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vendredi 19 juillet 2002
Du poujadisme à la louche

Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur

(ou comment se faire plein d’amis)
par Lefayot
 
 

La Kultur est la dernière valeur du monde occidental après le travail, le progrès et l’illumination des nègres via les plantations d’arachides. C’est, si l’on veut, l’attribut obligatoire de la bonne mauvaise conscience de ceux qui ne peuvent se contenter d’être les maîtres du monde du fait de leur PIB.

Au niveau intraétatique, c’est un différentiel de capital symbolique extrêmement fort, qui, outre qu’il permet à un visiteur d’une expo quelconque d’avoir le sentiment de pouvoir être rédimé (conception vaudoue du culturel), assure une position surplombante sur l’échelle socio-économique.

Dans ces conditions, il s’agit d’un marché extrêmement juteux, ou plus exactement en pleine expansion. N’importe quel news-magazine (voir quotidien) se doit désormais d’avoir sa section culturelle. Comme il se doit d’avoir aussi son site web, on en arrive au sujet de l’article.

Il convient donc de distinguer entre les sites « généralistes » qui possèdent une sous-arborescence culturelle, et les sites qui ne sont « que » culturels. Disons que le site de Libération n’est pas à proprement parler un site culturel, bien que son lectorat de bobos fatigués lui impose de recycler sempiternellement les mêmes fadaises pour asseoir une certaine légitimité. Cette légitimité n’a rien de légitime évidemment ; il ne s’agit que de mettre en scène des simulacres culturels qui masquent sur le fond une inculture poignante, et d’une certaine manière d’envoyer des signes de pertinence culturelle en direction des lecteurs et au final vers les annonceurs. En effet les possesseurs d’un capital symbolique élevé (ou plutôt supposé tel) sont les cibles privilégiées des vendeurs de saloperies inutiles (mais gratifiantes) à forte valeur ajoutée. Il est plus rentable d’essayer de fourguer du design recyclé depuis trente ans à des lecteurs de Libé qu’à ceux du Parisien. Libé est donc contraint d’émettre, par exemple, des articles jargonneux comme il faut sur la danse contemporaine (même s’il s’agit sur le fond d’un académisme éculé), d’abord en direction des annonceurs pour les raisons susdites, mais aussi vers des lecteurs flattés de s’imaginer être les happy fews de la France qui gagne (mais avec un supplément d’âme). Ca fait plaisir aussi aux pigistes, puisqu’ils deviennent des précepteurs du bon goût (mais de transgression aussi), ce qui fait que tout le monde est heureux dans ce merveilleux système circulaire et auto-référentiel.

Mais comme il a été dit plus haut, Libé n’est pas un site culturel au sens strict, et les pages KUL ne sont qu’une sorte de cerise sur le gateau, qui devrait faire oublier la pitoyable indigence du reste du redactionnel, bien que sur le fond, il ne s’agisse que d’un (ré)habillage de la logomachie conservatrice et plate qui s’ébat dans le reste du site (et du canard).

On voit tout de suite qu’une autre distinction doit opérer : entre les sites qui ne sont que sur internet et ceux qui ne sont qu’un reflet d’un support papier. Reflet à la fois coûteux et inutile. Gloser sur le Monde ou Libé on-line ne présente pas un intêret magistral, puisqu’il ne s’agit que d’une copie/digest de quelque chose qui n’existe déjà que trop In-Real-Life.

Enfin, il faut aussi distinguer entre les sites KUL tous azimuts, et ceux qui se consacrent à une sous-branche des attributs de la divinité (par exemple la littérature). Ces derniers ont en général un lectorat moindre, et par conséquent un intérêt moindre d’un point de vue socio-économique comme on le verra par la suite. De surcroît, il sont en général animés par des enthousiastes dont on peut ne pas partager justement les enthousiasmes, mais dont on peut souvent ne pas mettre en doute l’honnêteté foncière.

Une dernière remarque s’impose : généralement les sites KUL s’affichent comme étant de gauche, tant il paraît un peu surprenant que la Kultur puisse être de droite, même si les contre-exemples abondent en matière de créateurs pas franchement progressistes (songeons ne fut-ce qu’à Céline et Pound dans le seul domaine de la littérature). Autant les pages KUL de Libé (journal de gauche pour ceux qui votent PS ou Verts) peuvent être prises au sérieux, autant celles du Figaro ont tendance à susciter une certaine hilarité (à juste titre d’ailleurs).

On peut même se dire que la Kultur est le seul attribut qui puisse permettre à un lecteur du Nouvel Obs de se situer à gauche. C’est le discriminant indiscutable, à tel point que Chirac se sent obligé d’avoir une politique culturelle et de prétendre lire des poèmes khmers.

Ce faisant, il n’est donc pas étonnant de trouver parmi ce que j’appellerais faute de mieux « l’alternatif web » nombre de sites KUL. D’autant que comme je l’ai déjà dit quelque part, « ce qui est bien avec la Kultur, c’est que ça ne fait pas les mains sales » (de mémoire), et que ça évite de se poser des questions douloureuses par exemple quant à la répartition des richesses (en France pour commencer).

Ce qu’on doit aussi garder à l’esprit avant de commencer, c’est que l’inquiétante pléthore de sites et publications KUL (comment peut-on s’acharner à autant sur des problématiques inutiles ou tout du moins sempiternellement ressassées ?) conduit à la question suivante : quid de la pérennité des dits sites et publications, quid de leur santé financière pour certains, alors même que le segment marketing est tout de même assez restreint tant il est vrai que si on veut bien porter un pin’s, il est tout de même plus rare qu’on se couvre le torse de tous les pin’s du marché. Il est possible que les lecteurs KUL soient comme ceux des magazines de CUL : monomaniaques compulsifs qui collectionnent tout ce qui sort sur le sujet.

Quoi qu’il en soit, commençons.

Méthodologie

Quatre sites ont retenu mon attention car il me semble assez représentatifs de ce que j’appelerais « l’underground soft », c’est-à-dire un créneau qui tente de fourguer comme « avancé », « différent » et « novateur », ce qui n’est en pratique que du fast-food pour futurs (ou actuels) CSP+, dans un souci de différentiel produit vis à vis des ténors du marché (Télérama, Libé, Aden, voire Nova, etc).

Nous aurons donc :
- Chronicart,
- Fluctuat,
- L’interdit,
- Technikart (ce dernier n’étant pas un site « pur », mais un bon exemple de racolage putassier que risque de devenir les autres).

Dans un souci de simplicité, nous allons aligner ces sites sur un axe que j’ai appelé « Nova-Télérama », qui est certes un peu réducteur, mais qui permet de bien situer les dits sites d’un point de vue de positionnement marketing et aussi de conception de la Kultur que semblent posséder (ou dont rêvent) les rédacteurs des sites.

Définissons :

- Nova : Ambiance festive, transgressive, volonté de rupture, investissement vers ce qui est émergent et supposé novateur [évidemment, il ne s’agit pas de la réalité, mais de l’image que Nova tente de donner, à la fois à lui-même, aux lecteurs et annonceurs (qui, eux, sont moins dupes)]. Côté branleur et irresponsable, confusionnisme généralisé (éditoriaux de Bizot, par exemple), sympathique bordel, et incohérence touchante ;

- Télérama : Gauche bien pensante, kantisme à la portée des caniches, académisme casse-couille, problématiques d’avant-guerre, ennui généralisé, inculture crasse pas du tout assumée. Côté dame patronnesse, d’où sérieux revendiqué, et donc incursions vers des sujets généraux (sans la moindre compétence).

En adoptant ces critères, on a donc :

Ce qui montre bien que l’ensemble du public KUL peut être satisfait au vu de la répartition des sites sur cet axe. Ce n’est pas d’ailleurs la preuve a priori d’une stratégie marketing cohérente de la part des webmasters (pas tous, du moins), mais surtout le reflet des préoccupations KUL des dits webmasters (ou rédacteurs), préoccupations peu variées et peu originales comme on le verra par la suite.

Il ne faut pas non plus en conclure à une diversité de fond. Généralement, ces sites parlent de ce dont il « faut parler », ce qui est bien naturel si l’on songe qu’ils sont noyautés par des pigistes en début de carrière (qui aiment s’appeller des « intellos précaires », terme fort sympathique, puisqu’il sous-entend intelligence et culture chez le possesseur). De ce fait, ayant intériorisé les leçons de l’ESJ et autres, ils mettent en application de façon presque caricaturale la théorie du champ journalistique de feu Bourdieu, et mimétiquement parlent de ce dont les autres parlent, quant bien même (et surtout) lorsqu’ils s’imaginent faire dans le différent et laisser s’exprimer les marges (alors qu’ils oeuvrent évidemment dans une centralité honteuse).

Différentiel produit

La question est de savoir ce qu’apporte un site KUL par rapport à une publication plus classique. En pratique rien. Il faut bien le dire (ce qui pose de nouveau la question de savoir quelle est l’utilité en soi d’un media, quel qu’il soit) . Comme dans le supplément KUL de L’Express, on se retrouve avec :
- films,
- livres,
- musique,
- DVD,
- jeux vidéos,
- Techno/Cyber (machins divers et informes qui se résolvent généralement en bookmarks),
- articles de fond (avis creux sur sujets ineptes),
- divers (expos, danse, vernissages, voire musique classique).

On me fera remarquer qu’il est difficile de parler d’autre chose quand on oeuvre sur le terrain balisé de la Kultur. J’en conviens, mais :
- dans ces conditions, pourquoi diable faire un site KUL de plus ? Si l’on excepte le côté supposément prestigieux de la chose. Et son aspect anodin ;
- plus grave : En quoi une série de mp3 d’un ringard quelconque est-il de la Kultur ? Idem pour le torchon bâclé d’un écrivain « tripal ». En quoi un tournoi de boules n’est-il pas de la Kultur ? En quoi est-il important d’encoller systématiquement le papier peint Kulturel semaine après semaine ? Pourquoi 80 ans après Dada doit-on se coltiner les jérémiades laborieuses de « critiques » sans culture (au sens de : je sais des choses et je sais de quoi je parle) ? Ces passionnantes questions n’ont pas l’air d’effleurer ces hordes de ringards écholaliques.

Toutes ces considérations laissent dans un certain état d’abattement, surtout après surf sur les dits sites. La présence d’un lectorat n’étant évidemment pas un gage d’utilité et encore moins de qualité (qu’on songe à L’Equipe), on ne peut que se demander à quoi peuvent bien servir de pareils sites. S’ils n’étaient qu’une sorte de prolongement d’une page perso un peu plus fournie, on serait enclin à l’indulgence, mais l’hallucinante prétention des rédacteurs alliée à un pitoyable jargon de première année de DEUG littéraire ne peut qu’irriter.

