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Procès Napster : le copyright joue sa peau
mardi 3 octobre 2000




« C’est cette semaine à San Francisco que s’ouvre le procès en appel opposant le plus célèbre site gratuit d’échanges de fichiers musicaux à l’industrie du disque. Un procès dont les enjeux sont cruciaux. », un article d’Arnaud Gonzague.

VOIR EN LIGNE : Transfert






> Procès Napster : le copyright joue sa peau 15 janvier 2001, par Martin(BAB) Jean

Bonjour a vous tous, que vous soyez amateur de NAPSTER ou que vous soyez comme moi, un de ceux qui croit que NAPSTER, mène les petits groupes québécois à leur perte.

Je crois que tous le monde devrait prendre conscience qu’à chaque fois que quelqu’un COPIE un CD au COMPLET sur NAPSTER, il DIMINUE de beaucoup la CHANCE, qui est pour les groupes de la relève, de pouvoir progresser tant au niveau matériel, que musical.

Je comprend les gens de vouloir faire entendre un groupe à un de leurs amis, c’est même un excellent moyen de PUBLICITÉ, mais la politique ne serait-elle pas de premièrement, communiquer au groupe en question, le désir de vouloir COPIER une de leurs CHANSONS sur NAPSTER. Deuxièmement, planifier avec le groupe combien de chansons seront COPIÉES. Finalement, RESPECTER L’ENTENTE.

Martin,au nom du
groupe MARIONETX.

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> Procès Napster : le copyright joue sa peau 15 octobre 2000, par Jack Minier

Sacré problème que le contournement de copyright.

En effet, Napster peut être considéré comme un partage entre amis de quelques moments de plaisir commun, tout comme on prète un CD (acheté très officiellement) à un ami pour qu’il l’écoute, pour lui faire connaître un nouvel artiste... En ce cas, nul délit. On peut bien le prèter à cinquante personnes à la suite si on a cinquante amis (qui vous le ramènent ! ;c). Mais on n’a pas le droit de de faire écouter en public sauf en payant des droits d’auteur à la SACEM. 
Tout le problème est donc de définir à partir de quand l’écoute privée de cinquante personnes à la fois, chacune chez elle, devient une écoute publique ! La réponse est simple : JAMAIS ! Quand bien même elles seraient 500 ou 5000.

Mais il est un autre aspect du problème, complètement éludé (et pour cause) par les arguties des anti-Napster (essentiellement les majors de l’édition artistique), c’est l’énorme impact publicitaire qu’implique cette propagation incontrôlée, et à sans doute incontrôlable, des fichiers MP3. Et ceci, quel que soit le verdict issu du procès contre Napster, car il y aura toujours, demain ou après demain, un autre logiciel permettant d’échanger des fichiers, et ce n’est pas le logiciel Napster qui les grave.
Certes, nombreux sont ceux qui réalisent en CD une gravure illicite des titres ainsi récupérés, mais tout le monde ne dispose pas non plus d’un graveur et encore moins d’un lecteur de salon approprié au format MP3. Les vilains copieurs réécoutent généralement ces titres directement sur leur PC, et seuls les afficionados du Net peuvent se permettre ces détournements. Bien sûr, ils sont quelques millions, mais du même coup, ces "pirates" font la promotion des artistes piratés auprès du reste de la population de "consommateurs" non informatisée qui, elle, continue d’acheter régulièrement ses CD au rayon disques du supermarché du coin. Sachant que de toute manière les pirates n’auraient pas pour autant acheté le "produit" pour eux-même, au bout du compte, on peut penser que ces copies illicites sont neutres pour le chiffre d’affaire des Editeurs de Musique.
Par contre, ce n’est pas neutre, mais au contraire franchement positif en ce qui concerne la notoriété des artistes eux-mêmes. Au point que certains d’entre eux mettent directement leurs oeuvres sur le Net, et se rangent du côté de Napster !
Alors ?...

Le problème des droits d’auteurs (protégés par le copyright international) ne concerne pas que le domaine musical, et il n’y a pas que Napster. Les auteurs littéraires ou les auteurs de logiciels sont logés à la même enseigne que les artistes musicaux, et les copies illicites circulent de la même manière. Pourtant, ce sont surtout les Majors du showbiz qui s’attaquent à Napster. Pourquoi ?...

A bien regarder les choses, QUI a vraiment à perdre dans cette affaire ? Sont-ce vraiment les artistes, les auteurs ?... Est-ce que vraiment ce sont leurs droits d’auteurs qui sont en danger ? Ne seraient-ce pas plutôt les marges bénéficiaires monstrueuses des maisons d’édition, maîtrisant de moins en moins la diffusion des oeuvres de leurs "écuries" ? Sur un CD vendu, un artiste touche 5F quand l’éditeur en touche 25F ! Le véritable problème ne se trouve-t-il pas dans cette disproportion et dans le prix d’un CD en magasin ? Les véritables auteurs et créateurs ne sont-ils pas otages du système ?

Concernant l’édition littéraire, le conflit latent est moins centré sous les projecteurs de l’actualité, mais de nombreux éditeurs "papier" considèrent encore le Net comme l’ennemi. Ils ont tort ! Le Net est l’instrument de promotion complémentaire de leur activité d’édition classique. Pas son concurrent. Il est aussi un révélateur de talents, ces talents laissés de côté par le système établi dans leur corporation, et qui tend clairement à favoriser les têtes d’affiche médiatiques au mépris des petits auteurs de talent mais inconnus du grand public.
Je suis personnellement écrivain ET cyberéditeur pour d’autres auteurs. Toutes nos productions littéraires sont accessibles en ligne et en intégralité sur le site DIAMEDIT. Je considère que si ces textes leur procurent du plaisir, tous les visiteurs qui liront cette prose feront de bouche à oreille la promotion des auteurs, concourant ainsi à leur bâtir la notoriété qui leur manque pour une parution classique en librairie. Mais le Net ne remplacera jamais le plaisir de lire un bon "bouquin" papier, bien calé dans son fauteuil devant sa cheminée. De même quelques copies illicites de musique ne remplaceront jamais un bon concert "en live". Les vrais artistes n’ont rien à en redouter, au contraire. Seuls les maquilleurs et autres fabricants à la chaîne de boys bands estampillés marketing doivent le craindre.

Nous sommes dans un "monde marketing" où l’argent est roi. Faut-il le renier ? le combattre ? l’abolir ? Evidemment non. Il faut le reconsidérer, il faut simplement lui rendre le seul rôle acceptable qui est le sien. Celui de moyen d’échange, non de but final. Ce n’est pas Napster qu’il faut combattre. C’est l’exploitation outrancière des talents par des marchands de matière plastique.

Jack Minier
DIAMEDIT - Et la création sort du placard !

DIAMEDIT

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