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13 mai 2002
 
jeudi 13 décembre 2001

Un goût amer dans la Bush

par chris
 
 

Alors que les premiers contingents de Marines débarquent en Afghanistan dans le cadre de l’opération « Liberté Immuable », avec la bénédiction du monde « libre », Georges W Bush s’est bien gardé de détailler les liens qui unissent sa famille à celle d’Oussama Bin Laden depuis trente ans. Loin du manichéisme de Georges W Bush, et de la croisade du bien contre le mal, les montages financiers du président américain ressemblent plus à un mauvais scénario à la Dallas... Où il est question de pétrole, de dollars, d’émirs du Golfe, de services secrets et de sécurité nationale.

« Je suis impressionné qu’il y ait une telle incompréhension de ce qu’est notre pays et que des gens puissent nous détester. Je suis... je suis comme la plupart des Américains, je ne peux pas le croire, car je sais combien nous sommes bons. »

Georges W Bush, conférence de presse du 11 octobre 2001 à la Maison Blanche.

La nouvelle est tombée le 26 octobre 2001, dans l’indifférence quasi générale, par une dépêche laconique de l’agence Associated Press : la famille Bin Laden retirait ses 2,02 millions de dollars d’investissements de la société Carlyle Group. L’annonce faisait suite à un article d’une page, paru le 27 septembre 2001 dans le Wall Street Journal, concernant une participation financière de la famille Bin Laden dans ce groupe. Mais aucun autre média ne s’est intéressé vraiment à cette information.

Qu’est-ce que Carlyle Group ?

The Carlyle Group est une compagnie d’investisseurs privés, peu connue du grand public, qui gère près de 13 milliards de dollars d’investissements dans différentes sociétés d’armement, de télécommunication et de laboratoires pharmaceutiques. Un complexe financier tentaculaire. Parmi les quatre sociétés les plus importantes détenues par ce groupe nébuleux, citons :

- Empi, Inc (activité principale : les médicaments et produits médicaux. C.A. pour l’année 2000 : 73 millions de dollars)

- Medpointe, Inc (activité principale : les médicaments et préservatifs. C.A. estimé pour l’année 2001 : 223 millions de dollars)

- United Defense Industries, Inc (activité principale : la fabrication de chars et de véhicules blindés pour l’armée américaine ou l’export. C.A. pour l’année 2000 : 1,18 milliard de dollars)

- United States Marine Repair, la plus grosse compagnie américaine de navires de guerre non nucléaires (C.A. pour l’année 2000 : 400 millions de dollars) [1].

L’ensemble de ces activités liées à l’armement ou à la Défense fait de Carlyle Group un des plus importants fournisseurs du Pentagone. Une grande partie de ses commandes dépend donc du bon vouloir de l’administration en place. Mais cette société discrète ne s’arrête pas à sa seule collaboration avec l’armement américain. En 14 ans d’existence, elle a étendu son pouvoir financier partout dans le monde, là où les investissements étaient les plus lucratifs...

Aujourd’hui, le conglomérat Carlyle contrôle plus de 160 sociétés, dans 55 pays, et possède même un bureau en France, sis
112 Avenue Kléber, à Paris. Sa branche française s’est notamment faite remarquer en juin 2000, en prenant des parts dans la holding financière du Figaro, au nez et à la barbe de Serge Dassault, qui convoitait lui-même le titre. De l’autre côté de l’Atlantique, le grand patron de Carlyle Group n’est autre que Franck Carlucci, l’ancien Secrétaire d’Etat à la Défense sous Ronald Reagan, entre 1987 et 1989. Mais cette acointance politique n’est pas la plus étonnante.

La firme emploie également, à temps plein ou pour des opérations de relations publiques temporaires, Georges Bush (ancien président des USA, et père de l’actuel pourfendeur des talibans), John Major (ex-premier ministre de Grande-Bretagne), Karl Otto Pohl
(ex-président de la Bundesbank), Fidel Ramos (ex-président des Philippines), Arthur Levitt (ex-président de la Security Exchange Commission = la COB américaine), et James Baker (ancien secrétaire d’état de Bush senior)
 [2]. Bref, le gratin mondial des grands décideurs... Et jusqu’au 26 octobre 2001, la famille de l’homme le plus recherché de la planète, faisait également partie de ce joyeux tour de table !