Évidemment, il y a tout de même adéquation entre le lectorat (pressenti) et le service proposé. J’entends par là que ces sites s’adressent plutôt à une génération montante, vaguement décalée, pas vraiment ciblée par L’Express et ses abonnés commerciaux trentenaires. D’où coups de projecteurs sur de la world music mollassonne, les jeux vidéos et des romans de névrosé(e)s qui se demandent ce qui va se passer quand papa va leur couper les vivres ou si la bite c’est sale. Mais ce n’est qu’une pratique courante qui consiste à chérir son coeur de cible et pas un plus qu’apporterait le site KUL par rapport au KUL papier.

Il est possible que ces sites servent de maquette, de démo, pour pouvoir se faire engager plus tard dans des publications sérieuses (c’est-à-dire qui paient) au vu des « compétences » mises en avant. Autre alternative : pouvoir passer de la forme numérique (consommatrice d’argent et de temps) à une forme papier censée être plus rémunératrice. Un produit d’appel, si on veut. Ce qui n’a rien de honteux en soi, mais qui ne semble pas être tout à fait assumé, comme dans le cas de Chronicart.

Aussi, on en arrive à la conclusion que le site KUL en soi n’apporte aucune plus-value. Si ce n’est la possibilité de télécharger des mp3 ou des vidéos real-media en ligne. Remarquons que Nova ou les Inrocks, par exemple, fourguent en plus du papier des CD qui offrent sur le fond le même service (et ce pour pas cher et pour des produits pas toujours si mauvais que ça).

Et l’interactivité alors ? Il est vrai que généralement ces sites offrent des forums à quelques oisifs qui « ont des choses à dire ». Soyons clairs : les dits forums servent essentiellements de défouloirs à frustrés et/ou de bac à sable ; d’autant plus que les rédacteurs y interviennent rarement, laissant les pour ou contre Godard s’insulter à un niveau qui frise la garderie. Les forums ne sont alors rien d’autre qu’une sorte de service obligatoire, qui ne mange pas de pain, mais dont personne ne semble vouloir faire quelque chose, un goody démagogique qui rajoute une couche de démocratie participative plurielle qui fait bien épinglée au veston. Rien de plus, rien de moins. Rien de rien, en fait.

On continue

On en arrive à la question de savoir quelle est l’utilité en général d’une publication culturelle régulière. J’entends par là : une publication qui renouvelle chaque semaine ses articles en fonction des nouveaux évènements. L’idée même qu’on puisse ne pas suivre les cadences infernales de l’industrie culturelle ne semble pas effleurer les vaillants rédacteurs. En étant méchant on pourrait se dire que tous ces braves gens sont les alliés objectifs de la FNAC.

On pourrait ainsi ne pas suivre l’actualité et traiter de films (toujours en salle) ou de livres (toujours en librairies), parus il y a 1 mois, 1 an ou un siècle. L’idée même qu’il est important de s’informer sur ce qui est mis à disposition ne va pas de soi. Elle est corrolaire de l’idée que ce qui est nouveau est bon en soi, meilleur en pratique que ce qui est déjà échu du simple fait qu’il lui est postérieur. On a ainsi une application de l’enthousiasme consumériste (super le dernier portable qui commande la cafetière par infra-rouge ! Il me le faut !) appliqué à la chose culturelle. Je le répète : cela n’a rien à voir avec l’éventuel avant-gardisme et/ou rebellitude de la chose chroniquée. Faire un papier sur le dernier Star-Wars est du même acabit que de le faire sur tel petit groupe qui vint de sortir sa cassette. Sans compter qu’en pratique, aucun des webmags précités ne peut s’empêcher de chroniquer l’évènement. Qu’importe si le dernier Besson est ou sera une merde ; on pourra toujours aller le voir (ou ne pas le voir) dans 6 mois, un jour de désoeuvrement ou dans une optique éthologique, par exemple.

Accessoirement, puisque tous ces braves gens suivent l’actualité, il est judicieux de ce demander ce qu’est cette actualité et qui la fait. Ce ne sont pas les producteurs. Puisque pour parvenir au statut d’évènement, un produit doit être médiatisé sans quoi il reste dans un anonymat dans lequel il végète. Ceux qui font l’évènement, ce sont les médiateurs, dont les journalistes KUL sont une sous-catégorie. C’est d’ailleurs pour cela qu’il y a des attaché(e)s de presse. On en arrive donc à ce paradoxe : les jounalistes doivent suivre l’actualité qu’ils ont eux-mêmes créée. Et on en revient - evidemment - à la théorie du champ journalistique où tout le monde copie tout le monde, en toute bonne foi, et génère une uniformité, là où une différenciation est revendiquée, d’autant plus revendiquée que cette différenciation est d’une certaine manière structurelle à l’offre culturelle (on imagine mal une offre culturelle unique destinée à un public indifférencié ; ce ne serait plus culturel, mais du produit de masse).

Si l’on en revient aux sites précités, le moins que l’on puisse dire, c’est que malgré un différentiel produit revendiqué, la volonté de parler de ce dont on parle titille bien trop pour pouvoir être maintenue sous le boisseau. Au besoin, on recourera à la tarte à la crème du social pour suivre le mainstream.

Ainsi de « Irréversible », film à la réputation sulfureuse, réputation soigneusement montée en mayonnaise jusqu’à arriver au stade de phénomène de société (au sens strict, un phénomène de société est quelque chose qui advient dans une société ; donc, a priori, tout et n’importe quoi). L’Interdit, malgré son souci pour les périphéries, saute donc sur l’occasion, et nous pond donc un article de circonstance . Il aurait pu ne pas en parler, redisons-le. Et surtout, il le fait en adoptant une logomachie laborieuse, qui recycle les pires rogatons de la littérature téléramesque. Courte citation : « Par ces jeux de caméra, ces effets de contraste, cette diable tragédie sans issue - ni purgatoire ni paradis éternels - à espérer, ce film vaut la peine d’être vu. En tous cas, sa violence extrême est irréversible dans ma mémoire maintenant. »

C’est très mal écrit, et ridicule à force d’amphigouri. Mais le problème n’est pas tellement là. Ce qui apparait là, c’est l’intériorisation des codes de la profession, et la réduction de la langue à une série de clichés, supposés être signes de Kultur. Mais la culture et le travail de/sur la langue ce n’est pas ça. Le message est : « Je suis un semi-amateur, mais j’écris comme les pros ». C’est-à-dire mal. Et aussi « je refourgue sans honte toutes les problématiques exsangues qui parlent à mon coeur de cible et à moi-même ». Car sur le fond, je ne vois pas très bien ce qu’est une violence extrême irreversible dans une mémoire. Ca ne veut rien dire, mais ça permet de se référer :
- à la violence (des corps en l’occurence),
- à la mémoire.

C’est-à-dire en pratique à des référents prestigieux, comme autant de sémaphores indiquant culture, sensibilité, empathie, attitude plus ou moins trangressive, bref à un chapelet de bon ton qu’illumineraient par exemple les noms de Bataille et de Genet.

Le différentiel produit apparait là comme extrêmement limité. Non seulement on parle de ce dont tout le monde parle (en bien ou en mal, cela n’a pas d’importance ; il faut qu’on en parle), mais en plus, on en parle suivant les codes de la profession, avec les tics de la profession, et pour tout dire avec l’inculture plutôt arrogante de la profession. En l’occurence, ici, on lorgne en gros vers une écriture supposée littéraire à la Télérama (voir graphique).

Ces défauts ne sont pas inhérents qu’à L’Interdit, loin s’en faut. Ils sont propres à tout le milieu des webmags KUL, qui deviennent ainsi, non pas des alternatives aux publications classiques, mais des concurrents.


Autre exemple, la critique de « La Cienaga » dans Fluctuat :
« Mais, si c’est sa force d’oppression qui retient le plus l’attention, le film de Lucrecia Martel parvient aussi à nous émouvoir par sa très belle et juste description des rapports familiaux et de l’enfance, entre grandes attentes et déceptions. »

Ici aussi l’écriture se résorbe en pur cliché, et il ne faut avoir fait l’X pour deviner qu’on a en fait affaire à une sorte de film chabrolesque, ultra-convenu, qui se contente de ressasser des poncifs qui auraient fait honte à un Mauriac, poncifs d’autant plus anodins qu’ils se réfèrent en fait à des pratiques d’un autre âge, celui de Mauriac, justement (et là, je suis bien placé pour le savoir puisque j’ai vu le film et que j’ai lu Mauriac). On a donc un poncif destiné à expliciter un poncif, en flattant le goût du poncif et des faux problèmes qui caractérise l’ upper-middle class, implicitement visée par cet article. Une fois de plus, j’expose mes référents à destination des collègues et/ou des lecteurs, et surtout j’évite d’affoler les foules.

Chronicart, lui, n’a aucune honte à traiter exactement des mêmes sujets que les « pros », au même moment (c’est-à-dire à la sortie des évènements), tant il est vrai que son but avoué est de faire prtie de la cour des grands comme le montre ses partenariats (Wanadoo, France Kulture, Alapage), ce qui tendrait à prouver que le marché peut être juteux (ce dont je doute tout de même à terme). Chronicart est intéressant à plus d’un titre. D’abord, il a lancé sa formule papier en septembre, et s’est coltiné un procès peu élégant de Technikart qui l’accusait de pastiche et de parasitisme, ce qui n’est pas tout à fait faux. Cette pitoyable affaire montre bien la concurrence acharnée que se livrent les news KUL sur un segment assez restreint, et donc les sordides réalités d’un marché pourtant placé sous l’égide prestigieux, stratosphérique (c’est-à-dire qui plane au-dessus des basses contingences matérielles) et de bon ton de la Kultur. Ce qui est certain, c’est qu’en ce cas d’espèce, le différentiel produit est proche du nul, ou c’est un différentiel infinitésimal, basé en gros sur le narcissisme des petites différences.

