Quelques précisions de la part d’un opposant stérile à la mondialisation
5 janvier 2001, 14:31, par Bidet Casserole
1/ La Science Fiction
Poser la question de l’utilisation de la science, c’est nécessairement parler des dérives économiques et des aberrations politiques qu’elle peut entraîner. La science fiction a été depuis 35 ans l’un des vecteurs principaux de la critique sociale (à destination d’un public large), mais il faut souvent gratter sous une couche pas toujours digeste. La critique contre le pouvoir de l’argent, ses méthodes, ses objectifs est souvent très présente, mais presque « en creux » ou « dans les marges ». Un exemple, dans « Un monde d’azur » de Jack Vance, beau livre assez poétique sur notre terre future, recouverte par les eaux, la plus basse caste, dont le rôle est de plonger pour dégager les algues géantes qui se collent sous les grands radeaux ou vivent les gens, s’appelle la caste des publicitaires.
Majoritairement, la science fiction compte beaucoup plus de critiques des totalitarismes que de Ron Hubbard (il a commencé comme ça, ne l’oublions pas). Le « Rêve de fer » de Spinrad est sûrement un bouquin plus efficace contre le nazisme que des ouvrages plus théoriques, plus argumentés et surtout beaucoup plus chiants.
2/ Le Monde Diplo
Il y a des journaux qui énervent parfois mais dont la disparition serait un signe grave de dérive. Le Diplo, Charlie et le Canard sont dans ce cas là. Quand on va au-delà de la mégalo d’Ignacio Ramonet qui éclabousse tous ses édito de sa fausse humilité, ce mensuel contient des analyses et des informations qu’il est un des seuls à rassembler. C’est clair que c’est pas la bible et qu’il y a une forte tendance chez eux à vouloir décider du réel plutôt qu’à essayer de le rencontrer. Avec parfois en plus ce côté universitaire qui sort pas souvent, mais il a le grand mérite de faire ce que très peu de médias font : parler du monde avec un autre filtre que celui de l’économie et essayer d’approfondir les sujets traités sans chercher l’info spectacle.
3/ Le fond du débat
« C’est pénible ces gens qui sont contre tout »
Bien d’accord avec vous, mais il faut parfois savoir exagérer pour se faire entendre. A l’heure actuelle, vous êtes au moins trois à m’avoir lu. Il me semble aussi que le discours que j’ai essayé de faire passer tient la route : la normalisation : le formatage des êtres humains par le marketing est en cours et nous pouvons nous abstenir d’aider ceux qui y ont intérêt.
Si rendre l’humanité plus sincère, plus heureuse et plus constructive faisait gagner de l’argent à des entreprises, les religions n’auraient pas de meilleur paradis à nous promettre que celui que nous vivrions. Mon avis de pauvre individu non croyant (ni Dieu, ni CAC 40, ni Trotsky) est que chacun peut et doit essayer de se poser la question de l’influence de ses décisions personnelles sur l’état de notre monde (ce n’est pas le début et la fin de la conscience politique, c’est juste un minimum). Je n’ai pas de vocation à Don Quichotter contre un nouveau démon qu’on appelerait « transnationales », j’ai juste envie de dire qu’acheter des CD-Rom éducatifs ça peut aussi aider à faire de nos enfants des crétins computophiles. Ne représentant que moi-même, je ne préconise pas de boycott mais des « mesures d’accompagnement », apprends à connaître les machines mon enfant, mais ne te laisse pas dominer.
1/ La Science Fiction
Poser la question de l’utilisation de la science, c’est nécessairement parler des dérives économiques et des aberrations politiques qu’elle peut entraîner. La science fiction a été depuis 35 ans l’un des vecteurs principaux de la critique sociale (à destination d’un public large), mais il faut souvent gratter sous une couche pas toujours digeste. La critique contre le pouvoir de l’argent, ses méthodes, ses objectifs est souvent très présente, mais presque « en creux » ou « dans les marges ». Un exemple, dans « Un monde d’azur » de Jack Vance, beau livre assez poétique sur notre terre future, recouverte par les eaux, la plus basse caste, dont le rôle est de plonger pour dégager les algues géantes qui se collent sous les grands radeaux ou vivent les gens, s’appelle la caste des publicitaires.
Majoritairement, la science fiction compte beaucoup plus de critiques des totalitarismes que de Ron Hubbard (il a commencé comme ça, ne l’oublions pas). Le « Rêve de fer » de Spinrad est sûrement un bouquin plus efficace contre le nazisme que des ouvrages plus théoriques, plus argumentés et surtout beaucoup plus chiants.
2/ Le Monde Diplo
Il y a des journaux qui énervent parfois mais dont la disparition serait un signe grave de dérive. Le Diplo, Charlie et le Canard sont dans ce cas là. Quand on va au-delà de la mégalo d’Ignacio Ramonet qui éclabousse tous ses édito de sa fausse humilité, ce mensuel contient des analyses et des informations qu’il est un des seuls à rassembler. C’est clair que c’est pas la bible et qu’il y a une forte tendance chez eux à vouloir décider du réel plutôt qu’à essayer de le rencontrer. Avec parfois en plus ce côté universitaire qui sort pas souvent, mais il a le grand mérite de faire ce que très peu de médias font : parler du monde avec un autre filtre que celui de l’économie et essayer d’approfondir les sujets traités sans chercher l’info spectacle.
3/ Le fond du débat
« C’est pénible ces gens qui sont contre tout »
Bien d’accord avec vous, mais il faut parfois savoir exagérer pour se faire entendre. A l’heure actuelle, vous êtes au moins trois à m’avoir lu. Il me semble aussi que le discours que j’ai essayé de faire passer tient la route : la normalisation : le formatage des êtres humains par le marketing est en cours et nous pouvons nous abstenir d’aider ceux qui y ont intérêt.
Si rendre l’humanité plus sincère, plus heureuse et plus constructive faisait gagner de l’argent à des entreprises, les religions n’auraient pas de meilleur paradis à nous promettre que celui que nous vivrions. Mon avis de pauvre individu non croyant (ni Dieu, ni CAC 40, ni Trotsky) est que chacun peut et doit essayer de se poser la question de l’influence de ses décisions personnelles sur l’état de notre monde (ce n’est pas le début et la fin de la conscience politique, c’est juste un minimum). Je n’ai pas de vocation à Don Quichotter contre un nouveau démon qu’on appelerait « transnationales », j’ai juste envie de dire qu’acheter des CD-Rom éducatifs ça peut aussi aider à faire de nos enfants des crétins computophiles. Ne représentant que moi-même, je ne préconise pas de boycott mais des « mesures d’accompagnement », apprends à connaître les machines mon enfant, mais ne te laisse pas dominer.