Il va de soi que l’on ne saurait accuser tous les membres de financer le terrorisme islamique. Il est par contre certain que tous les membres n’ont pas coupé les ponts avec Oussama. Il y a fort à parier que si Carlyle Group emploie toutes ces pointures de la géopolitique mondiale (dont les salaires sont bien évidemment tenus secrets), c’est pour profiter de leur carnet d’adresses bien garni, et assurer l’entregent international nécessaire à ses domaines d’activité, en vue d’un coquet chiffre d’affaires. S’appuyant sur cette époque tourmentée, l’armée américaine vient, par exemple, de demander au Congrès quelques 500 millions de dollars pour commander son nouveau jouet : le char Crusader, dont elle a besoin pour de futures opérations terrestres.

Et qui fabrique les chars Crusader ?

On l’aura deviné : l’entreprise United Defense Industries, Inc, et donc Carlyle Group ! Le Congrés américain est en train de débattre de l’opportunité de cet investissement lourd (payé par les contribuables), et des pourparlers sont en cours... Bref, grâce à des investissements diversifiés et très juteux, les actionnaires de Carlyle bénéficient d’un retour sur investissement de 34 % par an. Du jamais vu dans ce type d’activité. Avec une telle rentabilité, maintenue depuis la création du groupe, on s’attendrait à voir tous les analystes financiers de la planète conseiller l’achat de titres Carlyle. Or il n’en est rien, et pour une raison simple : Carlyle Group n’est pas coté en bourse. Un parti pris stupéfiant pour une entité de cette taille...

Mais seulement à première vue. Pas question, en effet, pour les grosses pointures de Carlyle, de laisser l’actionnaire moyen profiter d’une telle aubaine. Autre avantage, et non des moindres : en se plaçant hors du circuit boursier, le groupe n’est pas tenue de divulguer à la Security Exchange Commission (la commission américaine chargée de vérifier la régularité des opérations boursières) le nom de ses associés (et notamment les actionnaires gênants, tel le clan Bin Laden), pas plus que leurs parts respectives. Cette attitude est également le meilleur moyen de dissimuler le détail des activités, qui pourraient en offusquer plus d’un. En effet, chaque fois que Bush Junior passe commande d’un char ou d’un bateau à une société du groupe Carlyle, au nom de la défense américaine, c’est Bush Senior qui passe à la caisse, avec une autre poignée de happy few, dont les Bin Laden, qui ont fidèlement empoché leurs 34% de dividendes annuels jusqu’à cette année.

Carlyle Group prospérait tranquillement dans l’ombre, jusqu’à ce que deux organismes non gouvernementaux, Judicial Watch et Center for Public Integrity, s’insurgent de la situation. Ces deux associations, qui épluchent les milliers de pages délivrées par le Congrès chaque année, ainsi que les documents déclassifiés de la CIA ou du FBI, ont dénoncé cet état de fait [3], relayées par le Wall Street Journal et la BBC. Une telle nouvelle a bien sûr fait sortir Carlyle de son mutisme. La famille Bin Laden (à part le méchant Oussama, bien sûr), sont des gens respectables, ont fait savoir, la main sur le coeur, les dirigeants de Carlyle Group et Arabella Burton, secrétaire particulière de John Major, sitôt la nouvelle connue.

Pourquoi ont-ils retiré leurs investissements dans Carlyle, dans ce cas ? Georges Bush père s’est pourtant rendu à deux reprises, en octobre 1998 et 2000, au moins, à Jeddah, le siège familial des Bin Laden, en Arabie Saoudite. Leur a-t-il demandé des nouvelles d’Oussama, ou simplement un chèque ? Après les révélations du Wall Street Journal, Jean Becker, porte parole de Bush Senior, a d’abord déclaré que Bush Sr avait rencontré la famille Bin Laden une fois, puis, le lendemain : « Après avoir lu les notes de l’ex-président »... « L’ex-président Bush n’a pas de relation avec la famille Bin Laden. Il les a rencontrés deux fois ». Seulement deux ? Selon le Figaro du 31 octobre 2001, Ossama Bin Laden a été hospitalisé à l’hôpital américain de Dubai le 14 juillet 2001 pour une opération du rein et a reçu la visite d’un officiel de la CIA et de plusieurs membres de sa famille (dont il est, rappelons-le, le mouton noir et avec laquelle il est censé avoir coupé les ponts).