J’ai gardé pour la fin Technikart car, affichant idéalement un mépris de la profession, il y est évidemment le mieux intégré. Traitant lui aussi l’événement en temps réel, il louche de plus en plus vers le news magazine (sujet du mois : « la drague sur internet »), et plus particulièrement vers Nova, qui avait bien assimilé la leçon d’Actuel et l’avait reformaté pour un public plus central. Moins bordélo-sympathique que son concurrent, il en adapte les recettes et vise un public de jeunes CSP+ qui se la pètent, ouvertement incultes et ne se donne même plus la peine de faire semblant de savoir quelque chose et de quoi il parle. Authentique truc de branleurs, faux rebelles, vrais cyniques laborieux, il dévoile le pot au roses, et fait du culturel de l’entertainment assumé, ce qu’il a toujours été et ce qu’il ne peut qu’être, sans s’encombrer du coté initié des Dieux qui sur le fond ne botte pas des masses son lectorat. Pour ce travail de démystification, on ne remerciera jamais assez cette publication et son site.

In Fine

On l’aura compris, cet article, au delà d’une exaspération bien légitime, touche à un problème de fond, à savoir la fétichisation de/par la Kulture, sorte de machin qui apparait à la fois indispensable et inutile, infiniment désirable et qui se résout souvent en l’adoration acritique de ringardises qu’un minimum de culture (sans « K ») devrait permettre d’immédiatement détecter.

Et nous sommes bien au delà du laborieux débat sur la marchandisation de la culture. Ce n’est pas là le hic. Il s’agit de la dévotion magique pour le Kulturel pour le Kulturel, comme outil de redemption ou simple produit pour rivalité mimétique acharnée.

Au final, on peut même se demander si les webmestres incriminés sont tant à flageller que cela, puisque sur le fond ils partagent la mystique de leurs lecteurs à qui ils racontent les manifestations de la divinité, comme jadis les apparitions de la Sainte Vierge.

Pour finir, ne mégotons pas, et citons nous moi-même : « La Kultur, c’est le règne de la marchandise adaptée à un monde en état de virtualisation accélérée, marchandise absolue, fétichisée comme jamais marchandise ne fut fétichisée, fétichisée avant même qu’elle ne fût injectée en masse dans le circuit du marché, triomphe arrogant du règne des simulacres, pendant indispensable à l’industrie socio-thérapeutique, assomption définitive de l’indispensable devenu inutile et frelaté. »

Allez, yo les kids !

 
 
Lefayot
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> Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur
26 août 2003, message de Jonathan Lamonica
 

Quand j’entend le mot culture je sors mon carnet de chèques .. Je cherche à joindre Koozil .. Il m’ a envoyé un lien sur le Black blog mais TH l’a effacé je crois.

Jonathan

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> Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur
12 novembre 2002, message de Sousmarin vert
 

Yo ! Man, ca nous change

Il y a quelques années, je définissait la culture "avec un gros cul", mais comme je vivais à Paaaris, ca faisait plouc. Maintenant, je vis chez les ploucs et me contrefout de la culture... Qu’est ce que j’économise en temps et pognon...

- Si vraiment je sens l’envie me gratter un peu, je relis Debord ou Vaneigem, un verre de bon vin bio à portée de la main.


Au 19ème : un aristocrate à la ruine, saisi par un huissier, se vit devoir choisir entre garder entre sa bibliothèque, fabuleuse, léguée par ses ancêtres et sa cave à vins, somme toute assez banale.

Il choisit la cave en disant : On peut vivre sans art, mais pas sans culture...

Yo, man.

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> Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur
3 novembre 2002, message de Héras Mustek
 

Tu raisonnes bien mais tu as un penchant très prononcé vers le nihilisme.
Et le nihilisme c’est la mort.
Or tu raisonnes parce que tu es vivant du coup ton revolver peut encore servir.
Gobbles l’illustre "dignitaire" nazi à qui on attribut la citation que tu mets(tout de même) en exergue a été logique jusqu’au bout.
Je te souhaites un jour de rejoindre un des nombreux troupeaux qui forment l’humanité. Même celui des alternatifs.
Qui comme tous ont besoin de bouffer.
PS : Expert c’est bien aussi.Tu devrais écrire des bouquins, si tu ne veux pas de tes droits d’auteur moi je les veux bien.
Amicalement.

Héras Mustek

erasmus@irakiri.com

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> Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur, blablebli, 24 juin 2003

"Gobbles", un nazi anglais ??? lol

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> Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur
19 août 2002, message de Florence
 

Je ne comprends pas l’indignation outrée de ces lignes envers les sites culturels (Kul.).

Il en va de ces sites comme de la mise en scène entière de notre vie sociale. Ces sites sont à caractère publicitaire même s’ils se prétendent informatifs et ne visent que l’augmentation du nombre de "clics" pour justifier leurs budgets, business plan ou autre subvention. D’où la logique du discours median (pour plaire au plus grand nombre) et sa conséquence : le pompage que pratiquent allègrement entre eux tous les supports.

Ces sites ne sont là que parce que la culture s’est organisée en marché et que tout marché a besoin de ses vecteurs publicitaires pour s’étendre.

Tout le problème à mon avis est que la Kulture, comme tout autre marché, a besoin d’étendre son audience pour augmenter ses profits et se trouve dès lors plongée dans un dilemne impossible : comment calibrer un produit sélectif en produit pour tous ou comment habiller un produit de masse en le faisant passer pour sélectif ?
Autrement dit, la grande hypocrisie de ce marché (véhiculée par tous les supports indifféremment) est de faire croire qu’il existe une niche de la production humaine qui relève d’autres valeurs que celles régissant l’économie, à savoir masse et uniformisation (son corollaire).

Je ne suis pas un professionnel des media ni de la Kulture, mais un consommateur. Habitant en Allemagne où l’offre sur ce marché est immense et diversifiée je "consomme" ces produits en grande quantité et sous différentes formes(expositions, festivals de théatre, danse contemporaine, ....), reviens juste de la Dokumenta à Kassel et pense donc m’exprimer en connaissance de cause.

Ce qui me gène le plus n’est pas la prolifération de pages (web ou papier) pour ne rien dire d’autre que le voisin mais plutôt la production kulturelle même que je trouve fortement pessimiste et si peu renouvellée.
Mais ceci est un autre débat.

 
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> Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur, Lefayot, 19 août 2002

Ah ben voilà un avis qui change un peu :-) !

Bon, effectivement si la Kultur est un produit de masse, contraint de jouer le même jeu publicitaire que les lessives par exemple, il n’y a plus aucun probleme, et dans ce cas, effectivement mon article ne presente pas un grand interet.

Mais pratiquement tous les supports KUL partent du principe que la Kultur n’est justement pas pas un produit (et surtout pas de masse), d’où une hypocrisie notoire, et une position difficile, le cul entre deux chaises. Decalage entre le discours et la pratique (discours pharisien comme on disait jadis).

Ensuite se pose la question de "pourquoi un marché KUL" ou "a quoi ça sert, la Kultur ?". La réponse est : "à rien". Ou alors c’est de l’entertainment et basta (aucune difference de fond entre une expo Picasso et le dernier Van Damme). Pourquoi un public pour un machin inutile ?

C’est un argumentaire un peu léger quand même, car on passe à coté du coté gratifiant de l’acquisition de l’item ou du service KUL pour le consommateur. Et ce coté gratifiant vient de ce que le produit KUL est supposé ne pas être un produit comme un autre. Re-contradiction. En fait, en terme de differentiel produit, vis à vis des autres produits, le produit KUL ne peut pas être comme les autres. On tourne en rond. Si on met de coté l’entertainment, le produit KUL ne peut se vendre que par son coté "produit différent/gratifiant", puisqu’inutile (de la même façon, une BMW joue sur le "different/gratifiant" vis à vis d’une twingo ; sinon ce n’est qu’une bagnole).

Accessoirement, se pose en plus la pietre qualité l’info KUL (faible culture des intervenants) et son coté redite, un peu grotesque.

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> Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur
29 juillet 2002, message de TAM -TAM
 

Belle plume, réjouissante et vive, j’aime ton style !
Concernant Technikart, je suis complètement d’accord avec toi : il "vise un public de jeunes CSP+ qui se la pètent, ouvertement incultes et ne se donne même plus la peine de faire semblant de savoir quelque chose et de quoi il parle. Authentique truc de branleurs, faux rebelles, vrais cyniques laborieux, il dévoile le pot au roses, et fait du culturel de l’entertainment assumé, ce qu’il a toujours été et ce qu’il ne peut qu’être, sans s’encombrer du coté initié des Dieux qui sur le fond ne botte pas des masses son lectorat. Pour ce travail de démystification, on ne remerciera jamais assez cette publication et son site. "
Lectrice passionnée de cette revue pendant près de trois ans, j’ai arrêté de l’acheter il y a quelques mois, pour la Xième couverture sur les terribles conditions de vie de la Hype. Je ne crois pas que cette revue puisse sortir de l’impasse dans laquelle elle s’est mise. Cependant quelques vaillants plumitifs ont rédigé dans Technikart des éditos témoignant d’une certaine lucidité sur la vacuité d’un système clos que tu décris très bien où les lecteurs et les journaleux créent les conditions de leur aliénation volontaire.
Enfonçant ainsi les clous d’une croix culturellement (au sens communautaire du terme) révélatrice (Ah ! sortir du judéo-christianisme et de son doux cercle de la honte et de la culpabilité à deux cents...) ils ont activement participé de la chute de leur vache nourricière. En maintenant ouvert les yeux à certains lecteurs, comme moi, sur la vanité et la dangerosité de cette relation lecteur-auteur-producteur d’un media culturel.
Pas si vain et inutile, finalement !
Se brûler pour être utiles...J’espère que cette revue saura sortir de l’ornière en s’autodétruisant.

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> Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur, Lefayot, 29 juillet 2002

A vrai dire, le but de l’article n’était pas en soi de tailler un costard à TechnoNanar (trop facile), d’autant que ce sont des amis bien sympathiques qui ecrivent des choses tellement pertinentes sur nous. Mais effectivement, a force de se positionner sur le segment du ricanement, ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. C’est ce qu’on pourrait croire. En fait non. Ils vendent de l’espce publicitaires, comme les autres, mais de façon parfaitement assumée, et s’insèrent parfaitement dans le marché du supplément d’âme. Je pense qu’ils ont de nombreuses années devant eux, à moins, bien sur, que la concurrence ne laisse tomber aussi toute pretention à la compétence, et ne vire télé-achat d’items culturels. Auquel cas ça va être féroce.

aussi le J’espère que cette revue saura sortir de l’ornière en s’autodétruisant a peu de chance de se réaliser, du moins à court et moyen terme (mais il est vrai que je n’ai pas accès à la comptabilité de cette excellente publication, et ne peut juger sur pieces).

