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vendredi 23 février 2001

Jean-Patrick m’a tuer

par Le gâteau apéritif sans OGM

J’écris pour me plaindre. C’est vrai je pourrais me plaindre à mon entourage plutôt
que d’étaler mes états d’âme ici. Je vous rassure, je le fais aussi. Mais là ça me
pèse tellement que je dois l’écrire. Et c’est tombé sur vous. Pas de chance.
Il est encore temps de cliquer sur le bouton pour s’enfuir.

Trop tard

Maintenant je raconte mon histoire. C’est l’histoire d’un type qui
n’a pas de chance : il n’arrive pas à ignorer les affiches de pub dans la rue,
le métro, le RER, etc. (bon je tue le suspens : le type c’est moi).
Et c’est vrai j’y arrive pas à regarder juste mes pieds sans lever la tête ni
regarder autour de moi ni rien voir. Ca pose plein de problèmes : les gens
me demandent leur chemin, les clochards me demandent une pièce (en plus des fois
j’en donne une), les touristes me demandent leur chemin (et même des fois c’est
en anglais) et les affiches de pub me sautent à la gueule.

Si, si, sérieux. Elles me sautent à la gueule ces saloperies. C’est drôlement agressif
une affiche. Pas toutes évidement, mais quand même...
Et en ce moment, il y en a une terrible. Horrible. Catastrophique. Un cauchemar.
C’est Jean-Patrick, et c’est l’horreur. Je m’explique (à Paris il y en a plein,
je ne sais pas si cette saleté est nationale mais, amis provinciaux, je ne vous le
souhaite pas). Donc Jean-Patrick, c’est une campagne type teasing : on appate avec
une affiche un peu mystérieuse : elle ne dit pas de quel produit on parle (pas de
Achetez Truc ou de Allez chez Chose). Du coup c’est sensé éveiller le passant, le
faire se poser des questions, en parler à d’autres gens, bref créer une attente.
Ensuite, quelques jours ou semaines après, la réponse arrive et tout le monde se dit :
"c’était donc ça !" (d’une voix forte en se tapant sur la cuisse). Et on court en acheter (parfois).

Bref c’est de la manipulation à grande échelle. En avant la propagande, avec ses gros
sabots. Et le pire c’est que ça marche.
Et moi je suis un peu comme un chien de Pavlov, mais à l’envers : plus on m’en parle
moins j’en veux. Du coup Jean-Patrick, je ne sais pas ce qu’il me veut mais je le
déteste. Et j’en achèterai pas, na !

Enfin, c’est ce que je me disais jusqu’à ce matin. Parce que ce matin, j’ai vu un
article horrible dans Libération, page médias (un petit entrefilet, seulement dans la version papier - ils ne mettent pas tout en ligne, comme Le Monde d’ailleurs). Donc cette brève annonce (je résume) : Jean-Patrick,
une opération lancée par la chambre syndicale des afficheurs pour démontrer la notoriété
que peut générer une campagne d’affichage.

[Choc mental]

Donc ce n’est même pas pour nous vendre un truc à nous (les gens qui subissent les
affiches). C’est juste de la propagande pour la propagande. Un coup à blanc, pour
rouler des biscottos : "Regardez comme on est trop forts, écoutez tous ces cons qui
se demandent qui c’est ce gros naze de Jean-Patrick ! Au lieu de Jean-Patrick, ils
pourraient parler de VOTRE produit !"

Oui je sais, pour les gens de la propagande je ne suis qu’une cible, un segment de
marché. Oui, la propagande suffisament massive fonctionne, je l’ai constaté moi-même
depuis longtemps. Oui, vous êtes au courant, je ne vous apprend rien. Je sais.
Mais là, j’ai envie de gerber. J’ai entendu plusieurs personnes en parler de ces
affiches (en plus il y en a plusieurs...). Je marchais même avec des gens qui l’ont évoquée
comme ça au détour d’une rue alors qu’on passait devant. Et j’ai bien dû perdre du
temps à expliquer mon refus d’en parler pour ne pas faire le jeu de la propagande.