Ces membres étaient-ils au nombre de ceux qui possédaient des parts dans Carlyle Group ? Mystère, tant est complexe la famille Bin Laden. Enfin, le 7 novembre 2001, The Guardian révélait que certains officiels du FBI se plaignaient que « pour des raisons politiques, toutes leurs investigations sur la famille Bin Laden avaient été stoppées, surtout depuis que Georges W Bush était devenu président. ». Ces investigations portaient sur deux frères de Ossama Bin Laden, Omar et Abdullah, pour leur relation avec la World Assembly of Muslim Youth, qui fait partie des associations suspectées de financer le terrorisme. Etaient-ils parmi les 24 membres de la famille Bin Laden résidant aux Etats-Unis, qui se sont envolés (sous la supervision du FBI !) de l’aéroport de Washington le 14 septembre 2001, trois jours après les attentats
 [4] ?
Mystère, la liste complète des passagers n’a pas été publiée.

Il faut dire que les liens entre la famille Bush et le Moyen-Orient sont anciens, profonds et lucratifs. N’est-ce pas la société de Georges Bush Jr, Harken, qui avait obtenu l’exploitation exclusive du gaz et du pétrole de l’émirat du Bahrein pour 35 ans, alors qu’elle n’avait aucune expérience des forages off-shore ? Certains grands pétroliers (dont Amocco, qui était sur les rangs) avaient alors fait savoir que Bush Senior, alors président, n’y était pas pour rien. Le 22 juin 90, quelques semaines avant que papa ne déclenche Desert Storm, Bush Jr liquidait sa participation dans Harken, 850 000 $. Une semaine après, Harken annonçait des pertes records de 23 millions de dollars. Dès l’invasion, le titre plongeait... « Coup de chance », a commenté Junior [5], oubliant au passage de déclarer à la SEC cette cession. Interrogé par la même SEC huit mois plus tard sur cet oubli, il précisa que la SEC avait sûrement perdu la feuille de déclaration [6].

Parmi les associés de Georges Bush Junior figurait un personnage sulfureux nommé Khalid Bin Mafhouz. Son nom reste associé au scandale de la BCCI (banqueroute, 12 milliards de dollars disparus en fumée), dont il possédait 20 % du capital. Il a été reconnu coupable de dissimulation fiscale et a dû acquitter une amende de 225 millions de dollars, en plus d’une interdiction à vie d’exercer un métier bancaire aux Etats Unis. Lors de l’enquête menée à l’occasion de ce procès, il est apparu que la CIA avait utilisé cette banque pour financer certaines opérations obscures, mêlant drogue et traffic d’armes, bien évidemment couvertes par le secret d’Etat. En 1987, Khalid Bin Mahfouz acquérait 11,5 % de Harken, la société que présidait Georges Bush Jr, via son homme d’affaires aux Etats-Unis, Abdullah Taha Bakksh
 [7].

Au conseil d’administration de Carlyle se trouvait jusqu’à l’an dernier Sami Baarma, directeur de la Prime Commercial Bank du Pakistan, dont Bin Mahfouz est le patron. Mieux encore, James Bath, copain de régiment de Georges W. Bush Junior et fils d’une grande famille pétrolière texane, a été l’un des premiers investisseurs dans le business pétrolier de Bush Junior, puisqu’il détenait 5 % de ses deux premières sociétés, Arbusto 79 et Arbusto 80. Or depuis 1976, James Bath était le représentant aux Etats-Unis de Salem Bin Laden, le frère aîné d’Oussama, qui décèdera dans un accident d’avion comme son père, fondateur de la dynastie ! Poursuivi par un ancien associé, il a témoigné sous serment en 1992 et confirmé ces faits. Le Fincen (Financial Crime Enforcement Network) enquêtait alors sur la société de Bath, Ventures Corp, Inc et la soupçonnait fortement de faciliter des prises de contrôle de compagnies afin d’influencer la politique étrangère américaine
 [8]. Après avoir nié le connaître, Georges W Bush a finalement reconnu qu’ils avaient « fait » de vagues affaires ensemble lorsque l’information est sortie pendant les primaires républicaines pour l’élection présidentelle que Bush a remporté en Floride dans les conditions que l’on sait [9]. Quant à Khalid Bin Mafhouz, il a été arrêté le 3 août 2000, à la demande de l’administration Clinton et placé sous mandat d’arrêt à l’hopital militaire de Taef, en Arabie Saoudite. Depuis, personne ne sait ce qu’il est devenu. Bin Mahfouz, il faut le savoir, fait partie des personnes activement recherchées pour soutien à l’organisation Al Quaeda, via des organisations humanitaires islamiques.

