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> Petit plaidoyer déguisé anti-sectarisme

17 octobre 2001, 21:43, par Martinez Laurent

« Pardon, élargir son application à quoi ? »

Peu importe... tu as répondu. (c ;

« Parce que tu raisonnes binaire en concevant une liberté absolue »

Non, pour moi c’est clair : la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres !

Ainsi, concernant la liberté d’expression, s’arrêter de considérer l’expression pour considérer son auteur n’est pas du tout concevoir de façon raisonnable les limites de cette liberté plutôt que succomber à l’utopie d’une liberté absolue, c’est tout simplement une excuse bidon ! (c ; On ne parle plus de la même chose.

Où as-tu lu que je prônais de pouvoir exprimer n’importe quoi ??
Je dis simplement que n’importe qui doit pouvoir s’exprimer tant que son propos ne représente pas un abus de la liberté d’expression.

C’est pourtant simple de faire la différence entre une expression et celui qui l’exprime...

« nous ne décidons pas des libertés de l’ensemble de l’humanité, mais juste dans l’espace défini et très restreint [...] »

On y arrive... (c :

Effectivement ! Mais justement PERSONNE, même pas les législateurs, ne décident de la liberté d’expression de l’ensemble de l’Humanité. Alors le classique argument massu « t’as qu’à aller t’exprimer ailleurs » m’a toujours semblé très léger, surtout dans la bouche d’un prétendu défenseur de la liberté d’expression. (c :

Réalises-tu qu’en défendant votre régulation, tu adoptes la même dialectique que les législateurs qui en ce moment veulent réguler l’Internet ? (c :

Evidemment, les repères non rien à voir, mais la logique est identique :

« Aucune solution n’était vraiment satisfaisante, fallait pourtant faire un choix. »

« Enfin, encore une fois, la décision ne pouvait pas être parfaite, mais il fallait en prendre une. »

On dirait presque du Pasqua !

Ce « compromis acceptable » que tu défends correspond, avec les critères d’acceptation des régulateurs du gouvernement (bien sûr différents des tiens et je préfère les tiens) à leur compromis acceptable à eux : on accepte les mots, mais pas les logos. On accepte la critique mais pas quand elle met une entreprise en danger...etc...etc.

Un compromis dans un principe fait s’écrouler le principe !

Certes c’est pas facile de gérer un système qui respecte la liberté d’expression. Mais si vous, admins sur uZine, nous dîtes que c’est trop compliqué, comment veux-tu être crédible quand tu défends, contre un gouvernement, la liberté d’expression pour tout un pays, espace bien plus complexe à gérer que votre petit site ? (c ;

Un bon principe, un principe bien compris s’applique sans compromis ! La liberté des uns qui s’arrête à celle des autres est un principe relativement objectif qui contient explicitement ses propres limites (pas de compromis personnels à inventer) ! Les cas équivoques sont vraiment très rares surtout pour le cas de la liberté d’expression...

J’te raconte pas ici ma façon d’avoir compris et d’appliquer ce principe (trop long), mais je défends qu’on peut très bien appliquer une liberté d’expression non-absolue bien sûr mais avec des limites objectives. Certes, l’objectivité humaine n’est pas non plus absolue, mais de là à confondre expression et "celui qui exprime", j’crois que l’être humain de bonne fois peut faire moins subjectif. (c ; Evidemment, le premier fondement de l’application du dit principe est le respect (au sens du minimum dû) de toutes les expressions tant qu’elles ne sont pas liberticides, c’est difficile pour beaucoup... Mais la difficulté est là et pas dans l’application du principe ! (c ;

Qu’on me dise « sur uZine on a décidé de choisir qui parle et quels thèmes, de quelle façon et avec quel courant idéologique » ok, c’est clair ! Il n’est pas souhaitable non plus que tous les e-zines jouent le jeu de la liberté d’expression, y’a d’autres intérêts qu’offrir un espace d’expression libre. Mais qu’on vienne pas me faire gober qu’ici la publication est à tous, et surtout qu’on vienne pas, résigné, me dire « ouai, mais c’est dur hein ! », c’est quand-même plus pertinent d’assumer la réalité ! (c ;