La distinction opera/operae est en effet discutable ; Kant écrit dans une note à l’article cité :
« *Un livre est l’instrument de la transmission d’un discours au public, pas seulement de pensées ; comme par exemple, l’est une peinture qui est la représentation symbolique de quelque idée ou événement. L’essentiel est ici que c’est non pas une chose qui est transmise mais une opera, à savoir un discours et cela littéralement. En le nommant instrument muet, je le distingue de ce qui transmet le discours par un son, comme par exemple un porte-voix, et même la bouche d’autrui. » (VIII, 81)
Le livre n’est donc qu’un objet (muet) résultant d’une affaire entre celui qui fabrique et l’auteur qui s’adresse au public. En termes modernes, c’est un médium, un canal de diffusion d’une information ou d’une communication. La référence à la notion de personne est toujours active y compris dans ce qui n’a pas de parole, par exemple de nos jours dans le droit à l’image (je ne peux pas filmer et diffuser au public des images de personnes sans leur autorisation).
Il s’agit davantage d’une question de droit que de substrat (matériel, analogique, numérique, etc.) qui ici n’est pas déterminante. Et c’est bien l’auteur qui rend public son discours/texte/programme et donne son accord pour les modifications et la diffusion (pour les textes, cf.creative commons)
Et bien entendu, il est plus facile d’organiser le piratage de DVD (de réaliser des copies illicites) que de distribuer à grande échelle des moulages des oeuvres de Rodin.
L’arnaque de l’industrie culturelle est de parer du nom d’auteur ce qui n’est que l’organisation d’une diffusion pour laquelle elle est certes mandatée (jusque quand ?), en partie d’ailleurs parce qu’elle contrôle presque toute la production et la diffusion, et s’institue en pôle de nuisance (lobby, juridisme).
Il s’agit d’une défense catégorielle, celle d’un l’intermédiaire tout puissant, rôle dont on peut faire l’économie grâce à la technologie quand l’objectif principal de l’auteur est la diffusion publique d’une oeuvre/discours/texte et non le profit résultant de la vente de marchandises. (On développe cela dans Le Blues du businessman).
Salut,
La distinction opera/operae est en effet discutable ; Kant écrit dans une note à l’article cité :
« *Un livre est l’instrument de la transmission d’un discours au public, pas seulement de pensées ; comme par exemple, l’est une peinture qui est la représentation symbolique de quelque idée ou événement. L’essentiel est ici que c’est non pas une chose qui est transmise mais une opera, à savoir un discours et cela littéralement. En le nommant instrument muet, je le distingue de ce qui transmet le discours par un son, comme par exemple un porte-voix, et même la bouche d’autrui. » (VIII, 81)
Le livre n’est donc qu’un objet (muet) résultant d’une affaire entre celui qui fabrique et l’auteur qui s’adresse au public. En termes modernes, c’est un médium, un canal de diffusion d’une information ou d’une communication. La référence à la notion de personne est toujours active y compris dans ce qui n’a pas de parole, par exemple de nos jours dans le droit à l’image (je ne peux pas filmer et diffuser au public des images de personnes sans leur autorisation).
Pour le programme informatique, la GNU GPL mentionne les auteurs et les conditions de diffusion qu’ils ont choisies : « Copyright © Machin et bidule. Ce programme est un logiciel libre ; vous pouvez le redistribuer et/ou le modifier conformément aux dispositions de la Licence Publique Générale GNU, etc. ». Pour restituer l’analogie et moderniser le problème de la contrefaçon : le propriétaire d’un serveur qui distribue (offre au download) un logiciel placé par son auteur sous la GNU GPL ne peut pas changer les conditions, en imposant des modifications au logiciel qui iraient contre la volonté de l’auteur (par exemple en faire un logiciel propriétaire, avec exclusivité de diffusion). Tout comme le propriétaire d’un serveur qui distribue des logiciels sous copyright sans autorisation peut être attaqué pour contrefaçon.
Il s’agit davantage d’une question de droit que de substrat (matériel, analogique, numérique, etc.) qui ici n’est pas déterminante. Et c’est bien l’auteur qui rend public son discours/texte/programme et donne son accord pour les modifications et la diffusion (pour les textes, cf.creative commons)
Et bien entendu, il est plus facile d’organiser le piratage de DVD (de réaliser des copies illicites) que de distribuer à grande échelle des moulages des oeuvres de Rodin.
L’arnaque de l’industrie culturelle est de parer du nom d’auteur ce qui n’est que l’organisation d’une diffusion pour laquelle elle est certes mandatée (jusque quand ?), en partie d’ailleurs parce qu’elle contrôle presque toute la production et la diffusion, et s’institue en pôle de nuisance (lobby, juridisme).
Il s’agit d’une défense catégorielle, celle d’un l’intermédiaire tout puissant, rôle dont on peut faire l’économie grâce à la technologie quand l’objectif principal de l’auteur est la diffusion publique d’une oeuvre/discours/texte et non le profit résultant de la vente de marchandises. (On développe cela dans Le Blues du businessman).
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