Mais justement, le jeu de la propagande on l’a joué. Même moi en le refusant. En parler
même pour en dire du mal c’est toujours en parler, et je récidive avec cet article.
Alors je conclus parce que tout cela devient trop long : j’ai été choqué par la faucille
et le marteau en or incrustés de diamants (oui, je l’avoue, ça m’a brisé les couilles
de voir une start-up de merde vendre du boursicotage en ligne comme ça) ; j’ai été écoeuré
par les grandes figures révolutionnaires ventant de l’internet marchand pourri, j’ai
été assommé par les spots radio de toutes les start-ups à la con pendant toute l’année
2000 (et même un bout de 1999 - tiens heureusement qu’elles se plantent toutes ces
saloperies-là), et j’ai halluciné le jour où j’ai découvert qu’ils vendent du lait spécial
pour chat (le lait que je bois n’est pas assez bon pour mon chat, peut-être ?) ; mais cette
fois-ci je suis effondré. La vanité de la chose m’effraie. C’est pire que la soi-disant
"pub pour attirer le visiteur mais en fait on s’en fout du visiteur c’est surtout pour être
vu du capital-risqueur" des autres branquignolles de chez trucmuche.com. C’est le vice
poussé à l’extrême, la démonstration gratuite et arrogante du pouvoir brut : faisons
leur bouffer du Jean-Patrick sans raison, de toute façon ils boufferont la prochaine
connerie quand même, et sans discuter.

Au secours...

 
 
Le gâteau apéritif sans OGM
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Je prends l’apéro à la terrasse

 
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> Jean-Patrick m’a tuer
1er juin 2001, message de Magus
 

bonjour ou bonsoir à vous tous

j’ai entendu ke ce jean patrick est un artiste américain.
Et j’aimerais savoir son nom , si kelkun le sait je vous prie de m’en informer.

Merci !? :)

Répondre
> Jean-Patrick m’a tuer, dine122, 12 mai 2002

bonjour,
je sais que ton méssage date de 2001 et que l’on est en 2002 mais voila son nom est James Christopher Kendi c’est un photographe américain
voilà j’en sais pas plus mais si tu as quelques info ça serait vraiment cool car je bosse dessus
merci
amandine miquel
dine122@caramail.com

Répondre
> Jean-Patrick m’a tuer, nanisdu66740@hotmail.com, 13 mai 2006

son nom et jean patrick vous ete con ou koi

Répondre


> Jean-Patrick vous a tué
5 mars 2001, message de holdwig
 

Alors comme ça on veut arracher les couilles des créatifs ? On estime que la pub n’est qu’un tas de vomissures ? Il me semble que les publicitaires qui ont fait cette campagne ont super bien fait leur taf : faire parler du client (la preuve, on en parle même ici)."Jean-patrick" n’est donc pas si con que ça !

Qui peut dire qu’il n’a jamais aimé une pub ?
Pourquoi s’énerver sur une chose qui,selon vous,ne vous influence pas du tout ?

Allons, les enfants, un peu de calme ! Sinon le méchant créatif viendra vous manger dans vos rêves.

Répondre
> Jean-Patrick vous a tué, Jacques Chirac, 30 mars 2001

On n’a pas dit que les publicitaires étaient cons. Seulement qu’ils nous faisaient chier, vomir, éructer de mépris, bref, comme l’a si bien dit l’auteur inspiré de cette bafouille, qu’ils nous cassaient les couilles.
Un sympathisant du RAP (Résistance à l’Agression Publicitaire)

Répondre
> > Jean-Patrick vous a tué, Riri, 21 octobre 2001

Si, si, on a dit que les publicitaires étaient des
cons. Il me semble pas que ça fasse débat.

Répondre
> Jean-Patrick vous a tué, 12 mai 2002

tout a fait f’accort avec toi
d’ailleurs si tu as quelques info sur cette campagne je t(en serais très reconaissante
dine122@caramail.com

Répondre


Une pub qui ajoute le cynisme au mépris
28 février 2001, message de Bidet Casserole
 

Pourquoi ce gros con de Jean-Patrick est-il vulgaire, banal, laid et terriblement ordinaire ?

D’habitude la pub crée un monde virtuel plein de beauté, de lumière et d’harmonie... et là, rien, que du brut de chez moche.

Il faut dire que Jean-Patrick est une création à usage interne, un message de publicitaires qui parlent à leurs commanditaires (les annonceurs). Jean-Patrick est la représentation de la "cible" que nous sommes tous pour eux et de la façon dont ils l’envisagent quand ils en parlent entre eux.

Un des ressorts de la pub est "d’établir la connivence" avec ceux auxquels tu veux vendre un machin. Ici, créer de la connivence c’est dire "on est entre nous et vous et moi sommes là pour manipuler ces consommateurs qui ne sont qu’un vulgaire bétail aussi moche et con que le premier Jean-Patrick venu".

