Voici, sous le couvert de l’anonymat des courriers, un petit échange entre journalistes qu’à inspiré cet article.
Je trouvais symptomatique que le débat porte tout de suite sur la forme de la contribution de El Zeloukh, et pas sur le fond de sa pensée. A vous de juger.
Journaliste 1 :
Mais je revendique la "légèreté" ! J’ai pas envie (ni le temps d’ailleurs) de passer cinq heures à lire un journal. Quand j’ai envie, j’achète le Monde qui fait des titres interminables sur huit colonnes. Il est évident que le Monde est plus "réflechi".
Mais simple et agréable à lire ne veut pas dire vide de sens. Toi, qui est journaliste, sais bien cela.
Je suis en train de lire l’article sur uzine, je suis arrivé difficilement au deuxième paraggraphe. Le Monsieur écrit comme s’il s’agissait d’une thèse de sociologie politique. J’écrivais comme ça moi aussi, mais quand j’étais étudiant en sciences politique. Pas après avoir fait [mon école de journalisme].
Journaliste 2 :
Uzine n’est effectivement pas un site "journalistique". C’est à mon avis ce qui fait sa valeur. C’est un site de débat, de reflexion, d’échanges d’idées. Tout ceci n’est pas du journalisme. Si tu ne parviens pas au deuxième paragraphe d’un tel article, c’est peut-être que tu lis trop sur Internet.... (je caricature). Mais c’est la seule chose intelligente que j’ai lu depuis des années sur la notion de "ligne éditoriale", si commune à tous les journaux, et que personne n’est en mesure d’expliquer concrètement. Et cela, ni le Cuej ou l’ESJ ou autres ne l’apprend concrètement, alors que c’est la base du journalisme. Et pas seulement d’être léger et "lisible".
Journaliste 1 :
je suis désolée, mais si lis une phrase trois fois avant de le comprendre finalement, ça veut dire qu’il y a un problème. Qu’il s’agisse d’une thèse ou d’un article journalistique.
On peut dire des choses intelligentes et pleines de sens, sans pourtant les formuler avec les phrases incompréhensibles.
Monsieur El Zeloukh dit sûrement des choses intelligentes (je fais tjs confiance à ton appréciation) mais si je ne comprends rien à ce qu’il dit, ça n’a pas de valeur.
Et pourtant, je connais les structures de phrase et de terminologie "universitaire". Je ne suis pas toute à fait ignorante.
Journaliste 2 :
Je relis cet article. Même si je ne suis pas d’accord avec sa vision "pénitentiaire" de l’information éditorialisée, je trouve qu’il exprime précisemment des idées et des concepts, qui ne sont pas simples, mais qui constituent le quotidien de tout journaliste.
Si tu prends le temps de le lire, les idées sont riches, et El Zeloukh a visiblement longtemps travaillé le sujet. Si je dois relire 3 fois un paragraphe, mais que je finis par comprendre, je suis content d’avoir appris quelque chose, d’avoir progressé. Quand je lis de la philosophie ou de la politique, je n’attends pas de tout comprendre tout de suite. Ca, la TV le fait à sa façon. La complexité ne peut pas toujours être réduite.
Journaliste 1 :
Je sais que tu as raison en globalité. Mais en lisant ce papier, je me disais sans cesse "c’est dommage", on peut dire la même chose, sans perdre le sens, avec des mots plus simples. C’est tout.
C’est l’interminable débat entre le sytle français et le style anglosaxon. Je ne défends pas du tout le système éducatif anglosaxon. Mais au moins, ils ont le mérite de dire les choses simplement.
Voici, sous le couvert de l’anonymat des courriers, un petit échange entre journalistes qu’à inspiré cet article.
Je trouvais symptomatique que le débat porte tout de suite sur la forme de la contribution de El Zeloukh, et pas sur le fond de sa pensée. A vous de juger.
Journaliste 1 :
Mais je revendique la "légèreté" ! J’ai pas envie (ni le temps d’ailleurs) de passer cinq heures à lire un journal. Quand j’ai envie, j’achète le Monde qui fait des titres interminables sur huit colonnes. Il est évident que le Monde est plus "réflechi".
Mais simple et agréable à lire ne veut pas dire vide de sens. Toi, qui est journaliste, sais bien cela.
Je suis en train de lire l’article sur uzine, je suis arrivé difficilement au deuxième paraggraphe. Le Monsieur écrit comme s’il s’agissait d’une thèse de sociologie politique. J’écrivais comme ça moi aussi, mais quand j’étais étudiant en sciences politique. Pas après avoir fait [mon école de journalisme].
Journaliste 2 :
Uzine n’est effectivement pas un site "journalistique". C’est à mon avis ce qui fait sa valeur. C’est un site de débat, de reflexion, d’échanges d’idées. Tout ceci n’est pas du journalisme. Si tu ne parviens pas au deuxième paragraphe d’un tel article, c’est peut-être que tu lis trop sur Internet.... (je caricature). Mais c’est la seule chose intelligente que j’ai lu depuis des années sur la notion de "ligne éditoriale", si commune à tous les journaux, et que personne n’est en mesure d’expliquer concrètement. Et cela, ni le Cuej ou l’ESJ ou autres ne l’apprend concrètement, alors que c’est la base du journalisme. Et pas seulement d’être léger et "lisible".
Journaliste 1 :
je suis désolée, mais si lis une phrase trois fois avant de le comprendre finalement, ça veut dire qu’il y a un problème. Qu’il s’agisse d’une thèse ou d’un article journalistique.
On peut dire des choses intelligentes et pleines de sens, sans pourtant les formuler avec les phrases incompréhensibles.
Monsieur El Zeloukh dit sûrement des choses intelligentes (je fais tjs confiance à ton appréciation) mais si je ne comprends rien à ce qu’il dit, ça n’a pas de valeur.
Et pourtant, je connais les structures de phrase et de terminologie "universitaire". Je ne suis pas toute à fait ignorante.
Journaliste 2 :
Je relis cet article. Même si je ne suis pas d’accord avec sa vision "pénitentiaire" de l’information éditorialisée, je trouve qu’il exprime précisemment des idées et des concepts, qui ne sont pas simples, mais qui constituent le quotidien de tout journaliste.
Si tu prends le temps de le lire, les idées sont riches, et El Zeloukh a visiblement longtemps travaillé le sujet. Si je dois relire 3 fois un paragraphe, mais que je finis par comprendre, je suis content d’avoir appris quelque chose, d’avoir progressé. Quand je lis de la philosophie ou de la politique, je n’attends pas de tout comprendre tout de suite. Ca, la TV le fait à sa façon. La complexité ne peut pas toujours être réduite.
Journaliste 1 :
Je sais que tu as raison en globalité. Mais en lisant ce papier, je me disais sans cesse "c’est dommage", on peut dire la même chose, sans perdre le sens, avec des mots plus simples. C’est tout.
C’est l’interminable débat entre le sytle français et le style anglosaxon. Je ne défends pas du tout le système éducatif anglosaxon. Mais au moins, ils ont le mérite de dire les choses simplement.