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> Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur, [ssff] schuey, 18 septembre 2002

ce qui est triste c’est sans doute que cette analyse lucide, n’existe pas. C’est sans doute le "meileur" (au sens de juste dans mon univers) article que j’ai lu. Soit. Mais il ne sert à rien si tu devais aller au bout de ta démarche.
Ainsi, pourquoi parler de choses qui sont actuelles comme les site de KUL ?
Deuxième point, que je trouve rafraichissant chez vous, idéalistes, c’est la négation de la réalité. Pas forcément chez toi Lefayot, mais je voulais le dire.

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> Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur, 18 septembre 2002

ce qui est triste c’est sans doute que cette analyse lucide, n’existe pas.

C’est à dire ?

Ainsi, pourquoi parler de choses qui sont actuelles comme les site de KUL ?

Parce que ça me permettait de parler de l’imposture du culturel qui est un sujet qui me botte tout en restant dans la ligne éditoriale de uZine.
Deuxiemement, le propre du culturel ce n’est pas la nouveauté en soi, mais la nouveauté culturelle. Si je parlais des nouveaux portables, je n’oeuvrerais pas dans le culturel pour autant.
Enfin, les sites KUL n’ont rien de particulierement nouveau et les publications KUL encore moins.

Deuxième point, que je trouve rafraichissant chez vous, idéalistes, c’est la négation de la réalité.

Ce genre de sentence (qui m’amuse toujours) implique que le locuteur sait, lui, ce que c’est que la réalité. Moi je sais pas. Enfin pas tout.

En fait, la réalité désigne ce que le locuteur estime être l’existant (oui ce qu’il en comprend). On peut aussi appeler ça status quo.

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> Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur
25 juillet 2002, message de Koozil
 

Assez hilarant, cet article. Dans le bon sens du terme.

Je dois reconnaître que la description des sites en question (et de façon finalement non-déguisée, des versions papier homonymes) tape assez juste, en fait.

Maintenant, leur reprocher une certaine pauvreté de style, un consensualisme fade ou des poses de faux rebelles, faux défricheurs ou faux subversifs à ces magazines, c’est peut-être avoir cru à tout ça à un moment donné. On peut trouver de la Kultur dans ces publications, la Culture se trouve sans doute ailleurs.

Le procès entre Technikart et Chronic’art avait donné lieu à pas mal d’échanges de noms d’oiseaux entre les deux revues, et il était risible de voir la seconde vouloir à ce point se démarquer de la première. Mais dans chacune des rédactions, il y a aussi des plumes trés valables, et des sujets qui diffèrent un peu de la grande presse (vous parlez vous-même de l’Express ou du Nouvel Obs). Evidemment, tout cela correspond à un créneau marketing, mais votre article, amusant et perspicace selon moi, aurait gagné à reconnaître que certains des journalistes qui oeuvrent sur ces sites ou dans ces magazines, ont tout autant de recul que vous en montrez ici.

Comme du reste bon nombre de leurs lecteurs.

Vous leur reprochez donc une vulgarisation abusive et malhonnête, et un conformisme plat (la pose du rebelle branchouille-mais-conscient, déclinée de Télérama à Nova, ce dont je conviens parfaitement), mais cette amusante critique s’adresse finalement à ceux qui prennent ces publications pour argent comptant. D’autres, qui font ces magazines et qui les lisent, auront aussi saisi la relativité de ce qui s’y lit. Pour ma part, je ne lis jamais de "magazine". Je lis par contre beaucoup d’articles, si vous voyez ce que je veux dire.

Casser la hype est aussi en faire partie, paraît-il.

Cette grande (petite) famille du web culturel et journalistique est passionnante, décidément...

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> Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur, Lefayot, 26 juillet 2002

D’autres, qui font ces magazines et qui les lisent, auront aussi saisi la relativité de ce qui s’y lit.

C’est peut-etre vrai. Mais bon, l’argument est un peu usé. Le coté « c’est juste alimentaire, mais en fait on n’est pas dupe », en somme.

Disons que :

- Dans le cas d’un webzine (non payant), ça parait comme improbable.

- Dans le cas du payant, etant donné qu’un pigiste ecrit à peu pres n’importe quoi sur n’importe quel sujet pour etre payé (mal), on se dit que s’ils ecrivent sur le culturel au lieu des chiens ecrasés, et étant donné finalement le creneau assez etroit (on peut supposer que c’est encore plus mal payé), on se dit que s’ils oeuvrent dans la Kultur malgré tout, c’est parce c’est gratifiant, comme tenté d’etre expliqué dans l’article. Dans ces conditions, on peut supposer que la distanciation n’est pas une hypothese très pertinente (du fait de la gratification symbolique).

- Enfin, admettons, mais le sujet de l’article n’est pas de s’en prendre tellement aux redacteurs en eux-mêmes, mais plutot aux publications et in fine au fetichisme culturel.

Casser la hype est aussi en faire partie
paraît-il.

Oui, c’est l’argument massue (ie « On ne crache pas dans la soupe » ou « c’est celui qui dit qui y est »), décliné sur tous les modes, suivant la cible de la critique.

Ceci étant, c’est vrai en ce qui concerne les hypeux, obligés de se positionner sur un differentiel produit.

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> Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur
21 juillet 2002, message de Un égaré mais pas tant que ça
 

J’aurai juste voulu savoir une seule chose, quels sont les goûts musicaux de l’ami Lefayot ?

Juste comme ça.

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> Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur, Lefayot, 21 juillet 2002

Oh la là ! Je peux aussi te retourner la pareille. Mais ce genre de truc ne me parait pas très sain à faire en public (et quel rapport ?), aussi, si tu me donnes ton email, je t’envoie la liste exhaustive de tous mes CD.

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Dégueuler pour exister
20 juillet 2002
 

Tiens ! Revoilà notre cadre frustré qui se décerne des brevets de radicalité en dégueulant sur tout ce qui bouge un peu plus que lui et en dénonçant les méchants imposteurs alternatifs.

Mettre L’Interdit dans le même sac que Technikart ou Chronicart, en faisant une fixation sur l’article sur "Irréversible", tout sauf représentatif du site, c’est vraiment dégueulasse comme procédé.

Enfin bon, ça disait du mal de gens que j’aime bien, alors pour la première fois depuis au moins 6 mois, j’ai cliqué sur un lien vers un article d’uZine. Rassurez-vous les gars, vous êtes pas encore complètement morts : il vous reste un (petit) pouvoir de nuisance.

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> Dégueuler pour exister, Tiresias, 20 juillet 2002

Dégueuler pour exister

comme tu dis, anonyme, puis vice versa itou... :)

Allez prends ta plume et écrit un bel article pour uZine3, tu as la liberté d’aimer ce que tu veux... Enfin ce que j’en dis...je ne connais pas ces revues. Et quant à être mort, je proteste, hier on a gagné au foot (4 à 2).

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> Dégueuler pour exister, Lefayot, 20 juillet 2002

Tiens ! Revoilà notre cadre frustré qui se décerne des brevets de radicalité en dégueulant sur tout ce qui bouge un peu plus que lui et en dénonçant les méchants imposteurs alternatifs.

Cool ! De l’attaque ad hominem ! De la part d’un defenseur de la vertu outragée/bafouée, je n’en attendais pas moins.

Mettre L’Interdit dans le même sac que Technikart ou Chronicart, en faisant une fixation sur l’article sur "Irréversible", tout sauf représentatif du site, c’est vraiment dégueulasse comme procédé.

D’abord le ton de l’article sur "irreversible" est tout à fait representatif de celui de L’interdit. Pour commencer.

Ensuite, il est explicitement dit au paragraphe suivant que ce qui est reproché à cet article est valable pour les autres publications. Simplement, c’etait le plus caricatural. Et donc le plus representatif.

Enfin, et c’est le sujet de l’article, c’est le webzine KUL en soit qui est inutile, voire nefaste. Quel qu’il soit. Et de ce point de vue, ils sont tous à mettre dans le meme sac ; l’opposition commercial/alternatif est un leurre.

Quant à l’argument de la radicalité comme concours de bite, trouve autre chose pour changer (dis que je suis fasciste, tiens par exemple).

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Dans l’ordre, c’est d’abord exister puis dégueuler, mais bon..., Private Joker, 21 juillet 2002

Pronto Anonyme !

"Mettre L’Interdit dans le même sac que Technikart ou Chronicart, en faisant une fixation sur l’article sur "Irréversible", tout sauf représentatif du site, c’est vraiment dégueulasse comme procédé."

> Bin j’ai été faire un petit tour sur l’Interdit histoire de voir et là -surprise !- je suis tombé sur un petit article consacré au dernier Star Wars : évènement quand tu nous tiens, n’est ce pas... Désolé de te dire ça, vu ce sont des gens que tu aimes bien, mais le ton y est encore plus Téléramesque que pour "Irréversible".

2 petites perles, pour illustrer (1° et dernier paragraphes) :

"Comme beaucoup de personnes de ma génération, Star Wars a rempli mes rêves d’enfants, les décorant de toute une atmosphère de héros sans peur et sans reproches, héros chevaleresques défendant des reines de Saba lointaines, héros dont la victoire ou la défaite dépend du sort des étoiles. Monde manichéen où les forces de lumière et les forces obscures se défient."

> Le bien et le mal, blablabla... L’enfance, blablabla... L’héroïsme à 0,3 euros, blablabla... Des bons sentiments jusqu’à la nausée, vu que tu parlais de dégueuler ! Tiens, je savais pas non plus qu’on pouvait décorer d’une atmoshère, héhé. Mais la cerise est "héros dont la victoire ou la défaite dépend du sort des étoiles" : moi qui croyais justement que SW était basé sur le contraire, à savoir que le "sort des étoiles" dépend de "la victoire ou la défaite" du "héros". Je croyais évidemment mal, vu que l’auteur va broder ensuite sur sa thèse alambiquée...

"Au fond, la question que pose Star Wars est celle-ci : que devient l’homme qui vit le monde jusqu’au bout, dans sa sensibilité brute et abrupte ? Est-il possible de contrôler sa souffrance, peut-on garder toujours une forme de mesure quand les étoiles explosent, quand il n’y a plus d’espoir ? Le jeune Anakin révèle sous un jour nouveau la dimension de cette guerre des étoiles. Pitié et terreur se mêlent si bien que cette tragédie apparaît tout à la fois romantique et gothique... Univers bigarré de souffrances et de poussières d’étoiles."

