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> Eveil informatique en CE2

23 janvier 2003, 01:38, par Pascale

Salut,

J’ai enseigné quelques années dont 7 en ZEP et assimilé(e) (collège, lycée et lycée pro agricole) : c’était passionnant et épuisant.

Il y a quantité de définition de l’enseignant et de ses motivations : l’idée républicaine d’offrir une chance à chacun peut être un moteur puissant. Cela peut passer par le fait d’accepter de jouer quantité de rôle sociaux + celui de la transmission des savoirs, cela peut-être aussi chez certains de refuser d’être un relais social.

Personnellement, l’utilité sociale de ce métier, le fait d’être un repère et une oreille attentive mais ferme, pour des gosses cabossés dans des zones sinistrées où plus personnes ne croit en eux, et n’y fait gaffe, est une des plus belles satisfactions que j’ai pu avoir dans ce métier. Mais cela passe par de certaines choses comme le respect de ces gosses là (qui doit souvent s’exprimer par le fait d’être exigeants pour eux, pour soi, face à eux et dans la relation de travail en classe ) et le refus de la peur qu’ils suscitent malheureusement chez beaucoup de profs.

Après une pause d’un an , j’ai conservé de nombreux contacts avec certains de ces gosses et quelques uns de mes anciens collègues. Connaissant les joies et les difficultés de ce métier, et sans angélisme, j’ai curieusemnt l’envie croissante de retourner au feu :))

Bref, tout cela est complexe et les situations qui ont l’air de se ressembler ne sont pas forcément comparables... Tel sera un jeune prof heureux dans son bahut de zep, tel autre s’y meurtrira profondément... c’est aussi une histoire de tempérament.

Il faut peut-être aller faire autre chose quand on sent l’usure venir, voire (c’est mon cas) pour la prévenir. Cela enrichit d’autres expériences et permet éventuellement de revenir un jour en classe, mûri et aguerri.

Il est vrai cependant que la gestion absurde du personnel dans l’Edication national (t’es géré par numéro via un ordinateur) ne le permets pas souvent. Elle casse aussi beaucoup de jeunes enseignants absolument non préparés par des affectations sur des postes casse-pipes.

De plus, l’écart social et culturel entre élèves et professeurs dans certaines zones favorise le rejet et l’incompréhension des deux côtés, et bien sûr l’agressivité.

En tous les cas, bon courage à toi si tu es enseignant, en position difficile.

Dis-toi aussi qu’un bahut destroy, il y a beaucoup à y faire et que c’est parfois une formidable expérience : ça renforce à plein de point de vue et puis tu ne perds sans doute pas ton temps. Les gosses sont ambivalents, c’est normal, ça fait partie du jeu. Je te souhaite de pouvoir t’épanouir ou te sauver de ce métier :))selon ton désir.

Et je suis persuadée, quant à tes éventuels élèves qu’ils acquièrent malgré tout beaucoup de choses via cet enseignement qu’ils ont peut-être l’air de refuser/de saborder.

Bon, j’arrête là, car je pourrais bien être intarrissable sur le sujet.

Amicalement