche, payez donc pour les stars au passage.

Un choix politique contre la liberté de création (si si, je vous jure)

Mais la véritable angoisse soulevée par ce projet, au delà de l’angoisse du porte-monnaie, est qu’il risque de (est destiné à ?) freiner efficacement l’émergence d’un pot commun de savoir libre. Quelle injustice, en effet, pour un utilisateur de logiciel libre, de payer des taxes à ses ennemis (les éditeurs de logiciels propriétaires, sans doute bientôt bénéficiaires de cette mesure) à chaque fois qu’il fait une copie de sa distribution préférée de Linux. Et il semble légitime de demander un remboursement de cette sur-taxe pour les CDs contenant des données copiées légalement. A défaut d’obtenir au moins cela, on peut s’attendre à ce que les opposants à cette tasca-taxe fassent pression et importent des CDs vierges de l’étrangers, par soucis d’économie autant que par principe.

L’utilisation des technologies numériques a permis de faire naître un pot commun d’oeuvres libres, copyleftées à la manière des logiciels libres. Copylefter une oeuvre consiste à utiliser la propriété intellectuelle que l’on a sur cette oeuvre pour dire « vous pouvez copier et diffuser cette oeuvre à condition d’en rappeler l’auteur et de conserver cette licence ». Selon le type d’oeuvre, et le choix de l’auteur, les modifications de l’oeuvre sont permises ou interdites. Ces oeuvres ont un avantage sur celles qui sont copyrightés classiquement : elles circulent légalement et contaminent de plus en plus de monde (à la manière d’un virus informatique). Cette force est ce qui permet à l’information libre de concurrencer des empires financiers comme Microsoft, alors que tous ses concurrents classiques s’y étaient cassés les dents. Et je suis prêt à prendre le risque d’une petite prophétie : c’est également ce qui se passera pour la musique... on commence déjà de plus en plus à parler de « musique libre » comme on
parle de « logiciel libre ». Pour exister cette culture non marchandise a besoin de circuler, d’être triée, copiée, et éventuellement modifiée de nombreuses fois. Dans cette optique, le projet de taxer bientôt également les disques durs est perçu comme un moyen de retarder la croissance de ces modes alternatifs de production de biens immatériels...

L’Europe n’ose pas s’attaquer au libéralisme matériel en imposant la taxe Tobin, alors qu’il fait peu de doute, même pour de nombreux libéraux que ce serait une nécessaire régulation, allant dans le sens de l’intérêt général. Elle s’attaque, par contre, au libéralisme informationnel, alors qu’il promet à tous abondance de culture, de savoir, de communication. N’avons nous pas besoin de ce libéralisme informationnel pour lutter contre les excès du libéralisme matériel. Les multinationales, les capitalistes, ne se revendiquent de l’idéologie libérale que quand cela les arrange. Ils condamnent toute régulation sur le commerce des OGMs, ils condamnent les subventions françaises au cinéma, mais inventent un nouveau protectionnisme en créant des zones DVDs mondiales, et tentent
d’empêcher la production de technologies de copie (et donc de production) individuelle. Peu à peu émerge la véritable nature des multinationales de la culture, du logiciel, des médicaments, des semences agricoles... : elles ne sont pas libérales, elles sont féodales. Leur rente ne se base plus sur la propriété d’immenses étendues de terres, mais sur la propriété d’immenses étendues de savoir humain. Or le savoir peut par définition se partager. Pourquoi appliquer le droit de la pénurie matérielle au monde de l’abondance numérique ? L’intérêt général va dans le sens de la création d’un domaine public mondial de l’information, pas dans le maintien d’une rareté artificielle quand l’abondance est accessible. A défaut de pouvoir envoyer le KGB chez tout le monde et punir les méchants pirates, on essaie de recréer un peu de rareté avec une taxe sur la durée (concept riche de possibilités futures, puisque la taille des supports numériques augmente rapidement).

Une autre taxe est possible. I want to believe...

1. Première possibilité : le remboursement. Je n’accepte cette taxe qu’à condition que l’on puisse se faire rembourser (facilement, concrètement, véritablement) chaque fois qu’elle est injuste : logiciels libres, travaux personnels, backup, musique libre, etc., etc., etc... Et qu’elle légalise la copie numérique entre proches, assez d’hypocrisie.

2. Deuxième possibilité : une taxe sur les supports numériques pour tous les auteurs. Même si je considère que surtaxer les CDs vierges et tenter d’empêcher tous ceux qui ne sont pas plein aux as d’accéder enfin à l’abondance culturelle, c’est dégueulasse, et qu’il y a plein d’autres choses à taxer comme les flux financiers, les routes, la pollution, les multinationales, l’abus de publicité, le cannabis, les yachts... il faut bien que l’argent vienne de quelque part dans un système de redistribution, et on pourrait donc éventuellement accepter la taxe les CDs... A condition que les objectifs soient justes et beaux... C’est à dire que cette taxe ne serve à rémunérer que les auteurs et tous les auteurs.

Rémunérer tous les auteurs, et rien que les auteurs

Tous les auteurs, c’est à dire même ceux qui ont décidé de placer leurs œuvres sous licence copyleft afin de garantir qu’elles puissent être par d’autres diffusées, classées, et selon le choix de la licence, remixées, améliorées, etc... Tous les auteurs ça veut dire que l’État se débrouille pour assurer au minimum un hébergement gratuit et sans publicité pour tous les sites non-commerciaux. Valentin Lacambre l’avait fait, mais l’État l’a défait. Bravo. Les auteurs de sites webs sont des auteurs, et beaucoup d’entre eux sont également auteurs dans d’autres domaines : musique, programmation, design, écriture, bande-dessinée, photographie, vidéo... Mais le net est aussi un outil génial pour les sculpteurs, les acteurs de théâtre, les peintres, les jardiniers, les passionnés de coutures qui peuvent s’échanger efficacement tuyaux, critiques, etc.. Au final, nous sommes tous des auteurs d’une façon ou d’une autre.

