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> L’Internet se fait-il naturaliser anglaisement ?

1er août 2002, 09:47, par Phynette

L’unicité d’une chose ou d’une fonction n’est pas une raison suffisante pour lui mettre la capitale, c’est comme pour le pape (si tu as lu mon message). C’est ainsi qu’on écrit le monde (et le journal Le Monde, le soleil, la lune, le ciel et le maire de Carcassonne. (Attention - dans les ouvrages d’astronomie, contrairement à la typo courante, on met la capitale aux corps célestes, y compris la Terre.) Dans cette logique, il n’y a pas de raison de mettre une capitale à l’internet juste parce qu’il n’y en a qu’un.

En revanche on en mettra à Toile pour exprimer le même sens, simplement pour distinguer cette toile internetienne d’une toile d’araignée ordinaire. L’usage de capitales n’est pas une marque de distinction mais de différenciation : c’est de l’ignorance de ce détail que proviennent la quasi-totalité des erreurs typo liées aux capitales. Aussi, la capitalisation (des mots ou des noms) est indépendante de la présence ou non d’un article défini, même si l’indéfini présuppose comme tu le dis la pluralité (pas forcément la multiplicité).

Pour "se faire anglais" ou "se faire Anglais", tu poses un problème intéressant. Cette formule construite d’ordinaire avec adjectif peut aussi l’être avec un substantif : "je me suis fait l’écho", "ils se sont faits soldats". Mais si tu prends la forme "se faire belle", il est clair qu’on a affaire à un adjectif, et selon l’usage "je me suis fait anglais" relève de ce cas, comme "je suis devenu anglais" ou "je suis anglais". Je crois toutefois qu’on n’aurait pas tort d’écrire, d’un contexte à l’autre, "je me suis fait Anglais" mais on risquerait d’embêter les pauvres petites mouches si on dissertait plus longtemps de ce genre de subtilité. (Où as-tu vu un adverbe, au fait ?) Par ailleurs, dans les cas qui nous occupent, aucun vice ne se répand pour l’instant, ces règles existent depuis belle lurette.