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> L’éditorial, geôlier facu

22 février 2002, 15:52, par Pascale

Bien heureusement, chacun conserve son esprit critique face à toute lecture. L’éditorial a la particularité de se désigner avec une ostention particulière comme un article subjectif, plus ou moins isolé, afin d’être mis en avant dans une publication papier. L’auteur de l’article ci-dessus paraît surtout analyser sa fonction interne pour la cohésion du journal, ainsi que la visibilité renouvelée (face au public autant qu’ aux collaborateurs) d’une certaine idée que le journal (représenté par son rédac’chef charismatique ou la nébuleuse plus obscure ;) de sa rédaction :)) veut réaffirmer de la ligne éditoriale générale de la publication.
Au fond, ce qui pourrait être retenu de l’éditorial, c’est ça, sa fonction d’étendard subjectif qui peut avoir deux incidences contradictoires selon la réception qu’en fera le lecteur :
- entretenir l’illusion que le reste des articles échappe à la subjectivité( par contraste)...
- rappeler que le filtre d’une position générale existe de façon plus ou moins unifiée, cohérente pour l’ensemble de la publication.

L’éditorial est aussi dans certains une façon de marquer un ordre hiérarchique, une position d’autorité de l’éditorialiste face à la masse des intervenants de la publication. C’est la parole qui veut se distinguer au-dessus du lot. D’ailleurs, il est souvent personnalisé au point d’être accompagné de la trombinette de l’éditorialiste, censé s’exprimer à la fois au nom de la rédaction et en son terme propre.

C’est un drôle de truc que l’éditorial, en somme : un papier se revendiquant subjectif et tendant vers l’individualisation de la parole proclamée, et se voulant aussi la profession de foi d’une ligne "éditoriale" donc, censée représenter l’esprit général, le positionnement d’un groupe, d’une rédaction.

M’enfin, on parle là de "l’éditorial" version Nouvel Obs and co. Sur le web, d’autres formes d’éditoriaux sont apparus, notammemnt à travers des webzines persos, gérés par une ou deux personnes dans certains cas, et entièrement constitués de textes baptisés également "éditorial". Il semble que l’on ne parle plus alors de la même chose.

Le mot, finalement, marque essentiellementcette notion de point de vue assumé,d’individualisation et de subjectivité. Il a le mérite de nous rappeler que chaque fois que l’on s’exprime, on le fait depuis une certaine position qu’on ignore ou dont on a conscience, par delà le mythe de la neutralité.