Que ressort-il de tout cela ? Dans l’opération liberté immuable, qui sont les bons et qui sont les méchants ? Les marines américains qui viennent de débarquer en Afghanistan savent-ils pour quels intérêts ils risquent leur peau ? Les gouvernements européens, dont le nôtre, ont-ils connaissance de ces informations ? Pourquoi Bush Jr, comme le demandent avec insistance Judicial Watch et Center for Public Integrity, ne demande-t-il pas à son père de cesser tout contact avec Carlyle ? Khalid Bin Mahfouz est-il déjà au fond de la mer Rouge ? Pourquoi George W Bush a-t-il attendu quinze jours pour dresser la liste des organisations suspectes dont les avoirs devaient être gelés aux Etats-Unis et ailleurs ? A l’heure des transactions bancaires et anonymes, ces quinze jours sont une éternité.

Grosso modo pour une seule et unique raison : à ce niveau d’imbrication d’intérêts privés et personnels, Bush ne peut rien faire ni dire. Il ne peut que prêcher une croisade du monde libre contre les infâmes intégristes barbus, qui empêchent les groupes pétroliers de construire le pipe line vital qui acheminerait le pétrole des immenses réserves pétrolières de la Caspienne vers la mer Rouge. Il suffit de regarder une carte de la région pour s’en convaincre. Et, pour le cas hautement improbable où l’on capturerait Bin Laden vivant, George W Bush vient d’inventer un tribunal militaire d’exception, à l’abri de la presse et des curieux, pour des raisons évidentes de sécurité nationale. Oussama pourrait sortir des photos du méchoui familial, avec Bush Senior autour du tapis. Que faire ? Que faire pour que le plus influent pays au monde cesse d’être dirigé par des personnes dont le portefeuille d’actions grossit chaque fois qu’une guerre éclate sur la planète ?

Jusqu’au 11 septembre, tout était parfait, la guerre se déroulait chez les autres qu’il suffisait d’armer, directement ou indirectement, en empochant au passage les commissions de ventes d’armes. Depuis le 11 septembre, à cause d’une vingtaine de fanatiques armés de cutters, la donne a changé, car pour la première fois depuis 1865 (fin de la guerre de Sécession), le conflit se déroule sur le sol des Etats-Unis. Le peuple américain, et particulièrement les familles des quelques 7000 victimes des attentats, est en droit de demander à son président pourquoi.

 
 
 
chris
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> Je vous prie de répondre Monsieur Bush
10 mars 2004
 

Par Michael Moore
Dans cet extrait de son nouveau livre "Dude, Where’s My Country ?" (Qu’as-tu fait de mon pays, mec ?), il pose sept colles à son vieil ennemi.

J’ai sept questions pour vous, Monsieur Bush.
Je vous les pose de la part de ceux qui sont morts le 11 septembre 2001 et de la part du peuple américain. Nous ne cherchons pas à nous venger de vous. Nous voulons seulement savoir ce qui s’est passé et ce qu’il faut faire pour que les assassins soient jugés afin d’empêcher de nouvelles attaques contre nos citoyens.

1. Est-ce vrai que la famille Ben Laden fait des affaires avec vous et votre famille de temps à autre depuis 25 ans ?

La plupart des Américains seraient peut-être étonnés d’apprendre que vous et votre père connaissez les Ben Laden depuis très longtemps. Quelle est la nature réelle de cette relation, Monsieur Bush ? Êtes-vous de bons amis proches ou simplement des associés qui font des affaires de temps en temps ? Salem Ben Laden - le frère d’Oussama - est venu au Texas pour la première fois en 1973 ; il s’est acheté un terrain, s’est fait construire une maison et a créé la "Ben Laden Aviation" sur l’aérodrome de San Antonio.

