Le bon libraire, il vend le livre...mais c’est un bon libraire.
14 octobre 2003, 20:21, par Lirresponsable
Un bon libraire se distingue par ses choix et c’est aussi pour ses choix, pour ses goûts, sa personnalité, qu’on vient le voir.
Oui, et on ne dit pas le contraire, c’est d’ailleurs le sens des interventions des libraires dans l’article du diplo mentionné, la grande distribution dynamise le marché (tm). La question n’est donc pas de savoir si les 2500 libraires (environ) sont gentils, passionnés par leur travail, ont des belles chaussettes, etc. mais de voir combien de livres publiés et vendus en librairie ne sont pas des produits.
Tu nous annonces le chiffre mirobolant de 90% de bons/vrais livres (ayant un statut différent de celui du poivron). C’est peut-être vrai, mais sans la liste des dits ouvrages vendus qui font le chiffre d’affaire, il est difficle de l’établir.
Cela relativise surtout la pertinence des services de presse pléthoriques, que certains journalistes revendent effectivement pour arrondir leurs fins de mois.
Egalement, je suis d’accord avec toi. Cependant cela relativise aussi l’intérêt de publier de tels livres et par conséquent le statut (culturel) des livres publiés. En France, il y a une sorte de culte du livre, qui est socialement un élément de prestige et signe de culture, puisque même par exemple Loana, M. Dessaily, J. Chirac, C. Allègre, E. Teissier écrivent des livres.
Lorsqu’on voit de tels livres sur des présentoirs, cela modifie la perception de l’objet livre en tant que tel. De la même manière, voir des piles d’une nouveauté provoque le sentiment que l’on a bien affaire à un produit (une boite de choucroute). C’est pourquoi ce mode de présentation n’étant pas neutre, il peut être profitable de ne pas mettre tout le stock en présentation afin de préserver le prestige du support.
On ne peut pas demander à un auteur de travailler gratuitement, même s’il gagne de l’argent par ailleurs.
Non ce n’est pas exactement ce que je dis, mais sachant qu’un auteur touche environ 10% (ce qui n’est donc pas déterminant dans le prix du livre), et que ses livres se vendent peu, le manque à gagner en cas de gratuité n’est pas énorme pour l’auteur ; de plus les livres de sciences humaines n’ont pas pour finalité de réaliser un profit mais de participer à la diffusion de connaissances. C’est pourquoi, les institutions qui dépendent de l’Etat (Universités, écoles) devraient publier sur leurs sites ces textes en libre accès, plutôt que passer par des petits tirages hors de prix (livres qui sont souvent achetés par d’autres institutions étatiques, ou sur financement de l’Etat, type BU).
Enfin, certains livres ne font que reprendre des conférences ou des articles réalisés dans le cadre d’une activité payée par l’Etat (i.e. nous). Et le livre produit par un éditeur dit indépendant est souvent le seul moyen d’accès à ce contenu de sens ; ce qui est proprement scandaleux. De la même manière, on doit pouvoir accéder aux textes de lois (en ligne sur legifrance), sans avoir à payer l’éditeur qui profite de ce marché.
Le jour où l’on ne pourra plus aller dans sa petite librairie de quartier pour discuter avec le libraire de tel ou tel ouvrage, de tel ou tel auteur, encore une fois, quel sera le progrès ? Pour les lecteurs ? Pour la culture ?
Mais pourquoi veux-tu que le bon libraire disparaisse ?
Google établit une hiérarchie, une sélection, à partir d’un fonds généraliste, comme le libraire. Mais le libraire a ses goûts, ses envies, ses coups de coeur...
Google et son pagerank (qui est top démocratique (tm) puisque tout lien pointant de la page A à la page B est considéré comme un vote de la page A en faveur de la page B) n’empêche absolument pas des individus de proposer leurs propres sélections et leurs liens !
Le service publicitaire de Google est davantage comparable à l’activité du libraire et sa vitrine : publicités très visibles sur la page des résultats de recherche.
Il y aurait dumping si les supermarchés Leclerc ou Amazon.fr pouvaient proposer des livres à 20 ou 50 % moins cher que dans les librairies classiques.
