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> Effets de bord ?

20 août 2002, 12:36, par Phynette

Tout cela se discute...

Dans ce cas, justement non - "des Israéliens" est clairement substantif. C’est l’un ou l’autre. Il est adjectif par exemple dans "mes correspondants sont israéliens, ce sont des correspondants israéliens, donc ces Israéliens sont mes correspondants".

"Ma" règle, qui ne m’est pas propre, conduit aux graphies suivantes : un israélien, des israéliens, un avocat israélien, des objecteurs israéliens, l’armée israélienne (les "journalistes" de télévision, pour faire instruit, prononcent Tsahal), mais les Israéliens. Elle vaut bien la votre, non ?

Il y a une chose qui semble vous échapper, c’est qu’en tant que correctrice je n’ai pas de règle à titre personnel et que les professionnels de la typographie ne mettent pas en avant leurs "préférences", sauf variantes admises d’un code à l’autre et marches appliquées individuellement par tel ou tel éditeur. J’applique le code typographique aux textes sur lesquels je travaille, et là où il est clair, il doit le rester. Ce code typo, bien que connu de peu de monde dans son application, n’en est pas moins un outil de lisibilité commun à tous les utilisateurs de la langue. Si vous avez une "règle", ce qui est votre droit en tant qu’auteur d’un texte, vous êtes susceptible de voir cette règle refusée et vos textes corrigés si vous les faites publier, par exemple. Or c’est bien de publication qu’il est question dans cet article. Autrement dit, et au risque bien involontaire de vous fâcher, il est toujours vain de discuter de votre règle personnelle avec un professionnel, un peu comme si vous trouviez normal d’insister auprès de votre plombier pour qu’il mette un joint de 30 mm là où il en faut un de 50 mm.

Dans un sens plus large et moins "boutiquier", je pense aussi que l’insistance d’un auteur à trop différer des codes typographiques s’assimile à un refus de considérer le langage comme une richesse commune, à en faire une affaire personnelle et non un moyen de communication, hormis les situations de licence poétique ou littéraire incontestable (mais aussi un bon correcteur doit discerner, chez un romancier, ce qui relève du "fait exprès" et ce qui relève simplement de la gaucherie). On accuse trop souvent les typos, les rewriters et les correcteurs de "s’approprier" la langue. C’est exactement le contraire (quand le travail est de qualité) : ils la restituent à la collectivité.

Pourquoi pas, en effet. Mais, sans parler de l’exemple contraire donné supra, l’usage observé, impératif lorsqu’il s’agit du mel/mél/mail et illustré par les divers résultats pêchés par Google, amène à douter.

On a ici un nom dont la terminaison [ël] devient [él] quand elle cesse d’être une terminaison et se retrouve à l’intérieur d’un mot. C’est tout simplement du français, et une règle générale qui ne mérite pas tant d’interrogations. Par ailleurs si vous prenez Google pour un dictionnaire ou un code typo, vous n’avez pas fini de vous gratter le crâne.

Dans ces conditions, observez qu’en ce qui concerne les Israélites, la question n’est pas simple. En tant que peuple (élu) ils méritent la capitale, que ne suffit à leur valoir, et à vous lire, leur respect déclaré de la loi mosaïque.

La question n’est pas simple, en effet, à tel point que chaque éditeur possède à ce sujet sa "marche", avec ou sans capitale. Incontestablement, la qualité de peuple exige la capitale. La qualité d’adepte d’une religion demande le bas de casse. Que vous dire ? Chez Hachette Livre le substantif restait en bas de casse, comme musulman ou bouddhiste, et chez Liana Levi je respectais scrupuleusement la capitale du même substantif. Tout cela dépend du choix personnel de l’éditeur (et non du correcteur).