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Les guerriers incorruptibles de la falsification médiatique
jeudi 1er novembre 2001




Alors que l’ordonnance de référé du TGI de Paris (affaire « J’accuse » contre FAI)
n’ordonne pas le filtrage aux FAI défendeurs, et ne fait donc pas droit à
sa demande, « J’accuse », toujours content pour les besoins de sa médiatisation,
indique sur son site que l’ordonnance donne raison à J’accuse. La preuve,
c’est eux qui le disent. Le lecteur pressé restera donc bien mal informé.

Le moins pressé ira voir sur le site les extraits choisis de l’ordonnance
en question, où sont ôtés les interventions de la moitié des grands
témoins (devinez lesquels), et soulignés en gras les passages pseudo
philo-socio-psychologiques des attendus du juge.

Après tout, faute de satisfaction à la décision judiciaire d’un... magistrat,
on peut se contenter des satisfactions procurées par ce qui n’est pas de
sa compétence (des banalités mélancoliques réconfortantes pour
les assigneurs). Pile je gagne au tribunal, face tu perds dans les médias
(qui aiment les expressions d’état d’âme des juges).







> Les guerriers incorruptibles de la falsification m 2 novembre 2001, par Jean-no

L’ordonance du TGI reproduite sur le site de <> n’est pas seulement incomplète (les "grands témoins" n’y sont pas tous cités par exemple), elle contient de discrètes modifications. Enfin au moins une qui m’a frappé : Mme Coquio, qui est citée dans l’authentique document du TGI comme "enseignante à la Sorbonne" devient, pour <>, "professeur à la Sorbonne". Les universitaires apprécieront la différence : Professeur des universités n’est pas un simple emploi, c’est une charge et un titre au sein de la république, tout comme "maitre de conférences", le véritable titre de Mme Coquio, mais à un niveau nettement différent.
Pour l’annecdote, Mme Coquio est Maître de conférences en littérature comparée, sa présence au TGI s’explique sans doute parce qu’elle est l’auteur du recueil <> (Albin Michel), mais ce qui aura été retenu de son intervention est plutôt son avis fort tranché au sujet d’Internet :
"[...] l’internet est devenu aujourd’hui le refuge de tous les excès et ce au nom de la liberté d’expression. Mais de quelle liberté d’expression, s’interroge-t-elle ? On n’y trouve pas l’ombre d’une pensée, ni l’ombre d’une opinion démocratique. tout est en fait provocation. On va même jusqu’à nier la victime. l’internet devient une liberté d’agression qui vise à séduire l’enfance et l’adolescence. mais ce qui se passe sur l’internet dépasse le virtuel. Personne ne peut se déclarer neutre face à ces excès."

Je ne sais plus à combien on estime le nombre de pages présentes sur le web, mais le chiffre est toujours énorme. Ca n’a pas empêché la fort courageuse ensignante de tout lire et de tout analyser : Aucune de ces pages ne contient de pensée ou d’opinion démocratique ? Mazette ! Et si c’était vrai, est-il obligatoire de mettre de la pensée dans ses pages web ? Et <>, c’est un site qui ne contient pas de pensée et d’opinion démocratique ou bien...?
pfff.

_

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> > Les guerriers incorruptibles de la falsification 2 novembre 2001, par jean-no

Dans les mots ci dessus, certains mots ont disparu : j’ai tenté des guillemets à base de signe "supérieur à" et "inférieur à", qui ont été interprétés comme des balises HTML.
Il fallait lire "j’accuse" et "Parler les camps, Penser les génocides" pour le nom du recueil évoqué.
Désolé.

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