Agur
Permettez-moi de vous rappeler l’une des conditions les plus élémentaires de tout dialogue : se mettre d’accord ses modalités. Or, votre mépris devant mon refus du tutoiement qui n’a à voir ni avec d’hypothétiques valeurs bourgeoises, n’étant pas bourgeois, ni avec une quelconque hauteur. Je ne tutoie que (et n’accepte d’être tutoyé uniquement par) mes amis intimes. Je me suis refusé à vous tutoyer, je vous trouve donc votre sens du respect bien singulier qui vous conduit à vous permettre ceci et cela.
Un véritablé hersir ne tutoie pas en français. En islandais, c’est une autre affaire puisque la ressource linguistique du vouvoiement a dès longtemps fait disparue.
Par contre, contrairement à une idée couramment répandue, les anglophones ne cessent de se tutoyer, le "tu" (Thou) ayant disparu !
Vous avez donc, je le contaste, un sens très étrange du dialogue. Si on veut pouvoir confronter les idées, ne faut-il pas au moins éviter de se moquer de son interlocuteur. Vos parenthèses me semblent tout à fait hors de propos, mettant en scène les effets de scène à l’attention du public. Ma référence, tout à fait ironique, je le concède, à la strophe 26, ne fut pas traduite à dessein. Je savais que vous en saisiriez le sens, mais, au moins, la pique, ne s’étalait à la vue de tous.
Comment dialoguer sans la plus élémentaire des politesses ?
Cette question dépasse (et dépassait déjà dans ma précédente réponse) le seul cadre d’internet qui ne fait jamais qu’accentuer certains penchants inhérents à la nature humaine.
Un mot juste, pour finir, sur Finkielkraut. Certes, son texte sur internet n’est pas son meilleur, se laisse aller à quelques raccourcis, s’attarde sur des exemples... Mais quelle en est la thèse ? Votre article ne le fait pas apparaître. Ce texte n’est qu’une réponse au lyrisme des thuriféraires de l’internet qui, à les lire, devrait soigner tous les maux : nous devrions tous amis, tous frères...
Face à ce lyrisme (qui est, je me permets de vous le rappeler, le sens de l’histoire, c’est à dire du progrès technique), Finkielkraut se permet d’émettre des doutes quant à la crédibilité de la thèse qui fait de l’internet la panacée.
Qu’internet ait des mérites nombreux, qu’il offre de mutiples ressources... certes, comme toute technique. L’imprimerie avait des mérites et des ressources, a-t-elle rendue l’humanité bonne et vertueuse (lire ces adjectifs dans leur sens latin ou grec) ? Relisez le Discours sur les sciences et les arts. Finkielkraut ne dit pas autre chose. Il le dit peut-être moins bien. Mais n’est pas Jean-Jacques qui veut.
Enfin, changeons de référence et écoutons la voix d’un homme de chez mon père :
"A bon coratge bon poder, Qui’s ben suffrens."
(Guilhem de Peitieus)
Agur
Permettez-moi de vous rappeler l’une des conditions les plus élémentaires de tout dialogue : se mettre d’accord ses modalités. Or, votre mépris devant mon refus du tutoiement qui n’a à voir ni avec d’hypothétiques valeurs bourgeoises, n’étant pas bourgeois, ni avec une quelconque hauteur. Je ne tutoie que (et n’accepte d’être tutoyé uniquement par) mes amis intimes. Je me suis refusé à vous tutoyer, je vous trouve donc votre sens du respect bien singulier qui vous conduit à vous permettre ceci et cela.
Un véritablé hersir ne tutoie pas en français. En islandais, c’est une autre affaire puisque la ressource linguistique du vouvoiement a dès longtemps fait disparue.
Par contre, contrairement à une idée couramment répandue, les anglophones ne cessent de se tutoyer, le "tu" (Thou) ayant disparu !
Vous avez donc, je le contaste, un sens très étrange du dialogue. Si on veut pouvoir confronter les idées, ne faut-il pas au moins éviter de se moquer de son interlocuteur. Vos parenthèses me semblent tout à fait hors de propos, mettant en scène les effets de scène à l’attention du public. Ma référence, tout à fait ironique, je le concède, à la strophe 26, ne fut pas traduite à dessein. Je savais que vous en saisiriez le sens, mais, au moins, la pique, ne s’étalait à la vue de tous.
Comment dialoguer sans la plus élémentaire des politesses ?
Cette question dépasse (et dépassait déjà dans ma précédente réponse) le seul cadre d’internet qui ne fait jamais qu’accentuer certains penchants inhérents à la nature humaine.
Un mot juste, pour finir, sur Finkielkraut. Certes, son texte sur internet n’est pas son meilleur, se laisse aller à quelques raccourcis, s’attarde sur des exemples... Mais quelle en est la thèse ? Votre article ne le fait pas apparaître. Ce texte n’est qu’une réponse au lyrisme des thuriféraires de l’internet qui, à les lire, devrait soigner tous les maux : nous devrions tous amis, tous frères...
Face à ce lyrisme (qui est, je me permets de vous le rappeler, le sens de l’histoire, c’est à dire du progrès technique), Finkielkraut se permet d’émettre des doutes quant à la crédibilité de la thèse qui fait de l’internet la panacée.
Qu’internet ait des mérites nombreux, qu’il offre de mutiples ressources... certes, comme toute technique. L’imprimerie avait des mérites et des ressources, a-t-elle rendue l’humanité bonne et vertueuse (lire ces adjectifs dans leur sens latin ou grec) ? Relisez le Discours sur les sciences et les arts. Finkielkraut ne dit pas autre chose. Il le dit peut-être moins bien. Mais n’est pas Jean-Jacques qui veut.
Enfin, changeons de référence et écoutons la voix d’un homme de chez mon père :
"A bon coratge bon poder, Qui’s ben suffrens."
(Guilhem de Peitieus)
Agur