Agur Gunnlaugr,
Si vous avez la patience de relire les détails qui accompagnent le scepticisme dont fait état ma question à propos d’une parenté, ou si vous préférez d’une ressemblance (cela pour vous évitez trop de pirouettes à la mode anthropologique qui risqueraient à la longue de vous donnez un lumbago), vous apercevrez que ce ce que je retiens comme caractéristiques d’une dialogue platonicien, c’est, tels mis en scène, un certain souci de la vérité, un respect constant pour tous les interlocuteurs et pour toutes les thèses, une grande patience. Choses que je n’ai retrouvé chez aucun des "internautes" qui font suivre l’article de leur haineuse suffisance : "enfin, on démolit ce type dont je n’ai en fait jamais pris le temps de lire un seul livre en entier, mais qui m’agace puisqu’il n’acquiesce pas benoîtement à tout ce qui se fait en matière d’innovation et de nouveauté". La condition d’un dialogue authentique (abandonnons la référence platonicienne), c’est la patience et la politesse : patience grâce à laquelle l’autre peut développer sa position et politesse qui doit faire répondre sans caricaturer les positions de l’auteur.
Lorsqu’il est fait mention de la politesse de Socrate, c’était pour rappeler cette politesse sans laquelle aucun dialogue n’a lieu. Et il me semble qu’aucun dialogue n’a lieu. Les lecteurs de votre article vous félicitent pour votre article (c’est leur droit), et, souvent, en viennent à insulter, à ridiculiser Finkielkraut. Cela n’a rien à voir avec un dialogue. Je ne parviens à le rapprocher que d’un lynchage assez complaisant, surtout lorsque les lyncheurs se "lâchent" (et ici, cela signifie "oublient toute politesse", cela a presqu’un sens physiologique), cela anonymement et sans arguementation. Internet en ce sens ne me semble pas une école du courage et de la responsabilité (d’où peut-être votre courageux pseudonyme pour signer l’article ?)
Derrière son écran, et sans crainte de voir l’insulté répondre, l’invective est facile !
Vous avez une belle propension à louvoyer entre mes objections sans jamais les prendre de front. Lorsque je parle du rapport de Platon à la technique, vous voyez très bien de quoi je veux parler : de tout ce qui rend l’homme paresseux et oublieux. Le comfort est souvent le père de la paresse. Platon ici trouverait un allié moderne en Rousseau. Mais assez de ces avalanches de références. Se cacher derrière revient souvent à abdiquer sa propre pensée (s’en nourrir est une autre affaire).
En réponse à votre citation de Hávamál, que malheureusement vous citez dans l’horrible traduction de Régis Boyer, voici un passage qui devrait vous instruire :
Ósnotur maður
þykist allt vita
ef hann á sér í vá veru
Hittki hann veit
hvað hann skal við kveða
ef hans freista firar.
Je vous salue :
Agur Gunnlaugr.
L’islandais (Íslendingurinn)
ps je ne me permets pas de tutoyer ceux que je ne connais pas, ni n’acceptent d’être par eux tutoyer. Question de respect, de politesse ou d’éducation, je ne sais.
Agur Gunnlaugr,
Si vous avez la patience de relire les détails qui accompagnent le scepticisme dont fait état ma question à propos d’une parenté, ou si vous préférez d’une ressemblance (cela pour vous évitez trop de pirouettes à la mode anthropologique qui risqueraient à la longue de vous donnez un lumbago), vous apercevrez que ce ce que je retiens comme caractéristiques d’une dialogue platonicien, c’est, tels mis en scène, un certain souci de la vérité, un respect constant pour tous les interlocuteurs et pour toutes les thèses, une grande patience. Choses que je n’ai retrouvé chez aucun des "internautes" qui font suivre l’article de leur haineuse suffisance : "enfin, on démolit ce type dont je n’ai en fait jamais pris le temps de lire un seul livre en entier, mais qui m’agace puisqu’il n’acquiesce pas benoîtement à tout ce qui se fait en matière d’innovation et de nouveauté". La condition d’un dialogue authentique (abandonnons la référence platonicienne), c’est la patience et la politesse : patience grâce à laquelle l’autre peut développer sa position et politesse qui doit faire répondre sans caricaturer les positions de l’auteur.
Lorsqu’il est fait mention de la politesse de Socrate, c’était pour rappeler cette politesse sans laquelle aucun dialogue n’a lieu. Et il me semble qu’aucun dialogue n’a lieu. Les lecteurs de votre article vous félicitent pour votre article (c’est leur droit), et, souvent, en viennent à insulter, à ridiculiser Finkielkraut. Cela n’a rien à voir avec un dialogue. Je ne parviens à le rapprocher que d’un lynchage assez complaisant, surtout lorsque les lyncheurs se "lâchent" (et ici, cela signifie "oublient toute politesse", cela a presqu’un sens physiologique), cela anonymement et sans arguementation. Internet en ce sens ne me semble pas une école du courage et de la responsabilité (d’où peut-être votre courageux pseudonyme pour signer l’article ?)
Derrière son écran, et sans crainte de voir l’insulté répondre, l’invective est facile !
Vous avez une belle propension à louvoyer entre mes objections sans jamais les prendre de front. Lorsque je parle du rapport de Platon à la technique, vous voyez très bien de quoi je veux parler : de tout ce qui rend l’homme paresseux et oublieux. Le comfort est souvent le père de la paresse. Platon ici trouverait un allié moderne en Rousseau. Mais assez de ces avalanches de références. Se cacher derrière revient souvent à abdiquer sa propre pensée (s’en nourrir est une autre affaire).
En réponse à votre citation de Hávamál, que malheureusement vous citez dans l’horrible traduction de Régis Boyer, voici un passage qui devrait vous instruire :
Ósnotur maður
þykist allt vita
ef hann á sér í vá veru
Hittki hann veit
hvað hann skal við kveða
ef hans freista firar.
Je vous salue :
Agur Gunnlaugr.
L’islandais (Íslendingurinn)
ps je ne me permets pas de tutoyer ceux que je ne connais pas, ni n’acceptent d’être par eux tutoyer. Question de respect, de politesse ou d’éducation, je ne sais.