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dimanche 18 août 2002
Pilote toi toi même...

Appelez moi Georges

Réflexions d’été sur l’anonymat et notions connexes
par Tiresias
 
 

Ca dépend du lieu et du milieu. Pour être sûr de lancer une bonne discussion de fin de repas, on peut demander « Qui a tué Lounes Matoub ? ». Ailleurs, on peut demander « Qui est pour l’anonymat sur internet ? ». La libre expression des convictions inébranlables est assurée. Dans le premier cas, on conçoit que la passion se manifeste. Il y a mort d’homme par assassinat, commandité par des crapules mafieuses. Mais il ne faut pas penser que dans le second, le débat soit serein, ça passionne cette affaire...

Et comme ça passionne, mieux vaut dire tout de suite de quoi l’on veut parler ici pour éviter les malentendus : de l’envoi d’opinions et d’informations non signée du nom de leur auteur (on laissera de côté les questions de spam, d’intrusion et de troll, qui méritent un traitement spécifique).

J’avoue tout, ce n’est pas mon vrai nom

Je vais dire quelque chose de très convenable. Quand j’écris un texte que je signe de mon nom, c’est bien, j’assume, j’utilise de manière responsable ma liberté d’expression, je déférerai à la convocation du juge si quelqu’un estime que j’en ai fait mauvais usage. Voilà. Mais si parfois je fais autrement, comme ici, pour des motifs qui m’appartiennent, je deviens un être dissimulé, légitimement soupçonnable et impunément insultable, comme peuvent le montrer ceux qui n’y connaissent que pouic, mais qui font métier d’informer, vu qu’ils ont une idée là dessus, tel machin dans un article qui a achevé sa carrière :

Internet, c’est la Kommandantur du monde ultra-libéral. C’est là où, sans preuve, anonymement, sous pseudonyme, on diffame, on fait naître des rumeurs, on dénonce sans aucun contrôle et en toute impunité. Vivre sous l’Occupation devait être un cauchemar. On pouvait se faire arrêter à tout moment sur dénonciation d’un voisin qui avait envoyé une lettre anonyme à la Gestapo. Internet offre à tous les collabos de la planète la jouissance impunie de faire payer aux autres leur impuissance et leur médiocrité.

Passons sur la routine manipulatrice bas de gamme qui consiste à se couvrir par des évocations émotionnelles fortes pour enfouir dès l’abord l’ennemi dans la métaphore du « ventre fécond » dont on ne peut plus sortir. Ca n’a pas de dignité, mais il n’est pas le seul à procéder ainsi. Plus important est le fait qu’il mêle anonymat et pseudonymat, il est vrai souvent synonymes sur internet (pseudos d’opportunité changeants). Le premier consiste à ne pas signer, le second à signer d’un nom d’emprunt (ce que je fais ici, comme avant moi Arouet, qui ne dénonçait pas à la gestapo). En quoi l’usage de ce pseudo me dispense-t-il de responsabilité ? En rien, il ne permet pas mon identification immédiate au lecteur (enfin, à beaucoup de lecteurs), c’est tout.

C’est même plus compliqué, le mot anonyme ayant deux sens ("non signé", ou bien "dont l’auteur est inconnu", ce qui n’est pas pareil). Si je dis que le gaillard est une bourrique obscène, et qu’il s’estime injurié, le juge me retrouvera : mon adresse ip est connue des administrateurs du site, ainsi que l’heure de mon propos. Avec ça, mon fournisseur dira qui je suis. Certes ce n’est pas toujours le cas, on identifie une machine pas un bonhomme. Ceci dit, quand il s’agit d’attraper un crétin multirécidiviste, on y parvient, comme toujours avec les gens qui répètent les mêmes schèmes. Le cas de l’agression unique, via une machine collective, est différent, bien sûr…Mais là, pas de problème, Philippe, c’est quand tu veux. Demeure le fait, qui n’a rien de tragique, que tel lecteur ne sait pas qui je suis. Et alors ? Mon nom y figurerait qu’il ne serait pas plus avancé. Ah si, il pourrait le taper dans un moteur de recherche et savoir plein de choses assez banales.

Si j’ai cité ce journaliste, c’est que son mot contient en condensé les diverses critiques plus proprement exprimées que j’ai pu entendre dans le Lubéron, by the pool avec les créatures, et un drink à la main (je prépare l’article internet chez les riches). Chacun a son idée, évaluée selon l’usage qu’il fait personnellement du réseau, rien de mieux qu’être soi même son étalon. D’ailleurs ils ne feraient pas quoi que ce soit d’anonyme, ça empêche de capitaliser de l’image sur son nom. Ce qui, en passant, rend l’anonyme ou le pseudonymé d’autant plus suspect...