Ce mépris hallucinant de gigantisme se double d’un cynisme himalayen puisque ce discours est tenu en public en prenant pour témoin le troupeau dont on se fout ouvertement de la gueule.

Et ce n’est pas tout : le consommateur de base n’est même pas invité à une quelconque "révélation". Seul un public d’initiés aura droit à un compte rendu sur le score d’impact de la campagne et ses dégâts sur les cerveaux de tous les Jean-Patrick.

Cette campagne participe d’une démarche totalitaire :
on se fout de votre gueule, par grands médias interposés, on vous montre qu’on vous prend pour des abrutis et le tout sans vous expliquer pourquoi.

ça ouvre quand, la chasse au publicitaire ?

Répondre
> Une pub qui ajoute le cynisme au mépris, Grand’Pa, 28 février 2001

Je crois bien que la chasse au publicitaire viens d’être interdite par la commission européenne, car celle-ci risqurait de mettre à mal le dévelloppement de l’espèce. Mais le braconage est (paraît-il) encore pratiqué par une poigné d’irréductibles gaulois qui résistent encore et toujours...

Répondre


Je ne vois pas la pub 4 par 3 avec mon brouilleur en ligne
27 février 2001, message de Grosse Fatigue
 

Ah, intéressant.
Je n’ai pas vu cette pub. Faut dire que je n’ai pas la télé. D’après ce que vous en dîtes, elle serait affichée partout dans le RER.
J’habite en Province.
Il paraîtrait qu’on la voit aussi dans la rue. Mais je ne vais pas beaucoup dans la rue et puis, surtout, j’ai un brouilleur de publicité.
J’en ai eu l’idée en découvrant qu’on pouvait désactiver les publicités sur les navigateurs internet, pour télécharger les pages plus vite. Alors, pour ma vie courante, j’ai créé le brouilleur de pub murale en carton©.
Comment faire ?
Voici la recette :
Prenez des lunettes normales, cassez les verres (ou utilisez des lunettes de soleil, mais en hiver, on a l’air con ou célèbre). Avec du ruban adhésif, collez du carton sur chaque verre, mais uniquement sur le côté supérieur. Pliez ces cartons une ou deux fois vers le haut. Ce sera la position normale du carton. Dès qu’une pub apparaît dans votre champs de vision, abaissez l’un des cartons. Ainsi, la pub disparaît.
Pas mal, hein ?
C’est pas cher en plus, et on peut même avoir plusieurs lunettes, pour faire tendance.

Merci qui ?

 
en ligne : Un peu de pub
Répondre


> Jean-Patrick m’a tuer
26 février 2001, message de Jean Patrick
 

"Je n’ai pas cru que la publicité changerait la société. Tout juste, parfois, change-t-elle l’écume du souvenir et se surprend-on à murmurer, du bout des lèvres, le chant des partisans de la marque truque, l’internationale du commerce. "
(Michel Chilaski)
"Je n’ai jamais connu l’affiche, rouge m’a-t-on dit, la publicité des barbares."
(Salim Bachi)

Répondre


> Jean-Patrick m’a tuer
24 février 2001, message de D !m
 

Le fameux Jean Patrick vient de passer dans l’émission "on ne peut pas plaire à tout le monde" sur France 3. Encore une pub pour la pub sur la pub !

En fait ce Jean Patrick est un photographe américain, de son vrai nom James Christophe. L’objectif de cette pub est de montrer la notoriété que peux produire une publicité : un sondage avant la campagne de pub avec comme question "Connaissez-vous un Jean-Patrick ?" et ensuite le même sondage après. Evidemment à cause des affaires récentes, il n’était pas possible de prendre Jean Christophe, plus proche du vrai nom de la personne.

Maintenant un petit jeu stupide. Répétez dans votre tête pendant dix minutes le mot "rouge", ensuite sans réfléchir donnez le nom d’une couleur. Voilà une démonstration de l’efficacité bourrage de crâne et c’est comme cela que la publicité fonctionne.

Répondre


> Jean-Patrick m’a tuer
23 février 2001, message de Phynette
 

D’abord, merci, maintenant je sais ce qu’il y a derrière Jean-Patrick (Jean-Patrick roupillant sous sa couette à impressions hideuses, Jean-Patrick buvant à une canette sans marque, etc.).

