uZine 3

Accueil > ... > Forum 9023

> > > Lescroc n’est pas celui qu’on croit

29 octobre 2001, 17:21

Faut dire qu’à propos des diseurs de vérité Lescroc a un très beau dictionnaire. Quelques définition :
Pepeole : Art de présenter les faits en escamotant l’analyse et la réflexion.
Méthodologie : braquer le projo à fond là où ça fait dégouline et jouer sur l’émotionnel.
Objectif recherché : la séduction morbide.
Une introduction offerte par Lescroc : Devant l’ampleur de la catastrophe, les mots restent impuissants pour décrire ou commenter les faits. Aussi, la rédaction dans un souci d’objectivité se borne t’elle à vous exposer les faits, les images. Si certains de ces faits ou de ces images frôlent parfois l’insupportable, il nous apparaît indispensable de vous les communiquer afin que vous puissiez vous faire votre propre opinion.

Journaliste tendance j’cause de la misère : Art de présenter des analyses en escamotant les faits. Narcissisme.
Méthodologie : Amalgamer des points de vue les plus contradictoires possible et les lier avec les termes appropriés.
Parmi ceux-ci, utilser chaque fois que l’occasion se présente le terme de transversalité. Efficace pour créer un sentiment de cohésion, de cohérence.
Objectif recherché : Séduire en faisant croire que l’on a recours à l’intelligence.
Une introduction offerte par Lescroc : Devant le drame de la situation, il convient de prendre le recul nécessaire afin d’articuler la réflexion selon des axes susceptibles de mettre en perspective les différents niveau d’approche. Il serait vain de prétendre en approcher la complexité en faisant abstraction des déterminants culturels, sociaux, politiques et religieux.

Message commun des deux : je te prends pour un con, c’est vilain, mais ça me paye mes vacances à Val D’Isère.

Exemple de très mauvais journaliste : Un très mauvais journaliste serait celui qui pourrait tenir à son lecteur, auditeur, etc., les propos qui pourraient être les suivants : Ben mon salaud, tu sais que chaque fois que tu vas à la pompe à essence tu files du blé à une entreprise qui finance des criminels. Que même Mme Aung San Suu KyiLes, qu’est une femme drôlement courageuse elle a dit comme ça : les investisseurs ne devraient pas s’implanter car tout l’argent va à une élite. Je tiens à mentionner la firme française TOTAL qui est devenue le plus fort soutien du système militaire birman.
Et pis nous, lâches comme on est, on la laisse tomber en continuant à aller à la pompe, que même quelques fois le moteur il a des ratées à cause des bouts de birmans qui bouchent le carburateur. On est vraiment des salauds.

Alors là, le journaliste qui tient des propos pareils, toute suite il est arrêté.
Hé la coco ça va pas ton truc, on n’agresse pas le lecteur-auditeur-client comme ça. On va dans le mur là coco. Non seulement le client s’il lit ça, il va au refile et gerbe sur la page, que même il peut pas lire le reste de l’article, mais en plus de ça le jour, la semaine, le mois d’après, il a pas le bon réflexe d’achat. Au lieu de nous acheter, il passe à la concurrence. Veut bien qu’on lui parle de la misère le client, mais faut y mettre les formes, surtout pas lui dire qu’il a peut être une part de responsabilité. Y’a tout un catalogue de responsables patentés, alors sers t’en.
Dis, mord un peu le topo si les ventes se mettent à désescalader. Fini les vacances à Val d’Isères, Envolés le milliard de messages quotidiens sur ton répondeur téléphonique. De centre du monde tu passes à anonyme. Un coup à faire une dépression ça. Et ton harem qui te quitte, tes potes qui se mettent à te faire la gueule. Et tout au bout la déchéance des restos du coeur.
Dis donc, regarde-moi, je trouve que t’as le teint bien pâle. T’aurais pas besoin de vacances ? Tu serais pas en train de virer délinquant par hasard ?

Lescroc