Et ils peuvent discuter autant qu’ils le souhaitent, puisqu’ils n’entendent pas anonymat de la même manière. Pour certains, c’est le fait de ne pas signer de son nom (c’est un peu l’acception dans ce texte), pour d’autres, c’est le fait de n’être pas identifiable (on se demande comment, l’informatique, c’est fait aussi pour ça) et ils râlent sur la fameuse zone de non-droit, pour d’autres, c’est le fait de ne signer ni de son nom, ni d’un pseudo... Quelle affaire. Et je me fais dire que je vois les choses par le petit bout, en les considérant du point de vue du sujet. Eux le voient par l’autre bout, celui de la politique et du devoir être général. C’est drôle, ce qui les mène pourtant, c’est la marge, les sites de cons dangereux, on va en trouver quelques milliers pour plusieurs centaines de millions de connectés. Les informaticiens sur le réseau, aussi, je veux bien que ce soit qualitativement important, mais c’est quoi, quelques pourcents.

Allez je la ferme avec le sourire, je ne suis pas un hôte inconvenant, mais bon sang, ils ont peur de quoi ? De rien je vous rassure, ces gens là, ils sont tout terrain, je pense simplement que la parole du tout venant les gêne à un endroit qu’on n’évoque pas entre gens de bonne compagnie, une dépossession symbolique du monopole d’expression, un tragique aléa dans la survenue des sentiments et émotions, l’incertitude, bref, et il n’y a pas que la bourse qui n’aime pas ça. Mais on peut se mettre d’accord à bon compte, car, certes, dans d’autres pays, qui ne connaissent pas la démocratie et la liberté, on l’admet, on l’encourage même, on signe des pétitions, on donne des sous et tout, c’est le côté La France éternelle fait l’admiration de tous et ses Lois doivent s’appliquer universellement.

…et pourtant je suis libre...

Pourquoi diable prendre un pseudo quand on n’a rien à cacher ici, ni rien à craindre de son employeur ou de son voisin, c’est connu ? Voire plusieurs pseudos comme un multicollabo ? Pour ne pas assumer publiquement ? Là, Filou, je te réponds direct : exact. Ah mais c’est qu’il est content, voilà, il a raison le néo résistant millennium. Pas du tout du tout. C’est pour écrire librement, sans engager d’autres que moi, et sans que les conséquences puissent peser un jour sur les gens de mon nom. A supposer que je sois directeur d’un truc, président d’un machin, administrateur d’une chose, père, époux, fils ou je ne sais quelle autre étrangeté, au nom de quoi ces gens devraient ils risquer de se trouver entraînés par mes propos, même très indirectement ?

Il y a des gens bizarre, ils pensent que leur nom est à eux, alors qu’il fait partie aussi d’un espace public complexe. Oui, mais la liberté d’expression est garantie, non ? Ca dépend de ce que l’on entend par là. Je peux voter, dire mon point de vue sur la vie de la cité, d’accord. Mais dans d’autres domaines, c’est un peu moins vrai.

Allons trois pas plus loin. Que faire lorsque l’on est témoin d’une saleté ? Première solution, on affronte en gants blancs. Ma compagne, à l’époque jeune cadre de direction dans une PME dynamique, informée par une secrétaire désemparée victime d’une agression sexuelle du directeur commercial, va chez son PDG direct (cadre de direction on a le droit) et lui dit que vu les circonstances, c’est lui ou elle. Ah elle a du tonus. Résultat des courses, le PDG agrée, puisque c’est elle ou lui, il… la vire (perte de confiance), et la secrétaire avec. Et, c’est là que se situe la chose étrange qui n’étonnera pas ceux qui s’occupent de victimologie, elles ne disent rien et refont leur vie professionnelle autrement. Ah, n’importe qui lui conseillerait aujourd’hui une petite intervention anonyme et bien argumentée auprès de l’inspection du travail, afin qu’il admoneste avec les moyens de sa charge le PDG, un gars très péteux devant l’autorité.

