> Ecoles de journalisme : prêt-à-penser ou prêts à penser ?
11 juin 2001, 11:29, par morsini
Quelle emphase !
Au Courrier International, très bon magazine, la rédaction regorge, contrairement à ce que tu sembles croire, de journaliste français (anglophones, russophones,albanophones, etc...). Certains sont de purs produits locaux mais ils ne constituent pas une majorité. Courrier International, par ailleurs, est une sorte de revue de presse mondiale, "la plus grande rédaction du monde" ne fonctionne pas comme une rédaction d’un magazine d’information général tel que l’Express, L’Obs et autres. C’est une rédaction sédentaire où chaque responsable de rubrique, que ce soit d’un pays ou de pages spéciales types "insolites" ou "sciences", lit et relit la presse étrangère et en tire l’actualité "Courrier International". On n’y trouve pas de journalistes de terrain, de reporters, ni les gars des FD.
Bref, quand tu écris que "c’est un bol d’air frais" entre autres parce qu’il n’y a pas de journaliste français, tu te plantes. Sorry for this mate.
Anyway, pour revenir aux écoles de journalistes,les élèves n’y arrivent pas sans bagages universitaires, je te rassure. Elle recrutent très rarement au niveau bac et dans certains cas il vaut mieux avoir une licence ou une maîtrise pour les intégrer. Alors certains élèves en ressortent pleins de certitudes peut-être car ils ont réussi un concours ultra sélectif (dont les critères peuvent laisser dubitatif certes) mais ce sont les mêmes que ceux qui se la racontent dans les amphis de philo ou de socio. Pour moi et pour beaucoup d’autre, ces écoles sont un creuset , peut-être malheureusement un peu trop dominé par les diplomés de scinece po’, où l’on vient chercher une formation professionnelle, des savoir-faire plus qu’autre chose. Ces techniques de rédaction de reportages, ces cours de PAO, l’apprtentissage du circuit et du suivi de la copie (...)qui sans être des impératifs à une bonne réception de l’info distillée, sont néamoins bien utiles pour se faire comprendre du lecteur lambda. Un spécialiste d’économie écrivant une tribune dans un magazine d’information générale, peut parfois s’égarer, et la relecture journalistique par le secrétaire de rédaction (lui-même journaliste professionnel) est parfois impérative à la compréhension du papier.
La presse anglaise regorge peut-être d’avis de spécialistes, mais ce n’est pas parce qu’on maîtrise un sujet à fond qu’on peut nécessairement le rendre attrayant à la lecture. C’est là qu’intervient le journaliste, censé connaître son lectorat. Le journaliste est spécialiste de son lectorat, pour qui il joue l’humble rôle de transmetteur, de vecteur d’info. Il remanie l’info pour la rendre intelligible s’efforce de la restituer sans l’erroner. C’est ce qu’on nous apprend à "l’école".
( j’ai pour ma part fait une IUT : beaucoup moins cher !)
Quelle emphase !
Au Courrier International, très bon magazine, la rédaction regorge, contrairement à ce que tu sembles croire, de journaliste français (anglophones, russophones,albanophones, etc...). Certains sont de purs produits locaux mais ils ne constituent pas une majorité. Courrier International, par ailleurs, est une sorte de revue de presse mondiale, "la plus grande rédaction du monde" ne fonctionne pas comme une rédaction d’un magazine d’information général tel que l’Express, L’Obs et autres. C’est une rédaction sédentaire où chaque responsable de rubrique, que ce soit d’un pays ou de pages spéciales types "insolites" ou "sciences", lit et relit la presse étrangère et en tire l’actualité "Courrier International". On n’y trouve pas de journalistes de terrain, de reporters, ni les gars des FD.
Bref, quand tu écris que "c’est un bol d’air frais" entre autres parce qu’il n’y a pas de journaliste français, tu te plantes. Sorry for this mate.
Anyway, pour revenir aux écoles de journalistes,les élèves n’y arrivent pas sans bagages universitaires, je te rassure. Elle recrutent très rarement au niveau bac et dans certains cas il vaut mieux avoir une licence ou une maîtrise pour les intégrer. Alors certains élèves en ressortent pleins de certitudes peut-être car ils ont réussi un concours ultra sélectif (dont les critères peuvent laisser dubitatif certes) mais ce sont les mêmes que ceux qui se la racontent dans les amphis de philo ou de socio. Pour moi et pour beaucoup d’autre, ces écoles sont un creuset , peut-être malheureusement un peu trop dominé par les diplomés de scinece po’, où l’on vient chercher une formation professionnelle, des savoir-faire plus qu’autre chose. Ces techniques de rédaction de reportages, ces cours de PAO, l’apprtentissage du circuit et du suivi de la copie (...)qui sans être des impératifs à une bonne réception de l’info distillée, sont néamoins bien utiles pour se faire comprendre du lecteur lambda. Un spécialiste d’économie écrivant une tribune dans un magazine d’information générale, peut parfois s’égarer, et la relecture journalistique par le secrétaire de rédaction (lui-même journaliste professionnel) est parfois impérative à la compréhension du papier.
La presse anglaise regorge peut-être d’avis de spécialistes, mais ce n’est pas parce qu’on maîtrise un sujet à fond qu’on peut nécessairement le rendre attrayant à la lecture. C’est là qu’intervient le journaliste, censé connaître son lectorat. Le journaliste est spécialiste de son lectorat, pour qui il joue l’humble rôle de transmetteur, de vecteur d’info. Il remanie l’info pour la rendre intelligible s’efforce de la restituer sans l’erroner. C’est ce qu’on nous apprend à "l’école".
( j’ai pour ma part fait une IUT : beaucoup moins cher !)