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Le dimanche au soleil

10 mars 2003, 01:01, par Lirresponsable

Je suis sur Internet donc je suis forcément un homme ?

Ah mais j’en sais rien moi, tu vis ta vie comme tu l’entends :)) Bon vu que cela (le masculin) te perturbe, mets "petitE coquinE" à la place...Et tu peux également profiter de l’occasion pour répondre au lieu de t’arrêter à des broutilles, chère (vieille) lectrice ;)

Et comme je me doute que vous n’allez pas aimer être assimilés à ces irresponsables qui estiment que les anti-racistes font de surtout la publicité aux racistes, la position est difficile à défendre.

Hum, très fort le jeu sur "ces irresponsables" et mon pseudo, une ironie mordante (tm), vraiment !...En revanche, tu oublies - un peu vite - ce que tu affirmais dans ton message précédent, je te cite (de mémoire) : « des racistes virulents, une majorité qui s’en fout, et quelques jeunes utopiques qui luttent trois ou quatre ans contre le racisme avant de rejoindre la majorité ? :-) »

Alors les sites racistes sont-ils très minoritaires et la majorité s’en fout-elle ? :) Auquel cas, comment comprendre la couverture médiatique ?

quand on voit que systématiquement vos "contre-exemples" au racisme sur Internet trouve que vous ecrivez des choses qu’elles ne cautionnent pas, n’est-ce pas un probleme pour vous ?

Non ce n’est du tout un problème, pour plusieurs raisons, dont les principales sont que l’on ne recherche pas une caution (morale) à nos affirmations ; et qu’il ne s’agit pas d’un argument.

On expose des faits que l’on peut contester (les sites de haine sont très peu représentatifs et ne constituent pas un raz-de-marée), des arguments que l’on est en droit de réfuter, une analyse du traitement médiatique (papier facile, et programme législatif en préparation) que l’on peut critiquer, mais on ne souhaite pas obtenir l’assentiment des auteurs des sites anti racistes qui viendraient en forum se contenter de poster "oui, oui vous avez raison, vous êtes de braves gars et on vous soutient à fond".

Ces auteurs gardent leur entière liberté d’appréciation et de critique, y compris de ne pas être d’accord avec notre analyse, et c’est tant mieux. Nous ne sommes pas dans une manif’ avec des banderoles "machin avec nous" ou des communiqués, stickers "bidule soutient truc".

On mentionne ces sites (anti racistes) pour relever un fait, bon désolé c’est dans l’article : « l’internet n’est aucunement « inondé » par la propagande d’extrême-droite et permet au contraire un travail critique en ligne ».

Il n’est donc pas gênant en soi que ces auteurs ne soient pas d’accord. Le dernier argument, en date, de cuba-libre était "t’as regardé dans Google ? Putain !"...Bon, X linke Y donc X=Y n’est pas un argument qui me convainc.

Enfin, acceptez-vous quand meme le fait que depuis la diffusion d’Internet il est devenu beaucoup plus facile qu’avant de se procurer des textes revisionnistes ?

Cela dépend du sens de "facilité" dans la question. De manière générale, il est plus facile parce que moins pénible, (plus commode, plus économique) d’obtenir de chez soi un contenu en ligne que de faire la démarche pour se procurer une marchandise non numérisée. Ainsi, il est plus facile avec Internet d’avoir accès aux protocoles des sages de Sion que de se déplacer dans l’arrière boutique d’une librairie d’extrême droite. Mais exactement de la même manière qu’il est plus facile d’obtenir un mp3 que d’aller chez un disquaire spécialisé pour commander un CD en import.

Le "fait" tel qu’il est constitué dans ta question confond les propriétés techniques du Réseau, valables pour tous les contenus numérisables (y compris donc les textes révisionnistes), avec une reponsabilité du Réseau en tant que vecteur privilégié de diffusion et d’accessibilité des contenus révisionnistes, opposé à "l’avant Internet". Comme si, avant Internet, il est était très difficile, compliqué, presque impossible de se procurer des textes révisionnistes et que donc Internet garantissait une large diffusion et une audience de masse à ces textes. Comme si la facilité de la recherche d’un contenu expliquait l’intérêt ou l’audience d’un contenu.

Cette seconde partie qui extrapôle les changements induits par Internet (technique et distribution) me semble erronée, également dans sa compréhension d"Internet (en bref ce n’est pas un média de masse).

En général, vient alors l’argument du collégien qui surfe sur le Net, et paf ! Il tombe malgré lui sur un texte révisionniste, et tout ça c’est la faute à Internet. Prenons un exemple, si je tape protocoles des sages de sion dans Google, la première réponse est (suspens) : L’origine des Protocoles des sages de Sion. Tu noteras que je ne fais pas exprès de citer le site de Gilles Karmasyn, hein, c’est la faute à Google ! :))

Bon on continue l’expérience, les Protocles sont un faux antisémite mais ils ont été rédigés par la police du Tsar (moyens étatiques de fabrication et de diffusion), avant Internet donc, cherchons textes révisionnistes, (suspens), on tombe sur L’internationale négationniste sur le Net, citons un extrait :

« Contre-offensive sur le net

Face à ces sites révisionnistes, on trouve un certain nombre de serveurs actifs argumentant systématiquement les affirmations, amalgames et autres désinformations pseudo-scientifiques mêlant idéologies d’extrême droite et tiers-mondisme ultragauchiste. Les arguments contrant les révisionnistes sont disponibles sur les sites du Centre Simon Wiesenthal 12 (Californie) proposant ses « Réponses aux révisionnistes historiques » ; sur le site de Daniel Keren 13 avec ses « Réponses aux négateurs de l’Holocauste » (Holocaust Denial and the Big Lie) ; sur le site de Hilary Ostrov 14 ; sur Shamash 15 ; et enfin sur le célèbre site du projet Nizkor (« Nous nous souviendrons ! » en hébreu) 16 de Ken McVay qui se charge de mettre en connexion les sites négationnistes et ceux réfutant leurs arguments. Le CHR (Coalition pour la dignité humaine, Portland, États-Unis) rapporte régulièrement les faits et gestes des organisations négationnistes. Lin Collette en décrit les mécanismes surtout aux États-Unis dans « Rencontre avec les négateurs de l’Holocauste » 17. Communauté On-Line et Michel Fingerhut dans ses excellentes « Ressources documentaires sur le génocide nazi et sa négation » 18 mettent régulièrement à jour les articles et ouvrages traitant du négationnisme 19. Quant à Gilles Karmasyn, il analyse la pratique de l’histoire et les dévoiements négationnistes. »

Tu crois que l’auteur de l’article, Gérard Panczer, se sert d’une caution ?

...Mais si ton propos est d’étaler les amalgames médiatiques habituels à propos d’Internet, je te conseille également de parler des recettes de fabrication d’explosifs en ligne (cf. Libé en 96), une grande carrière s’ouvre à toi.

a+