Non ce n’est pas dumping, mais tout simplement la liberté des prix. La part du détaillant sur le livre est d’environ 33%, et il peut, grâce au volume car la logique est celle du profit, diminuer sa marge par exemplaire, ce qui est profitable au client.
Ce qui entraînerait une concentration massive de la librairie et la constitution d’un oligopole.
Faudrait savoir, le client il va en librairie pour discuter culture avec le libraire (qui est très sympathique) ou bien parce que de toute façon le prix est unique ?
D’autre part le prix unique n’empêche pas les oligopoles de prospérer (pour l’édition et la distribution), par exemple Lagardère, Vivendi, FNAC, etc.
On se retrouverait à négocier le prix des livres avec cet oligopole, ce qui entraînera une nouvelle vague de faillites, dans l’édition, cette fois, et aboutira à la constitution d’un nouvel oligopole.
Faillite de quels éditeurs ? Ceux qui ne sont déjà pas distribués par les oligopoles ?
Car une fois que les oligopoles ont assuré leur position, les prix remontent. Mécaniquement, puisqu’il n’y a plus de concurrence.
Un gouvernement de progrès (tm) peut voter des lois antitrust, sauf si les cartels sont les généreux donateurs de la campagne électorale ;). Il est vrai que la concentration peut donner lieu à une entente sur le prix de vente public, une sorte de prix unique qui n’est ni profitable aux distributeurs "indépendants" ni aux clients. Mais l’intérêt économique du distributeur ne coïncide pas forcément avec celui du client (prix du produit). Faut-il par exemple un prix unique de l’essence pour garantir l’existence des stations services indépendantes ?
Un consommateur paye ses livres plus cher avec le système du prix unique du livre, mais il paye pour le pluralisme, pour sa propre liberté de choix, pour la culture en général.
On est d’accord sur la première partie, la seconde est discutable. Payer pour "la culture en général" c’est très beau, mais le consommateur est-il conscient et approuve-t-il ce choix ?
Que la justification d’une mesure législative (loi sur le prix unique) soit d’ordre symbolique ne retire rien à sa fonction économique, qui est l’expression d’un intérêt catégoriel imposé à tous via l’Etat (la loi).
A ce propos, je ne suis pas libéral, i.e. opposé par principe à toute régulation venant de l’Etat avec comme justification le Marché (tm) qu’il faudrait laisser faire car il est bon et juste par nature.
La question est alors de savoir si l’on défend également l’acier français, l’électroménager, qui en terme d’emplois et d’aménagement du territoire sont aussi importants, voire plus que la "culture" c’est-à-dire ici la production industrielle de livres.
Quel scandale, en effet. Vivement qu’Eléonore habite Paris ou qu’elle achète un PC et une connexion ADSL pour qu’elle et Miguelito puissent enfin bénéficier d’une culture à bon marché.
Si on laisse de côté les grandes invocations (la Culture), on se rend bien compte, en regardant les produits diffusés qu’il s’agit de quelque chose qui n’est pas vraiment justifiable.
Si Eléonore veut payer moins cher son bouquin à l’achat (parce que les conseils de son libraire n’ont pas beaucoup d’importance), elle va dans une "grande" ville ou utilise la VPC (dont par exemple celle présente sur Internet) ou va à France Loisirs. Pas nécessairement dans une capitale régionale ou Paris, les grandes enseignes de la distribution ont des magasins pour les produits culturels (espace culturel de Leclerc, Intermarché, etc.).
On ne peut pas à la fois défendre l’indépendance et les capitaux privés et exiger que ce coût soit socialement reparti parce que la fonction sociale ou culturelle le justifierait, alors même qu’il s’agit de manière notable d’économie. C’est typiquement l’économie mixte à la française : des indépendants privés qui vivent de subventions (de l’impôt) et dont les pertes sont socialement reparties (taxes, prix garantis).
Ainsi je suis tout à fait d’accord pour payer des impôts (directs et indirects) afin de financer des médiathèques, des bibliothèques (mission culturelle de service public, ouvert à tous et à un coût réduit), même si les oeuvres présentées ne correspondent pas à mes goûts (pour les musées c’est différent), mais pas des entreprises privées qui prétendent jouer ce rôle, que ce soit Carrefour ou le libraire du coin qui sont tous les deux dans une logique de profit et distribuent en gros les mêmes produits. Faut arrêter de prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages !
Sinon, une traduction coûte en général beaucoup plus cher que la publication d’une oeuvre française : coûts de recherche, d’achats des droits et de traduction, qui s’ajoutent aux autres coûts.
Coût des recherches, faut pas exagérer, les auteurs traduits sont déjà publiés (et le succès escompté mesurable malgré les spécificités des marchés). Mais celui qui effectue par exemple les recherches en allant au Japon demande à être remboursé de son billet et payé pour son séjour, c’est humain. On peut aussi regarder directement en ligne les catalogues et commander des sushis en bas de la rue (surtout à Paris).
coût de traduction : c’est très variable, entre ceux qui sont salariés, travaillent à domicile comme pour J’ai lu ; il suffit de regarder les annonces de traducteurs/rewriters, puis d’aller éventuellement se plaindre à la SFT. D’après l’article « Main basse sur l’édition » (Journal Littéraire n°25, septembre 2002) les traducteurs chez Harlequin sont « sous-payés ». Je mentionne Harlequin, car c’est quand même 12 millions (12.000.000) de livres vendus chaque année en France.
Quelques chiffres : « Une traduction : 15 euros, soit 100 francs la page. Six mois de recherches pour une commande de 200 feuillets : 3 800 euros (25000 francs). Une note de lecture sur un essai hyperspécialisé, qui exige la semaine pour être bien faite : 45 euros (300 francs) », dans « La jungle du livre » (Nouvel observateur 20 février 2003 - n°1998)
Enfin pour les droits, il est probable que Harry Potters T.5 coûte plus cher que La chambre rouge (Edogawa Ranpo).
Internet va dans le sens du pluralisme. Il complète le paysage culturel actuel. Mais il est cher, lui aussi. Et sa logique ne doit pas devenir hégémonique.
Pour le client, Internet est très bon marché, contre l’idée reçue "internet c’est cher". Il y a certes l’achat de l’ordinateur (prix d’une grosse télé) si notre ami n’utilise pas ceux à disposition dans son université, son école, sa bibliothèque, son boulot, etc. (et pour le simple surf, une configuration modeste suffit).
La connexion ADSL/cable est à comparer avec le prix d’un abonnement Cable/satellite télé ou d’un téléphone portable, relativement aux services :
courrier à domicile
consultation en ligne (presse, info, et autres)
bureautique (lettres, CV, mémoire, rapport, etc.)
téléchargement (logiciels, musique, films)
outils d’expression (newsgroups, web).
En examinant les possibilités offertes par l’outil et les transferts de postes de dépenses, c’est très bon marché, y compris pour de petits revenus. Il n’y a rien d’idéologique à le noter.
Pour l’hégémonie, je ne vois pas où on la défend, développons donc ! La diffusion en ligne permet de réduire les coûts (pour l’auteur et le lecteurs) et de faire l’économie de tout un système d’aides, plus ou moins parasitaires, liées à la réalisation d’un objet. Elle n’empêche pas la production manufacturée d’objet livre, confiée à des intervenants privés, ni la distribution commerciale de ces produits. Le texte en ligne n’est pas un objet livre.
Il est simplement préférable de publier en ligne plutôt que de confier à un éditeur la réalisation de 3000 exemplaires papier dont 200 seront vendus, dont 150 à des centres étatiques. On oublie tout le temps le pilon, c’est-à-dire que l’objet a des coûts de stockage tels qu’il vaut mieux réaliser de la pâte à papier.
Ainsi l’équipement des bibliothèques qui manquent de crédits (ici et ailleurs dans le monde), me semble préférable (cf. Journée mondiale du livre et du droit d’auteur - 23 avril), à comparer à la surproduction agricole et la pratique de subventionner les exportations (le vrai dumping).
Oui, et on ne dit pas le contraire, c’est d’ailleurs le sens des interventions des libraires dans l’article du diplo mentionné, la grande distribution dynamise le marché (tm). La question n’est donc pas de savoir si les 2500 libraires (environ) sont gentils, passionnés par leur travail, ont des belles chaussettes, etc. mais de voir combien de livres publiés et vendus en librairie ne sont pas des produits.