Pourquoi ne pas ressortir des tiroirs la proposition de revenu d’existence (ou impôt négatif) pour permettre à chacun de gérer plus facilement des périodes de temps d’activités rémunérées et d’autres d’activités passionnées. Et ainsi d’optimiser la production de savoir immatériel pour le bien de tous, et d’entamer le début de la démarchandisation du monde.

Pour en rester strictement à la musique, un serveur de téléchargement mettant à disposition la musique de tous les auteurs qui le souhaitent, permettrait de tenir compte du succès des uns et de la confidentialité des autres, et de les rémunérer en fonction (généreusement, mais en plafonnant...). En fait, il s’agit bien de réaffirmer fortement le droit moral de l’auteur sur son œuvre, notamment face au droit américain, le copyright, qui est un droit patrimonial d’auteur cessible. Avec le mécanisme décrit ci-dessus, l’auteur aurait ainsi intérêt à voir sa musique être téléchargée le plus possible, et donc être la plus connue possible, et donc être également la plus échangée. Il est probable qu’avec un tel fonctionnement la plupart des auteurs feront en effet le choix d’utiliser leur droit d’auteur pour garantir l’ouverture de leur œuvre, plutôt que pour en interdire l’échange. Une façon de renverser l’absurdité de la rareté actuelle du savoir collectif. Bientôt l’abondance culturelle, partout, pour tous !

Rémunérer tous les auteurs, et rien que les auteurs. Rien que les auteurs ? C’est à dire « pas les intermédiaires ». L’Etat n’a pas à protéger Vivendi et Warner, qu’ils se débrouillent puisqu’ils se réclament du libéralisme ! Ne peut-on pas imaginer d’autres moyens d’aider les musiciens et plus généralement les artistes ?

Conclusion

Je me répète, mais c’est pour mieux enfoncer le clou : il est d’intérêt général d’encourager l’abondance de savoir offerte par les supports numériques pour diminuer les inégalités d’accès à la culture entre les riches et les pauvres, voire entre le Nord et le Sud, et pour les démultiplier pour tous. Vouloir créer artificiellement de la rareté alors qu’il y a un principe d’abondance du fait de « l’ubiquité » numérique est absurde : un crime contre l’intelligence directement subi par tout citoyen de cette planète ! L’intérêt général commande au contraire et sans aucun doute d’inventer, d’imaginer, au delà de schémas de pensée devenus anachroniques, et malgré les intérêts particuliers des firmes mondiales.

Or l’abondance propre au support numérique (très faible coût, facilité de duplication), permet d’imaginer une sacrée utopie : un domaine public mondial de l’information, une bibliothèque universelle et décentralisée de toutes les œuvres libérées par leurs auteurs, ou tombées dans le domaine public avec le temps. Et même de toutes les oeuvres sans exception, si la loi évolue (on peut toujours réver).

Mon propos n’est pas d’encourager la duplication non autorisée d’oeuvres culturelles (quoique...). Seulement de rappeler que désigner les copieurs de CD audios par les termes « pirates » ou « contrefacteurs », provient d’un discours propagandiste des 4 ou 5 multinationales de la culture. Et pourtant... si on ne pouvait réellement pas copier la musique propriétaire, cela ferait longtemps que la musique libre aurait triomphé. Si vous ressentez, comme moi, cette prohibition sur la copie, alors ça vaut le coup de tenter l’expérience de la création, de la reprise et de la diffusion d’œuvres copyleftées... Morale de l’article : le warez c’est bien sympathique, mais le copyleft c’est bien plus subversif ! Mais dans les deux cas, Madame Tasca, on ira acheter nos galettes à l’étranger :-)

 
 
severino
 

Copyright (C) severino 2001. Copie conforme autorisée sur tout support à condition de conserver cette licence intacte. http://severino.free.fr/archives.

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Gourou cosmoplanétaire

 
SPIP
Web indépendant


Acheter à l’étranger !
20 septembre 2005, message de Hztm
 

MORALITE : Achetez vos médias vierges à Monaco, au Luxembourg, en Allemagne...
C’est ce que j’ai fait pour copier un documentaire que j’ai réalisé avec mes petits doigts musclés. 25 DVD-R à 10 euros !
Et voilà la France à tout à y perdre ! C’est encore plus facile que de s’acheter des cigarettes à l’étranger car la vente en ligne est accessible à tous !
La France y perd la TVA, les commerçant du coins y perd, tout le monde y perd sauf... le consomateur !

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> L’abondance culturelle réservée aux riches !
2 juin 2004, message de TaxaTaxes
 

L’arrivee du magnetophone permettant d’enregistrer la radio avait cree les memes discours, pour autant les artistes n’ont pas disparus.

La plus belle arnaque, et qui ne vise pas en priorite le petit consommateur, est que la taxe est proportionnelle a la capacite du support. le CD 700Mo, le DVD 4.7 Go, bientot des supports de 50 Go ... cette mesure va reellement nuire aux entreprises.

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> L’abondance culturelle réservée aux riches !
25 mai 2001
 

Bonjour,

J`ai bien lu votre article... et de l`interieur je vous invite a vous pencher sur une redevance existant deja... LA COPIE PRIVEE... organismes de gestions : COPIE FRANCE ET SORECOP... ayants droits ... SPPF et SCPP / ADAMI et SPEDIDAM / SACEM... en vous penchant sur ces organismes al`exception de notable de la SACEM aui a une gestion rigoureuse de son repertoire penchez vous sur les producteurs et interpretes... et si le sujet vous interesse je serais ravi de vous donnez des pistes de reflexions..

