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> Allons, allons... (suite)

12 septembre 2002, 17:54, par Sam

(Ph) Oui, mais moi, je ne respecte pas les linguistes qui la ramènent pour de tels enfantillages. Ils auraient mieux à faire que taper du pied et faire un caprice pour "par contre", à mon humble avis...

Je ne suis pas certain que vous ayez parfaitement compris les propos de madame Yaguello que je citais ; elle ne faisait pas de caprice mais expliquait au contraire - et comme vous - que "par contre" était parfaitement légitime. Elle ajoutait en quelles circonstances (restrictives) "en revanche", que lui préfèrent généralement les disciples du "beau langage", pouvait s’utiliser.

(Ph) (Au fait, c’est pas à des mouches du coche genre Yaguello qu’on doit la féminisation des mots, "auteure", "professeure", etc. ?

Je crains que son cas ne s’aggrave à vos yeux... Elle n’est pas à proprement parler responsable de ce dont vous parlez, mais elle a fait partie de la commission qu’avait mis en place Yvette Roudy pour réfléchir à la question.

(Ph) Enfin, heureusement que l’usage enterre très vite ce type de balourdise (typique des linguistes).

Les choses ne me paraissent pas si simples, ni simple caprice de linguiste en l’occurrence. Quant à l’usage, à part qu’il ne cesse d’évoluer, on ne peut pas dire qu’il ait définitivement tranché.

Sans vouloir trop développer ici, je vous fais respectueusement observer qu’ayant toujours dit "le concierge/la concierge", "le directeur/la directrice" et parfois "le docteur/la doctoresse", on peut bien sans provoquer la révolution dire "le professeur/la professeure", "le chercheur/la chercheuse" ou "le préfet/la préfète".

Je précise que je suis au courant des difficultés (non insurmontables) présentées par "la générale" ou "la reine".

Et pour vous prouver mon honnêteté, je vous laisse décider du cas douloureux de "la sentinelle" ou de "l’estafette" si elle n’appartiennent pas au sexe que l’on dit beau.

(Ph) Si vous m’appreniez que la dame, au contraire, s’est opposée à cette aberration, elle remonterait dans mon estime.

Ce n’est pas une pétroleuse mais une chercheuse, et sa position est celle d’une observatrice du langage. Elle déclarait, à ce que j’ai compris, que cette évolution, déjà observable en pratique, ne posait guère de problèmes de langue et pouvait être encouragée, notamment dans les dénominations officielles.

Henriette Walter, autre figure du domaine, n’a pas dit autre chose.

Et je vous rassure, ni l’une ni l’autre n’a la naïveté de penser qu’on fait évoluer la langue par décrets.

(Ph) Enseignez-moi.

Un bien grand mot. Espérant toutefois vous avoir éclairée.