Les Ben Laden sont une des familles les plus riches d’Arabie Saoudite. Leur entreprise de construction a quasiment bâtit le pays entier, à commencer par les routes, les centrales électriques, les gratte-ciels, et les bâtiments administratifs. C’est eux qui ont construit quelques unes des pistes d’atterrissage utilisées par les USA pendant la guerre de Golfe de votre père. Ils sont multi multi milliardaires et ils n’ont pas tardé pour investir dans d’autres aventures, y compris aux États-Unis. Ils ont des relations d’affaires très poussées avec Citigroup, General Electric, Merrill Lynch, Goldman Sachs, et le Fremont Group.

Selon la revue Le New Yorker, les Ben Laden seraient propriétaires d’une partie des groupes Microsoft et Boeing, géant de l’aéronautique et de la défense. Ils ont fait don de 2 millions de dollars à l’université Harvard, votre ancienne fac, et de dizaines de milliers de dollars au Middle East Policy Council, un think-tank (groupe de réflexion) présidé par Charles Freeman, ancien ambassadeur en Arabie Saoudite. En plus des propriétés qu’ils détiennent au Texas, ils possèdent de l’immobilier en Floride et au Massachusetts. Bref, ils se taillent une belle part de notre gâteau.

Comme vous le savez, Monsieur Bush, Salem Ben Laden, malheureusement, est mort dans un accident d’avion au Texas en 1988. Ses frères - ils sont une cinquantaine environ Oussama inclu - ont continué à gérer toutes les sociétés de la famille et leurs investissements.

À la fin de son mandat de Président, votre père est devenu consultant, pour un salaire élevé, dans une société appelée le Carlyle Group - un des plus gros fournisseurs d’armements du pays. Un des investisseurs du Groupe Carlyle - à hauteur d’au moins 2 millions de dollars - était, vous l’avez deviné, la famille Ben Laden. Jusqu’en 1994 vous avez présidé la société Caterair qui appartenait au Groupe Carlyle.

Après le 11 septembre, le Washington Post et le Wall Street Journal ont publié des articles à ce sujet. Votre première réponse, Monsieur Bush, a été de les ignorer. Puis votre armée d’experts s’est mise à manipuler l’information. Ils disaient : "Nous ne pouvons pas brosser le portrait de ces Ben Landen-là avec le même pinceau que nous utilisons pour Oussama. Ils ont désavoué Oussama. Ils n’ont rien à voir avec lui. Eux, ce sont les bons Ben Laden.

C’est alors que des séquences vidéo ont fait surface, montrant un certain nombre de ces "bons" Ben Laden - y compris la mère d’Oussama, une soeur et deux frères - avec lui au mariage de son fils six mois et demi seulement avant le 11 septembre. La CIA savait très bien qu’Oussama avait accès à la fortune familiale (on estime sa part à quelque 30 millions de dollars) et que les Ben Laden, ainsi que d’autres Saoudiens, ont apporté à lui et à son groupe Al-Quaïda, un large soutient.

Les médias vous ont laissé tranquille tout en sachant que tout ce que je viens d’écrire est vrai. On dirait qu’ils sont incapables ou qu’ils ont peur de vous poser une question toute simple, Monsieur Bush : Qu’est-ce qui se passe ici ?

Si vous ne saisissez pas à quel point le silence des médias en ce qui concerne la relation Bush-Ben Laden est étrange, permettez-moi de faire une analogie sur ce que ferait le Congrès ou les médias si c’était Clinton qui portait le chapeau. D’après vous, s’il s’était avéré que les Clinton avaient eu des relations d’affaires avec la famille Timothy McVeigh après l’attaque terroriste contre le bâtiment fédéral à Oklahoma City, comment votre parti républicain et les médias auraient-ils réagi ?

Ne pensez-vous pas qu’on aurait posé au moins deux questions, du genre : "Que signifie tout cela ?" Soyez honnête, vous connaissez la réponse. On aurait posé plus de deux questions. Ils auraient eu sa peau, à Clinton, avant de jeter sa carcasse dans la Baie de Guantanamo.