Email : mpa72@hotmail.com

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Quelques infos (et coups de gueules) .....
13 mars 2001, message de PRIVATE JOKER
 

Bonjour, ci-dessous en vrac quelques pistes à étudier, à vérifier, à valider :

1) la "tascataxe" n’est pas un impôt, c’est une redevance qui est/sera perçue par une entitée dans l’ombre de la SACEM, et non par le Trésor Public. Exemples : la SORECOP qui prélève depuis 1986 un montant sur les supports audios, la SPRE qui gère la "rémunération équitable" auprès des media diffuseurs, des discothèques et lieux sonorisés, et Copie-France qui s’occupe des supports audiovisuels (selon des stats Sofrès de 92, la zique ne représentait qu’environ 2,5 % des enregistrements sur vidéo-cassettes, cela n’a pas empêché cette impôt illégal de continuer à s’appliquer depuis). L’argent prélevé, après frais de gestion, est ensuite distibué entre SACEM/SACD (en gros, auteurs, compositeurs ET éditeurs), ADAMI/SPEDIDAM (musiciens, interprètes, danseurs), PROCIREP/SCPP/SPPF (les producteurs ...) au prorata des ventes réalisés ... Donc, bravo pour les gros, surtout qu’aujourd’hui de nombreux producteurs sont aussi éditeurs ... Je vous laisse imaginer à qui va servir la "tascataxe", surtout dans un contexte de supersociétés "multimédias" intégrant majors de l’audiovisuel et mastodontes du logiciel !

2) ces organismes de perception/répartition sont, on peut le vérifier, sous l’égide de la SACEM qui elle-même est un "société civile à capital variable". Kézako, me direz-vous ? Ce n’est déjà pas une société commerciale (son but n’est pas de faire de l’argent ...) donc elle ne dépose pas ses comptes et statuts au Tribunal de Commerce, visibilité zéro. Son objet est civil, dans ce cas précis il s’agit en théorie de "défendre les droits matériels et moraux des auteurs, compositeurs, éditeurs", dans la pratique il s’agit de défendre SES membres et surtout qu’ils n’ayent pas essayer de se défendre tout seul une fois inscrits ... Et puis, une société civile c’est super : on peut inclure des clauses dans les statuts stipulant que certaines parts auront plus de "poids de vote" ou plus de "poids de rémunération" que d’autres (bonjour l’idéal libéral de Beaumarchais, créateur en 1777 de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques). Enfin, vive le "capital variable" : autant d’associés que voulu, et simplicité pour les accepter ou les exclure ... Enfin, dernier détail croustillant, les sociétés civiles qui "défendent" le droit d’auteur en France (musical, littéraire, mais aussi photographique, du cinéma, etc...) sont très proche du Ministère de la Culture : essayez donc d’en créer une (par exemple pour défendre les auteurs de sites Web) qui ne reçoive pas son aval, vous allez rire. Bien entendu, vous ne vous ferez pas récupérer votre joujou dans les mains, gnark, gnark. En résumé, la SACEM c’est un hybride d’association et d’entreprise avec un monopole de fait, qui plus est de nature politique (qui a parlé de financements occultes ?).

3) cette joli demoiselle fait partie du CISAC (confédération internationale des sociétés d’auteurs et de compositeurs) qui est une sorte de super-SASEM visant à reproduire le même genre de schéma vu plus haut de façon internationale. Ainsi, la SUISA en Suisse, la MCPS en Angleterre, la GEMA en Allemagne, la SABAM en Belgique, la STEMRA en Hollande, etc ... En sachant, que ces différentes sociétés s’accomodent soit du droit d’auteur "à la française", soit du copyright anglo-saxon ; sans problèmes. Il est d’ailleurs symptomatique de constater qu’aussi bien en France avec la SDRM (société pour l’administration des droits de reproduction mécanique, "filiale" de la SACEM) qu’ailleurs, une entité est spécialement chargée de délivrer aux producteurs les autorisations nécessaires pour reproduire, fabriquer et commercialiser de l’audio-visuel et pour en gérer les droits correspondants. Tout ceci dépend d’ailleurs du BIEM (bureau international des sociétés gérant les droits d’enregistrement et de reproduction mécanique), sorte de super-SDRM qui négocie un contrat unique et international avec l’IFPI (fédération internationale de l’industrie du phonogramme, représentante des majors) pour le calcul des droits d’auteurs (versés par les SACEM et assimilés, à ne pas confondre avec les royalties versées directement par le producteur).

4) quoi je pense de tout ceci ? Premièrement, la "tascataxe" est un moyen pour les parasites qui gèrent les droits d’auteur de récupérer de l’argent sur les bons petits consommateurs. Deuxièmement, il est normal que cela commence en France, laboratoire par excellence de ce genre de chose, et que cela fasse tache d’huile ensuite, vu ce que j’ai décrit plus haut. Troisièmement, pour Sony et Phillips qui font déjà payer le brevet du CD à ceusses qui veulent en fabriquer, ça fera du brouzouf en plus (ces 2 là possèdent la majorité du "contenu" off-line, ne jamais l’oublier). Quatrièmement, avec le temps, c’est un moyen comme un autre de fragiliser l’industrie informatique et de la faire rentrer dans le droit chemin (c’est vrai quoi, ces éditeurs de logiciels qui utilisent le droit d’auteur en France sans personne pour les défendre, y sont bizarres ; et ailleurs, yz’utilisent des brevets, quelle horreur).
Cinquièmement, quelle genre de conséquences pour le monde de l’Internet ? Je ne sais pas encore, mais on devrait s’en rendre compte à terme ...

Bien, merci de m’avoir lu, il y a des approximations et un petit peu de paranoïa mais je ne suis pas un journaleux, désolé. La prochaine fois, promis, juré, je ferais dans l’humour ...

"Luchando con la vida"

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Un coup de gueule, et pas d’info !, PRIVATE JOKER, 13 mars 2001

Au risque de me faire "cuter", je rajoute ce petit post-scriptum qui n’engage que moi à destination de Mr Ledétesté : c’est un truc comme ça ou comme celui de Severino que j’aurais aimé, pas une supplique à Mame Tasca qui flatte l’égo... C’est d’autant plus dommage que certains de vos écrits sont bien documentés. Alors mon non-très cher, auriez vous un nègre ?