Oh, ça m’a un peu plus surprise que si ç’avait été pour des crackers ou un abonnement mobile, mais pas tellement plus en vérité. On en a déjà eu, des campagnes, teasing ou non, à la gloire de la pub, je crois que ça avait commencé dans les années 60 ("Peut-on, en 1969, se permettre d’être un publiphobe") ("—Bien sûr, connard, pourquoi pas plus en 1969 qu’avant ?) Plus tard on avait eu la pétasse qui, gna gna gna j’enlève le haut, j’enlève le bas, et au dernier moment elle se retourne, superbe métaphore (l’audace pour bien vous enculer, mais faut pas pousser, juste l’élan nécessaire et pas davantage).

Toutefois je ne vois pas en quoi la pub nous prend davantage pour des cons quand elle se vante elle-même que quand elle nous vante des produits. Je ne perçois pas une variation d’intensité de la force sodomisatrice. Je me balance éperdument du fait que Jean-Patrick ait prêté sa face inexpressive à la louange de la sainte publicité, du saint téléphone portable ou du saint pot de confiture. C’est la même chose, la seule différence est qu’ici elle se mord la queue. Ce qui n’est pas notre problème.

Et si je ne crois pas que cette pub sera "inefficace" au sens de ses concepteurs et de ses commanditaires, je ne crois pas non plus qu’elle marquera pour eux une victoire qui fera date. Juste, à mon avis, l’occasion pour eux de ricaner un peu plus fort "Qu’est-ce qu’on a été malins, qu’est-ce qu’on la leur a mise bien profond cette fois", mais est-ce si vrai que ça ?

Je lance une idée, comme ça, qui me chiffonne, mais je ne suis peut-être qu’une absurde rêveuse : est-ce que les campagnes de pub de ce type ne sont pas surtout conçues pour une espèce d’usage interne (bien que placardées sur tout le territoire, paradoxe apparent), précisément pour que les membres de certains métiers continuent à se prendre pour des caïds et pour une race supérieure ?

La façon dont la pub fonctionne, dont elle impressionne réellement les gens, est une chose que je n’ai jamais bien comprise faute de me pencher sur le sujet. Et ceux qui se penchent sur le sujet en retirent-ils une image vraiment fidèle ? Il faut bien que la pub soit très efficace, dit-on, sinon on n’y dépenserait pas de telles fortunes. Est-ce si vrai que cela, ou est-ce que la prétendue efficacité de la pub n’est pas une quasi-légende entretenue par le monde de la pub lui-même ? Aussi loin que je m’en souvienne, la dernière fois que j’ai réagi positivement à une publicité, je devais avoir sept ou huit ans et j’ai tanné ma mère pour qu’elle achète un truc plutôt qu’un autre. Ca m’a vite passé. Depuis, je réagis positivement, par exemple, aux affiches de théâtre (tiens, y a ça au Théâtre de la Ville, faudrait y aller), parfois aux affiches de cinéma, parfois à d’autres affiches - mais jamais à leur contenu ; à des informations que j’ai déjà en moi et que ce contenu mobilise. Je n’achète jamais à cause de la pub mais en examinant d’abord mes besoins. A l’extrême limite, je réagis au contenu d’information que certaines pubs peuvent posséder, mais il faut dire qu’elles en contiennent rarement. Beaucoup de pubs, en revanche, m’incitent plutôt à m’éloigner du produit vanté. Je ferais partie d’une catégorie minoritaire, très minoritaire même ? Je n’en suis pas si certaine. Il faudrait qu’on m’en donne des preuves plus solides qu’une simple affirmation. Je connais l’argument : "Vous croyez que vous n’obéissez pas à la pub, mais vous lui obéissez sans le savoir, gniark gniark" - OK, si l’on veut, mais qui est-ce qui dit ça ? Les gens de pub eux-mêmes. Qui adorent se prendre pour les rois de la montagne. Et dont le métier est de mentir, n’oublions pas. Ah bon ! je ne suis donc pas obligée de les croire.

C’est vrai que le matraquage est douloureux. Ces affiches qui vous sautent à la gueule, que vous ne pouvez pas louper, qui sont partout, partout… Mais est-ce que nous sommes obligés de laisser la pub nous agresser ainsi ? N’est-il pas tout simplement possible de regarder ailleurs, et Dieu sait s’il s’en passe, des choses, ailleurs que sur les panneaux ? Jean-Patrick, oui d’accord, mais n’y a-t-il pas des moyens de ne pas se laisser phagocyter par Jean-Patrick ? Je pense que, s’il est trop facile de se laisser bouffer le champ de vision par la pub (c’est ce qu’elle recherche), nous ne devons pas négliger la seule résistance qui soit à notre portée en l’état actuel des choses, avant qu’on puisse (par exemple) pendre le dernier créatif avec les tripes du dernier dir-com : tout simplement l’exclure de notre champ de vision. Ou n’en faire qu’une sollicitation anodine et marginale. Oui, c’est un travail.

