Des journalistes indépendants dans une presse dépendante ? (Laissons la honte au logis)
9 février 2001, 21:11, par Pas Près D’Arriver
Si j’ai bien compris le sens profond de cet article :
journaliste c’est un métier utile et en plus on reconnaît un vrai journaliste à son label rouge
grâce aux écoles, on peut même y faire carrière quand on sort d’un milieu défavorisé.
Bon, j’exagère un peu. Imaginons que demain il n’y ait plus un seul canard, là on se sentirait mal, et si les écoles de journalisme venaient à disparaître, personne n’interpréterait ça comme une avancée de la démocratie. En ce qui concerne la diversité des origines sociales, j’ai de gros doutes, plus un milieu est petit, plus il fonctionne par cooptation, piston, parrainage, copinage, relations… (il y a plein de mots pour souhaiter bonne chance à ceux qui viennent d’ailleurs).
Sinon, encore heureux que le « formatage » de la presse ne vienne pas des journalistes eux-mêmes.
Les méthodes de normalisation viennent d’ailleurs, elles sont simples, brutales et efficaces :
le boycott publicitaire de Canal + par Peugeot qui trouvait que la caricature de Calvet par les guignols avait passé la ligne blanche, ou plus récemment (nov. 2000) l’embargo de LVMH, l’annonceur, sur le Nouvel Obs, suite à un article non complaisant sur LVMH, l’entreprise.
Il y a des méthodes encore plus simples : acheter un journal pour mieux le contrôler. Vivendi et Lagardère, à eux deux, combien possèdent-ils de titres ? Imaginez les angoisses métaphysiques du journaliste, diplômé et de talent, au moment d’écrire un truc sur la xème fusion ou acquisition réalisée par l’actionnaire principal de son journal. Je ne pense pas qu’il ait beaucoup d’hésitation sur ce qu’il va dire, il importe le fichier du service presse maison, rajoute une couche d’analyse conforme, met un peu de style pour le vernis (il a fait une bonne école, il sait donner l’apparence de l’importance à des discours de complaisance) et il rentre se coucher sans y repenser. Tous le font, un journaliste n’est pas plus suicidaire qu’un autre humain et il a lui aussi besoin de manger.
C’est sûr, il y a bien de temps en temps des scoops à balancer. Mais le plus souvent c’est la simple mise à exécution de menaces dans le cadre de luttes de pouvoir se déroulant ailleurs (les divers dossiers « sortis » dans la presse en relation avec le conflit pour le contrôle de la mairie de Paris, par exemple).
Bon, malgré tout ça, une petite note d’optimisme, on peut être journaliste labelisé et faire la démarche de s’exprimer « en dehors des clous ».
A quand le site internet fait par des journalistes pour diffuser ce que le « positionnement » de leur employeur ne leur permet pas d’imprimer ?
(ou peut-être que ça existe et que je ne sais pas tout…)
Si j’ai bien compris le sens profond de cet article :
journaliste c’est un métier utile et en plus on reconnaît un vrai journaliste à son label rouge
grâce aux écoles, on peut même y faire carrière quand on sort d’un milieu défavorisé.
Bon, j’exagère un peu. Imaginons que demain il n’y ait plus un seul canard, là on se sentirait mal, et si les écoles de journalisme venaient à disparaître, personne n’interpréterait ça comme une avancée de la démocratie. En ce qui concerne la diversité des origines sociales, j’ai de gros doutes, plus un milieu est petit, plus il fonctionne par cooptation, piston, parrainage, copinage, relations… (il y a plein de mots pour souhaiter bonne chance à ceux qui viennent d’ailleurs).
Sinon, encore heureux que le « formatage » de la presse ne vienne pas des journalistes eux-mêmes.
Les méthodes de normalisation viennent d’ailleurs, elles sont simples, brutales et efficaces :
le boycott publicitaire de Canal + par Peugeot qui trouvait que la caricature de Calvet par les guignols avait passé la ligne blanche, ou plus récemment (nov. 2000) l’embargo de LVMH, l’annonceur, sur le Nouvel Obs, suite à un article non complaisant sur LVMH, l’entreprise.
Il y a des méthodes encore plus simples : acheter un journal pour mieux le contrôler. Vivendi et Lagardère, à eux deux, combien possèdent-ils de titres ? Imaginez les angoisses métaphysiques du journaliste, diplômé et de talent, au moment d’écrire un truc sur la xème fusion ou acquisition réalisée par l’actionnaire principal de son journal. Je ne pense pas qu’il ait beaucoup d’hésitation sur ce qu’il va dire, il importe le fichier du service presse maison, rajoute une couche d’analyse conforme, met un peu de style pour le vernis (il a fait une bonne école, il sait donner l’apparence de l’importance à des discours de complaisance) et il rentre se coucher sans y repenser. Tous le font, un journaliste n’est pas plus suicidaire qu’un autre humain et il a lui aussi besoin de manger.
C’est sûr, il y a bien de temps en temps des scoops à balancer. Mais le plus souvent c’est la simple mise à exécution de menaces dans le cadre de luttes de pouvoir se déroulant ailleurs (les divers dossiers « sortis » dans la presse en relation avec le conflit pour le contrôle de la mairie de Paris, par exemple).
Bon, malgré tout ça, une petite note d’optimisme, on peut être journaliste labelisé et faire la démarche de s’exprimer « en dehors des clous ».
A quand le site internet fait par des journalistes pour diffuser ce que le « positionnement » de leur employeur ne leur permet pas d’imprimer ?
(ou peut-être que ça existe et que je ne sais pas tout…)
Bises