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> Quelques infos (et coups de gueules) ....., Let, 14 mars 2001

J´aimerais juste apporter une petite precision/correction concernant le point 4 :
La France ne constitue pas le permier laboratoire d´essai pour cette taxe. En effet, la taxe sur les CD vierges est en pourparler au niveau national dans de nombreux pays europeens depuis environ 2 ans, et est deja appliquee dans certains d´entre eux et notamment les Pays Bas et les pays scandinaves (et l´Allemagne aussi, si je ne me trompe...)
Par ailleurs, il est aussi interessant de savoir que les discussions qui ont eu lieu essentiellement entre RIAAE, producteurs et editeurs (et tres accessoirement avec les consommateurs et les artistes eux-meme) prealablement a l´imposition de cette taxe distinguait au depart les CD vierges Audio et Data...Cela aurait permis entre autre d´etablir un distingo entre les copieurs de musique et les autres utilisateurs, mais il va sans dire que le marche (confidentiel ?!) des CD strictement Audio (fonctionnant donc uniquement avec des graveurs de salon type Philips...Tiens ! On y revient !) ne constituait pas un revenu suffisant pour lesdites instances...Le debat a donc ete generalise afin d´englober tous les supports vierges (bientot les DVD-R cela ne fait aucun doute !)...
Du coup, cela leur permet de taxer absolument tous les utilisateurs comme le souligne si bien l´article de severino...
Un autre point de detail concernant cet article : meme les CD importes verront leur prix augmenter, car c´est a l´importateur qu´il incombe de payer la taxe...
Reste les quelques chanceux habitant dans des zones frontalieres...pour peu que le pays voisin n´ait pas encore adopte la taxe...

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> Quelques infos (et coups de gueules) ....., Croa33, 15 mars 2001

Au §2) tu parles de Beaumarchais. A propos de celui-ci n’oublions pas de rappeler ce qu’était vraiment ce "Tapi du XVIIIéme siècle", spéculateur malin, trafiquant d’armes et d’esclaves…

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Pas d’infos, j’en ai marre, ça fatigue, PRIVATE JOKER, 18 mars 2001

Bonsoir, bonsoir,

Croa, croa, c’est plutôt grenouille ou plutôt corbeau ? Je sais jamais môa ... Allez dites 33 !

Tu as absolument raison, et c’est très certainement pour cela qu’il a fondé la SACD : il fallait être libéral au sens politique ET économique pour avoir ce genre d’idée à cette époque. Pour l’invention de nouveau type de rapport de pouvoir, on a le droit d’être poète mais on n’a pas intérêt à n’être que ça.

Exemple : d’aucuns s’étonnent que les Philosophes des Lumières soient qualifiés de "bourgeois" ; pourtant dès l’article 2 de la "Déclaration des.....Citoyen" de 1793, il est affirmé que ces droits naturels et imprescriptibles sont "l’égalité, la liberté, la sûreté, la propriété". Mettre sur le même plan ces 4 concepts, ça en dit long sur l’idéologie sous-jacente : seulement, à la différence d’aujourd’hui, le libéralisme n’avait pas encore démontré ses possibilités destructrices ...

Puis attention, car si on commence à rappeller que Beaumarchais était marchand d’esclaves, il faudra faire de même avec Rimbaud trafiquant d’armes, Céline antisémite, Baudelaire opiomane pour ne parler que de quelques frenchies. Au bout d’un moment, on ne s’en sortira plus, on devra faire des autodafés, tout ça pour créer des martyres de la Kooltoore, mon gode quel travail de titan !

Je vote contre, and you ?

A+

Répondre
> Pas d’infos,..?, Croa33, 21 mars 2001

Contre quoi ?? De mon coté je voterais plutôt contre l’élitisme, ah ça oui !
Il n’y a pas besoin de censure dans une société ouverte à la critique, ce que la notre n’est pas
encore

& PRIVATE JOKER, c’est l’amant de service de la Reine de coeur ? (HI) Au temps pour moi,
j’aimerais te donner l’adresse de mon site perso si j’en avais un Celui-ci reste à monter et il
faudra que je m’y mette quoique je dise ça depuis que je suis branché Internet ! Alors, en
attendant, saches que Croa, ce n’est pas la grenouille, bien trop peureuse, sauf quand elle copule -
mais là elle se tait-. C’est donc le corbeau. Ce "gros bec" est bien moins bête que ce que pourrait
nous laisser penser Monsieur De La Fontaine. Quoique j’adore La Fontaine qui est pour moi un
modèle et si ses fables sont si fines c’est parce qu’il savait que la nature animale est proche de la
notre, au fond. Mon premier pseudo était en fait Crow comme le nom du célèbre voisin de
« Foxie » le renard. Mais comme cette bande dessinée n’existe plus, certains se sont mis à me
répondre en anglais et là je ne pouvais plus suivre ! Alors dorénavant c’est Croa et dans le 33 est
mon arbre.

Répondre
Pat’ d’éph’, ho !, PRIVATE JOKER, 22 mars 2001

Bonjour, monsieur Du Corbeau.

"Je me présente, Private Joker,
Amuseur du Roi, de la Reine, et de tous leurs faquins,
J’adore prendre un ton moqueur,
Pour railler les bassesses de cette Cour de vauriens :
Ici ou ailleurs, virtuel ou réel,
Ce monde chaque jour se meurt, la peur au creux des reins."

...Pas de site perso non plus pour mes chevilles gonflées, j’ajoute déjà assez de ma petite contribution à notre chère société du spectacle (© IS) en faisant le beau sur les forums.

Pas grave : le Net, on y trouve plus ce qu’on y apporte que ce qu’on est venu y chercher, un peu comme dans une fête. Des fois, on a pourtant droit à une surprise, bonne ou mauvaise : le Net, c’est la vie quuoooiiii !