Difficile mais pas impossible. Certains disent que c’est impossible. Pourquoi ? C’est plus qu’une résistance, c’est un sevrage. En ce sens, ceux qui prétendent qu’il est impossible de se sevrer de l’image publicitaire (même subie) sont ceux qu’elle vampirise le plus, ceux qu’elle prive le plus de leur capacité de décision. Le travail leur incombe, personne ne le fera à leur place. Il consiste à trouver autour de soi des choses assez intéressantes, assez vivantes, pour remplacer le parasitage publicitaire.

Répondre
> Jean-Patrick m’a tuer, LE GÂTEAU APÉRITIF SANS OGM , 23 février 2001

Une réponse rapide à ton très long message (je t’en remercie d’ailleurs, je suis juste très pressé là tout de suite). Donc les principaux points :

1) une entreprise à pour but de gagner le plus d’argent possible (ça s’appelle le capitalisme...). Une entreprise paie pour faire de la pub (ça s’appelle des bénéfices en moins). Après une campagne de publicité, soit la dite entreprise voit ses ventes augmenter et gagne plus qu’elle n’a dépensé soit elle ne vend pas plus (voire moins comme Benetton aux States dernièrement) et dans ce cas quelqu’un est viré.
Si les entreprises continuent à dépenser du pognon pour faire de la pub c’est qu’elles en gagnent encore plus après. Donc la pub efficace mythe entretenu par ceux qui la font, non.
Ce serait trop facile...

2) la pub, y a qu’à pas la regarder ? Et si c’est
difficile pour vous faites des efforts plus intenses ?
Non, encore une fois. La rue n’appartient à personne, je ne vois pas pourquoi je devrais faire des efforts pour ne pas regarder la pub qui y est. Ma télé je l’ai jetée il y a longtemps, ma radio a une télécommande pour zapper les pubs, pourtant dans la rue je ne peux pas y échapper. Et ça n’est pas normal, ni acceptable.

A bientôt pour la suite

Répondre
> Jean-Patrick m’a tuer, Phynette, 23 février 2001

Je n’ai jamais dit que c’était normal ou acceptable. On est d’accord là-dessus. Seulement, tu nous fais part d’un problème. Or moi j’aime bien chercher les solutions aux problèmes. Et dans ce cas, que faire ? On a le placard publicitaire en pleine tronche et en permanence, alors concrètement comment fait-on pour ne pas en être victime ?

Plus précisément, comment fais-tu pour ne pas faire à la publicité la grâce d’être incommodé par elle ? Parce que, d’une certaine façon, la colère dans laquelle elle te met est un hommage que tu lui rends. La question est de savoir si l’indifférence à la pub (qui est ma solution) est une façon de se faire baiser par elle ou au contraire la forme la plus saine de la résistance. On peut se dire aussi que la fureur révoltée est une résistance, ou au contraire qu’elle ne montre que trop que la pub a atteint son objectif. Je n’ai pas de jugement universel et tout cela n’est pas simple.

Mon choix à moi est de regarder autre chose - en moi, ou au-dehors, c’est ma façon de dire merde à la pub. Et quand je dis "regarder autre chose", je pense à un regard actif, à une redécouverte du monde environnant. Parce que la pub et la télé nous ont privés à la longue de cette capacité de regarder et de voir. Je crois profondément que la pub aliène les gens non seulement par son existence propre mais aussi parce qu’elle nous prive à la longue de la faculté d’utiliser nos yeux pour le reste du monde. Est-ce qu’on ne "voit que la pub" parce qu’elle est vraiment partout, ou parce qu’on a désappris à regarder ailleurs ? Ce n’est pas un remède miracle que je vante, c’est juste ma propre méthode pour échapper à cette manipulation : rendre à mes yeux la souveraineté dont on voudrait les priver. Le capitalisme (merci de la leçon soit dit en passant, je ne savais pas que ça existait) s’emploie depuis pas mal de temps à nous priver de l’usage personnel de nos sens. Or il est en mon pouvoir de le lui interdire en ce qui me concerne. Il n’y a que moi qui puisse le faire, mon voisin ne peut pas le faire pour moi. C’est tout.