2. Quelle est "la relation privilégiée" entre les Bush et la famille royale saoudienne ?

Monsieur Bush, les Ben Laden ne sont pas les seuls saoudiens avec lesquels vous et votre famille entretenez des relations personnelles et proches. La famille royale entière vous semble redevable - ou est-ce le contraire ? Le premier fournisseur en pétrole des États-Unis est l’Arabie Saoudite qui possède les plus grosses réserves connues de pétrole dans le monde. Lorsque Saddam Hussein a envahi le Koweït en 1990, c’était en réalité les saoudiens voisins qui se sentaient menacés, et c’est votre père qui est venu à la rescousse. Les saoudiens ne l’ont jamais oublié. Haïfa la femme du prince Bandar, l’ambassadeur saoudien aux USA, dit de votre mère et de votre père : "ils sont comme ma mère et mon père. Je sais que si jamais j’avais besoin de quelque chose, je pourrais aller les voir."

Une grosse part de l’économie américaine repose sur de l’argent saoudien. Ils ont investi pour un trillion de dollars dans notre bourse et un trillion dans nos banques. S’ils décidaient de retirer cet argent, nos sociétés et nos institutions financières s’effondreraient provoquant une crise telle qu’on n’en a jamais vue. Ajouté à cela que les 1,5 millions de barils de pétrole, que nous consommons quotidiennement, pourraient disparaître au gré d’un caprice royal et on commence à voir que non seulement vous mais nous aussi, nous dépendons de la maison des Sauds. Est-ce bon pour notre sécurité nationale, George, pour la sécurité du pays ? C’est bon pour qui ? Pour vous ? Pour votre papa ?

Après votre rencontre avec le prince héritier saoudien en 2002, vous nous avez dit que "vous aviez créé des liens forts et intimes" et que "vous passiez beaucoup de temps ensemble". Vouliez-vous n

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> Un goût amer dans la Bush
7 août 2002, message de ComteZer0
 

hum, non, je ne suis pas amère, j’essaye de comprendre, mais plus je cherche moins je trouve...

Ici cependant, je trouve que c’est un bon endroit pour un nouveau point de départ.

Je cherchais à l’origine les rapports entre la famille Bush et le pouvoir. Je voulais voir entre autre des analyses macroéconomiques sur la politique de George Bush sur les marchés financiers.

 
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> > Un goût de chiottes
15 décembre 2001
 

Ce n’est pas incorrect, au contraire, plus que correct, hypernormal type caucasien...Les sites d’extrème droite grouillent d’infos, pour sûr.

Merci à l’auteur et aux publieurs d’initialiser enfin les bons débats wc-graffiti style.

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De l’écho dans les chiottes, PRIVATE JOKER, 16 décembre 2001

Lieh,

Tire la chasse, mon garçon. Si t’es pas trop bourré évidemment... Au fait, on utilise "initier" en ce qui concerne des débats !

Bien joué mister Chris, et salut au Steak.

Heil.

Das privat obersturmbannjoker.

 
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> !, Tiresias, 17 décembre 2001

C’est encore là ce fil de cons ? Autant rajouter la mienne alors, de connerie. Je n’aime ni les sites d’extrème droite, ni l’arrogance, ni le style nazillon touch, fût ce dans une intention humoristique. Que ça arrive derrière ce type d’article ne me surprend pas.

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> Un goût bizarre
15 décembre 2001, message de TARTAR
 

Ainsi on nous cacherait des choses ?

L’article est très étayé et confirme hélàs ce que nous craignions tous ;c’est que la fortune "apatride et vagabonde" sévit plus que jamais !

Mais dites-moi et ,au risque de passer pour politiquement incorrect, avez-vous entendu parler du Bilberberg , Trilatérale, CFR ou autres clubs et cercles et savez-vous qui s’honore ,à part les BUSH (Skull&Bones)ou les MAJOR,d’y émarger parmi nos célébrités françaises politiques et financières ?

Des noms, des noms...
C’est simple ils sont publiés sur tous les sites d’extrême droite ou gauche....un peu documentés.
Ceci dit l’article grouille d’infos relativement faciles à recouper.

Merci à l’auteur.