Sinon (et justement), OK pour le nul "besoin de censure dans une société ouverte à la critique", mais mon propos était de savoir différencier les oeuvres de leurs auteurs : on a assez vu des experts ès-art dire "Attention, ne vous intéressez pas à ce qu’a créé Alias CAR c’était un immonde salaud dans la vraie vie" pour après, comme ça ne marchait pas forcément, remettre le couvert avec "Ce Alias, bof au niveau artistique ça ne vaut rien, EN PLUS ce fut un sale con". D’abord tenter de censurer l’artiste à cause de sa vie, puis ensuite critiquer négativement son oeuvre : la forme change, mais c’est toujours du terrorisme intellectuel.

Ensuite, pour une amélioration de notre société qui irait dans ton sens (sans censure et avec la critique comme seul outil), cela suppose une liberté d’expression totale (au niveau légal mais aussi au niveau moyens) qui engendrera nombres de débats argumentés, ceux-ci vont donc nécessiter un sens critique extrêmement développé. Le problème c’est que celui-ci s’acquiert dès l’enfance et par l’exemple : il faudra alors que dès le plus jeune âge, ton environnement (parents, école, médias ...) te guide en te disant "ça c’est vrai même si ça a l’apparence du faux, ça c’est faux même si ça a l’apparence du vrai". Et là, j’ai bien peur qu’on utilise un petit peu la censure, par le simple fait que tous les avis ne se valent pas...

La prochaine fois que tu dégustes un bon Bordeaux, trinque à ma santé, ça porte bonheur.

Au plaisir.

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> L’abondance culturelle réservée aux riches !
12 mars 2001, message de ASH
 

Réjouissez-vous ! Vous n’êtes pas les seuls à faire les frais de ce genre de politique : en Suisse une loi de ce type est en préparation. A croire que c’est un effet de mode...

De plus, j’aimerais ajouter que la taxe est loin d’être efficace : un CD vierge est toujours bien moins cher qu’un original et puis on peut se dire que la question ne se pose plus : avec la taxe on ACHETE le droit de pirater.

Et plus loin dans l’absurde, pourquoi ne pas taxer le papier ? Je suis sûr que des terroristes irakiens ou nord-coréens copient sûrement des textes ou des photos sur des feuilles de papier (déjà qu’ils veulent balancer des bombes sur le monde libre, faut pas exagérer !).

ASH

 
en ligne : Internaute.ch
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> L’abondance culturelle réservée aux riches !, Croa33, 15 mars 2001

Mais si, la taxe est efficace ! Car le VRAI but est atteint. Les petits auteurs, comme, par exemple, ces musiciens des couloirs du métro parisien qui proposent leurs cédéroms à la sauvette, ne gagnent plus grand chose sur ces ventes !
En Suisse, pays plus démocrate que le nôtre, vous avez la possibilité de réagir contre ces funestes projets. Surtout faites-le !

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> L’abondance culturelle réservée aux riches !
12 mars 2001
 

> Valentin Lacambre l’avait fait, mais l’État l’a défait.

Faux. Erreur.
Valentin Lacambre l’avait fait.
Une décision de justice l’a défait.
L’Etat n’a rien à voir la dedans, et n’a surtout pas à intervenir dans les décisions de la justice.

Le Parlement a également voté des textes qui n’arrangèrent pas la situation de Valentin.

Mais, plus que de critiquer l’Etat pour sa nonchalance vis-à-vis des revendications des multinationales, il faut l’encourager, le critiquer, le pousser à prendre en compte l’intérêt PUBLIC tout d’abord.

Je pense que ca n’est pas à l’Etat de prendre en charge la mise à disposition de moyens techniques pour une diffusion plus aisée de ressources libres d’informations sur internet.
Mais c’est à l’Etat de favoriser l’émergence d’associations pour cela ; sorte d’association reconnue d’intérêt public.

rom.

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> Etats, législateur, loi et jurisprudence, severino, 12 mars 2001

C’est effectivement une simplification un peu rapide de ma part... et ce n’est pas la seule. Voici la version complête :

Les électeurs votent pour élire les députés.

Le plus souvent, le gouvernement proposent des textes, qui sont amendés et votés (ou non) par les législateurs (les députés, les sénateurs pouvant retarder la manoeuvres).

Ces textes deviennent des lois, que les juges applique. Pour cela il est nécessaire de les interpréter. Ces interprétations constituent ce que l’on appelle la jurisprudence.

La jurisprudence n’a pas force de loi, mais est de fait relativement stable, c’est à dire qu’une jurisprudence antérieur est le plus souvent maintenu pour les affaires postérieures. Mais pas toujours, la cour de cassation change parfois d’interprétation, il y a alors retournement de jurisprudence.

MAIS quand une jurisprudence ne satisfait pas le gouvernement et/ou les législateurs, ces derniers peuvent décider de modifier légèrement une loi pour qu’elle soit interprétée dans le sens où ils l’entendent. Je crois que de fait les juges tentent le plus souvent de respecter l’esprit de la loi, c’est à dire la façon dont le législateur l’a perçu au moment où il l’a faite.

Il n’y a pas donc gouvernement des juges, et dans le cas qui nous concerne, le gouvernement aurait pu proposer une nouvelle loi, et soutenir des projets indépendant comme celui de Valentin Lacambre.

Or la préoccupation du gouvernement étant de réguler le net, le gouvernement aurait du logiquement porposer un renforcement des pouvoirs de police pour attaquer des les webbmasters ayant commis des fautes juridique. Mais par hypocrisie ou méconnaissance du sujet, le gouvernement et les législateurs ont tenté de responsabiliser les hébergeurs plutôt que les auteurs, ce qui aurait eu (aura) pour conséquence future d’affaiblir considérablement les capacités d’autopublication des citoyens.

Je les soupçonne de vouloir limiter cette autopublication, mais je peut me tromper, et à vrai dire je maitrise mal ce sujet, alors qu’il y a plein de professionnels de la question au minirezo. Je leur laisserai donc le mot de la fin, en espérant n’avoir pas trop dit de connerie sur le sujet.