Tu nous annonces le chiffre mirobolant de 90% de bons/vrais livres (ayant un statut différent de celui du poivron). C’est peut-être vrai, mais sans la liste des dits ouvrages vendus qui font le chiffre d’affaire, il est difficle de l’établir.
Egalement, je suis d’accord avec toi. Cependant cela relativise aussi l’intérêt de publier de tels livres et par conséquent le statut (culturel) des livres publiés. En France, il y a une sorte de culte du livre, qui est socialement un élément de prestige et signe de culture, puisque même par exemple Loana, M. Dessaily, J. Chirac, C. Allègre, E. Teissier écrivent des livres.
Lorsqu’on voit de tels livres sur des présentoirs, cela modifie la perception de l’objet livre en tant que tel. De la même manière, voir des piles d’une nouveauté provoque le sentiment que l’on a bien affaire à un produit (une boite de choucroute). C’est pourquoi ce mode de présentation n’étant pas neutre, il peut être profitable de ne pas mettre tout le stock en présentation afin de préserver le prestige du support.
Non ce n’est pas exactement ce que je dis, mais sachant qu’un auteur touche environ 10% (ce qui n’est donc pas déterminant dans le prix du livre), et que ses livres se vendent peu, le manque à gagner en cas de gratuité n’est pas énorme pour l’auteur ; de plus les livres de sciences humaines n’ont pas pour finalité de réaliser un profit mais de participer à la diffusion de connaissances. C’est pourquoi, les institutions qui dépendent de l’Etat (Universités, écoles) devraient publier sur leurs sites ces textes en libre accès, plutôt que passer par des petits tirages hors de prix (livres qui sont souvent achetés par d’autres institutions étatiques, ou sur financement de l’Etat, type BU).
Enfin, certains livres ne font que reprendre des conférences ou des articles réalisés dans le cadre d’une activité payée par l’Etat (i.e. nous). Et le livre produit par un éditeur dit indépendant est souvent le seul moyen d’accès à ce contenu de sens ; ce qui est proprement scandaleux. De la même manière, on doit pouvoir accéder aux textes de lois (en ligne sur legifrance), sans avoir à payer l’éditeur qui profite de ce marché.
Mais pourquoi veux-tu que le bon libraire disparaisse ?
Google et son pagerank (qui est top démocratique (tm) puisque tout lien pointant de la page A à la page B est considéré comme un vote de la page A en faveur de la page B) n’empêche absolument pas des individus de proposer leurs propres sélections et leurs liens !
Le service publicitaire de Google est davantage comparable à l’activité du libraire et sa vitrine : publicités très visibles sur la page des résultats de recherche.
Non ce n’est pas dumping, mais tout simplement la liberté des prix. La part du détaillant sur le livre est d’environ 33%, et il peut, grâce au volume car la logique est celle du profit, diminuer sa marge par exemplaire, ce qui est profitable au client.
Faudrait savoir, le client il va en librairie pour discuter culture avec le libraire (qui est très sympathique) ou bien parce que de toute façon le prix est unique ?
D’autre part le prix unique n’empêche pas les oligopoles de prospérer (pour l’édition et la distribution), par exemple Lagardère, Vivendi, FNAC, etc.
Faillite de quels éditeurs ? Ceux qui ne sont déjà pas distribués par les oligopoles ?
Un gouvernement de progrès (tm) peut voter des lois antitrust, sauf si les cartels sont les généreux donateurs de la campagne électorale ;). Il est vrai que la concentration peut donner lieu à une entente sur le prix de vente public, une sorte de prix unique qui n’est ni profitable aux distributeurs "indépendants" ni aux clients. Mais l’intérêt économique du distributeur ne coïncide pas forcément avec celui du client (prix du produit). Faut-il par exemple un prix unique de l’essence pour garantir l’existence des stations services indépendantes ?
On est d’accord sur la première partie, la seconde est discutable. Payer pour "la culture en général" c’est très beau, mais le consommateur est-il conscient et approuve-t-il ce choix ?
Que la justification d’une mesure législative (loi sur le prix unique) soit d’ordre symbolique ne retire rien à sa fonction économique, qui est l’expression d’un intérêt catégoriel imposé à tous via l’Etat (la loi).
