M Lefayot,
Le thème de vos articles est "démystifions les cookies". Votre préoccupation : déjouer les rumeurs paranoiaques en expliquant, par une brillante vulgarisation, leur mode de fonctionnement et leur utilité. Votre démarche tient de la réaction d’un connaisseur de la programmation aux peurs irrationnelles véhiculées par les médias (virus, cookies) souvent en quête de sensationnalisme.
Cependant, en ciblant ce problème, vous tirez si j’ose dire sur l’arbre qui cache la forêt. L’alternative que vous énnoncez au centre de votre texte me fait bondir :
" Ou vous vous en tapez des pubs, et vous ne remarquerez même pas le ciblage.
Ou vous êtes intéressé par le fait de consommer, et ça ne peut que vous avantager. "
Ne pensez vous pas qu’un des problèmes majeurs de l’état d’esprit occidental contemporain, une des causes première de nos malaises, se trouve justement dans la constitution d’une science de la manipulation de plus en plus fine et subtile qu’on appelle marketing ?
Le net en général, et les cookies comme outil particulier du net, participe à la création de bases de données comportementales de plus en plus fines, de plus en plus étendues. Les pros du marketing sauront de mieux en mieux nous canaliser, nous manipuler, réagir rapidement aux changement de l’opinion, de la mode, des moeurs ou des idées.
Ils sauront de mieux en mieux être les créateurs des référentiels partagés par tous dans la société, fondateurs de nos valeurs et modèles intégrés inconsciemment, à notre corps défendant.
Et quand on regarde ce que la publicité a pu causer comme dégats en termes de génération d’un monde désagréable à vivre (plus de jalousie du voisin, plus de ras le bol déclenché du boulot en nous affichant des palmiers, plus de "il a la voiture il aura la femme", plus de niveau de la presse à 0 pour cause d’audience maximale...etc etc etc..), il me semble qu’on ne peut éviter de nourrir une apréhension en voyant la puissance des outils dont sont en train de se doter les services de recherche marketing, grace à internet.
Qu’on ne me dise pas l’homme est libre, il n’est pas un mouton. Qui a fait un peu de marketing ou lu un peu de sociologie sait que sa nature est double : libre et conditionné à la fois.
Alors, je me fou qu’un lamer boutonneux sache que j’aime pamela anderson et la broderie, que j’habite à trifouilli, et que ma mère s’appelle Camille. Par contre, quand c’est World Compagnie Inc... Je suis inquiet. Pas tant pour moi. Plutot pour la possibilité d’etre heureux dans la société qu’on nous prépare.
M Lefayot,
Le thème de vos articles est "démystifions les cookies". Votre préoccupation : déjouer les rumeurs paranoiaques en expliquant, par une brillante vulgarisation, leur mode de fonctionnement et leur utilité. Votre démarche tient de la réaction d’un connaisseur de la programmation aux peurs irrationnelles véhiculées par les médias (virus, cookies) souvent en quête de sensationnalisme.
Cependant, en ciblant ce problème, vous tirez si j’ose dire sur l’arbre qui cache la forêt. L’alternative que vous énnoncez au centre de votre texte me fait bondir :
" Ou vous vous en tapez des pubs, et vous ne remarquerez même pas le ciblage.
Ou vous êtes intéressé par le fait de consommer, et ça ne peut que vous avantager. "
Ne pensez vous pas qu’un des problèmes majeurs de l’état d’esprit occidental contemporain, une des causes première de nos malaises, se trouve justement dans la constitution d’une science de la manipulation de plus en plus fine et subtile qu’on appelle marketing ?
Le net en général, et les cookies comme outil particulier du net, participe à la création de bases de données comportementales de plus en plus fines, de plus en plus étendues. Les pros du marketing sauront de mieux en mieux nous canaliser, nous manipuler, réagir rapidement aux changement de l’opinion, de la mode, des moeurs ou des idées.
Ils sauront de mieux en mieux être les créateurs des référentiels partagés par tous dans la société, fondateurs de nos valeurs et modèles intégrés inconsciemment, à notre corps défendant.
Et quand on regarde ce que la publicité a pu causer comme dégats en termes de génération d’un monde désagréable à vivre (plus de jalousie du voisin, plus de ras le bol déclenché du boulot en nous affichant des palmiers, plus de "il a la voiture il aura la femme", plus de niveau de la presse à 0 pour cause d’audience maximale...etc etc etc..), il me semble qu’on ne peut éviter de nourrir une apréhension en voyant la puissance des outils dont sont en train de se doter les services de recherche marketing, grace à internet.
Qu’on ne me dise pas l’homme est libre, il n’est pas un mouton. Qui a fait un peu de marketing ou lu un peu de sociologie sait que sa nature est double : libre et conditionné à la fois.
Alors, je me fou qu’un lamer boutonneux sache que j’aime pamela anderson et la broderie, que j’habite à trifouilli, et que ma mère s’appelle Camille. Par contre, quand c’est World Compagnie Inc... Je suis inquiet. Pas tant pour moi. Plutot pour la possibilité d’etre heureux dans la société qu’on nous prépare.