Autrement, j’apprends que tu as une télécommande à zapper les pubs radio, figure-toi que j’en suis baba. C’est génial, où trouve-t-on ça ? Mais que se passe-t-il pendant que tu zappes ? Est-ce que la radio devient muette pendant tout le temps que dure la pub (terriblement longtemps à mon sens), le zapping produisant un effet de blanc, ou alors la télécommande nous transporte-t-elle une ou deux minutes en avant, nous faisant perdre ces une ou deux minutes de vie mais réussissant, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, à zapper le temps lui-même ? Parle-moi encore de ça, ça m’intéresse.

Phynette

Répondre
> Et si on faisait un procès à la RATP ?, Un publiphobe aigri (forcémment), 27 février 2001

Je suis comme toi : j’ai jeté ma télé, et voilà que la pub m’agresse violemment dans le métro, le matin, quand je suis pas encore réveillé.

Et, puisque cette opération quasi militaire se déroule dans le métro, si on créait un collectif pour faire un procès à la RATP ? Elle fait bien des procès a ceux qui causent pas correct à son égard sur le web...

Le Tribunal pénal international de la Haye me semble un peu surdimensionné, mais y’aurait pas un spécialiste en droit qui pourrait nous trouver un bon petit créneau, genre "Incitation à la consommation à outrance" ?

Répondre
> Jean-Patrick m’a tuer, Nadiral, 24 avril 2001

Quèques chtites réactions, moins exhaustives et moins construites que celles de Biscuit et de Phynette...

D’abord, j’ai l’impression que ce qui horripile l’honorable assemblée de publiphobes ici présente est principalement la désagréable sensation d’être MANIPULES. Oh que tu as raison, amis de la liberté en quête d’absolu, mais prends ta tête à deux mains mon cousin et demande-toi ce que fait la petite blonde (pardonnez le zeugma) qui lève ses grands yeux pleins d’amour vers toi et gazouille adorablement dans l’espoir d’obtenir de ta part un bonbon ou un calin ? (Je suis bien placé pour connaître la situation, j’élève moi-même une tête blonde à la maison, en plus de deux furets et d’une plante grasse). Elle te manipule, la tête blonde ! Voilà ce qu’elle fait. Et toi-même, héraut de l’intégrité et du détachement, que fais-tu quand tu souris à la guichetière de la Poste pour faire passer le fait que tu as oublié ta carte d’identité pour venir retirer un Coliéco ? Tu manipules ! Et quand tu mets tes plus beaux atours et choisis ton vocabulaire pour sortir avec l’élu(e) de ton coeur ? Tu ma-ni-pules !!!
Point n’est besoin de pousser plus loin la démonstration, je crois avoir été clair.
Tout ça pour dire que finalement dans les relations humaines, nous sommes tous amenés à manipuler peu ou prou, et que ce n’est pas une catastrophe. Le tout est de ne pas être dupe de nous-même ni des autres.

Une illustration amusante me vient à l’esprit, qui fait à la fois le lien avec la manipulation et avec l’art de regarder dans la rue. On croise souvent dans la rue des minettes attiffées et maquillées à un degré qui ne peut signifier au mieux que "désirez-moi" et au pire "baisez-moi". C’est finalement une forme de pub. En tant qu’homme, ma première réaction est toujours de regarder la créature. Mais ce qui m’amuse beaucoup plus ensuite c’est de regarder les autres hommes et de suivre leurs regards plus ou moins dérobés vers la femelle attraction. Ca, c’est du tout beau spectacle, gratuit, pas mis en scène par les publicitaires, et qu’il n’y a qu’à se baisser pour ramasser. :-)

Pour ce qui est du pouvoir de la publicité sur mon comportement de consommateur, je n’ai pas honte de reconnaître que pour une catégorie de produit que je n’ai jamais achetée, je vais la première fois me laisser tenter par la marque dont j’ai déjà entendu parler (si son prix n’est pas exhorbitant). Mais ce qui fait que je resterai fidèle à une marque, ce n’est pas sa pub, c’est sa qualité. Par exemple, je peux vous dire que les couches Pampers, c’est de la m... Comme ils ont une politique publicitaire très appuyée, on essaye une fois, et puis bébé a les fesses toutes rouges, alors on essaye une autre marque, et quand on tombe sur Huggies, on n’en change plus, parce que c’est la meilleure qualité, et pourtant, à ma connaissance, ils ne font pas de pub...

