Etant également journaliste et ayant connu d’assez près des personnes qui ont collaboré à la rédaction du Canard, je ne peux qu’abonder dans votre sens. Et même en rajouter.
Un grand nombre de ses collaborateurs travaillent dans d’autres rédactions depuis fort longtemps. Ce sont souvent des vétérans du journalisme, qui fréquentent assidûment les bancs de la République et de ses institutions, publiques et privées : le travail classique et honorable des journalistes papiers de la PQN et de la PQR.
Parfait, donc, pour sortir de belles perles des couloirs de l’Assemblée, de la réunion publique d’un parti ou de celle des actionnaires d’une grande entreprise. En Ecole, on apprend à faire les marchés, c’est pas pour rien.
Ce que l’on ne peut publier dans le Figaro, ou dans Libération, peut-être que le Canard Enchaîné l’achètera à la pige. Lui ne vit pas de la publicité, mais de ses lecteurs. "Je ne peux pas mettre cette rumeur dans mon article, mais heureusement, j’ai le Canard."
Là, il faut voir aussi que l’oiseau nasillard n’est légitime que par la confiance qu’il peut accorder à ses collaborateurs. N’y rentre pas qui veut. Vous êtes reconnu dans la profession, par forcément connu en dehors sauf des bonnes personnes, vous avez fait vos preuves : vous pourrez peut-être travailler au Canard.
Dans l’inconscient collectif, il est entendu que le journaliste craint peut-être moins à l’abri dans les plumes du volatile de voir ses oeuvres rabotées par un rédacteur en chef ou un secrétaire de rédaction un peu trop consciencieux, voire corrompu par un système (et non corrompu dans un système). Ca n’est pas toujours faux, loin de là.
En fait, en hantant les conférences de presse ennuyeuses, le journaliste du Canard - appelons-le ainsi même s’il est d’abord tout dévoué à son principal maître-éditeur - revend deux fois sa présence à l’événement.
Les deux heures qu’il aura consacrées à écouter le député de l’Eure et Loir s’exprimer sur les questions de jachère auront payé deux fois. Pour cinq minutes de plus à traîner du côté de l’estrade après la conclusion. Pour avoir englouti des petits fours en présence de De Machin conversant avec Dugronez. Ou pour avoir siroté quelques bières avec son chauffeur dans le bureau d’en face. Et bonne ambiance, ensuite, dans les conférences de rédaction du Canard.
Mais voilà, les échos d’Internet ne se récupèrent pas au fond des loges des artistes lorsque ceux-ci vous laissent entrer car ils ont pris l’habitude de vous connaître. Criards, ils s’étalent sur les écrans indiscrets et fluorescents des ordinateurs, sur des sites Web ouverts à tous mais que l’on consulte seul. Un comble. Point d’information de valeur à revendre, juste à s’étonner des idées reçues ou des concepts mille fois retournés.
Quand on ne sait pas, bien sûr, ce qu’est par exemple une infrastructure IP ou comment fonctionne une base de données, il semble difficile de pouvoir prétendre aller plus loin dans la conduite des réseaux virtuels. Sauf, d’abord, à bien vouloir apprendre de quoi il s’agit.
Car avant tout, les secrets d’Internet s’atteignent à condition d’aimer un peu se servir d’une machine infernale. Vous savez, le biniou complexe avec des tas de fenêtres dans un écran où il arrive des trucs bizarres qu’on ne peut pas contrôler. Tout cela ne vaut pas la bonne vieille Selectric d’IBM (1961), qui répondait au doigt et à l’oeil.
Finalement, si une partie des journalistes du Canard n’a rien a dire de plus sur Internet, ça n’est pas si grave puisque nous sommes bien contents tout de même d’apprécier les perles qu’ils nous ont dégottées offline, grâce à leurs techniques de sioux et leur flair légendaire.
Pour Internet, tournons-nous plutôt vers de vrais professionnels (Transfert, JDNet...) qui savent a priori de quoi ils parlent, même s’ils n’ont pas toujours raison.
Merci donc à Arno pour sa verve et pour son style percutant. Quant à son explication de texte, dans le fond je trouve que celle-ci ne vaut pas beaucoup mieux que l’article qu’elle vise à critiquer.
