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Les utopistes sont sympas ! (tm)

5 janvier 2004, 22:26, par Lirresponsable

Non mais « révolutionnaire » ne veut pas uniquement dire « nouveau », ça c’est la déformation publicitaire (et l’influence mortifère sous le soleil de l’ecclésiaste, car celui qui augmente sa science augmente sa douleur mon pauvre monsieur et plutôt mort que rouge !). D’ailleurs, selon l’axe temporel, écrire des livres (dans ce coin) est une activité qui a tout de même plusieurs dizaines de siècles...

Il faut plutôt s’interroger sur l’archaïque notion corporatiste de plus-value (la différence entre la valeur produite et le salaire). Qui acheterait un livre avec uniquement le nom de d’éditeur et des pages blanches, i.e. sans le contenu produit par un auteur ? (d’accord Knott Mutch avec son Everything Men Know About Women a réalisé un gag similaire).

Or, notre ami l’auteur, pourtant créateur de richesses (il valorise le papier par son travail), touche 10% sur la vente de la marchandise, le reste du circuit : 90 %...N’as-tu pas l’impression d’un léger déséquilibre (surtout lorsque les coûts de distribution, fabrication, gestion liés à l’objet-livre baissent) ?

Ce qui est révolutionnaire avec l’outil internet, ce n’est pas le progrès technologique en soi (par exemple, avec un portable, un cadre peut amener du travail à la maison en plus), ni le changement d’échelle (l’universalité de l’échange : un contenu en ligne accessible de n’importe où 24h/24), mais la réappropriation par le producteur (c’est bien son produit, il s’y reconnaît) et l’autonomie de la production. Mais bon, tu peux juger ce retour à la position normale intolérable ou risible, tu as le droit d’être de droite ! :)))

Et, même, gageons que si Proust veut se faire remarquer du milieu littéraire, il optera pour une autopublication chez L’harmattan (par exemple). Le traître !

Exact, une balle dans la nuque à ce sale koulak, non mais ! Ou alors, on peut l’envoyer en camp de rééducation coller les reliures des vrais auteurs progressistes autoproduits (c’est mieux que des couronnes mortuaires) :))

Plus sérieusement, qui organise le « milieu littéraire », c’est-à-dire le marché du livre (2,4 milliards d’euros en France) ? Les auteurs ou ceux qui ont des capitaux ?

a+