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> Une tendance technologique inévitable

13 novembre 2003, 17:25, par 1001nuits

Bonjour,

Je comprends la défense de votre métier ainsi que celle de ses spécificités qui sont votre quotidien d’éditeur indépendant. je suis d’accord avec vous sur le livre en tant qu’object, sur le libraire et sur son rôle (quoique le libraire dont vous parliez me rappelle plus ma jeunesse que le présent). Il n’en reste pas moins que lire, comme écouter de la musique, est un sport de riche qui, dans un certain nombre de cas d’expirations du droits d’auteur, ne se justifie pas pleinement.

Je crois que le vrai problème n’est pas là, et que vous jugez de manière simpliste la teneur de cet article. Il est un fait indéniable que le contenu se sépare progressivement du contenant au sein du monde numérique dans lequel nous vivons. cela est vrai du CD, du livre mais aussi du DVD qui devient gravable à un prix très raisonnable. Cette dissociation du support et du contenu est une tendance inévitable du marché, quoique l’on en pense moralement, et quoique je trouve au livre physique un attrait irremplaçable. Il est des technologies de pointe qui prototypent en ce moment des livres effaçables. ces technologies seront mûres dans les années à venir, autonomes et fiables, en couleur et tous les formats. Cela alignera la problématique du livre sur celle plus médiatisée du disque.

Cette évolution, qu’on le veuille ou non, est en cours et elle ne peut pas s’arrêter. c’est donc tout un business model industriel qu’il faut remettre en cause, à savoir un certain niveau de désintermédiation entre le producteur et le consommateur. Tous les niveaux seront-ils pour autant supprimés, cela est loin d’être évident. Mais il est hors de propos d’être d’accord ou pas avec la tendance ou d’en préférer une autre (ce qui est un peu mon cas, mais uniquement parce que je fais partie des privilégiés à avoir les moyens d’acheter parfois des livres et des disques).

Il est temps pour les professionnels de se remettre en question et d’innover, de reconsidérer leur profession et la place de leur métiers indispensables dans le nouveau paysage industriel. C’est le syndrôme du moulin à café : quand le café s’est vendu moulu, les vendeurs de moulins ont changé de métier. C’est un phénomène irréductible et je crois que tous les professionnels devraient prendre en compte ce paramètre afin de négocier une transition ferme vers cet avenir inéluctable.

C’était, je crois le sens de l’article (dans lequel on trouve aussi une critique justifiée d’un milieu un peu préhistorique), et non forcément une apologie inconditionnelle du nouveau système à venir.

On peut dire au moins au sein du monde actuel qu’en l’absence de propositions concrètes d’évolutions de la part des professionnels, une certaine liberté d’autopublication est ouverte comme jamais auparavant aux modestes mini-auteurs comme moi qui ont quelques trucs à mettre en ligne.

1001nuits

Un site où l’on peut trouver des livres non soumis au droits d’auteurs : http://www.bookenstock.com/

Voir en ligne : Caverne poétique et philosophique des 1001 nuits