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Carlyle Group et l’anthrax
14 décembre 2001, message de Nils Auperen
 

Une petite recherche sur Google donne le lien suivant : http://voxdei2.free.fr/infos/afficher_mois.php3?mois=11&annee=2001 .
On apprend, avec un ravissement sans nom, que le Carlyle Group est un des actionnaires de la société Bioport, et que celle-ci est la société chargée de fabriquer le vaccin pour les américains. J’ose espérer pour les malheureux américains que ce site se trompe... Car si ses informations sont vraies, d’aucuns risquent d’avoir à subir des effets secondaires. Et en plus, je doute que le président Bush permette qu’une société dont son père est actionnaire voit une société dont elle est actionnaire devoir vendre presque à perte au gouvernement américain.

De plus, en février de cette année, le journal Amnistia (www.amnistia.net) sortait un article sur l’axe Bush-Pasqua en parlant abondamment du Carlyle Group : http://www.amnistia.net/news/articles/defiamer/defiamer.htm ; leur participation dans Le Figaro va sans doute faire que ce journal sera encore plus à droite qu’avant : sacrée prouesse.

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> Carlyle Group et l’anthrax, 14 décembre 2001

Pas si sûr que ce soit à perte, puisque le gouvernement américain vient de forcer Bayer, le plus gros fabricant d’anti anthrax, à casser ses prix ( alors qu’ils se refusaient à faire la même chose pour les trithérapies en AdS, au nom de la saine et libre concurrence ). Si ça se trouve, ils vont acheter plein pot chez Bioport. Il y a d’autres sociétés de génie génétique dont Carlyle est actionnaire, je travaille à sortir la liste complète de leurs participations ainsi que le nom des dirigeants-actionnaires.

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> > Carlyle Group et l’anthrax, indignator, 14 décembre 2001

La vache, ça fait réfléchir tout ça. Ainsi, il y aurait des sociétés industrielles qui veulent faire du beurre, et des dirigeants qui sont mouillés, et des milliardaires qui se fréquentent. Mais ou va-t-on alors, et a qui se fié ?

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> Un goût amer dans la Bush
14 décembre 2001, message de Guillaume
 

J’aime beaucoup cet article.
Je le trouve très bien documenté (avec de bonnes références).

Il y a toutefois un parti pris - quelques fois - qui *me* dérange un peu, mais cela ne concerne que moi.

Guillaume

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> > Un goût amer dans la Bush, chris, 14 décembre 2001

Je suis d’accord avec toi, ce parti pris a dû me venir au fur et à mesure de la rédaction. Un peu dégoûté par la croisade des bons contre les méchants, sans doute... Un peu de vacances me donneront sans doute un peu de distance.

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> > Un goût amer dans la Bush, NiMa, 14 décembre 2001

Heureusement, les journalistes sont des êtres humains, on les engage pour leurs capacités d’analyse, de synthèse, d’observation... Et c’est justement leur parti pris qui fait la finesse du journalisme. C’est ce qui permet au lecteur, en consultant plusieurs sources aux partis pris différents, de se construire sa discussion à travers des avis divergents, et de se faire son idée propre. Si l’information nous était donnée brute, elle ne serait que chiffres et rapports financiers, arbres généalogiques, retranscriptions de conversations. C’est le rôle du journaliste de servir de passerelle entre l’information brute, fouillis immonde, et la conclusion orienté, mais concise, résultat de l’analyse de l’information.
L’essentiel est avant tout de savoir ou de s’apercevoir que l’information ne peut pas être objective, et de prendre ses précautions, ses distance en fonction du degré de subjectivité du message.
J’ai adoré cet article, je ne demande qu’a avoir d’autres avis pour l’apprécier encore plus. Bravo !

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un ptit nouveau... :), dr.buzz, 29 janvier 2002

ben moi j arrive pour la 1er fois et je trouve tres pertinant ce sujet,je reviendrai avec plaisir.
1er fois sur le site aussi...tres bien . :) :)

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> ’tain, y a du monde ici !, 30 janvier 2002

salut, chuis nouveaux aussi ... sympa ici...et, tu sais pas où sont les chiottes, le kebab d’oussama m’a filé une de ces chiasse !!
bon a+ billy, une autre fois ou t’auras rien à dire ! :)

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