Seconde solution, on demande conseil a un tiers. Ca je connais bien. Monsieur, dans ma boîte, il faut écrire BBR ou PC (je vous laisse traduire) en bas des dossiers de candidatures quand c’est un étranger...ah bon, un Danois, euh non, quand c’est une personne de couleur. Que dois je faire, sachant que je ne peux rien par moi même, sinon, pas loyal avec ma boîte, j’ai signé, je suis viré(e). Celle là je l’ai eue dans les mêmes termes plus de dix fois. C’est archi connu. Et je fais quoi moi ? Mon interlocuteur ne veut surtout pas que je sème la merde en mon nom, vu que le lien est vite établi entre nous...Je proteste anonymement avec les photocops des dossiers ? Même pas, je suis vachement courageux, je ne vais pas lâchement joindre anonymement les autorités. Qui d’ailleurs sont au courant comme tout le monde.

Troisième solution, essayer de faire faire. Monsieur, si vous pouvez joindre le Contrôleur Machin, il y a un appel d’offre qui ne correspond qu’à un seul fournisseur, magouille garantie, je ne peux pas moi même, mon devoir n’est-ce-pas... Et je ne peux pas faire une lettre anonyme. Et moi je fais quoi ? Dans le même genre, Monsieur, l’entreprise est en faillite et il y a peu, on a commandé un audit bidon d’un MF à un cabinet ami, je fais quoi, vous pourriez pas, euh... ? Et moi, je fais quoi ? Dénonce à la société mère, voilà tout... Ah ben non, c’est pas mon genre. Ce ne doit pas être le mien non plus. Eh oui, suis pas un lâche qui dit anonymement. Mais si même j’écris parfois sous pseudo. Et je vous épargne les détails sur l’infirmière à qui on demande de faire le contraire de ce pour quoi elle a choisi ce métier et ne sait pas comment en parler sous son nom, alors qu’elle veut qu’on sache (et pas seulement en causer au psy).
Je passe vite sur la quatrième solution, probablement la plus répandue, qui consiste à regarder ailleurs. C’est le plus raisonnable. Même si, à force d’à force, ce qui se dit, un jour le couvercle levé, autorise le retour d’un abominable refoulé, recuit des années et figé dans la certitude défensive de ce qui trop longtemps a été ressassé (vous connaissez des Serbes, des Croates, des Kabyles, des Ukrainiens etc. ?).

Entendons nous, je mets juste une limite au propos voulant que la liberté d’expression permet que chacun assume en son nom. Les gestionnaires de pétition en ligne qui se voient demander quelques années après la suppression d’un nom sur la liste des signataires (j’étais jeune, ça peut me porter préjudice etc) le savent bien.

…à perpétuité.

Car des propos, comme ceux tenus ici, qui paraissent anodins aujourd’hui ne le sont pas ailleurs, ou ne le seront plus demain. Ceux qui sont contre l’utilisation de telles protections vivent dans un horizon temporel très limité, ils n’ont pas intégré le fait que l’informatique, ça marche et pour longtemps, que le net ne va pas faire faillite comme une vulgaire société...anonyme. A moins que tout simplement ils ne s’en fichent. Conséquence, les propos d’ici, archi archivés, sont consultables par n’importe qui, n’importe où, dans 10, 20, 40 ans et plus, avec quelques possibilités techniques supplémentaires. C’est la différence avec le papier. Les descendants des gars qui ont écrit des conneries sur Dreyfus à l’époque de son premier procès, ou sur Léon Blum, sont relativement protégés, et c’est tant mieux, par le fait que Le Petit Journal, et autres publications mortes, ne sont pas consultables par grand monde, bien qu’archivées.

Etre responsable, ce n’est pas signer toujours de son nom, c’est juger de l’opportunité de le faire raisonnablement. Exactement comme montrer la vérité. Deux exemples actuels, sur le nom, et sur la vérité. La seconde d’abord. Le petit gars qui montre sur son site les photos de manifestants de *, cocktail en main et bien reconnaissables, montre la vérité, il est fier, il signe de son nom, il n’habite pas là, ça facilite. Il a peut être tiré une balle dans la tête de ses copains. Ce n’est pas exactement l’attitude reponsable. Moins grave, la fille d’un ami, jeune écrivaine qui produit sous son nom (sous leur nom) une fiction incestueuse créée quelques embarras potentiels, qu’elle rejette noblement au nom de la liberté de création et de l’imaginaire. Les collègues de son papa opinent du chef (et ricanent en douce). Ces contenus seront visibles par les petits enfants des intéressés, qui en penseront on ne sait quoi (papy était un terroriste, mamie a eu des graves ennuis petite, c’est pour ça que, etc.).