Juste en passant, je voulais vous signaler, à toutes fins utiles, que moi aussi j’ai jeté la télé, ou plutôt que je n’en ai jamais achetée, et que je m’en porte à merveille.

Enfin, pour les chats, chais pas, mais pour les furets, il faut faire très attention à la nourriture qu’on leur donne parce qu’ils ont les reins assez fragiles et que les croquettes de supermarché, ça les fait mourir au bout de quelques années.

Voilà... la prochaine fois je serai plus long.
(non non je ne suis pas bavard !)

Répondre


Jean-Patrick m’a tuer moi aussi
23 février 2001, message de Grand’Pa
 

Juste une précision : le lait de vache est contre-indiqué pour les chats, car ceux-ci on du mal à le digéré, eh oui.

En ce qui concerne Jean-Patrick, dès son apparition je n’ai pas pus le blairer, les slogans débiles du genre "Jean-Patrick le matin pas rasé, mais c’est déjà Jean-Patrick" (je le sais : je passe devant cette affiche tout les matins, c’est pas façile) me donne envie de le coup-de-bouller ce Jean-Patrick. Mais je reste zen : donner un coup de boule dans une affiche est très douloureux (essayez pour voir).
Le truc de faire de la pub pour la pub me rappelle le coup du "Demain j’enlève le haut" dans le style "créons le besoin en faisant saliver tout ces cons de gens" et puis hop ! "On vous à bien eue on est trop fort nous le publicitaires", et efectivement, tout le monde se tape sur les cuisses en disant " ’tain, y son fort".

Pfff... triste époque.

Répondre
> Jean-Patrick m’a tuer moi aussi, Gunga, 24 février 2001

En fait, on peut couper le lait de vache avec de l’eau (moitié-moitié) et le chat le digère.

Véridique

Répondre
> Jean-Patrick m’a tuer moi aussi, mict, 25 février 2001

Et le fromage blanc vous savez s’ils digèrent ? Parce que le mien il en bouffe des tonnes et comme il va dehors, je vois pas ses cacas, donc je sais pas s’il digère.

Répondre
> Jean-Patrick m’a tuer moi aussi, Phynette, 25 février 2001

Un chat bien élevé ne digère que les souris et les testicules de publicitaires.

Répondre
> Jean-Patrick m’a tuer moi aussi, mict, 26 février 2001

J’ai regardé chez leclerc, il y a pas les trucs de publicitaire. A moins que ce soit deshydraté, mais je lui donne que du frais. Tu m’en envois par la poste ? J’te rembourse.

Répondre
> Jean-Patrick m’a tuer moi aussi, 31 mars 2001

C’est intéressant. Pourquoi ne pas plutôt débattre des questions liées à la nourriture et à l’entretien du chat domestique plutôt que de faire de la pub aux publicitaires ? Ou bien sur les avantages comparés de posséder un chat ou un publicitaire chez soi ? Personnellement, je n’ai ni l’un ni l’autre, mais j’ai dans l’idée qu’un chat ne peut être que plus propre qu’un publicitaire bien que sans doute moins facile à nourrir. D’un autre côté, mieux vaut s’astreindre à adopter un publicitaire plutôt que de le voir traîner en liberté dans les rues. Une pétition serait peut-être bienvenue afin de demander au gouvernement de prévoir une allocation spéciale pour l’adoption d’un publicitaire, un quatrième enfant en quelque sorte. Pour le bien commun. Après tout, avec beaucoup d’amour, les publicitaires peuvent sans doute redevenir un jour des êtres humains.
Jeannot

Répondre
> > Jean-Patrick m’a tuer moi aussi, ObiWanCannabis, 19 novembre 2001

Ami du Soir bonsoir,

En reponse a lappelle au debat portant sur les testicule du chat de jean-patrick je repond haut et fort que je posséde un lapin nain du chili et ke je ME FOU PAS MAL DE CE KE VOUS POUVEZ EN PENSERRRRR OKAYYYYYYYYYYYYYYYY ????
humm
,merci.

Répondre


> Un petit cours de grammaire allemande, sur le thème "C’est pas mieux ailleurs"
23 février 2001, message de Geoffroy
 

Merci pour cet excellent article. Habitant en Allemagne, je n’ai évidemment pas vu cette campagne, mais ce n’est pas la 1ere fois qu’on nous fait le coup ...

