> La pub et le management vident les mots de leur sens
13 janvier 2001, 17:32, par Harry Hell
Ecoutez nos contemporains parler. Ils ne dialoguent plus. Ils ne divaguent plus. Ils gèrent. Ou digèrent la pub pour mieux en recracher les inepties. Peu à peu, les mots et les personnages de l’art ou de l’histoire perdent ainsi tout sens ou tout non sens.
Tout devient "surréaliste", le commerce devient "révolutionnaire"... et ainsi la pub assassine certains mots qui en deviennent des clichés. La "passion" s’évanouit avec la pub qui en chantent les vertus sur des airs de yoghourt.
De la même façon, on ne crée plus des groupes, des bandes, mais des "think tank", on "brainstorm", on fait du "wording", on imagine des stratégies. Et on gère sa vie. Les mots du management envahissent nos espaces de liberté. Mangent nos têtes. Et nos vies ne se vivent plus. Elles se gèrent.
Je suis d’accord avec vos propos à tous, mais crois qu’il ne suffit plus de cracher sur la pub. Nous devons nous-mêmes veiller à la façon dont la pub et le management mangent nos esprits, et donc créer des mots moins abomiffreux, ressortir des oubliettes des locutions désuètes, nous prêter à des jeux de sens et de non sens, ne pas rester simplement rationnels et mettre de la poésie dans nos actes et nos paroles. Pratiquer le sabotage artistique cher à Hakim Bey et improviser des fêtes de divagation verbale et de créations ad hoc. Sans pub ni management.
Ecoutez nos contemporains parler. Ils ne dialoguent plus. Ils ne divaguent plus. Ils gèrent. Ou digèrent la pub pour mieux en recracher les inepties. Peu à peu, les mots et les personnages de l’art ou de l’histoire perdent ainsi tout sens ou tout non sens.
Tout devient "surréaliste", le commerce devient "révolutionnaire"... et ainsi la pub assassine certains mots qui en deviennent des clichés. La "passion" s’évanouit avec la pub qui en chantent les vertus sur des airs de yoghourt.
De la même façon, on ne crée plus des groupes, des bandes, mais des "think tank", on "brainstorm", on fait du "wording", on imagine des stratégies. Et on gère sa vie. Les mots du management envahissent nos espaces de liberté. Mangent nos têtes. Et nos vies ne se vivent plus. Elles se gèrent.
Je suis d’accord avec vos propos à tous, mais crois qu’il ne suffit plus de cracher sur la pub. Nous devons nous-mêmes veiller à la façon dont la pub et le management mangent nos esprits, et donc créer des mots moins abomiffreux, ressortir des oubliettes des locutions désuètes, nous prêter à des jeux de sens et de non sens, ne pas rester simplement rationnels et mettre de la poésie dans nos actes et nos paroles. Pratiquer le sabotage artistique cher à Hakim Bey et improviser des fêtes de divagation verbale et de créations ad hoc. Sans pub ni management.
La résistance est aussi poétique.
Voir en ligne : Une éclipse où les mots reprennent du non sens