> Le style vomitif est toujours là : opposition "pitié" et "terreur", mots larmoyants comme "souffrance" et "sensibilité", gnagnagna... Utilisation du terme "tragédie" -Aristote doit se reretourner dans sa tombe- histoire de dire que SW c’est aussi balaise qu’au hasard "Oedipe", ce qui en passant est une constante des zines KUL : faire accéder le produit dont on parle au rang d’oeuvre immortelle et sérieuse. Je passe sur "romantique" et "gothique" vu que le but est le même... Enfin, finalisation de la thèse avec les questions qui tuent : "peut-on garder toujours une forme de mesure quand les étoiles explosent, quand il n’y a plus d’espoir ?" Franchement, pour ce qui est des étoiles je sais pas, mais pour ce qui est de continuer à vivre alors qu’Hiroshima et Nagasaki ont eu lieu et que le spectre de la destruction atomique plane encore au-dessus de nos têtes, j’ai bien l’impression que la réponse est oui et qu’on ne passe pas forcément au côté obscur pour autant ! Mais bon, se branler avec les étoiles ça permet de faire semblant de poser des questions aux lecteurs sans risquer de leur faire trop peur, tout en se prenant pour quelqu’un de profond : t’as le droit d’aimer ça, perso je trouve que "c’est vraiment dégueulasse comme procédé".

Heureusement que Uzine garde encore "un (petit) pouvoir de nuisance" : ici on peut continuer à se faire mal au cerveau, sur L’Interdit il semble que ce soit finalement interdit.

Ciao, y tutti quanti frutti.

PS : salut à toi, Lefayot ! :-) tu gardes la niak, hein ?

PPS : pour ceusses qui veulent se poser des questions tout en ayant peur, y’a "La Supplication" de Svetlana Alexievitch sur le monde d’après Tchernobyl, ça fait plus mal que SW.

 
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> On ne lit pas les mêmes choses, 21 juillet 2002

C’est marrant comme on ne lit pas les mêmes articles... je suis allé voir moi aussi L’Interdit (pour la première fois) et j’ai trouvé en farfouillant un peu des trucs pas si mals et pas si courants :

> www.insite.fr/interdit/2001mars/sanders1.htm : un texte de Sanders stupéfiant

> une super interview des auteurs des Cités obscures sur http://www.insite.fr/interdit/2002juillet/utopie2.htm

> un article pas mal sur l’Autriche (jamais lu ailleurs) http://www.insite.fr/interdit/2001oct/autriche.htm

Etc, etc.
Evidemment, c’est de qualité inégale, mais il y a des bonnes choses et même des choses excellentes.

... Mais il est sans doute plus facile de faire des mauvais procès que de fureter sur un site pour en avoir une idée précise.

 
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> Dans l’ordre, c’est d’abord exister puis dégueuler, mais bon..., Lefayot, 21 juillet 2002

PS : salut à toi, Lefayot ! :-) tu gardes la niak, hein ?

Ca va oui. Y’avait longtemps qu’on ne t’avait vu. Et puis, c’est pas de la niak, c’est de l’exaspération.

Quoiqu’il en soit, comme le montre la réponse de notre contradicteur anonyme à ta contribution, le pb n’est pas tellement là. On pourra jouer longtemps au jeux du différentiel produit (oui, mais regardez ils parlent de "Seven tongues of Hate" [groupe de balloche trash de Mimizan]), alors que le probleme n’est pas là. Il est plutot de savoir a quoi sert un web mag de KUL, pourquoi autant de web mags de KUL, et si sur le fond le differentiel est si important que ça (sur le fond, hein, Kamarad !).

Parce que pour ce qui est des films, par exemple, pour les parisiens (re-par exemple), il suffit d’ouvrir un "pariscope" et d’un peu de jugeote pour savoir quel film aller voir (tiens par exemple, au "Racine" y’a une retrospective « films de bretteurs hong-kongais », assez rejouissants, produits par Tsui Hark et même "legend of zu" pour la bonne bouche).

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> Dans l’ordre, c’est d’abord exister puis dégueuler, mais bon..., Proje(c ?)t de conscience, 21 juillet 2002

Tu évoquais SW ?

(Notons bien ici que nous nous foutons de l’aspect religieux de la chose...)

 
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Déception
19 juillet 2002, message de Nils Auperen
 

Ce qu’il y a de bien avec cet article, c’est qu’il n’est même pas besoin de préparer une réponse : il suffit de renvoyer à l’article lui-même, qui plaide "contra domo" si j’ose dire.

Ca part d’une bonne idée : montrer à quel point nombre de magazines culturels disponibles sur Internet ne sont jamais que de pâles imitations de leurs équivalents papier (encore qu’il soit difficile de surpasser le Monde des Livres dans la nullité, la bassesse et la flagornerie).

Seulement, c’est fait d’une manière qui annihile une large partie du propos. Le ton est presque le même que celui des journalistes critiqués, et franchit souvent la limite de la boursouflure (on sent en filigrane la phrase "Je sais ce que c’est que la Culture, moi, Monsieur !"). Et quand l’auteur daube "l’hallucinante prétention des rédacteurs [qui] alliée à un pitoyable jargon de première année de DEUG littéraire ne peut qu’irriter", on est tenté de répondre "Eh coco, apprends l’orthographe et le sens des mots que tu utilises, au lieu de tartiner façon Sollers", tant les fautes abondent dans l’article. Enfin, l’auto-citation permet d’apprécier la capacité de l’auteur à faire dans le style littéraire qu’affectionne Edgar Morin ; des auteurs qui écrivent comme cela et pensent que l’on ne peut pas faire des phrases simples parce que la réalité est "complexe", il y en a plein les bibliothèques et les journaux... Pour résumer, après être allé sur le site de Technikart, je suis tenté de dire que cet article (un peu remanié, évidemment, pour ne pas se tirer une balle dans le pied) aurait sa place dans ce magazine.

L’auteur véhicule l’idée que toute publication parlant de culture et destinée à être vendu ne serait que Kultur. C’est pour le moins discutable. Et si les lecteurs de ces magazines font partie du public Kul, nombre d’entre eux doivent avoir du mal à choisir entre un des quatres magazines analysés qui, pourtant, sont bien répartis sur l’axe (magnifique de perspicacité, et bienvenu aussi car "Un petit dessin vaut souvent mieux qu’un long discours", et "Le singe préfère la voiture rouge").

Conclusion : avec du travail, on aurait eu un article potable. Sans travail, on a du Technikart / Nova / (Mettez votre magazine culturel branchouille favori ici). Déception (je sais, ça fait grave Delerm, mais j’m’en torche).

NB : ma réaction est mal écrite, mal argumentée, mais l’essentiel y est.

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> Déception, Brieg, 20 juillet 2002

Hihi ! toi, tu as lu le n° 10 de PLPL (papier), c’est plutôt une bonne référence ! Pour le fond , je n’ai jamais lu ces merdes de journaux sur papier glacé et j’ignorais même qu’ils avaient osé passer au cyber ! (je pense à Technikart). Personnellement,je reproche à l’article de Lefayot (!) son manque de gros mots. Fulminez, bordel !

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> Déception, Lefayot, 20 juillet 2002

Ca part d’une bonne idée : montrer à quel point nombre de magazines culturels disponibles sur Internet ne sont jamais que de pâles imitations de leurs équivalents papier

Ca me rassure. Si effectivement tu as compris que c’est ça, le fond de l’article, je peux me recoucher tranquille.

"Eh coco, apprends l’orthographe

Puissant comme argumentaire. Désolé, on a pas les moyens d’avoir des relecteurs.

au lieu de tartiner façon Sollers

Sauf que Sollers n’ecrit pas comme ça. Mais c’est pas grave bonhomme, on est deja à la moitié de ta reaction, et on attend une remarque pertinente. T’as de l’avenir dans le webmag KUL, toi ...

et pensent que l’on ne peut pas faire des phrases simples parce que la réalité est "complexe"

Ah ! L’argument fetiche des analphabetes :-) ! Les phrases trop compliquées = ce que j’ai pas compris.

L’auteur véhicule l’idée que toute publication parlant de culture et destinée à être vendu ne serait que Kultur

Commence deja par nous dire ce que tu as compris par Kultur (qui a priori ici veut exactement dire la même chose que ’culture’ dans ta phrase).

C’est pour le moins discutable.

Commence deja par definir de quoi tu parles (cf plus haut) et surtout discute en ; c’est vraiment dommage parce qu’on tenait un embryon d’argumentation là ...

avec du travail, on aurait eu un article potable

 :-) Mais on attend que toi bonhomme (et deja au niveau des forums) !

ma réaction est mal écrite, mal argumentée,

Disons plutot qu’elle est ni ecrite, ni argumentée

Mais l’essentiel y est.

L’essentiel de rien, c’est quoi ?

Allez, treve de mechanceté, ecrit nous un truc plus mordant MAIS en argumentant 5 minutes plutot qu’en restant dans le vague sans risque.

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> Déception, 25 juillet 2002

Hmm, t’es un peu dur avec notre ami Lefayot la.

C’est un petit pitre contestataire du quotidien. Tu ne px pas lui demander la coherence. Est-ce que tu demandes a ta femme de menage de restaurer ta collection de toiles de maitres, epoque renaissance ou autre, hmm ?

Ok, le passage
"
Et l’interactivité alors ? Il est vrai que généralement ces sites offrent des forums à quelques oisifs qui « ont des choses à dire ». Soyons clairs : les dits forums servent essentiellements de défouloirs à frustrés et/ou de bac à sable ; d’autant plus que les rédacteurs y interviennent rarement, laissant les pour ou contre Godard s’insulter à un niveau qui frise la garderie. Les forums ne sont alors rien d’autre qu’une sorte de service obligatoire, qui ne mange pas de pain, mais dont personne ne semble vouloir faire quelque chose, un goody démagogique qui rajoute une couche de démocratie participative plurielle qui fait bien épinglée au veston. Rien de plus, rien de moins. Rien de rien, en fait.
"
est inquietant d’autocritique inconsciente, mais et alors, hein, et alors ?
c’est bien comme ca qu’on l’aime Lefayot. c’est qd il se tire une bonne balle ds le pied. Il se vide le chargeur meme.

S’il pouvait, il se prendrait une bombe H en supositoire.

Mais reste que je le trouve drole, moi, ce pitre.
J’ai meme forwarde a mort son article ds mon entourage : succes geant. Tout le monde se poile.
On dirait un personnage de dessin anime ce Lefayot. il braille, il braille, il braille. ca gesticule, ca fait des jeux de rhetorique. Argh, c’est trop top.
Un peu comme un poisson pris au bout d’une ligne : c’est bien le seul a y croire encore. Mais c’est tjs drole ces derniers spasmes qui trouvent leur energie dans un espoir absurde.