A ce propos, je ne suis pas libéral, i.e. opposé par principe à toute régulation venant de l’Etat avec comme justification le Marché (tm) qu’il faudrait laisser faire car il est bon et juste par nature.
La question est alors de savoir si l’on défend également l’acier français, l’électroménager, qui en terme d’emplois et d’aménagement du territoire sont aussi importants, voire plus que la "culture" c’est-à-dire ici la production industrielle de livres.
Si on laisse de côté les grandes invocations (la Culture), on se rend bien compte, en regardant les produits diffusés qu’il s’agit de quelque chose qui n’est pas vraiment justifiable.
Si Eléonore veut payer moins cher son bouquin à l’achat (parce que les conseils de son libraire n’ont pas beaucoup d’importance), elle va dans une "grande" ville ou utilise la VPC (dont par exemple celle présente sur Internet) ou va à France Loisirs. Pas nécessairement dans une capitale régionale ou Paris, les grandes enseignes de la distribution ont des magasins pour les produits culturels (espace culturel de Leclerc, Intermarché, etc.).
On ne peut pas à la fois défendre l’indépendance et les capitaux privés et exiger que ce coût soit socialement reparti parce que la fonction sociale ou culturelle le justifierait, alors même qu’il s’agit de manière notable d’économie. C’est typiquement l’économie mixte à la française : des indépendants privés qui vivent de subventions (de l’impôt) et dont les pertes sont socialement reparties (taxes, prix garantis).
Ainsi je suis tout à fait d’accord pour payer des impôts (directs et indirects) afin de financer des médiathèques, des bibliothèques (mission culturelle de service public, ouvert à tous et à un coût réduit), même si les oeuvres présentées ne correspondent pas à mes goûts (pour les musées c’est différent), mais pas des entreprises privées qui prétendent jouer ce rôle, que ce soit Carrefour ou le libraire du coin qui sont tous les deux dans une logique de profit et distribuent en gros les mêmes produits. Faut arrêter de prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages !
Quelques chiffres : « Une traduction : 15 euros, soit 100 francs la page. Six mois de recherches pour une commande de 200 feuillets : 3 800 euros (25000 francs). Une note de lecture sur un essai hyperspécialisé, qui exige la semaine pour être bien faite : 45 euros (300 francs) », dans « La jungle du livre » (Nouvel observateur 20 février 2003 - n°1998)
Pour le client, Internet est très bon marché, contre l’idée reçue "internet c’est cher". Il y a certes l’achat de l’ordinateur (prix d’une grosse télé) si notre ami n’utilise pas ceux à disposition dans son université, son école, sa bibliothèque, son boulot, etc. (et pour le simple surf, une configuration modeste suffit).
La connexion ADSL/cable est à comparer avec le prix d’un abonnement Cable/satellite télé ou d’un téléphone portable, relativement aux services :
En examinant les possibilités offertes par l’outil et les transferts de postes de dépenses, c’est très bon marché, y compris pour de petits revenus. Il n’y a rien d’idéologique à le noter.
Pour l’hégémonie, je ne vois pas où on la défend, développons donc ! La diffusion en ligne permet de réduire les coûts (pour l’auteur et le lecteurs) et de faire l’économie de tout un système d’aides, plus ou moins parasitaires, liées à la réalisation d’un objet. Elle n’empêche pas la production manufacturée d’objet livre, confiée à des intervenants privés, ni la distribution commerciale de ces produits. Le texte en ligne n’est pas un objet livre.
Il est simplement préférable de publier en ligne plutôt que de confier à un éditeur la réalisation de 3000 exemplaires papier dont 200 seront vendus, dont 150 à des centres étatiques. On oublie tout le temps le pilon, c’est-à-dire que l’objet a des coûts de stockage tels qu’il vaut mieux réaliser de la pâte à papier.
Ainsi l’équipement des bibliothèques qui manquent de crédits (ici et ailleurs dans le monde), me semble préférable (cf. Journée mondiale du livre et du droit d’auteur - 23 avril), à comparer à la surproduction agricole et la pratique de subventionner les exportations (le vrai dumping).
a+