C’est une vision un peu simpliste de la situation :
1) les gens qui deviennent enseignants le deviennent pour enseigner. C’est bien là le problème :
on ne devient pas enseignant pour faire cours en ZEP, ce qui est le métier d’un éducateur et non d’un enseignant.
Il ne faut pas confondre les métiers.
un enseignant a pour but de faire passer des connaissances. Or, les réformes interdisent d’enseigner en ce sens (il ne faut donner que des méthodes, l’élève possède le savoir et non le prof etc... — je cite l’IUFM)
l’enseignement n’a pas pour but de résoudre des problèmes de sociétés mais d’enseigner. Mettre les enseignants dans une situation qui implique des tâches pour lesquelles ils ne sont pas formés et qui ne correspondent pas à la passion que vous dites absente, cela s’apparente (tout comme le comportement des élèves de ZEP) à du harcèlement moral et explique QUE LA PASSION NE PUISSE PAS SURVIVRE AU METIER.
Ceci dit, le fait d’écrire tout cela montre qu’elle ne s’est pas encore affaiblie en ce qui me concerne. Mais dans trente ans ???
Tout homme, quel que soit le métier, a le droit à des objectifs faisables et humains.
On ne devient pas prof pour se faire insulter, pour ne pas pouvoir faire cours (ou au maximum 10 mn/heure), etc...
2) vous confondez donc passion et masochisme
3) le plus drôle, c’est que je ne parlais absolument pas de cela, mais des classes "normales", en lycée, qui plus est, et sans élève difficile ; j’évoquais le sabotage du système d’enseignement français par les multiples réformes, qui s’obstinent à faire enseigner en dépit du bon sens, en interdisant tout ce qui fonctionne (un apprentissage structuré et culturel) et tout ce qui améliorerait la société (un minimum d’autorité ; la culture permet de voir ce qui se passe ou s’est passé ailleurs, et donc de mieux réfléchir sur notre société).
Au lieu de quoi les enseignants doivent faire de la garderie, même dans les bonnes classes, ne pas enseigner ce qui est à l’origine de leur passion, sans être accusé de traumatiser les élèves, etc...
bref, de ne pas les préparer ni à la vie (pleine de frustrations), ni au monde du travail (où l’élève ne sera plus un roi), ni à une quelconque capacité à comprendre le monde qui l’entoure (difficultés à comprendre les implications des textes qu’ils lisent, voire même simplement à comprendre les textes les plus simples par manque de vocabulaire — remarqué même par les profs de sport ! — et de grammaire), ni même à écrire correctement (alors qu’autrefois, en 3 ans, un fils d’agriculteur savait écrire !)
La passion n’a pas disparu ; elle enrage seulement de voir la destruction d’un système qui fonctionnait (même imparfaitement), de voir que l’on prépare à des concours dont les réformes ont tellement dévalorisé le niveau que les élèves EUX-MEMES considèrent qu’il ne vaut rien, etc... (cf. plus haut).
4) il s’ensuit que nos "pleurs", comme vous dites si bien, visent avant tout au bien des élèves, plus qu’à défendre une profession en laquelle il devient difficile de croire, précisément parce que défendre notre métier revient à lutter contre la majorité des gens : tous ceux qui croient que le système d’éducation est ce qu’ils ont connu, tous ceux qui s’enferment dans des idées préconçues, et le gouvernement lui-même (notre ministre actuel ayant participé aux réformes Allègre, ...)
Bref, dans votre réponse, outre la jalousie habituelle pour les vacances des enseignants (que je ne commenterai pas), je constate une fois de plus que l’ampleur du problème évoqué n’est absolument pas pris en compte.
Allègre avait raison dans sa stratégie : il avait dû prévoir que la haine qu’il attisait contre les profs occulterait ses réformes — que je qualifierai de criminelles.
C’est une vision un peu simpliste de la situation :
1) les gens qui deviennent enseignants le deviennent pour enseigner. C’est bien là le problème :
on ne devient pas enseignant pour faire cours en ZEP, ce qui est le métier d’un éducateur et non d’un enseignant.
un enseignant a pour but de faire passer des connaissances. Or, les réformes interdisent d’enseigner en ce sens (il ne faut donner que des méthodes, l’élève possède le savoir et non le prof etc... — je cite l’IUFM)
l’enseignement n’a pas pour but de résoudre des problèmes de sociétés mais d’enseigner. Mettre les enseignants dans une situation qui implique des tâches pour lesquelles ils ne sont pas formés et qui ne correspondent pas à la passion que vous dites absente, cela s’apparente (tout comme le comportement des élèves de ZEP) à du harcèlement moral et explique QUE LA PASSION NE PUISSE PAS SURVIVRE AU METIER.
Il ne faut pas confondre les métiers.
Ceci dit, le fait d’écrire tout cela montre qu’elle ne s’est pas encore affaiblie en ce qui me concerne. Mais dans trente ans ???
Tout homme, quel que soit le métier, a le droit à des objectifs faisables et humains.
On ne devient pas prof pour se faire insulter, pour ne pas pouvoir faire cours (ou au maximum 10 mn/heure), etc...
2) vous confondez donc passion et masochisme
3) le plus drôle, c’est que je ne parlais absolument pas de cela, mais des classes "normales", en lycée, qui plus est, et sans élève difficile ; j’évoquais le sabotage du système d’enseignement français par les multiples réformes, qui s’obstinent à faire enseigner en dépit du bon sens, en interdisant tout ce qui fonctionne (un apprentissage structuré et culturel) et tout ce qui améliorerait la société (un minimum d’autorité ; la culture permet de voir ce qui se passe ou s’est passé ailleurs, et donc de mieux réfléchir sur notre société).
Au lieu de quoi les enseignants doivent faire de la garderie, même dans les bonnes classes, ne pas enseigner ce qui est à l’origine de leur passion, sans être accusé de traumatiser les élèves, etc...
bref, de ne pas les préparer ni à la vie (pleine de frustrations), ni au monde du travail (où l’élève ne sera plus un roi), ni à une quelconque capacité à comprendre le monde qui l’entoure (difficultés à comprendre les implications des textes qu’ils lisent, voire même simplement à comprendre les textes les plus simples par manque de vocabulaire — remarqué même par les profs de sport ! — et de grammaire), ni même à écrire correctement (alors qu’autrefois, en 3 ans, un fils d’agriculteur savait écrire !)
La passion n’a pas disparu ; elle enrage seulement de voir la destruction d’un système qui fonctionnait (même imparfaitement), de voir que l’on prépare à des concours dont les réformes ont tellement dévalorisé le niveau que les élèves EUX-MEMES considèrent qu’il ne vaut rien, etc... (cf. plus haut).
4) il s’ensuit que nos "pleurs", comme vous dites si bien, visent avant tout au bien des élèves, plus qu’à défendre une profession en laquelle il devient difficile de croire, précisément parce que défendre notre métier revient à lutter contre la majorité des gens : tous ceux qui croient que le système d’éducation est ce qu’ils ont connu, tous ceux qui s’enferment dans des idées préconçues, et le gouvernement lui-même (notre ministre actuel ayant participé aux réformes Allègre, ...)
Bref, dans votre réponse, outre la jalousie habituelle pour les vacances des enseignants (que je ne commenterai pas), je constate une fois de plus que l’ampleur du problème évoqué n’est absolument pas pris en compte.
Allègre avait raison dans sa stratégie : il avait dû prévoir que la haine qu’il attisait contre les profs occulterait ses réformes — que je qualifierai de criminelles.