Et puis aussi il faut savoir etre condescendant avec les chiens de garde - oui, bon, ok, la c’est plutot un roquet de garde, ok, ok - parce qu’on ne sait jamais, il critique tellement que statistiquement parlant peut etre qu’un jour ils vont sortir une critique pertinente et constructive, qui sait... faudrait surtout pas la rater ce jour la. Serait trop bete...

D’ailleurs regarde, on est tous la a lui ecrire a ce Lefayot.
Pourquoi donc ?
Parce que secretement on l’aime bien. Ca souffrance nous attendris un peu il faut bien le dire. Ne nous faisons pas plus dur que nous le sommes. Il faut essayer de le comprendre.
Evidement tu vas me dire qu’il n’y a pas tant que ca a comprendre.
Bon, ok, sans doute.
Et l’interesse va te dire que c’est toi qu’est une tanche et que tu ne comprends rien et que tu es vile hypocephale aveugle. (J’ai bien connu un hypocephale aveugle un temps, il etait tres gentil au fond). Well, reponse classique mais pleine vigueur, de fraicheur naive.

Et puis aussi toujours et toujours ce diktat du sens. Flute a la fin. Vive le non sens ! Be free !
Et en ce sens notre pitre de Lefayot est un grand liberateur. Il a le courage de l’inconscient de ne pas s’embarasser pas de details.

Bon je summarize pour ceux qui se sont endormis, ceux qui ont lu en diagonale, ceux qui aiment les resumes et puis tous les autres pour ne pas faire de jaloux : ce petit Lefayot est tout de meme assez drole te piquant et on lui excuse sans ses petites brailleries d’adolescents.

P. S. : en plus les fotes d’ortographes, c’est tres bien, c’est tres democratique. Ca met tout le monde au meme niveau : c’est bien quelque chose que tout le monde partage non ?

VIVE LEFAYOT !!!

LeVilain

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> Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur
19 juillet 2002, message de Jedi
 

Bingo ! Tout est dit ...

T’avais vu la description d’uZine par technikart (version papier) ?
Sûrement, vu le ton "méchant" de ton article, mais ça j’adore :)

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> Quand j’entends le mot « Revolver », je sors ma Kultur, Lefayot, 21 juillet 2002

Non, je connaissais pas le papier de Technikart sur Uzine (ce canard n’est pas mon livre de chevet), mais si tu pouvais nous donner la référence ou mieux un extrait significatif, ce serait cool.

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>et hop, Jedi, 22 juillet 2002

Y’avait plus de PQ aux bains l’autre soir, à la place, des pages de technikart ....

Voila le passage :

"Le webzine français spécialisé dans la masturbation intellectuelle en ligne devient de jour en jour plus indigeste, verbeux et -horreur !- consensuel. Des journalistes planqués derrière l’anonymat y déversent une loghorrée qui trahit la frustration classique du nombre de signes limités que leur accordent leurs employeurs. Tout thème original semble proscrit puisque les propriétaires autoproclamés du label "web indépendant" parlent exclusivement de mondialisation, de censure et de liberté d’expression. On retrouve l’ensemble de la sphère "syndiquée" Uzine sur L’autre portail (www.rezo.net)"

C’est le passage en entier (quelle mémoire !), l’article est : "Le big bang des webzines" ... Torchikart n°62 (les nouveaux croisés)

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Merci, merci ..., Lefayot, 22 juillet 2002

Bon, ben, ça manque de niak, tout ça .. Ils auraient quand même pu faire un peu plus méchant.

Sans compter que ce sont toujours les mêmes reproches (qu’est-ce que je suis auto-proclamé quand même !), sans compter les journalistes camouflés, ce qui ne peut que faire rire quand on y songe ...

Merci, encore, cher Jedi ...

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> j’oubliais ..., Jedi, 22 juillet 2002

De rien, je n’ai fait que mon devoir !

ça manque effectivement de niak, mais il y a un graphique au centre de la double page qui, remplaçant les abscisses et les ordonnées par "drôle/gavant" et "ringard/pointu", place uzine en ringard/gavant, juste derrière transfert.net ....

précisons que le plus/mieux revient à parissi.com qui se retrouve drôle et pointu, normal pour un city guide gay, non ? ;o)

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> oula !!, Jedi, 22 juillet 2002

Je me suis gouré, c’est pas parissi.com, mais psychannabis.fr.fm, "le webzine gay qui titille la communauté homo". Enfin bref ....

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Ta Kultur en short au Prisu (was : "Merci, merci ..."), 22 juillet 2002

> Sans compter que ce sont toujours les mêmes reproches

Difficile d’innover dans la critique bien connue du discours construit dans lequel une personne réalise une médiation entre un supposé savoir/constat/etc. et un public généralement supposé incapable de faire sa propre opinion sans assistance.

L’alibi selon lequel le niveau de langue du médiateur garantit tant à la fois sa qualification à ce faire et son acceptation des règles régissant l’expression ("respect de la langue française") commence à s’user.

Mais puisqu’on parle de Kultur, est-on bien certain qu’un procédé d’expression donné s’applique mieux que tout autre à l’exploration des limites de ce premier procédé ?

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> Ta Kultur en short au Prisu (was : "Merci, merci ..."), Lefayot, 22 juillet 2002

Difficile d’innover dans la critique bien connue du discours construit dans lequel une personne réalise une médiation entre un supposé savoir/constat/etc. et un public généralement supposé incapable de faire sa propre opinion sans assistance

Bien sur que si, on peut. Par exemple au lieu de seriner "Jospin est un trotskyste qui veut faire la revolution", dire pour changer "Jospin est un extra-terrestre qui veut se gorger de nos precieux fluides vitaux". Les deux assertions sont fausses, mais l’une est vraiment usée.

De plus, Technikart est composé de mediateurs, justement, qui s’adresse à un public supposé incapable de faire sa propre opinion sans assistance. Ils sont assez mal placés pour reprocher ça à quiconque.

L’alibi selon lequel le niveau de langue du médiateur garantit tant à la fois sa qualification à ce faire et son acceptation des règles régissant l’expression ("respect de la langue française") commence à s’user.

C’est pas que je sois contre, mais la recusation en bloc de cette assertion, assure en pratique la promotion des arrivistes incultes mais demagos (et c’est vrai depuis au moins la nuit des temps).

En plus, le niveau de langue etc est un indice pas une preuve de qualification. Il faut juger sur piece, et ce serait trop facile de demonter le n’importe quoi de Techno-nanard. On peut aussi faire de même avec l’article, mais, justement, il faut le faire, pas se contenter d’une analyse générale, pas fausse d’ailleurs, mais dont on peut interroger la pertinence dans le cas d’espece.

Mais puisqu’on parle de Kultur, est-on bien certain qu’un procédé d’expression donné s’applique mieux que tout autre à l’exploration des limites de ce premier procédé ?

J’ai pas tout compris (faut etre un peu moins allusif), mais il est malheureusement contre revolutionnaire d’avouer qu’un minimum de conceptualisation se double d’un langage un minimum precis, qu’on evitera de peupler de mots informes et polysemiques, comme "ringard", "connard", "bouffon", etc.

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> Ta Kultur en short au Prisu (was : "Merci, merci ..."), 23 juillet 2002

C’est pas que je sois contre, mais la recusation en bloc de cette assertion, assure en pratique la promotion des arrivistes incultes mais demagos (et c’est vrai depuis au moins la nuit des temps).

La "promotion d’arrivistes incultes" en soi n’est pas gênante, ni socialement dangereuse tant qu’ils se contentent de répandre des encres toxiques sur des arbres morts. Plus leurs discours sont visibles, plus chacun a sa chance de trouver dans leurs discours des raisons objectives corroborant ses sentiments profonds. Moins ils sont compétents, plus il est facile de deviner les pré-supposés qui se cachent sous leurs discours.

à contrario, les cryptodiscours assurent certes la présence sociale d’une vision ou d’une autre, mais n’en assurent nullement l’avenir. Une exception notable existe lorsque ce cryptodiscours reçoit l’appellation de "publication scientifique", car il valide par son existence de futurs discours qui s’appuient sur lui. C’est ainsi que naissent les doctrines sociales sans issue (les plus dangereuses restant celles qui ont par nature des affinités philosophique avec la centralisation du pouvoir, donc propres à flatter les puissants de leur époque, mais cette caractéristique est bien la seule qui les différencient les uns des autres par le fond, et non pas par les méthodes).

Donc, vivent les Kultureux, et merci à eux de nous montrer quotidiennement à quel point ceux qu’ils servent nous méprisent.

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> Ta Kultur en short au Prisu (was : "Merci, merci ..."), Lefayot, 23 juillet 2002

Si j’ai bien suivi ce que tu me dis, on peut distinguer deux sortes de discours :

- les discours creux (cf ceux des Kultureux), qui sont au final objectivement positifs puisqu’ils devoilent l’inanité du pouvoir (je simplifie)

- Les discours "crypto" qui eux ne sont qu’un moyen d’exercer un pouvoir ou qui en tout cas masquent quelque chose, mais ne sont rien en eux-mêmes (on en revient finalement au point un).

Dans ces conditions quid du discours de vérité (ambiance "le ciel est bleu") ? Deux hypothèses :

- Il n’y a pas de parole vraie. Tout n’est que jeux de pouvoir et/ou dissimulation de desseins inavouables par l’intimidant du jargon . Position extreme qui revient finalement à dire que tous les discours se valent (en laissant de coté par exemple le probleme de la simple cohérence d’un discours au delà de ses présupposés, ce qui n’est pas si frequent que ça - la cohérence).

- Il y a une parole vraie. Disons la tienne, qui est d’ailleurs un discours passablement crypto. Question : sur quoi se fonde cette vérité (et on en revient fatalement au point precedent) ?

En résumé, je pense qu’on peut se ménager un espace de "liberté" dans le sens qu’il est possible de distinguer des discours cohérents/conséquents (independamment de l’adhésion au dit discours) de discours à la fois informes, incohérents, echolaliques et ininterrogés (les Kultureux).

A cela, il faut ajouter une composante esthétique, qui fait qu’un discours de Kultureux est un discours usé, mal foutu, pitoyables, inésthétique (ce qui est un comble !) et d’une certaine manière ringard. On peut rejoindre là Orwell pour s’énerver devant la dissolution de la langue dans le cliché, cliché toujours appauvrissant, et qui promeut, evidemment les imbeciles besogneux.