Je n’aurai pas du employer le mot Etat, trop imprécis. Mea culpa. Voili voilà, une simplification c’est pas vraiment une erreur, si ? :-)

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> Etats, législateur, loi et jurisprudence, 12 mars 2001

> Je n’aurai pas du employer le mot Etat, trop imprécis. Mea culpa.
> Voili voilà, une simplification c’est pas vraiment une erreur, si ? :-)

Ben un peu quand même. Mais ça valait le coup de relever ça pour te voir pondre ça en complément à un article déjà très chouette.

Je ne sais pas ce qu’en pense la foule, mais dans l’optique où l’Etat encouragerait cette "certaine notion de service public" à la Kirou ou à la Severino, que dirait-elle (la foule) d’une assos "reconnue d’intérêt public" plutôt qu’un organisme d’Etat, ou qu’une association totalement indépendante ?

C’est une mention qui se gagne (le "reconnu d’intérêt..."), mais ce serait peut être le genre de projet à proposer à nos chers élus afin de les faire avancer ?

rom.

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> L’abondance culturelle réservée aux riches !
12 mars 2001
 

D’après ce que j’ai compris, le principal problème semble etre le mode de redistribution, opaque et contre créatif car favorisant des stars déja richissimes.

Alors, pourquoi ne pas proposer un mode de redistribution des taxes plus dynamique, et favorisant les nouveaux créateurs et la diversité :

Par exemple sous la forme de subventions sur les concerts : pour 100 F de subventions ; au lieu de payer 150 balles une place, on la payerait 80 et l’organisation du concert en toucherait 180.

Rendre la musque live "rentable" et plafonner les montants me semble une meilleure manière de dynamiser la créativité artistique que de protéger un droit d’auteur qui bénéficie surtout aux "gros".

Résultat : plus de public, et un gain par place supérieur.

Les artistes gagneraient leur vie avec le live (qui visiblement est peu rentable pour l’instant), autant qu’avec les ventes de disques.

Au lieu d’avoir de gros artistes ventrus qui font un disque tous les deux ans et attendent dans leur canapé que les pépettes générées par les pubs de leur major arrivent sur leur compte en banque, on aurait de beaux artistes qui communiquent, rencontrent leur public, et s’expriment...

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> L’abondance culturelle réservée aux riches !
12 mars 2001, message de Michel
 

Bonjour et bravo pour votre article. J’espere qu’il sera largement diffusé.

Pour ceux qui s’etonnent, le Canard Enchaine avait revele que Catherine Tasca, juste avant sa nomination, a du demissionner de la filiale de Canal + (desormais Vivendi !!!) ou elle pantouflait au conseil d’administration ! Realisant au passage la levee de ses stocks options pour un montant non revele... Sans commentaires car en France les lois sur la diffamation interdisent de fait la liberte d’information et d’expression prevue par la Constitution !

Catherine Tasca est donc une liberale averee, artisane obstinee notamment de la destruction de la SFP : les decrets Tasca obligent en effet les chaines publiques a faire appel a des societes de production privees ! Un jour il faudra quand meme s’interroger sur le fait qu’en votant Gauche Plurielle on obtienne une politique de droite anti service public ! Elle a aussi introduit la taxation des bibliotheques, histoire sans doute d’enrichir un peu plus les heritiers d’Agatha Christie ?

Quant a la taxe sur la copie privee K7, je confirme en tant que compositeur SACEM qu’elle est repartie proportionnellement aux autres droits SACEM recus. C’est a dire que :

- Si je touche 10000 fois moins de droits radio qu’une star, j’aurai 10000 fois moins de droits "copie privee". Au premier semestre 2000, j’ai ainsi touche 13 Francs de la SACEM au titre de la copie privee sur les 46 millions collectés ! Ces miserables 13 Francs de "gain" sont a comparer a l’importance des taxes existantes ou a venir sur le budget K7 vierges, CDR et disques durs d’un musicien.

- Si ce trimestre, j’ai O F de droits radio parce que je suis diffuse sur des radios qui payent un "forfait" SACEM sans indiquer le detail des oeuvres, j’aurai O F de droits copie privee ! Meme si dans le meme temps mes oeuvres sont copiees 1000 fois en MP3 (statistiques de mon site).

Pour resumer, sur chaque CDR et K7 ou je stocke MES oeuvres, il y a 3 francs de droits pour Dion, Madonna ou Obispo ! Au passage, la richissime SACEM preleve environ 20% de "frais de fonctionnement" sur ce pactole de la copie privee.

Il y a d’ailleurs deux autres "anomalies" a faire connaitre a propos du fonctionnement de la SACEM :

- TOUS les auteurs cotisent a la securite sociale des auteurs mais seuls ont droit aux prestations ceux dont les droits d’auteur depassent un plafond (l’equivalent du SMIC je crois)

- En cas d’autoproduction, un auteur qui veut faire presser 1000 CDs devra payer comme producteur environ 5000 Francs de droits de reproduction a la SACEM ! Six mois plus tard il touchera de la SACEM, comme auteur, seulement 4000 Francs (lesquels seront en plus devenus un revenu imposable) !

Rappelons que, statutairement, pour etre elu au conseil d’administration de la SACEM et esperer changer les choses, il faut cependant faire partie des plus gros ayant-droit SACEM !!! La boucle est ainsi bouclee entre riches...

Bref, comme souvent, droite classique comme gauche caviar taxent lourdement et sans scrupule les pauvres au profit de quelques riches, tout en hurlant au loup des qu’on parle d’appliquer la minime taxe Tobin sur les mouvements de capitaux.

