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CSPLA, FDI, CNIL, même combat !
mercredi 9 juillet 2003




Le CSPLA, c’est-à-dire le Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique a adopté, lors de sa séance du 26 juin 2003, l’avis suivant (le gras est ajouté) :

« 3. S’agissant de la recherche et de la constitution de preuves en vue de la lutte contre les échanges de fichiers illicites entre internautes, le Conseil supérieur estime que le lancement de requêtes par les autorités ou les ayants droit afin de constater les offres de fichiers illicites ne constitue pas une provocation à la commission d’une infraction, et que cette méthode est donc praticable sans modification législative. Afin de faciliter la recherche des infractions, le Conseil supérieur propose que la durée de détention de données par les opérateurs techniques soit celle de la prescription de l’action pénale en matière de délits, soit trois années.

4. Concernant la collecte des adresses IP des internautes se livrant à l’activité d’échange de fichiers illicites, le Conseil supérieur prend note de la position de la Commission nationale de l’informatique et des libertés, qui considère que ces adresses sont des données indirectement nominatives et que, par suite, seules les personnes publiques ou les personnes privées chargées d’un service public peuvent, en vertu de l’article 30 de la loi du 6 janvier 1978, constituer des fichiers en contenant. Le Conseil supérieur souhaite que le Parlement trouve, dans le cadre de la réforme de la loi du 6 janvier 1978, et dans le respect de la directive du 24 octobre 1995, une solution permettant aux sociétés de gestion et aux ayants droit de procéder à la constitution de tels fichiers dans le seul but d’assurer la protection de ces droits. »

Point amusant : le vice président du CSPLA n’est autre que Maurice VIENNOIS, par ailleurs commissaire à la CNIL (Commission Nationale de l’ Informatique et des Libertés), il a donc bien pris note. Ah oui, signalons également la « personnalitée qualifiée » (tm) du CSPLA Isabelle FALQUE PIERROTIN par ailleurs Déléguée Générale du FDI (le forum des droits sur l’internet) qui publiait le 20 juin dernier une synthèse intitulée : « Peer-to-peer : quelle utilisation pour quels usages ? » On peut y lire dans les conclusions (gras d’origine) :

« Les utilisateurs de ces réseaux sont réticents à un système de filtrage des fichiers mis à leur disposition ou à un contrôle de l’activité de l’utilisateur par des acteurs privés, susceptibles selon eux, d’être attentatoire à leur vie privée. En particulier, ils contestent la collecte de données personnelles réalisée par des personnes privées, et souhaitent que seules les autorités de police, y compris en matière de contenus pédo-pornographiques, soient habilitées à conserver de telles informations. »

Mais avec de courageuses « personnes privées chargées d’un service public » de telles réticences devraient tomber grâce au parlement d’ici peu...et merci à tous les participants !







> CSPLA, FDI, CNIL, même combat ! 9 juillet 2003, par pseudonyme

Pour rajouter à ce qui a été dit, précisons que l’amendement parlementaire a été déposé par Alex Türk .. également Commissaire à la CNIL.

Puis dernier détail .. il serait sans doute intéressant de connaître les votes en faveur de cet avis du CSPLA et en opposition pour savoir si le FDI a suivi l’avis exprimé par les internautes ... quant à la CNIL, on ne peut hélas préjuger qu’elle ne protège plus rien ... même pas nos libertés !

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> CSPLA, FDI, CNIL, même combat ! 9 juillet 2003, par Yann

Quand on voit que dans ce CPSLA il y au moins 40 persones, faudrai savoir qui a voter quoi avant de balancer des accusations contre la CNIL (quoique j’ai un doute pour eux) et autres (bizarrement moins pour le FDI...).

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> CSPLA, FDI, CNIL, même combat ? 10 juillet 2003, par trystero

Au CSPLA, on ne sait pas qui a voté quoi, mais on sait que la commission spécialisée "libertés individuelles" est présidée par Maurice Viennois, un membre de la CNIL (voir transfert.net, 4 juillet : L’organe consultatif sur la propriété intellectuelle en veut aux libertés), qui vice-préside d’ailleurs le CSPLA.

On sait aussi que, face à 5 représentants de l’administration et 7 "personnalités qualifiées" (tm) siègent plus d’une soixantaine de représentants des auteurs/producteurs/éditeurs. Alors, si comme je le crois la voix des uns vaut au CSPLA la voix des autres, le vote des personnalités qualifiées, on s’en tamponne un peu, et on comprend fissa que cet organisme n’a été créé que pour enregistrer les réclamations des ayants droits .......

Au Sénat, Alex Türk, vice-président de la CNIL, a soutenu et obtenu le vote de l’amendement scélérat (voir transfert, toujours, 25 avril : La Sacem pourra-t-elle faire sa propre police contre le piratage en ligne ?).

Du FDI, je retiens, outre la synthèse précitée sur le P2P, que ses recommandations sur la conservation des logs, notamment, étaient d’inspiration modérée.

La CNIL a pour principale vertu de défendre avec une obstination toute administrative l’application de la loi de 1978. Elle est aussi devenue une institution sans *vision* dont les membres semblent ne rien comprendre à l’origine des nouvelles menaces sur la vie privée. Et s’en font, à l’occasion, les chevaux de Troie.

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