Etant également journaliste et ayant connu d’assez près des personnes qui ont collaboré à la rédaction du Canard, je ne peux qu’abonder dans votre sens. Et même en rajouter.
Un grand nombre de ses collaborateurs travaillent dans d’autres rédactions depuis fort longtemps. Ce sont souvent des vétérans du journalisme, qui fréquentent assidûment les bancs de la République et de ses institutions, publiques et privées : le travail classique et honorable des journalistes papiers de la PQN et de la PQR.
Parfait, donc, pour sortir de belles perles des couloirs de l’Assemblée, de la réunion publique d’un parti ou de celle des actionnaires d’une grande entreprise. En Ecole, on apprend à faire les marchés, c’est pas pour rien.
Ce que l’on ne peut publier dans le Figaro, ou dans Libération, peut-être que le Canard Enchaîné l’achètera à la pige. Lui ne vit pas de la publicité, mais de ses lecteurs. "Je ne peux pas mettre cette rumeur dans mon article, mais heureusement, j’ai le Canard."
Là, il faut voir aussi que l’oiseau nasillard n’est légitime que par la confiance qu’il peut accorder à ses collaborateurs. N’y rentre pas qui veut. Vous êtes reconnu dans la profession, par forcément connu en dehors sauf des bonnes personnes, vous avez fait vos preuves : vous pourrez peut-être travailler au Canard.
Dans l’inconscient collectif, il est entendu que le journaliste craint peut-être moins à l’abri dans les plumes du volatile de voir ses oeuvres rabotées par un rédacteur en chef ou un secrétaire de rédaction un peu trop consciencieux, voire corrompu par un système (et non corrompu dans un système). Ca n’est pas toujours faux, loin de là.
En fait, en hantant les conférences de presse ennuyeuses, le journaliste du Canard - appelons-le ainsi même s’il est d’abord tout dévoué à son principal maître-éditeur - revend deux fois sa présence à l’événement.
Les deux heures qu’il aura consacrées à écouter le député de l’Eure et Loir s’exprimer sur les questions de jachère auront payé deux fois. Pour cinq minutes de plus à traîner du côté de l’estrade après la conclusion. Pour avoir englouti des petits fours en présence de De Machin conversant avec Dugronez. Ou pour avoir siroté quelques bières avec son chauffeur dans le bureau d’en face. Et bonne ambiance, ensuite, dans les conférences de rédaction du Canard.
Mais voilà, les échos d’Internet ne se récupèrent pas au fond des loges des artistes lorsque ceux-ci vous laissent entrer car ils ont pris l’habitude de vous connaître. Criards, ils s’étalent sur les écrans indiscrets et fluorescents des ordinateurs, sur des sites Web ouverts à tous mais que l’on consulte seul. Un comble. Point d’information de valeur à revendre, juste à s’étonner des idées reçues ou des concepts mille fois retournés.
Quand on ne sait pas, bien sûr, ce qu’est par exemple une infrastructure IP ou comment fonctionne une base de données, il semble difficile de pouvoir prétendre aller plus loin dans la conduite des réseaux virtuels. Sauf, d’abord, à bien vouloir apprendre de quoi il s’agit.
Car avant tout, les secrets d’Internet s’atteignent à condition d’aimer un peu se servir d’une machine infernale. Vous savez, le biniou complexe avec des tas de fenêtres dans un écran où il arrive des trucs bizarres qu’on ne peut pas contrôler. Tout cela ne vaut pas la bonne vieille Selectric d’IBM (1961), qui répondait au doigt et à l’oeil.
Finalement, si une partie des journalistes du Canard n’a rien a dire de plus sur Internet, ça n’est pas si grave puisque nous sommes bien contents tout de même d’apprécier les perles qu’ils nous ont dégottées offline, grâce à leurs techniques de sioux et leur flair légendaire.
Pour Internet, tournons-nous plutôt vers de vrais professionnels (Transfert, JDNet...) qui savent a priori de quoi ils parlent, même s’ils n’ont pas toujours raison.
Merci donc à Arno pour sa verve et pour son style percutant. Quant à son explication de texte, dans le fond je trouve que celle-ci ne vaut pas beaucoup mieux que l’article qu’elle vise à critiquer.