Christophe

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> L’abondance culturelle réservée aux riches !, severino, 12 mars 2001

Tu dis :

"Pour ceux qui s’etonnent, le Canard Enchaine avait revele que Catherine Tasca, juste avant sa nomination, a du demissionner de la filiale de Canal + (desormais Vivendi ! ! !) "

Information intéressante, mais à vérifier avant de la prendre pour argent comptant. Quelqu’un peut-il confirmer, si possible preuve à l’appui ? (l’article du Canard Enchainé suffira amplement :-)

PS : je viens de relire mes autres interventions. Ouille, plein de coquilles, orthographe approximative... on devrait toujours se relire au moins 3 fois avant de tirer la chasse d’eau :-)

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> L’abondance culturelle réservée aux riches !, severino, 12 mars 2001

Merci pour l’info sur Madame Tasca, qui me laisse songeur. Peut-être est-ce ce qui explique son refus de débattre de propositions alternatives ? Pourtant un débat ça n’engage à rien. Et le site du ministère de la culture en relate pas mal (colloques...) relativement ouvert, et prospectif. Sans compter que le ministère de la culture semble adorer les logiciels libres. Mais là rien, blackout total, un seul point de vue. C’est assez vexant. Merci aussi pour le témoignage d’utilisateur de la SACEM. 

Si tu t’intéresse à la SACEM, je te conseille le site SACEML (Société des auteurs ... libres). D’ailleurs je le conseille à tout les musicos. Les opinions du site ne sont pas les miennes (c’est compréhensible ;-), mais on y trouve des tas d’informations, de témoignages, de réflexions sur la SACEM et le métier de musicien aujourd’hui en France.

 
en ligne : SACEML
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Divers + rappel d’une idee oubliee, 13 mars 2001

L’article du Canard date du printemps 2000 si ma memoire est bonne (si quelqu’un peut le retrouver !). Regrettons au passage la disparition de "la creme de canard", indispensables archives du Canard Enchaine mises en ligne par un benevole. Ce benevole a ete menace de proces, non pas par le Canard, mais par des justiciables que le Canard egratignait... Internet est un revelateur du fait qu’il n’y a pas de vraie liberte d’expression dans notre beau pays des droits de l’homme.

Quant a l’article, il expliquait qu’a sa nomination au Ministere, Catherine Tasca a bien entendu demissionné de toutes ses autres fonctions, y compris ses fonctions dans le privé. Comme elle etait au conseil d’administration d’une filiale de Canal+, elle avait a ce titre des actions a prix preferentiels (systeme des stocks-options pour les dirigeants) qu’elle a du revendre. Rien d’illegal d’ailleurs. Dans ces hautes spheres les aller-retours du prive au public et vice versa sont tres courants.

Ceci dit, je juge Catherine Tasca sur ses actes :

1/ Les decrets Tasca de 1989 ont provoque le demantelement de la Societe Francaise de Production (perte de 2000 emplois depuis) en faisant obligation aux chaines publiques d’utiliser les producteurs privees (85% des programmes actuellement) pour un resultat de style tele poubelle et des gaspillages financiers publics en faveur des societes de quelques animateurs vedettes.

2/ Le pret payant en bibliotheque a ete adopté. Pour ne pas choquer l’electeur (le lecteur), on ne lui fait pas payer 5F par livre. Par contre les bibliotheques et les municipalites devront verser un forfait de droits d’auteurs. Pour la transparence de la repartition aux auteurs, il n’y a bien sur pas de details dans la presse.

3/ Elle a fait adopter la taxe injuste sur les CDr et defendu la taxe encore plus injuste sur les disques durs. Tout ceci au seul profit du lobby "gros editeurs + gros artistes".

Apres, chacun conclut a sa guise sur Catherine Tasca. Je pense qu’elle est, pour l’economique une liberale de centre-droit comme beaucoup d’elites socialos, qu’elle cede au marché, qu’elle cede aux lobbies (pourquoi ?), meme si elle reste en facade vaguement "gauche mondaine sympa" en ce qui concerne les moeurs (cf sa defense du PACS).

J’aimerais aussi rappeler une idee oubliee : il y a 10 ans, de genereux utopistes avaient proposé de taxer les ordinateurs AU PROFIT DES MILLIONS DE CHOMEURS puisque l’informatique objectivement a supprimé des emplois. Mais bien sur, cette taxe a ete decretee impossible et injuste par nos gentils gouvernants de gauche...

Personnellement, j’aimerais pourtant mieux qu’une eventuelle taxe sur mon disque dur serve a aider les chomeurs ou a construire des ecoles plutot qu’a permettre a Madonna d’acheter une 12eme Ferrari

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confirmé !, christophe, 15 mars 2001

J’ai moi aussi lu l’article en question dans le canard enchainé.
je ne l’ai malheureusement pas gardé car ca me prendrait trop de place.
Apparte : a quand une base de donnée sur les turpitudes de nos hommes/femme pulics ?

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> L’abondance culturelle réservée aux riches !, 29 décembre 2005

Pour la sécu et la mutuelle de la SACEM, c’est faux, seuls les "gros comptes" y ont accès.
M’en fin vous êtes tous fous ???
Qu’est-ce-que vous voulez à cette vieille SACEM ??? c’est la meilleure chose pour tous les créateurs de musique aujourd’hui, et si la machine est perfectible (certainement), il est nuisible à terme de la considérer comme un obstacle. Tous les membres SACEM qui ne gagnent pas de grosses sommes deviennent juste jaloux et écrivent n’importe quoi. Mais leur jalousie finit par porter préjudice à la SACEM elle-même.
La musique aigrit plus de gens qu’elle n’en rapproche ces temps-ci.

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> L’abondance culturelle réservée aux riches !
12 mars 2001
 

La vraie question est comment une telle taxe a-t-elle pu passer aussi vite sans controle ?

2 points :
- les lobbys présents dans la commission ont évidemment tout fait pour faire passer la taxe et ils n’ont pas eu trop de problème vu leur représentation dans cette commission.
- les comptes de la redistributions sont complètement opaques.

... financement occultes... abus de biens [insérer le terme approprié aussi]...

Ca ne m’étonnerait pas qu’on trouve encore une belle affaire =)

Le pétrôle c’est fini.
Vive le numérique !

