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> Sciences dures et sciences molles

9 février 2001, 11:35, par Arnaud

Effectivement, je suis d’accord avec le caractère "subjectif" des corrections littéraires : le prof instinctivement reconnaît ton milieu social par le style plus soutenu, la quantité de références littéraires (plus facilement acquises dans les milieux avantagés, au moins pour les ados, après pour les adultes, c’est moins systématique) et ceci le porterait à avantager ces copies, de manière donc injuste d’un point de vue social.

Mais je trouve un peu facile d’accuser les profs de toujours écraser les vélléités politiques et engagées dans les copies étudiantes ou lycéennes.
C’est précisément le réfléxe situationnisto-soixante huitard que je dénonce dans mon article, le discours du genre : "il n’y a que les passe-partout conformistes qui survivent, l’originalité est laminée", etc. Réfléchissons plus loin

Il y a des tas de profs qui adorent être secoués quand ils lisent une copie, pour peu qu’elle soit bien pondue, fouillée, qu’elle sorte les tripes. Le problème que beaucoup de copies engagées sont aussi complètement cons, approximatives, pleine de mauvaise foi et d’ignorance, comme les conversations d’ados en fait ! :-)
L’"objectivité" de pacotille" que tu dénonces et qui est préconisée par les profs est souvent un vrai attachement à s’ouvrir aux autres opinions, à te remettre en question, à savoir que l’altérité existe. C’est la meilleure manière de ne pas finir borné et de tenir des conversations de bistrots à longueur de journée.
C’est peut-être aussi la manière de finir balladurien, vas tu rétorquer !