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> Ta Kultur en short au Prisu (was : "Merci, merci ..."), 24 juillet 2002

Il peut exister à mon avis d’autres formes d’expression, voir d’autres types de discours, que les deux seuls types décrits. S’exprimer ou discourir est (normalement) un acte social avant tout, et non pas l’acte de matérialisation ou révélation de quelque forme de vérité que ce soit.

Par ailleurs, s’affranchir de la doctrine relative au langage localement applicable (le français de chez nos académiciens à nous) permet d’élargir le champs de ce qu’on peut exprimer. Sans aller chercher bien loin, le rap exprime bien plus que le seul sens de ses paroles, notamment parce qu’il s’inscrit dans la logique d’un acte social, d’une existence, d’une expérience et non pas dans l’assemblage de mots. On peut noter sur ce point l’inanité de vouloir décrire un phénomène (la Kultur) qui se définit en s’affranchissant d’un modèle donné en utilisant précisemment ce modèle dont on s’affranchit.

Je crois que s’il y a une relation entre parole et vérité, il n’existerait pas de Kultur. Pour repartir de la thèse de Sartre selon laquelle la littérature ne peut être au service de l’infamie ("Qu’est-ce que la littérature"), je crois qu’on ne peut pas à la fois accepter l’existence de l’infâmie et prétendre qu’il existe une relation entre discours et vérité sans rejeter toute la thèse de Sartre, qui a le mérite de fournir de nombreux arguments à abattre.

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> Ta Kultur en short au Prisu (was : "Merci, merci ..."), Lefayot, 24 juillet 2002

Il peut exister à mon avis d’autres formes d’expression, voir d’autres types de discours, que les deux seuls types décrits.

Tout discours présuppose en général une véracité chez ce qu’enonce l’élocuteur. A l’indicatif, tout discours dit une chose implicitement vraie. A mon avis. Qu’il soit acte social par ailleurs ne contredit pas cette assertion.

le rap exprime bien plus que le seul sens de ses paroles, notamment parce qu’il s’inscrit dans la logique d’un acte social, d’une existence, d’une expérience et non pas dans l’assemblage de mots.

Oui, mais on s’en fout un peu, non (que ce soit un acte social et/ou une experience) ? Un pigiste de Technikart qui pige s’inscrit dans la logique d’un acte social, d’une existence. Idem pour un academicien. Ce n’est pas ça qui va nous renseigner sur le degré « d’interet » du discours.
Je dirais même que se rabattre sur le social pour juger d’un discours est justement profondemment Kultureux. Ou plus exactement est un moment du Kultureux (surtout d’Etat).

Pour repartir de la thèse de Sartre selon laquelle la littérature ne peut être au service de l’infamie

Bien sur que si. Je pense personnellement qu’il n’y a aucun rapport entre rapport entre littérature et vérité. Mais il est vrai qu’il y a bien longtemps que j’ai lu la these de Sartre, et que je l’ai oubliée.

Mais pour tout dire, je ne vois pas trop le rapport avec le sujet initial. Mais peut-etre peux-tu m’éclairer ?

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> à mon avis ..., Jedi, 24 juillet 2002

Je crois qu’il voulait juste faire comprendre qu’il avait lu Sarte et s’en servir comme bouclier ... :)

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> à mon avis ..., 25 juillet 2002

Je crois qu’il voulait juste faire comprendre qu’il avait lu Sartre et s’en servir comme bouclier ... :)

Note que ça ne l’a pas intimidé une seconde. Mais avec un peu de chance, il lira le livre, un jour. Finalement, faire de l’action culturelle, c’est ptet ça.

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> watzaï, Jedi, 25 juillet 2002

Va savoir gerard !!

Mais se servir de Sarte comme bouclier, ça fait un peu Jacky Chang qui prend le premier tabouret venu pour se defendre. Mais n’oublions pas que le bois ne rend pas les coups comme disait Bruce Lee ....

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> watzaï, 26 juillet 2002

> le bois ne rend pas les coups

Ceci explique certainement qu’on soit socialement vu plus grand mort que vivant : un vivant défend la complexité de sa pensée et refuse de devenir une arme pour idéologue, et les idéologues, ce n’est pas ce qui manque.

(Mais j’ai juste signalé qu’à mon humble opinion, un mort avait écrit un bouquin qu’il convenait de pouvoir contredire avant de valider certaines affirmations du discours : je n’irai pas jusqu’à interpréter ou extraire de douteuses citations dudit bouquin).

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> high kick, Jedi, 26 juillet 2002

" ... un mort avait écrit un bouquin ... "

> plutot surréaliste tout ça ....

" ... Mais j’ai juste signalé qu’à mon humble opinion ... "

> Ton "opinion" (pas si humble que ça en l’occurance) utilise un prestigieux écrivain comme béquille. C’est ça que je voulais dire.

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Certes..., Asami Chiaki, 24 juillet 2002

Je reste perplexe face au message précedent.

Peut-être est-il trop allusif pour que je le comprenne : j’avoue ne pas connaître l’ensemble de la théorie littéraire de Sartre. Peut-être aussi utilise-t-il un vocabulaire et une syntaxe trop compliquée pour moi. Pourtant, après une khagne assaisonnée à la sauce Bourdieu, je croyais être paré face au jardon sociologique ou littéraire.

Cependant, il me semble comprendre quelque chose. D’une part, que ce message aligne en passant quelques évidences, en particulier quand il dit que le rap exprime plus que le seul sens de ses paroles. Qui, en effet, pourrait dire que la peinture a pour sens le simple assemblage de ses couleurs, la musique le simple assemblage de sons ?
Pourtant, en peinture et en musique, il existe des gribouillages, du bruit.

Mais surtout, il existe de pâles copies qui veulent se faire passer pour des originaux, des peintres qui n’ont rien à dire mais qui sont célébrés par des gens qui n’ont pas la culture suffisante pour voir que le langage de ces tristes sires est un collage d’éléments empruntés. Ils sont nombreux, ces artistes de second ordre, qu’un certain milieu n’admire que parce qu’ils lui renvoie ce qu’il a appris à admirer.

Et c’est, je crois, précisément cela qui exaspère Lefayot : toute l’attention portée à ces représentants d’un académisme de l’avant-garde, célébré à l’envie dans Technikart ou Télérama, par des aveugles qui croient avoir trouvé des borgnes.

Feu Bourdieu poufendait souvent ce qu’il appellait la "cuculture". Elle se venge aujourd’hui en le récupérant et en le dénaturant. Je crois pourtant qu’il est possible, et légitime, de parler comme le fait Lefayot d’une Kultur, dont l’idéologie dominante mélange le nombrilisme, l’idée que tout est culture et que toutes les cultures se valent, et celle que la culture peut s’acquérir sans effort.

Je ne pense pas qu’il soit besoin d’avoir recours à Sartre pour écraser ce genre de noix. Un peu de bon sens et d’ironie suffisent.

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> Certes..., Asami Chiaki, 24 juillet 2002

Mon message constituait une réponse au message pénultième, non à celui de Lefayot. Désolé !

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> Certes..., Lefayot, 24 juillet 2002

Et c’est, je crois, précisément cela qui exaspère Lefayot : toute l’attention portée à ces représentants d’un académisme de l’avant-garde, célébré à l’envie dans Technikart ou Télérama, par des aveugles qui croient avoir trouvé des borgnes.

Ce n’est pas vraiment ça qui m’exaspère, mais j’y viendrais plus bas. Par contre, les deux exemples ne sont pas pertinents, je pense. TechniKart est au delà de tout ça, de l’avant-garde et compagnie, puisqu’ils assument le pur entertainment (Techikart, c’est le fun, quoi !) Quant à tele-mémère-rama, il ronronne dans le panier de l’academisme le plus plat.

Et c’est, je crois, précisément cela qui exaspère Lefayot : toute l’attention portée à ces représentants d’un académisme de l’avant-garde, célébré à l’envie dans Technikart ou Télérama, par des aveugles qui croient avoir trouvé des borgnes.

Ce n’est qu’une partie du probleme. La Kultur, c’est en gros le fetichisme du culturel pour le culturel. C’est à dire une adoration des oeuvres et des postures culturelles. J’entends par là que même des « grandes oeuvres », et reconnues comme telles, sont intégrées dans le circuit de la Kultur. Il suffit de voir « l’année Hugo » ou l’expo Matisse (il y en aura une à un moment ou à un autre) ou à une époque un film bien lénifiant sur Rembrandt. Le probleme n’est donc pas tant la qualité (ou la non qualité) du produit culturel que le fetichisme. Evidemment, étant donné qu’il faut un certain talent pour reconnaitre le talent des autres, les Kultureux ont tendance à sauter sur la permiere ringardise venue à pieds joints, mais ils ne faut pas perdre de vue qu’ils se pament d’extase devant tout ce qui est étiqueté « Kultur ». Tout le reste suit, comme le jargon pitoyable et le conformisme.

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> Certes..., Asami Chiaki, 24 juillet 2002

Sans doute alors ne serait-il pas mauvaos de rappeller la définition de la culture adoptée par l’UNESCO :
"Tout ce qui permet à un être humain de s’orienter face aux défis existentiels de la nature et de la société" (je cite de mémoire).
En d’autre termes, la culture a pour première fonction de répondre à des questions.

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> Certes..., Le Sartroïde, 25 juillet 2002

La Kultur, c’est en gros le fetichisme du culturel pour le culturel. C’est à dire une adoration des oeuvres et des postures culturelles.

Le fond de la question pourrait être de se demander s’il existe d’autres attitudes possibles pour traiter le fond avec les limites de la forme proposée (machin en papier avec des pubs entrecoupées de textes qui ne doit en aucun cas inciter à oublier d’acheter l’incarnation suivante, réalisée de manière économiquement efficace, tant en termes d’accès aux objets d’étude (artistes, oeuvres, et proche banlieue) qu’au public auquel on veut infliger le concentré de cogitations (qui ne le reçoit pas gratuitement dans sa boîte aux lettres)).

J’avoue penser que non : ma conclusion devient alors : "Si ça existe, c’est forcémment de la merde", à moins de changer l’un des nombreux postulats de la question (papier, profitabilité, accès aux oeuvres, distribution).

à titre personnel, ce qui me désespère le plus, c’est que bien que le réseau ait offert à certains de s’affranchir en partie de la nécessité de profitabilité/distribution, elle ne leur a nullement donné plus de moyens humains et matériels pour réaliser le travail préambule à la qualité du contenu. En soi, ça ne pose pas de problème. Mais cette évidence a semble-t-il suffi à tous les acteurs présents pour prétendre que seule la transposition trait pour trait de leurs anciennes habitudes et techniques au nouveau media était la bonne solution, puisque leur expérience leur incite à croire que lesdites sont optimisées, en oubliant que leurs choix antérieurs découlaient d’un cadre de contraintes que le réseau change. La réponse à une question donnée n’est pas forcémment la réponse à une autre question.