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Taxe anti-corrompus
12 mars 2001, message de Laurent Martinez
 

Dans le même esprit que la taxe anti-piratage, je trouve qu’il serait bon que tous les ministres, députés, sénateurs, conseiller régionaux, préfets, maires...etc nous versent à tous, nous simples citoyens, une taxe pour lutter contre la corruption. Il est avéré que des millions de francs publics sont détournés par des escrocs au pouvoir chaque année. L’utilisation de toutes ses responsabilités étant en partie malhonnête, il est tout à fait logique de nous en dédommager.

Nan ? (c ;

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> Taxe anti-corrompus, Antoine, 12 mars 2001

Idée lumineuse !

Je propose d’écrire aux élus pour leur suggérer cette nouvelle taxe,
dont la logique est rigoureusement et implacablement la même que
celle de la tascataxe.

Voici la liste des adresses e-mail
de nos représentants. Il suffit de copier/coller le contenu du fichier
texte dans le champ "bcc" ou "copie cachée" de l’e-mail que vous
envoyez.

a+

Antoine.

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> Taxe anti-cons, 36000 communes * une vingtaine d’élus, 12 mars 2001

Propos de bistro assez banal (tous pourris) venant d’une personne qui fait de si belle phrases ici. La preuve que manier avec élégance et brio le français ne conduit pas à une pensée originale.

Un élu et réélu d’hier qui est fatigué de lire de telles conneries.

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> Taxe anti-cons, 12 mars 2001

La preuve que manier avec élégance et brio le
français ne conduit pas à une pensée originale.

C’est vrai, de la part d’un élu, plutôt que de lire les mots "connerie"
et "propos de bistro", on aurait préféré une pensée argumentée.

Quant au message de Laurent, si tu l’avais lu calmement et en réfléchissant
un peu, tu comprendrais qu’il dénonce l’amalgame "utilisateurs de supports
de stockage = salauds de pirates" et qu’il fait précisément l’analogie avec
l’amalgame "politiciens = salauds de corrompus". Sachant que le premier
n’est jamais dénoncé par vous (les élus) alors que le second l’est toujours
avec véhémence (la preuve, vous le voyez même là où il n’est pas).

a+

Antoine.

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> Taxe anti-je-généralise !, Vorphalax, 12 mars 2001

C’est aussi con de taxer les Cd vierges en considerant que tous les possesseurs de Pc sont des pirates que ddire tous pourris
Mais l’idee de la taxe anti-corruption ca peut faire son chemin :-)
J’ai moi meme ete musicos..et la mode de redistribution de la SAcem m’a toujours paru opaque, flou et tout les adjectifs du meme acabit.
Qui plus est, la sacem est un organisme prive a la botte des majors ??
l’article de severino me parait juste dans l’ensemble, je reviendrais juste sur le propostion suivante
:1. Première possibilité : le remboursement. Je n’accepte cette taxe qu’à
condition que l’on puisse se faire rembourser
(facilement, concrètement, véritablement) chaque fois qu’elle est injuste : logiciels
libres, travaux personnels, backup, musique libre, etc., etc., etc...Et qu’elle légalise la copie numérique entre proches, assez d’hypocrisie.
Donc, si la taxe est injuste, et ne concerne pas ce qui est enoncé ci-dessus, on a le droit de "pirater" moyennent le paiement de la taxe !!
y’a comme un probleme non ?

Vorphalax -BEP pate a crepe option confiture de coing !

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> Taxe anti-je-généralise !, severino, 12 mars 2001

Ce n’est pas une proposition si lumineuse que ça, c’est vrai. Mais il faut bien commencer nous même le débat avec nos maigres moyens connaissance puisque personne ne le fait à notre place :-)

Quand même je précise :

- On paye la taxe, on rénumère les auteurs musiciens inscrits à la SACEM (si possible progressivement plutôt que proportionnellement), et dans ce cas, puisque on participe au financement des artistes, on arrête d’être montré du doigt pour avoir échangé des CDs audio gravés avec un pote comme des mauvais citoyen (ou pire condamné à de lourdes amendes qui peuvent détruire plusieurs années d’une vie)

- On se fait rembourser la taxe en prouvant que l’auteur de ce qui est dans le CD est soit nous-même, soit quelqu’un qui l’a autorisé sans contrepartie.

Je ne vois pas où est l’erreur logique. Si erreur il y a, c’est plutôt qu’un tel procédé serait compliqué à mettre en place en pratique. On peut reprocher aussi à un tel système qu’il ne pourrait servir à financer des auteurs sous copyleft, mais c’est là un des inconvénients que certains (pas moi) peuvent reprocher au copyleft, et on peut par ailleurs imaginer des modalités particulière là aussi.

Bref, le débat n’est qu’en germe. Et il n’est pas besoin d’ailleurs d’attendre une solution institutionnelle : de plus en plus d’auteurs commencent à s’autoproduire sous copyright classique. D’autres plus idéalistes sont en ce moment même en train de monter un énorme projet jukebox de musique copylefté.

Mais ce n’est pas si facile, et je ne voudrais pas paraître lancer la pierre aux autres. On fait tous des compromis (je suis revenu sous windows pour des questions de comptabilité de matos, et ça ne m’empêche vraiment pas de dormir). Le moteur de ce changement ne doit surtout pas être une position moraliste de justes aux mains propres. Le moteur de ce mouvement (et du mouvement du libre en général) est le désir de partager ce que l’on fait et ce que l’on aime, de se faire connaître, de travailler en coopération... si ce n’est pas le cas mieux vaut se laisser guider par d’autres désirs. Mais n’est pas déjà ce qui nous réunit sur le site du Minirezo ? On ne serait pas là à perdre notre temps comme des cons, si notre (unique ;-) objectif était de faire de la tune. Enfin j’espère.

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> Taxe anti-cons, Nicolas, 13 mars 2001

L’a pô compris l’élu. L’ironie, ça te passe au-dessus de la tête.

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