C’est à dire que l’archivage, dans ces cas, générera l’erreur par interprétation sans feed back, pas la vérité. Les gens qui pensent que la vérité consiste a laisser les choses en l’état telles que dites croient sans doute que l’environnement de ces choses est constant. Sans parler même du droit à l’oubli, qui a envie de voir en libre consultation sur le web ses premiers écrits d’enfance ? Pas moi. L’archivage de données décontextualisées risque ainsi de contribuer à l’élaboration d’une histoire imaginaire, mais active, avec bien entendu toutes les conneries écrites de manière non anonyme, le fait de signer n’étant pas vraiment une garantie que le charnier est là où il est dit. Mais on a l’habitude de juger l’opinion d’ailleurs ou de longtemps selon la culture présente, ça ne fait que renforcer les possibilités déjà existantes.

Ce que nous proposent in fine les tenants de la signature nominative, c’est quelque chose comme un code :

- La liberté d’expression responsable exige de signer des propos consultables pour une durée indéterminée par n’importe qui, sans possibilité de modification ultérieure quoi qu’il arrive
- L’opinion du mineur engagera ses parents, et vice versa.
- Ce que vous direz pourra être socialement retenu contre vous au delà des périodes de prescriptions juridiques ordinaires.
- Toute personne ayant à connaître de données confidentielles en entreprise, ou travaillant au service de l’Etat, ou un sous traitant, est interdite d’expression d’opinion par devoir de réserve, même pour les éléments extra professionnels
- Les moeurs du temps de la consultation s’appliquent au jugement du contenu tel que au temps de sa publication, comme toujours
- Les données archivées privativement sont sur le marché.
- Les données archivées publiquement seront à terme associées dans un grand fichier de fichiers administratif (biodata, événements, santé, fisc, police, défense, éducation, opinions etc), et conservées dans des coffres virtuels nominatifs numérotés.

Signature, précédée de la mention Lu et approuvé :

Eh oh, on signe ça, nous ? On jette le bébé avec l’eau du bain parce que quelques crétins bien utiles pourrissent la vie ? Non. Ni prescription, ni oubli, ni rectification, ni contextualisation, ni débat, ni intimité, à l’échelle planétaire et à perpète, ça ce n’est pas de l’Etat de droit haut de gamme. Alors si tu écris, pèse bien, et pilote toi toi même, ce n’est pas telle sirène qui te chante le chemin en général qui connaît ta route particulière.

 
 
Tiresias
 

Pour Lounes Matoub, c’est bien qui tu penses qui l’a fait, pas de problème tu peux écrire, mais tu signes pas, c’est mieux.

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18 décembre 2001
27 février 2002
24 juin 2002
 
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> Appelez moi Georges
21 juillet 2009, message de ETANGBLEU
 

Georges bonjour,
Appelez-moi Claudine. Ecrire Matoub Lounes, c’est mieux, car matoub était son prénom.

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i|-$)
16 septembre 2002, message de Manga
 

De manière générale, je regrette l’aspect trop peu ludique des articles de l’uzine (sauf p-e celui sur Bin Laden cf lien et ses posts sur l’anonymat).

Concernant notre ami Georges, il aurait peut-être été opportun d’envisager le plaisir (ça devient psychologique *g* ) lié à l’invention d’un nom, d’une personnalité, d’un passé , et inversement son effacement.

Après tout, mon blaze, ce sont mes parents qui me l’ont donné, pourquoi n’aurais-je pas la liberté d’en changer et de jouer avec ?

Je ne suis pas anthropologue, mais il me semble que certaines sociétés amérindiennes n’attribuent de nom qu’une fois la puberté passée, histoire de ne pas se tromper (être prénomé Clément et s’avérer un vrai tyran sanguinaire ;-).*

Mais peut-être ce commentaire vient-il du fait que j’appartiens à une génération qui n’aurait pas connu les même luttes politiques ou autres (censure) et le besoin d’un pseudo plus pour se couvrir que pour "communiquer" et/ou (se) revendiquer.

@+

*Je crois d’ailleurs avoir un vague souvenir filmique de la scène d’ouverture de "Little Big Man" qui évoque ce second baptême.

 
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> Une remarque annexe
21 août 2002, message de Marcel
 

L’emploi d’un pseudo non identifié permet également d’exprimer une opinion en s’affranchissant de l’image d’un nom trop chargé.