Je voudrais ici en raconter une autre qui m’a choqué, dans le doux pays de Goethe. Il y a un journal qui s’appelle "BILD Zeitung". Zeitung veut dire "journal" et Bild veut dire "image".
Mais "Bild" est aussi - presque - l’impératif du verbe "bilden", construire. D’ailleurs, le fait de faire une entorse à la conjugaison (le véritable impératif est "Bilde") n’est à mon avis pas totalement innocent non plus.
Et ça donne la campagne de pub suivante :

"BILD Dir Deine Meinung"

qui signifie à la fois :
- construit ton opinion
- BILD forge ton opinion

Il est absolument évident que ce côté ambigüe est voulu, et je tiens à dire que ce journal est l’un des plus mauvais d’Europe (du style seins nus à la fin, titre qui fait la moitié de la page pour 3 mots, ...). A ma connaissance, seuls les tabloïds anglais sont pires. Et voici donc que ce papier, à côté duquel Paris Match rejoint la Revue des Deux Mondes, affirme haut et fort faire du bourrage de crâne à ces lecteurs. Ces derniers se chiffrent d’ailleurs en millions (entre 2 et 6 selon les jours).
Et ce journal fait aussi du populisme hallucinant, et a une influence considérable. Pour ceux qui l’ont lu (ou vu le film), je rappelle que "L’Honneur Perdu de Katharina Blum" de Heinrich Böll est très fortement inspiré par BILD Zeitung...

Tout n’est cependant pas perdu : les bibliothèques municipales allemandes ont elles aussi fait une campagne de pub avec pour slogan :
- Bilde Dir Deine Meinung !
Avec une image presque identique à celle du BILD, et en utilisant le véritable impératif du verbe bilden !

J’avoue que cette contre-campagne m’a parue excellente. C’est d’ailleurs un domaine où nous pourrions peut-être apprendre de nos voisins dont les campagnes anti-racistes sont à mon avis parmis les meilleures d’Europe.

Enfin bon. Tout ça pour dire que ce mépris total du libre-arbitre de chacun est une tare internationalement répandue dans les professions communiquantes. C’est choquant, mais il est toujours possible de ne pas acheter BILD et d’eller dans les bibliothèques municipales !

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Diagnostic rapide...
23 février 2001, message de lajire
 

Mon cher gateau sec, votre texte laisse entrevoir très clairement une névrose de type antipublicitaire chronique à double rotation arrière.

Vous me prendrez trois pages de
http://www.antipub.net/http://www.antipub.net/cccp/index.html tous les matins,
deux pages de http://www.antipub.net/cccp/index.html

et irez participer avec RAP (Résistance à l’agression Publicitaire, les ceusses qui font le joli site susnommé) à du nettoyage urbain (ou arrachage de ces merdes d’affiches, en clair) une fois tous les quinze jours.

Et puis vous laisserez tomber le métro et le RER au profit du vélo : c’est plus rapide, ca fait les jambes, ca donne les fesses roses et en plus, plus personne ne vous parlera, et vivre sans les conversations de métro du matin, qu’est-ce que c’est bon....

Rompez.

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> Diagnostic rapide..., Gunga, 24 février 2001

"...et en plus, plus personne ne vous parlera..."

Et ça, c’est pratiquement un projet de société en soi.

Finalement, je préfère la pub.

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> Diagnostic rapide..., Phynette, 24 février 2001

En plus, faut vraiment ne jamais prendre le métro pour s’imaginer que les gens s’y parlent le matin…

(vive le vélo, bien sûr)

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> Diagnostic rapide..., Phynette, 24 février 2001

(Mais vive le métro et le RER aussi, les transports en commun c’est très chouette quand ça fonctionne.)

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> Diagnostic rapide..., fabilou, 10 juillet 2005

J’ai l’impression que celui qui croit qu’à vélo on ne parle pas, ne fait jamais de vélo.
Quand vous doublez une file de voiture, les têtes s’allongent bien sûr. Mais quelques vitres s’ouvrent : " Dites, ça a l’air d’aller plus vite mais comment vous faites quand il pleut ? " Le cycliste peut alors s’arrêter, expliquer, donner l’adresse d’un site qui aide à apprendre à s’organiser en fonction du vélo, énumère les avantages pour la santé. Je ne ferai pas de pub en vous donnant une adresse ou l’autre. Vous êtes bien assez grand pour faire une recherche avec les mots clés : vélo + quotidien.
Bonne route.

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