Ceci dit, n’y a-t-il pas dans cet échange quelque circularité, et l’animal du démon ne se mord-il pas la queue ?
C’est le symbole même du monde ! Nous n’y échapperons pas ; en vérité je te le dis : bien peu seront sauvés !
A moinsse que l’on ne retourne finalement dans les 50 (remember Cobra et alii).
Sûrement, puisque sur un plan formel, la technique du détournement (des lettristes et situs) est déjà intégrée dans la norme médiatique (par ex. Le message à caractère informatif de canal+, ou vidéogag de TF1, sans parler des bidonnages des JT).
Mais il ne faut pas oublier les problématiques qui donnent sens aux productions, parce que les Pompes funèbres s’empressent de mettre sous verre et alarme ces dernières dans leurs mausolées : le dogme de la gratuité (tm), l’art populaire, art & révolution (praxis).
Puisque tu aimes le terme, si l’on regarde Dada, on retrouve of course Lautréamont qui disait :
« Le plagiat est nécessaire. Le progrès l’implique. Il serre de près la phrase d’un auteur, se sert de ses expressions, efface une idée fausse, la remplace par l’idée juste. » (Poésies, II, 1870)
Citation qui sera naturellement reprise par Mustapha Khayati dans Les mots captifs, Préface à un dictionnaire situationniste, 1966.
On reste cependant toujours dans la mythologie :) le grand récit qui légitime, la filiation honorifique, la théogonie (généalogie des divinités-concepts) qui est bien entendu théomachie, avec affrontement final, etc. Mais c’est le rôle des poètes...
Sur la question, que tu évoques sans doute par le deuxième nom de serpent, des émotions et de la représentation picturale avec explosion de couleurs, faut-il, contre le formalisme géométrique, prendre pour modèle les dessins d’enfants, de schizophrènes, ou l’art pariétal ?
Je ne sais pas...Calliclès dirait : Tu sais, Tirésias, quand je vois un enfant, qui a encore l’âge de dessiner comme cela, en gribouillant avec ses crayons de couleur, cela me fait plaisir, c’est charmant, on y reconnaît l’enfant d’un homme libre, car cette façon de dessiner convient tout à fait à son âge. Ainsi, lorsque je vois des dessins gauches accrochés par des magnets sur la porte du frigo, qui représentent "papa" ou "maman" avec des coeurs, ou le chien fripon qui court dans le jardin, je suis ému, et je laisse échapper une petite larme avant de me servir un ouzo.
En revanche, quand je vois un petit enfant dessiner avec netteté, de manière appliquée, je trouve cela choquant, c’est une façon que me fait mal aux yeux et qui est, pour moi, la marque d’une condition d’esclave. De même, si je vois un homme qui gribouille et si je le vois jouer comme un enfant à être un personnage héroïque, c’est ridicule, c’est indigne d’un homme et cela mérite des coups ! En fait c’est ce que dit Picabia : « Messieurs les artistes, foutez-nous donc la paix, vous êtes une bande de curés qui veulent encore nous faire croire à Dieu ».
Ceci dit, n’y a-t-il pas dans cet échange quelque circularité, et l’animal du démon ne se mord-il pas la queue ?
C’est le symbole même du monde ! Nous n’y échapperons pas ; en vérité je te le dis : bien peu seront sauvés !
A moinsse que l’on ne retourne finalement dans les 50 (remember Cobra et alii).
Sûrement, puisque sur un plan formel, la technique du détournement (des lettristes et situs) est déjà intégrée dans la norme médiatique (par ex. Le message à caractère informatif de canal+, ou vidéogag de TF1, sans parler des bidonnages des JT).
Mais il ne faut pas oublier les problématiques qui donnent sens aux productions, parce que les Pompes funèbres s’empressent de mettre sous verre et alarme ces dernières dans leurs mausolées : le dogme de la gratuité (tm), l’art populaire, art & révolution (praxis).
Puisque tu aimes le terme, si l’on regarde Dada, on retrouve of course Lautréamont qui disait :
« Le plagiat est nécessaire. Le progrès l’implique. Il serre de près la phrase d’un auteur, se sert de ses expressions, efface une idée fausse, la remplace par l’idée juste. » (Poésies, II, 1870)
Citation qui sera naturellement reprise par Mustapha Khayati dans Les mots captifs, Préface à un dictionnaire situationniste, 1966.
On reste cependant toujours dans la mythologie :) le grand récit qui légitime, la filiation honorifique, la théogonie (généalogie des divinités-concepts) qui est bien entendu théomachie, avec affrontement final, etc. Mais c’est le rôle des poètes...
Sur la question, que tu évoques sans doute par le deuxième nom de serpent, des émotions et de la représentation picturale avec explosion de couleurs, faut-il, contre le formalisme géométrique, prendre pour modèle les dessins d’enfants, de schizophrènes, ou l’art pariétal ?
Je ne sais pas...Calliclès dirait : Tu sais, Tirésias, quand je vois un enfant, qui a encore l’âge de dessiner comme cela, en gribouillant avec ses crayons de couleur, cela me fait plaisir, c’est charmant, on y reconnaît l’enfant d’un homme libre, car cette façon de dessiner convient tout à fait à son âge. Ainsi, lorsque je vois des dessins gauches accrochés par des magnets sur la porte du frigo, qui représentent "papa" ou "maman" avec des coeurs, ou le chien fripon qui court dans le jardin, je suis ému, et je laisse échapper une petite larme avant de me servir un ouzo.
En revanche, quand je vois un petit enfant dessiner avec netteté, de manière appliquée, je trouve cela choquant, c’est une façon que me fait mal aux yeux et qui est, pour moi, la marque d’une condition d’esclave. De même, si je vois un homme qui gribouille et si je le vois jouer comme un enfant à être un personnage héroïque, c’est ridicule, c’est indigne d’un homme et cela mérite des coups ! En fait c’est ce que dit Picabia : « Messieurs les artistes, foutez-nous donc la paix, vous êtes une bande de curés qui veulent encore nous faire croire à Dieu ».
Voir en ligne : La critique situationniste ou la praxis du dépassement de l’art