Je m’explique : si je vois passer un papier signé Alain Minc ou Elisabeth Tessier*, je vais me dispenser de le lire en supposant que c’est de la foutaise, et peut-être, quoiqu’avec une probabilité assez faible, vais-je rater une idée géniale dont j’aurais pu prendre connaissance si elle avait été signée Roger, Raymond ou Ernestine. A l’inverse, la seule vue du nom de Barthes risque d’anesthésier mon esprit critique et de m’empêcher de voir qu’il a dit ce jour-là une ânerie (par exemple lorsqu’il prétendit avoir trouvé du sens aux écrits de madame Kristeva, épouse Joyaux). Et sans parler, [bien] naturellement, de FIRST, dont la simple évocation rappelle immanquablement les nombreuses bassesses et malversations auxquelles il doit aujourd’hui sa position enviable et respectée.

* astrologue officielle auprès du palais de l’Élysée, brevetée de l’Université.

PS ceux qui ne supportaient pas le personnage de Gary auraient-ils lu Ajar s’ils avaient su ?

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cela va sans dire....
21 août 2002, message de christophe
 

... mais c’est toujours bon de le (re) dire.
une analyse remarquable

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Archivage du web.
19 août 2002, message de erwan
 

Ca existe deja :

http://www.archive.org

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> Appelez moi Georges
19 août 2002, message de malpa
 

Fort interessant, effectivement.

Quelque chose qui n’a peut-etre pas rien a voir, a titre de complement de reflexion :

Meme dans la vie politique la plus institutionalisee de notre pays, la plus mediatisee et la plus constitutionnelle, des solutions tres concretes sont appliquees a la question de ne pas offrir plus de prise que necessaire a une responsabilite civile qui, des generations encore bien vivantes s’en souviennent, peut se reveler a geometrie variable du jour au lendemain.

Ainsi, des institutions considerees comme des piliers de notre democratie comme le Parti Socialiste et le Parti Communiste n’ont aucune existence officielle. Meme pas associations loi de 1901. Tout au moins c’etait le cas encore il y a une quinzaine d’annees, je ne sais pas si la situation a change depuis, quelqu’un pourra peut-etre le dire, et vous lirez la suite en la mettant a l’imparfait le cas echeant, mais le fond de mon propos reste, je crois. Ce sont des enveloppes vides (comparables a des pseudonymes, donc), restes d’une tradition heritee de l’anarcho-syndicalisme puis de la resistance, a l’epoque ou les militants et tout l’appareil organisationnel (le reseau ?) se tenaient prets a entrer en clandestinite a la moindre descente de police.

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Archive or not archive ?
18 août 2002, message de Walk
 

Fort intéressant. Cette question est cruciale pour l’évolution du web puisque la qualité du web et son impact sur l’évolution des consciences dépend grandement du niveau de participation que les internautes voudront bien mettre en oeuvre.

Jusqu’à présent l’interaction, l’expression des gens a été très faible. L’anonymat citoyen (pseudo stable, comportement raisonnable etc...) est le point de passage obligé pour que le web apporte les bonnes évolutions dont on peut entrevoir les prémisses.

Mémoire ou pas de mémoire ? Voir le lien du pdg de l’INA, qui a bien sûr une sorte d’obligation professionnelle à défendre le stockage. Mais j’aimerais bien que les idées exprimées soient plus claires. Où va t’on vraiment en matière de stockage des infos ?

 
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> Archive or not archive ?, barihou amoussa, 7 octobre 2003

oui je le croi

 
en ligne : achivre
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Petite visite à la Kommadantur...
18 août 2002, message de Roland Trique
 

Voir aussi les articles #186 et #187 du site.

Et vive l’anonymat !

(M’enfin bon : vus les scores des commentaires, ce site doit surtout être lu par son auteur).

 
en ligne : Uzine, la honte
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> Petite visite à la Kommadantur..., 18 août 2002

ambiance cool en ce jour de mon anniversaire...

cool...

cool...

cool...

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> Petite visite à la Kommadantur..., Lester, 18 août 2002

zai zoublié de zigner mon mezzage prézédent

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> Petite visite dans le loft, Lirresponsable, 20 août 2002

M’enfin bon : vus les scores des commentaires, ce site doit surtout être lu par son auteur).

Peut-être, mais je l’ai lu ; plusieurs fois à vrai dire car les commentaires, sous cette fabuleuse enquête de l’intérieur en caméra cachée sous trois volets, sont en très grande majorité des copiés-collés de ses posts sur waterflash ou autres ML (remarque les "dossiers" aussi...). Non parce que, c’est important, la traçabilité de l’anonymat (tm).

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