Dans un tel contexte, je pense que la forme que prendrait la réponse à la question de fond avec l’aide du papier peut être très différente de la réponse qu’on peut fournir à la même question avec l’aide du réseau. Par exemple, un nombre étonnamment croissant d’artistes actuels communiquent directement et sans médiateur sur le réseau. La question qui vient évidemment à l’esprit est "à quoi sert le médiateur, au fait ?", et ce, quelle que soit le médiateur, le sujet, et le moyen.

"Evidemment, étant donné qu’il faut un certain talent pour reconnaitre le talent des autres"

Je serais curieux de lire un article sur ce sujet.

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> Certes..., LeVilain, 25 juillet 2002

Mais je ne comprends pas pourquoi tu perds ton temps comme ca avec ces jacteux de la petite semaine.

Tu sais bien qu’ils ne vont jamais essayer de faire l’effort de te comprendre.

Fait comme eux, raccontes des conneries. C’est plus drole. Ca detends. Ca fait rire. Et si t’es vraiment bon, tu px epater les filles.

Alors, qu’est-ce que tu attends. Lache-toi !

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> Certes..., 26 juillet 2002

> Mais je ne comprends pas pourquoi tu perds ton temps..

Même si je ne suis qu’en partie d’accord avec l’auteur, j’aimerais vérifier s’il connait d’autres arguments que ceux qu’il expose et que j’ignorerais sur sa thèse. Faut pas croire, je veux bien changer d’avis, mais pas sans raisons.

à partir de là, que tel ou tel comprenne ou non ce que je dis n’a aucune importance en ce qui me concerne.

> Fait comme eux, raccontes des conneries.

Il me serait quand même difficile de plaider la vacuité du discours structuré dans la construction de consensus sociaux par le biais du discours structuré lui-même.

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> Certes mais non, Lefayot, 26 juillet 2002

Le fond de la question pourrait être de se demander s’il existe d’autres attitudes possibles pour traiter le fond avec les limites de la forme proposée (machin en papier avec des pubs entrecoupées de textes ...

Probablement pas, effectivement. Mais sur le fond, même si - par un quelconque miracle - les contraintes economiques n’existaient pas, on ne voit pas pourquoi le fetichisme du culturel disparaitrait. S’il est vrai qu’historiquement, l’émergence de la Kultur est contemporaine de celle du capitalisme, le lien entre les deux n’est pas pour autant évident. D’autant que sur le fond, il n’a pas fallut attendre le 19eme siecle pour savoir qu’on ne mord pas la main qui te nourrit.

De plus, et c’est ce qui est fascinant, on retrouve presque à l’identique les tics et codes du journal KUL dans des webzines, donc des trucs gratuits. Certes, on peut se dire que :

- Ces sites sont des demos à destination de futurs employeurs.

- Ces sites sont faits par des gens sortis d’ecoles de journalistes, et ont donc intériorisé les rites du clan.

Mais il ne faut pas oublier que tout journaliste qu’on soit, on en n’est pas moins humain :-). Plus serieusement, avant d’etre redacteur, un pigiste est aussi lecteur lambda, et a priori, le lecteur est lui aussi habité par le fetichisme, sans quoi, il n’acheterait aucun de ces canards. C’est la société toute entiere qui serait prosternée devant l’idole, même si, effectivement, les journalistes KUL poussent à la roue et realimente sans cesse la chaudiere, renforçant chaque jour l’idolatrie.

La question qui vient évidemment à l’esprit est "à quoi sert le médiateur, au fait ?", et ce, quelle que soit le médiateur, le sujet, et le moyen.

Bingo ! Effectivement, c’est the question. Generalement les gens sur uZine repondent « à rien » et parlent de parasitisme social. Mais pendant qu’on y est, on peut aussi se demander à quoi sert un artiste, quelle est vraiment sa valeur ajoutée par rapport à un autre fournisseur de services/produits (un boulanger par exemple). Ce faisant, on toucherait probablement aux racines de la Kultur.

"Evidemment, étant donné qu’il faut un certain talent pour reconnaitre le talent des autres"

Je serais curieux de lire un article sur ce sujet.

Non, ce n’est pas vraiment dans la ligne redactionnelle :-). Mais, entre nous, ça ne te semble pas evident qu’il faut un minimum de talent pour juger de celui des autres ?

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> Certes mais non, 26 juillet 2002

on ne voit pas pourquoi le fetichisme du culturel disparaitrait.

Les tentatives d’instrumentaliser l’expression d’autrui qui sont elles aussi des démarches d’expression. Cette définition pourrait s’appliquer tout aussi bien à la culture qu’au journalisme, qu’à la politique ou qu’à la recherche scientifique.

La notion de "culture" est elle autre chose qu’une tentative désespérée de faire de ce qui est un acte une chose, un objet d’étude, de respect, de jouissance ou de profit ?

Dans ce contexte, le "fétichisme" n’est-il pas simplement l’expression de son adhésion, son soutien à la démarche d’instrumentalisation de l’expression ? Ne concourt-il pas du pacte passé entre la société et l’artiste (la société nourrit l’artiste, mais intègre ses oeuvres dans son patrimoine collectif quand il n’est plus que cendres : tôt ou tard, ce pacte implique de faire chose l’expression de l’artiste, d’en faire le témoignage d’un effort que tous puissent apprécier comme étant leur patrimoine).

L’existence de la cuculture n’est finalement que le témoignage de l’existence du consensus politique d’une minorité significative autour de la relation artiste/société telle qu’actuellement vécue. L’existence d’autres contrats possibles entre artiste et société exige de la part des défenseurs de cette thèse de valider en permanence leur démarche au sein de la société, comme tout lobby, ni plus, ni moins. Qu’une fraction significative du lectorat de ces revues espèrent jouir d’une vie meilleure en adhérant au système n’a rien de nouveau et existe ailleurs. Après tout, nombreux seront les déçus.

Si on ne les aime pas, mieux vaut les ignorer. Personne ne sera obligé de pleurer sur leur mort, qui se rapproche chaque fois qu’une innovation technologique facilite les relations entre les uns et les autres, donc la relation entre l’artiste et son public, diminuant l’intérêt et la possible valeur ajoutée d’une médiation.

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> Certes mais certes, Lefayot, 29 juillet 2002

A mon avis ton explication par la "privatisation" de l’expression n’explique pas grand chose à force de vouloir tout expliquer par une cause unique.

Ce qu’il me semble, c’est qu’il existe ce que j’ai appelé un fetichisme propre à la culture, dans le sens où la culture est une valeur à laquelle on se réfère. Non seulement ça, mais en plus, cette valeur est me semble-t’il la valeur supreme, un peu comme le progrès il y a un siecle. Le paravent de la mauvaise conscience, ainsi que la possibilité de redemption. D’autant que reste toujours cette vieille idée des avant-gardes comme quoi l’art pourrait changer la vie/la société. Que cette idée ait été récupéré par le marché, je n’en disconviens pas pas, mais en pratique, il me semble que cette valeur (ie la culture) est intériorisée par la tres grande majorité des acteurs, et ce d’autant plus que les dits acteurs n’ont pas une idée bien claire de la production passée des items culturels et de leur histoire. On a si on veut une creation d’une mythologie de la Kultur auquel presque tout le monde adhere, et il me parait difficile dans ces conditions d’adhérer à une vision disons policiere de la Kultur.

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> Certes mais certes, 30 juillet 2002

il me semble que cette valeur (ie la culture) est intériorisée par la tres grande majorité des acteurs, et ce d’autant plus que les dits acteurs n’ont pas une idée bien claire de la production passée des items culturels et de leur histoire. On a si on veut une creation d’une mythologie de la Kultur auquel presque tout le monde adhere, et il me parait difficile dans ces conditions d’adhérer à une vision disons policiere de la Kultur.

Ton raisonnement montre effectivement brillamment l’existence de contradictions autour du dogme de la "Kulture" auquel chacun donne la définition que bon lui semble, incluant au non tel ou tel sous-ensemble des choses faites de main d’homme.

Je crois cependant qu’il n’est nul besoin d’exposer au public l’existence de ces contradictions : après tout, la culture est suffisamment exceptionnelle en soi pour s’octroyer le privilège de "l’exception culturelle", qui justifie d’adapter pour elle des règles suffisamment fortes ("la mondialisation") pour influencer profondemment la vie du citoyen lambda contre son gré. En effet, on arrive au nom de "l’exception culturelle" à limiter les importations de musiques anglo-saxonnes, mais pas d’aliments OGMs : voilà de quoi surprendre.

à supposer (ce qui reste à démontrer) qu’il existe quelque chose qu’on puisse qualifier de patrimoine culturel vivant ou non dont la préservation justifie qu’on préfère tolérer des règles remettant en cause l’existence de chacun plutôt qu’aliéner ce fameux patrimoine, est-il raisonnable de ne pas délimiter précisemment cette définition au point d’y inclure le rédactionnel ordinaire des revues "kulturelles". Franchement, je ne le crois pas. Assimiler à ce supposé patrimoine l’actualité culturelle est flatteur pour le lecteur, dont, le nourrit, si on en croit la Fontaine, et c’est tout : que cela se traduise par un préjudice social réel en laissant s’investir les forces vives de la société dans des enjeux autres que la préservation des intérêts de chacun exige effectivement qu’il existe un imaginaire fort sur le thème : "Vous aimez la culture ? alors, acceptez la mondialisation. (GATT sez)".

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Bigre !
19 juillet 2002, message de sam
 

Jamais vu ni même entendu causer des sites si chaleureusement présentés (je me contente modestement de choper les boules méchant lorsque, chez mon coiffeur, je tombe par mégarde sur les pages culturo-parisiennes de Libé ou sur le Nouvel Obs).

Mais une question me vient à l’esprit : le regretté Jules Bonnot était un conservateur à côté de vous, serait-ce votre récent séjour chez le sous-commandant Marcos qui vous a rendu si méchant ?

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> Bigre !, Lefayot, 21 juillet 2002

Non, c’est le phenomene d’accumulation : les mags KUL, c’est comme le reste (les défilés militaires par ex.), on supporte, on supporte, et puis à la fin, on craque un peu ... :-)

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> Bigre !, 21 juillet 2005

english isn’t ?

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